Comment introduire un tel témoignage ? Quels mots justes pourraient bien accompagner le récit de Claire concernant sa fausse-couche ? Son histoire est très dure, mais il est essentiel de la publier. Parce qu’elle raconte le déroulement d’une fausse-couche, parce qu’elle démontre tous les soucis de maltraitances médicales qui sont présentes en maternité. Merci Claire d’avoir eu le courage d’écrire votre histoire, pour toutes celles qui la liront.

{Témoignage} Déroulement de ma fausse-couche
“Votre grossesse s’est arrêtée il y a quinze jours, Madame !”, c’est l’uppercut violent qui te plonge dans un état second, les oreilles qui bourdonnent, le corps qui bouillonne ; le moment où comme le dit Orelsan « ton visage se décompose et rien n’est plus jamais pareil” .
“Bah ouais, votre grossesse s’est arrêtée il y a quinze jours, Madame !”, c’est comme cela que la gynécologue aux urgences maternité m’a annoncé que je venais de perdre mon enfant.
C’est tellement banal pour un urgentiste d’annoncer à une femme enceinte que sa grossesse s’est arrêtée à deux mois et demi.
Le poids des mots pour annoncer une fausse-couche
Cette phrase, c’est le début, ou bien la continuité d’une maltraitance psychologique au cours de ma deuxième grossesse. Je me répète sans cesse que j’ai de la chance d’avoir un enfant en pleine forme, résultant d’une première grossesse exemplaire, car commencer sa vie de parents par une gynécologue un peu fatiguée, pas du tout empathique qui te jette au visage ta fausse-couche, entre deux portes, entre deux rendez-vous, tout en retirant sa blouse pour aller déjeuner…
Cela m’a fait penser à la chanson de JJ Goldman “Juste Après”, qu’est-ce-que fait une gynécologue juste après avoir annoncé à une femme que son ventre est un cercueil depuis quinze jours, alors que sa carte vitale n’est pas encore sortie du terminal… elle parle du restaurant où elle va aller déjeuner avec sa secrétaire ?
Annoncer une fausse-couche avec délicatesse
La fausse couche est un évènement malheureusement très commun dans la vie des femmes, je peux comprendre que le corps médical n’en fasse pas une histoire et continue sa vie, il y a tellement plus grave dans leur travail mais bordel, il y a des comportements que la décence devrait empêcher d’être. Parce que pour cette femme, la vie ne s’arrête pas, ses enfants sont adolescents et je ne suis qu’une énième porteuse de mort, une de plus, et qui se pointe à l’heure du déjeuner ! Ma fausse-couche, c’est la mienne, j’ai compris dès cette phrase que ma rémission, mon deuil, je ne le devrais qu’à moi et que j’allais devoir trouver seule la force physique de subvenir à mes inquiétudes médicales.
Trois semaine aujourd’hui que ma vie a changé, trois semaines que cette phrase a été jetée, et je suis toujours en colère. Il y a trois semaines, j’étais enceinte de deux mois et demi.
Je me réveille le matin avec un mauvais pressentiment, je venais de rêver que je perdais un jaune d’oeuf en allant aux toilettes. Effectivement, je perds un peu de sang. Je ne panique pas, cela peut arriver. Mais la douleur arrive. Je me rends aux urgences maternité. Arrivée, la secrétaire médicale râle un peu que je soit passée directement par les urgences maternité et non généralistes… Nous sommes quatre femmes à attendre. La gynécologue est partie procéder à un accouchement. Le retard est indéterminé. Je suis déjà étonnée que la gynécologue soit seule mais je vis dans un presque “désert médical”. La secrétaire fini par annuler deux des trois rendez vous. Elle demande à une dame de rentrer chez elle malgré son infection et le fait qu’elle ai 1h de route pour venir. Le second rendez-vous c’est une dame qui devait poser son stérilet. La secrétaire lui dit “La gynécologue va prendre uniquement la dame qui fait son échographie et la dame qui perd du sang, vous avec votre stérilet vous n’êtes pas prioritaire !”. Nous rions avec la dame en question en disant “ce sera considéré comme une urgence si vous revenez dans un mois pour un IVG ?”.
Quand vient mon tour, elle me fait une échographie directement. J’avais compris avant sa phrase ce qui a doublé la violence de sa sentence. J’ai fondu en larmes. Elle a soufflé puis m’a dit “bon vous voulez appeler votre famille peut-être ?” . Je lui ai dit que non. Je voulais savoir de suite quelle était la procédure à suivre. Je me suis mise en mode automatique.
Nous avons eu une conversation purement technique sur la suite des événements. Puis à midi pile, elle me raccompagne au secrétariat. Elle attend que sa secrétaire Jocelyne* raccroche son téléphone. Jocelyne penche sa tête sur l’échographie imprimée. Elle me fixe en train de retenir mes larmes. Je suis debout dans son putain de secrétariat, le monde ne tourne plus autour de moi, je ne fais que me maudire d’avoir dévoilé ma grossesse… il y a deux putains de semaines. Il y a des patients qui attendent à côté.
J’ai honte. J’ai perdu mon bébé.
Je veux juste rentrer chez moi. Elle raccroche et elle me dit “oh je suis désolée”. La gynécologue lui dit qu’il faut prévoir un curetage le mardi suivant. Cinq jours après. Même jour, même heure que mon échographie de fin de trimestre. Jocelyne farfouille son ordinateur, prend ma carte vitale. La gynécologue lui dit “j’ai faim, on va manger où ? J’ai plus personne à voir là hein ?”. Jocelyne me regarde. Je fixe le vide et elle me dit “Madame ? Madame ? Ça fera 40 € s’il vous plaît.”
Je ne suis plus là. Elle m’a satellisée . Elles m’ont satellisée. Jocelyne me demande de revenir le lendemain, à 13h30, qu’on “fera tout à ce moment là” et puis dans la foulée, je verrai l’anesthésiste. Je repars brisée.
Le plus dur dans une fausse-couche, c’est de prévenir les proches. Ceux qui sont au courant du secret. Mais je vis dans un petit département. Ici, tout se sait rapidement. C’est vertigineux quand tu dois penser à qui tu dois prévenir pour éviter que quelqu’un remue la plaie naïvement quelques mois plus tard.
Le lendemain, j’arrive à 13h pour mon rendez-vous. J’attends jusqu’à 14h. Personne. J’appelle le standard, Jocelyne me répond et me dit que oui, elle est là mais elle est en maternité. Effectivement, en passant une énième fois dans le couloir pour aller aux toilettes en attendant, je la vois assise avec ses collègues. Dans la salle d’attente, je vois un écusson “Centre IVG”, je fais quelques recherches sur mon téléphone.
Cette clinique est le seul “centre IVG” du département
14h15, Docteur Con arrive en claquettes avec sa serviette de plage qui est sanglée nonchalamment sur sa mallette de Docteur. Jocelyne me dit d’aller m’asseoir dans le cabinet pendant que Docteur Con cherche une blouse blanche car “faut être un peu professionnel” m’a t’il dit. Son attitude désinvolte me fait sourire et j’envoie un texto à mon mari “sérieux, c’est un sketch ?”
Il rentre dans le cabinet et me dit “oui je vous écoute”, sérieusement ? Ils n’ont pas de dossier patient ? De post-il ? De carnet de liaisons ? Me voilà en train de répéter les détails techniques de façon très factuelle. Je ne suis plus dans mon corps. Il me dit “ah ? Bon bah on va faire une petite écho, la dernière !”. Je n’y tiens pas. Il insiste. “Si si, une dernière, allez”.
Parce qu’il croit quoi ? Que mon fœtus recroquevillé hier sur l’image est devenu un bébé énergique de 3kg500 ? Je me plie à sa volonté, c’est lui le docteur. En me déshabillant devant le miroir, je réalise que mon ventre est rentré. Mon bidou de femme enceinte qui était sorti est rentré en l’espace de 24h. Je suis incapable de savoir que mon bébé était décédé depuis quinze jour mais je peux perdre mon ventre en 24h ?
Il me fait l’échographie, il tourne l’écran vers moi et me fait regarder. Il me dit “oh bah le sac s’est déjà affaissé. Mardi vous dites le curetage ? Hmm . Vous tiendrez pas. L’hémorragie se fera avant.”. Il nettoie son instrument et retourne à son bureau. Je me vois, allongée, les pieds dans les étriers, la robe relevée sur les seins. Il ne m’a rien donné pour essuyer le produit de l’échographie. Rien autour de moi.
Pauvre femme. Je me fais pitié.
Je me lève et ma robe se colle de suite à mon ventre. Je me rassois à son bureau et il me dit “bon je ne vous fait pas payer la consultation !”. Je dois dire merci ? 3mn de rendez vous et une échographie forcée et je vais payer ? Déjà qu’ils font pas le tiers payant, qu’on doit se débrouiller avec des feuilles de soin (en 2019 ?). Il me fait un sourire et me dit “ce sera moi mardi qui vais vous opérer.”
Je me suis retenue de lui demander s’il ira à la plage avant ou après. C’est en sortant du cabinet que je réalise que je n’ai pas posé de question sur ce terme d’hémorragie…
Je suis pressée, Jocelyne m’a donné le rdv avec l’anesthésiste collé avec mon rdv avec le gynécologue. Il était en retard donc je suis en retard. J’ai peur de rater mon rdv avec l’anesthésiste. Je ne sais même pas où est son cabinet.
L’anesthésiste me prend avec 1h30 de retard. Il s’étonne que mon curetage n’ai pas eu lieu ce matin car le bloc avait de la place. Il comprend que je sois en colère de devoir attendre 5 jours avec la douleur physique ET morale. Il répond lui-même à mes questions sur l’opération en elle-même. Pas sur l’anesthésie. Non, il répond aux questions gynécologiques car en fait, on ne m’a rien expliqué. Le monde à l’envers. Lucette* sa secrétaire m’a demandé 50 € en liquide en sortant et m’a gratifiée d’une feuille de soin.
Je me demande si mardi ils vont me demander d’avancer l’argent pour le curetage. Combien cela peut coûter un enterrement de fœtus ?
On est que vendredi. J’ai mal au ventre. J’ai peur. Je ne sais pas comment ça va se passer. Je ne comprends pas ces histoires d’hémorragie. On me dit de venir aux urgences de suite si je perds beaucoup de sang. C’est quoi beaucoup ? “Une serviette toutes les trente minute” me répond une sage femme libérale au téléphone.
Je me rend compte qu’en fait une fausse-couche ce n’est pas un truc qui t’arrive et qui s’arrête de suite.
Non, la fausse couche ça peut durer plusieurs jours.
Je cherche sur le net. Je ne trouve que des occurrences sur “j’ai fait une fausse couche” pas “je FAIS une fausse couche”.
Je n’ai aucune réponse à mes questions. Aucun repère physique sur la “normalité” de la douleur, de la quantité de sang, et de la durée. Je me sens très seule.
Le samedi, je me fais la remarque qu’on peut continuer sa vie EN FAISANT tranquillement sa fausse-couche. Je passe du temps en famille, je m’occupe de mon enfant, etc…
Le dimanche, j’ai mal au ventre toute la journée. Je ne me sens pas bien. J’appelle SOS Médecin, j’ai besoin de savoir QUAND partir aux urgences. On me passe le docteur de garde. Il me conseille de prendre deux aspirines, deux spasfons et un doliprane. Je suis choquée.
Je sais que l’aspirine fait saigner encore plus. Ce docteur vient-il de me donner la recette pour accélérer ma fausse-couche ? Dans tous les cas, je suis seule à la maison. Je ne vais pas jouer aux apprentis chimistes.
Je fais une fausse-couche
Le soir, je ne suis toujours pas bien. J’ai envie d’aller aux toilettes toutes les cinq minutes. Je sais que quelque chose va se passer. Je le sens. Mon enfant dort enfin, mon mari s’occupe du jardin. Je vais aux toilettes. Je pisse littéralement du sang. Je sais que cela va arriver.
Il va se passer quelque chose. C’est imminent. Mais cela ne rentre pas dans les critères que l’on m’a donnés pour me rendre aux urgences. Je retourne aux toilettes, je suis éclaboussée de sang. Quelque chose est tombé. Instinct de survie. Je ne cherche pas à savoir. Je sais déjà ce que c’était. J’ai besoin d’un seau d’eau pour déboucher les toilettes.
Je suis devenue une amazone. Guerrière amoureuse. Je prends soin de bien refermer la porte de la chambre de mon fils. Je tombe en larmes sur ma terrasse et ordonne à mon mari de rester dehors.
Deux heures plus tard, je remplie une serviette toutes les cinq minutes.
C’est l’heure de partir à la maternité
Nous arrivons aux urgences en pleine nuit. La cours des miracles. J’explique ma situation à l’infirmière de garde à l’accueil entre deux quintes de toux vomitives d’un patient impatient.
Je serais quatrième sur la liste d’attente. Un paquet entier de serviettes hygiéniques plus tard, je passe enfin. Ça y est, ils ont traités les urgences d’avant moi, la jeune fille que ça brûle quand elle urine, celui qui tousse du sang, celle qui s’est foulé la cheville pendant son enterrement de vie de jeune fille et la dame qui avait mal aux dents.
Interdiction à mon mari de rentrer avec moi dans le box. Me voilà de nouveau seule, à expliquer ce qui se passe dans mon corps. L’infirmière me dit “je pense que vous l’avez expulsé, ça y est”. C’est pas très délicat mais j’ai le même sentiment qu’elle. Par contre, elle m’explique bien que le gynécologue de garde ne se déplacera pas. Je verrai un généraliste urgentiste. Ce dernier me donne 2 spasfons, et 1 doliprane en me disant de « revenir demain vers 10h” de sa part pour passer une échographie de contrôle.
Je rentre chez moi terrorisée. C’était ça ? L’hémorragie prévue par le Docteur Con ?
Est-ce qu’on peut mourir d’une fausse couche ?
La nuit passe tant bien que mal. Et je ne suis pas au bout de mes peines. En déposant mon fils à l’école, j’ai la présence d’esprit d’appeler Jocelyne, la secrétaire de la maternité. Je lui raconte et elle me dit de ne surtout pas venir à 10h. Elle me donne RDV à midi.
J’arrive pile à l’heure. Docteur Con m’attend déjà. Pas de temps à perdre. Il m’écoute tout en préparant l’échographie. Il m’explique que j’ai pas expulsé le sac. Juste “trois quart de foetus”.
Ok merci, bon appétit. 12h03, la robe qui colle, la feuille de soin pour 35 € de consultation. Je suis dehors. C’est fou ce qu’on peut faire en 3 minutes. Il m’a même dit “A demain matin, ça va être rapide, ne vous inquiétez pas !”. Je ne suis pas inquiète, non, si peu.
Mon téléphone sonne dans l’après midi. Je dois être à 7h30 à la clinique le lendemain.
Le curetage va donc enfin avoir lieu
Malgré l’horreur de la veille.
Je n’ai plus du tout mal au ventre. Il est plat. J’ai l’impression de ne pas avoir été enceinte et déjà le stress de voir mes projets pour les six prochains mois bouleversés.
Mardi matin arrive. Je pars aux toilettes avant de partir. Une contraction et de nouveau splash et le seau d’eau.
Je me sens liberée. Je me rends au service ambulatoire et demande une échographie avant qu’on m’endorme. Docteur Con est appelé. Il me fait l’échographie et me dit “bien. Le reste est parti, sauf une toute petite partie, ça va prendre une minute le curetage.” De nouveau la robe qui colle.
Il y a une coupe budgétaire ? Plus de sopalin ? C’est quoi son problème à lui ?
Je dois dire au revoir à mon mari. Nous serons trois dans la chambre. Impossible d’avoir un accompagnateur. Dur pour un centre IVG. On m’accompagne dans ma chambre, une femme est allongée sur un lit. L’infirmière nous dit “vous êtes là pour là même chose !”. Sur le coup, je trouve ça “sympa” puis ensuite je trouve ça inconvenant. Je pense aux jeunes filles qui peuvent avoir besoin d’aide et se retrouvent dans un univers si froid, si violent. Je me mets à pleurer dans ma chambre dès que la première patiente pars au bloc.
C’est parti pour le curetage
L’équipe du service ambulatoire est au top, une infirmière me caresse la joue pendant que l’autre installe le cathéter, elles me disent toutes deux être passées par là, me disent que c’est bientôt fini. Mon carrosse arrive, l’infirmière se présente en m’accompagnant au bloc. Elle me laisse dans le couloir du bloc, l’infirmière de la salle de réveil vient me voir et m’allonge sur un brancard. Elle me fait des blagues. J’entends Docteur Con sortir du bloc en disant “bon c’est fait”, il sifflote un air et chahute deux infirmières de façon très dérangeante.
L’anesthésiste arrive et se présente en me disant “je suis là pour vous faire planer”.
Je ne rigole pas. Elle me demande si ça va, je lui explique que j’ai peur. Elle m’injecte un petit calmant. Je me permets de dire à l’infirmière de la salle de réveil que Docteur Con est un con. Elle sourit. J’entends la patiente se faire réveiller, elle demande à boire. Puis se met à pleurer quand on lui dit que c’est fini. On vient me chercher et on m’aide à passer du brancard à la table. Je suis triste pour la femme d’a côté. Je fais une blague sur mes jambes pas épilées. Puis le vide.
Je me réveille, je demande un brumisateur car je sais que je n’ai pas le droit de boire. Ce petit cœur d’infirmière de la salle de réveil me donne un chiffon mouillé.
Elle dit que je suis prête à remonter dans ma chambre. Je lui demande l’heure. 09h40.
Je la remercie et je retourne dans mon fauteuil roulant retrouver ma chambre.
La patiente d’à côté prend son petit déjeuner. Je me jette sur mon téléphone pour prévenir ma famille que tout va bien. 10h30, le petit déjeuner arrive. Puis plus rien jusqu’à 13h. Je me suis levée plusieurs fois, j’ai pu aller aux toilettes. Je vais “bien”. Ma voisine de chambre a de la visite. Son mari essaie de savoir quand elle pourra partir. Il me ramène de l’eau. Car depuis 10h30 plus personne n’est passé. On sonne plusieurs fois. Une infirmière nous répond qu’on ne peut pas partir avant d’être auscultée par le gynécologue. Puis on entend “Bon allez salut les filles” et de nouveau le sifflotement. La voix de l’autre là.
Je dis à ma voisine “il est parti sans nous voir ? Sérieusement ? Je n’en peux plus, je me casse.” Quand elle me voit étudier mon cathéter pour l’arracher sans mettre du sang partout, elle appelle de son téléphone, le standard gynécologie. Elle explique. Jocelyne lui répond que Docteur Con est parti prendre son petit déjeuner mais qu’elle va le faire revenir. Une infirmière vient mettre un scotch sur mon cathéter et me faire la morale. Son téléphone sonne et elle dit “je vais vous accompagner toutes les trois ensemble.” .
On se prépare toutes les trois. On a nos feuilles de sortie à faire signer.
On suit l’infirmière dans les couloirs et je reconnais la partie maternité…
Une porte s’ouvre sur notre gauche. Une femme en train d’accoucher.
On est en train de passer par les salles d’accouchement, après notre curetage.
A ce moment, je réalise que ce n’est plus de la maladresse mais bien de la maltraitance.
Docteur Con nous reçoit par ordre de passage du matin. Il me fait mon échographie de contrôle, il se veut rassurant. Tout s’est bien passé. Il peut parler pour lui… Il me demande si je veux un arrêt maladie. Je lui demande si c’est préconisé ou si c’est un arrêt de complaisance. Il rigole.
Je lui demande pour les suites du curetage, la reprise des câlins, la baignade, tout. “Restez tranquille jusqu’à vos prochaine règles.” Il me dit “ah oui et la prochaine fois, ne prévenez pas votre fils avant le 4ème ou 5eme mois de grossesse !” .
Dehors, machinalement, je vais voir Jocelyne et je m’apprête à payer. Mais l’infirmière du service ambulatoire nous attend, on doit repasser par les salles d’accouchements pour aller retrouver nos accompagnants. Je regarde à gauche. Oui, c’est bien un chemin pour aller directement à l’accueil sans passer par les salles d’accouchements. Il n’y a pas la clim certes mais j’aurais préféré.
Je retrouve ma famille et je sais que le pire est passé. Je suis en colère pour tout ce que j’ai subi mais épuisée. Je n’arrive pas à pleurer ni à dormir. Je suis vidée.
Les jours qui ont suivi, j’étais triste pour le deuil de mon bébé, et en colère du traitement que j’ai subi.
Et ce qui a été le plus dur c’est qu’avec la fausse couche, on est privée de sa maternité. Du jour au lendemain on passe de future mère à rien, mais aussi privée de ma féminité. Pas de rapports pendant 1 mois et pas de baignade.
Je suis horrifiée à l’idée que des jeunes filles ou primipares puissent vivre cela. Je suis triste de voir qu’on est bien seule dans ce genre de deuil.
17 jours après mon curetage, qui a sonné la fin de ma fausse-couche, c’est avec mes larmes que j’écris cela. Il fallait que je l’écrive pour que ces souvenirs, cette blessure sorte de moi.
Il fallait que j’accepte de laisser partir la colère pour être triste et enfin guérir.
“Écoute, l’histoire s’écrit en tournant les pages . Écoute.J’ai pris quelques notes” (Orelsan)
Ce sont mes notes trop tard pour un plus jamais.
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Bonjour, je m’appelle Nathalie. C’est moi qui ai créé ce blog en 2011. Au début, il était exclusivement dédié à l’organisation de mariage, aujourd’hui on y parle également de maternité et de voyages. Je suis maman d’une petite Louise depuis décembre 2015. C’est moi qui corrige et édite vos témoignages. Ce blog est mon travail à plein temps depuis 2012. Vous pouvez m’envoyer vos messages à contact(@)lamarieeencolere.com et n’oubliez pas de vous inscrire à la newsletter pour ne rien rater !
merci pour ce témoignage, j’ai l’impression de me lire. l’incompréhension face aux docteurs pour qui tous a l’air si banal et cet ascenseur émotionnel qui est tellement dur a vivre.
Je suis en parcourt PMA (déjà bien compliqué a gérer, avec les échographies a répétition, les prise de sang, les stimulations, les ponctions), quand enfin le test est positif , je suis enceinte! ma première grossesse! quel bonheur!! les premières semaines se passent sans trop de changement , puis quelques douleurs mais je me dis que c’est normal…
La première écho se passe bien, mais pour la deuxième echo (a 6SG) le sac embryonnaire n’est pas très grand, mon gyneco me dis : c’est bizarre , on dirai que la grossesse c’est arrêtée! je pleure! il me dis de refaire une écho dans 1semaine pour être sùr que la grossesse ne va plus évoluer…il me conseille même d’aller voir un de ses confrères. la semaine est longue . le rdv se passe chez un échographe le mercredi suivant, je connais le verdict mais espère beaucoup qu’il y ai eu un miracle, le même résultat est annoncé!
je commence mon deuil, mais je n’ai toujours aucun signes, aucun saignement.
J’appelle mon gynéco en pleurs car il m’avait vaguement parlé d’un avortement thérapeutique à faire aux urgences, je tombe sur sa secrétaire qui veux me donner un rdv les jours suivant, je lui demande de parler au gynéco, elle refuse , je pleure tellement que j’accepte son rdv. puis impossible d’attendre ,je veux tourner la page, j’attend que mon mari rentre du travail et nous allons aux urgences, l’attente aux urgences est longue puis on nous fait monter au urgence gynéco… ce couloir où vous attendez avec celles qui vont accoucher!! et qui passent les unes et les autres devant vous … arrive enfin notre tour , une gynéco me fait une écho (toutes les échographies sont bien sure en « endo ») et me dis … c’est bizare il n’y a pas d’embryon…. on dirai une grossesse molaire… on ne va pas pouvoir vous donner les cachets! mais je dois confirmer auprès de ma supérieure, je vais la chercher… et là 2 heures s’écoules , 2heures où nous avons le temps de chercher sur internet ce qu’est une grossesse molaire = Mole hydatiformes ou tumeur trophoblastique. je m’écroule encore , mon mari s’énerve et veux partir! arrive enfin la gynéco « chef » , qui me redemande de me déshabiller pour la 3eme echo de la journée , je ne suis plus à ça près !! elle est sereine, mais me dis que c’est trop tôt pour prendre les cachets que la grossesse peut encore évoluer, qu’il faut revenir la semaine d’après et que si il y a fausse couche , il vaut mieux que ça se fasse naturellement. ma tête va exploser, je suis vide! la semaine est interminable, je travail en crèche et c’est tellement dur ,je suis vide d’esprit et de coeur, de savoir que ce quelque chose est en moi, et de n’être ni heureuse, ni triste. d’y croire tellement fort pour que se petit être évolus mais de se dire à la fois qu’il vaut mieux que ça se termine, car ça n’as pas bien commencé. je n’ai toujours aucun saignement .une nouvelle semaine commence, je pars travaillé l’esprit vide mais je commence à avoir des douleurs et des légères pertes. je vais voir mon généraliste qui m’arrête 2 semaines, le mardi je commence à saigner le matin, en fin d’après midi je perds des caillots, de plus en plus gros, des contractions commence à se faire sentir, c’est douloureux, je passe une nuit affreuse, sur les toilettes, je perds des litres de sang, de caillot, je prends doliprane spasfon, mais je vomi de douleur, je tremble, j’ai des crampes , des contractions, mon mari est impuissant, mais je gère! le lendemain, mon mari veux m’accompagner aux urgences,mais je lui dis que ça va , le plus dur est passé , on tourne la page , je vais juste faire un contrôle que tout soit parti, mais je saigne toujours énormement ,1serviette toute les 10 minutes.. je vais seule aux urgences, dans l’hôpital je m’arrête a tout les sanitaire que je croise (alors bien sur en mission impossible car je vous laisse imaginer l’état des sanitaires d’un hôpital) l’attente est longue, il m’enregistre je tombe sur 2 gentilles infirmières compatissantes, puis elles me disent de monter aux urgences gyneco, re attente avec femmes enceintes,que l’on laisse passer bien gentillement ^^, re toilette, re contraction… enfin mon tour, une très gentille gynéco m’ausculte tout en douceur, je la préviens d’installer double protection et je m’excuse de saigner sur le sol, elle me dis que le plus gros a était évacué mais qu’il reste un bout de sac , elle essaye de l’attrapé pour le faire analyser, c’est douloureux mais elle est douce, elle me dis que ça saigne trop pour me laisser repartir , que je vais être obligé d’avoir un curetage. et la pif paf pouf , pas le tps de dire ouf( où j’ai peut être eu une absnce), l’anesthésiste était déjà entrain de mettre le cathéter qu’elle a eu du mal a installer car j’ai des veines de vielles(qui roulent qui sont fines et qui se collapse!) en même temps qu’elle me piquait je remplissais mon dossier d’admission, je demande tout de même a pouvoir appeler mon mari pour lui dire que je ne serai pas là a midi^^, ni une ni deux je suis transféré dans une chambre double dans je sais pas quel service, je dis a mon mari de me chercher surement en gynéco, on me demande si je suis a jeun…. (et bien non j’ai bien mangé ce matin pour ne pas tomber dans les pommes après la nuit que je venais de passer) je dois donc attendre 15h pour être opéré, l’infirmière me dis « vous sortirez en fin d’après midi ou demain si il y à de grosses opérations en urgence avant vous »…. heu.. OK génial je comptais juste venir 30 minutes faire un contrôle!! je descends au bloc , et là il fait froid , le masque oxygène ne tiens pas, ils se parlent tous comme si je n’étais pas là, ils me mettent les pieds dans les étriés, le médecin arrive, paf écho sans prévenir, l’anesthésiste trifouille mon cathéter qui c’était bouché, le produit d’anesthésie ne passé pas, elle essaye de passé un autre produit pour débouché je crois,elle me parler en mm temps, je ne comprenais pas se qui m’arrivé, ça fesait mal , j’étais mal, je n’avais qu’une envie , dormir pour ne plus subir ça! 15h45 salle de reveil,16h mon mari arrive !une infirmière vient me faire la piqure d’anticorps anti D car je suis reshus négatif, dernière souffrance! nous rentrons a la maison épuisé et exténué! le lendemain repos, mais le vendredi soir de grosses contractions reprennent non stop , c’est tellement douloureux , mon mari se sent encore impuissant face cette situation , il ne peux rien faire !et je ne veux surtout pas qu’il me parle , je veux seulement attendre que la contraction passe. je lui dis d’appeler quand mm les urgences pour savoir si c’est normal ou si il faut retourner aux urgences, le docteur au bout du fil nous dis d’attendre 30 minutes, si ça perdure de venir aux urgences. heureusement ça passe.
Je saigne encore une 20ene de jours après l’opération, même protocole , pas de rapport, pas de bain… , le cycle d’après je perds encore quelque caillot, mais tout rentre dans l’autre. j’ai refait un transfert qui n’as pas pris , mais je n’ai eu aucune émotions , ni tristesse…
aujour’hui j’attends cette prochaine grossesse avec tellement de craintent.
je m’excuse de mon récit, mais je voulais simplement te dire MERCI d’avoir osé partagé ça car je pense que nous sommes plusieurs à nous y retrouver , et puis je me suis laissé emporté par l’écriture, et ça libère de partager cette souffrance en anonyme, que seule nous pouvons comprendre
Ma chère Claire,
Merci pour ton témoignage. Toutes mes pensées vont vers toi et ton mari. Perdre un enfant est tellement dur.
J’ai vécu à peu près la même chose il y a 7 mois.
Première grossesse, je tombe enceinte très vite. Nous sommes ultra heureux. J’étais enceinte d’un peu plus de 2 mois. Écho de contrôle, banale. Et le gyneco m’annonce « il n’y a plus de cœur », « ça fera 45€ ». Comme ça. Bim dans la tronche. Tu es seule. Tu prends sur toi. Ton monde viens de s’écrouler.
Le gyneco à quand-même appeler les urgences obstétrique, je dois m’y rendre directement. J’appelle mon mari pour lui annoncer et il me rejoint là-bas. Pareil, la secrétaire insupportable. Heureusement, l’infirmière qui nous accueille est un ange. Me dis que je ne suis pas obligée d’aller en salle d’attente (avec toutes les femmes prêtes à accoucher). On nous fait passer en priorité avec le médecin.
Le médecin ne me fais pas d’écho. M’annonce que vu l’état avancé, soit je fais un curetage, soit je prends des médicaments et je souffre chez moi mais que j’aurai quand même sûrement droit au curetage… (elle me dit quand-même « quand ça tombera vous n’êtes pas obligée de regarder hein »).
Je veux un curetage maintenant. J’ai rdv le lendemain en ambulatoire, avec tous les papys… Chambre seule, mais sans fenêtre. J’attends 4h avant d’être emmener au bloc. Ils me font passer par la maternité. J’entends des bébés pleurer et naître. Heureusement l’infirmière de la veille est là. Elle me serre la main fort et me sourit tout le temps. L’anesthésiste me dit « je vous sens un peu stressée » dans blague, on va me retirer du ventre mon bébé mort depuis une semaine. Et mauvaise surprise c’est le même médecin que la veille. Je m’endors vite. Les médecins de la salle de réveil sont formidables, à l’écoute et d’une douceur.
De tout l’après midi dans ma chambre je n’ai vu personne. Je commençais à penser qu’on nous avait oublié. Le médecin arrive à 18h. Me fait une ordonnance et me dis « vous pourrez retourner travailler demain ». Sérieusement, avec les douleurs autant physiques que morales et tout ce sang que l’on perd, je ne comprends même pas ce genre de paroles.
Aujourd’hui, notre bébé devrait être né depuis une semaine. Et je commence juste à faire le deuil. Je crois que certains médecins ont oubliés que derrière un cas, il y a un patient qui souffre.
Bon courage à toi et à toutes celles qui ont vécu ou vivent cela. ❤️
Bonjour, je n’ai pas eu la force de lire ton témoignage entièrement tellement j’ai été bouleversée.
C’est sur que cela arrive à beaucoup de femmes de faire une fausse couche (j’en ai fait une à 10 semaines mais pas de passage aux urgences) c’est douloureux physiquement et psychiquement. toutes les femmes dans cette situation se doit d’être accompagnée comme il se doit pour ne pas déprimer. En tout cas je suis entièrement avec toi.
porte toi bien et prends soin de toi
Je vous souhaite de vous reconstruire malgré toutes ces emreuves que vous avez vecues.
j’ai subit une fausse couche en avril dernier.
le premier radiologue savait deja a 8sa que mon bebe n’avait pas de coeur et ne m’a pas inquiète. « refaiteun controle »
lorsque 15j plus tard je vais en voir un autre radiologue, il a su en lisant le compte rendu qu’il allait m’annoncer une fausse couche.
en enregistrant ma carte vitale il me sort » oh ca va vous avez deja un enfant! ».
et donc??? cela apaise ta conscience pro de m**** dans l’annonce que tu vas me faire???
et ensuite la fameuse: » la nature fait bien les choses, ce n’est rien. »
j’étais en colère.
juste taisez vous au lieu de vouloir combler le silence avec vos conneries.
ca m’appartenait a moi et mon mari de savoir si c’était grave ou pas. si on était triste ou non. ils le connaissent rien de nos histoires et se veulent bienveillants mais ils sont surtout cons et inutiles.
j’ai eu la chance de ne prendre que les medicaments et toutes les etapes se sont ensuite passees chez moi entouree de mon mari et de ma fille.
besoin d’amour a ce moment la apres cette brutale chute d’ ocytocine.
autant vous dire que l’on n’a pas respecte la limite autorisee piscine( ln allait a center parc le week-end suivant) / rapport… trop besoin de momenrs doux et heureux apres cela.
je suis retombee ensceinte le mois d’après et cela m’a aide a guerir ma colère et ma souffrnace mais je ne suis plus jamais allée dans ces cabinets. pas sûre d’être complètement guérie mais avec d’autres projets de bonheur a venir.
je vous souhaite de vite retrouver la paix intérieure et de vite retrouver le bonheur de porter un nouvel enfant meme si cela n’efface pas tout.
je souhaite beaucoup de courage a toutes les mamans qui galèrent a faire des enfants et doivent affronter plusieurs fois ces epreuves parfois maltraitantes. cela m’a aidé dans mon chagrin aussi. me dire que j’avais deja uke merveilleuse petire fille qui me comblant de bonheur, la ou d’autres ne connaissaient pas encore cette chance.
bon courage pour l’avenir
Ce qui me désole, c’est que vu la pénurie de votre région, vous risquez d’être suivie par le même centre lors d’une future grossesse…
Je suis de tout coeur avec vous pour cette épreuve, c’est navrant de lire des méthodes pareilles.
Bonjour, ces mots raisonnent tellement en moi. 1 an après ma fausse couche je ne pense pas être guéri. Moi j’ai tout vécu à la maison car le gynécologue m’a prescrit des médicaments. Non pris en charge par la sécu car Madame un ivg c’est à votre charge donc ce médicament n’est plus remboursé me répond la pharmacienne. J’ai fondue en larmes mais j’avais juste envie de dire ; il n’y a rien de volontaire dans ma démarche. Et la froideur du gynécologue qui me dit : vous faites partie des 10% de grossesse qui n’arrivent pas à terme. Mais co***** j’ai pas demandé à faire partie d’une statistique.
J’ai « évacué » mon fœtus toute seule dans mes toilettes et l’entourage (amis, collègues, famille) : c’est mieux comme ça, la nature est bien faite. Même si ça ne fait aucun doute, a ce moment là c’est pas ce qu’on souhaite entendre
Mais c’est quoi ces anneries de la pharmacienne ! Déjà ce n’est pas une IVG et même si c’en était une c’est pris en charge et pour une fausse couche les médicaments sont bien sûr pris en charge !!! C’est hallucinant d’entendre des trucs pareils de la part de professionnels de santé !
Bonjour Claire,
Le témoignage que tu nous fait partager me scandalise. Il me scandalise en tant que femme. Et il me scandalise surtout en tant que gynécologue.
Et ce d’autant plus que je sais que tu racontes la pure vérité.
Comment en 2019 mes confrères peuvent se comporter ainsi ? J’ai honte d’avoir le même titre que ces gens là. Car soyons clairs, on en fait pas le même métier.
Quand j’annonce une fausse couche, quel que soit l’heure, quel que soit l’activité en salle de naissance à côté (car oui, malheureusement, nous sommes souvent seuls de garde pour les urgences gynécologiques et chirurgicales, et la maternité, même en dehors des désert médicaux, et même dans de grandes structures, mais ça il fallait que l’état y réfléchisse avant de fermer le numerus closus il y a 20 ans…) je prend toujours le temps de tenir la main de ma patiente en larme, de l’aider à remettre ses chaussures car elle est trop choquée pour arriver à faire ses lacet, de lui proposer d’appeler son mari. Je prend toujours le temps de lui sortir mon petit discours, certes répétée malheureusement 1000 fois, (car oui, annoncer une fausse couche pour moi c’est « la routine » mais ce n’est jamais banal pour ma patiente et ça je ne l’oublie pas) mais tellement vrai et sincère « madame ce n’est pas votre faute, c’est la faute à pas de chance, promettez moi de ne pas culpabiliser car vous n’y êtes pour rien. Quoi que vous ayez pu faire, dire ou penser n’y aurai rien changé… etc…) » Puis j’explique les critères qui doivent la faire revenir en urgence « n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, vous ne vous posez pas de question vous revenez, nous serons là pour vous recevoir ». J’explique les modalités de la prise en charge. Si elle est possiblement médicamenteuse je lui explique les bénéfices risques et la possibilité d’une intervention chirurgicale par aspiration si elle le souhaite ou si la méthode médicamenteuse ne marche pas.
Pour ce qui est du fait d’être obligée de passer par la salle de naissance, c’est de la maltraitance organisationnelle. Dans les hôpitaux ou j’ai travaillé, les endroit était toujours séparés, pas au même étage ou si petite structure pas au même endroit. C’est au personnel et à l’établissement de s’adapter au besoin des patientes et pas l’inverse.
Ce que tu décris, c’est la médecine de nos mères, voir de nos grand-mères. Ça ne devrait plus exister. En tout cas moi je ne cautionne pas ça et je me bats tous les jours avec les autres autres gynécologues qui pensent comme moi pour que ça ne se voie plus. J’espère que tu retrouvera un jour confiance dans un corps médical bienveillant et que tu pourras trouver des médecins à ton écoute car oui il y en a !
Je te conseille d’écrire une lettre au directeur de cet établissent car c’est souvent le seul moyen de faire bouger les choses (en tant que médecin quand on demande ci ou ça généralement on nous rie au nez mais quand cela vient des patients, ça a toujours plus de poids).
Je te souhaite de surmonter cet épreuve, déjà difficile en elle même, avec le moins de séquelles possibles.
Merci pour ton message. Cela me touche d’autant plus que tu es gynécologue et que tu dis bien que je raconte la vérité. Pourrais tu écrire un article justement sur la fausse couche pour les prochaines lectrices qui pourraient vivre la même chose que moi ? Avoir une gynécologue avenante , qui te donne les bonnes clefs pour te reconstruire, ça manque beaucoup quand je vois les commentaires des lectrices. Je suis triste de voir que mon témoignage trouve beaucoup d’autres femmes qui ont vécu comme moi. Si tu as un peu de temps, je pense que Nathalie te publierais avec plaisir. On doit se soutenir. Merci encore.
Bien sûr Claire, très bonne idée <3
encore merci pour votre témoignage
Si je peux aider c’est avec plaisir
Bravo pour votre témoignage, il est nécessaire.
Et bien moi je suis scotché par ce que je lis! Pas par la dureté de ce qu elle a vécu. Mais parce que j en suis à ma 3ème fausse couche ! Et jamais lorsque les saignements arrivent on ne prévoit un curetage ! Le curetage est très abrasif pour l uterus ce n’est que pour les filles ou rien ne part. Mais du moment ou des saignements arrivent c’est que tous va partir naturellement. Et ça prend oui quelques jours mais il veux mieux attendre que de se faire opéré. D autant plus dans ces conditions ! Et pour finir oui c’est sur une FC et je n’ai pas encore réussi à avoir d enfant moi mais je pense qu il ne faut pas tous amplifier en parlant de mort d un bébé ou de s imaginer ne plus être maman ou autre. Pour ma part et après tant d échec on n’est maman quand on tiens son bébé dans ces bras. Avant tous est encore imaitrisé et donc pas de notre pouvoir. J’en peut paraître dur mais je suis coutumière maintenant et il faut voir ça comme un échec de grossesse mais pas comme la perte d un enfant.
Bref j espère qu’elle s en est remise depuis , oui on s en remet toute. Certaine plus vite que d autres je pense.
Quelle tristesse de lire tout ça. J’ai également fais une fausse couche à ce stade de grossesse (ainsi que 3 autres par la suite dont une GEU) et on ne m’a jamais fait passer par la case curetage. On m’a laissé les faire « naturellement »… J’en suis tombé dans les pommes la première fois… Trop de sang perdu… Cependant j’ai un super médecin traitant qui l’avait assez bien expliqué ainsi qu’une sage femme qui aurait dû me suivre durant la grossesse et qui m’a quand même reçu à l’annonce de m’a FC et m’a expliqué un peu. Mais même avec des explications on n’est jamais vraiment préparée… Ça fait des années maintenant et même si on n’oublie jamais on peut en parler sans pleurer promis. Depuis j’ai eu 2 autres enfants en pleine forme mais il m’aura quand même fallu 7 grossesses pour avoir mes 3 enfants. Bon courage