Chaque année, de nombreux couples sont en attente d’ovocytes pour pouvoir faire un enfant. Camille a fait un don d’ovocytes. Voici son témoignage.
{Témoignage} Mon don d’ovocytes
Bonjour,
Aujourd’hui je voudrais vous parler du don d’ovocytes et de comment j’en suis arrivée à faire cette démarche.
Je suis maman d’un magnifique petit garçon d’un an quand je m’en rends compte de la chance que j’ai eu de l’avoir si rapidement (à peine 5 mois d’essais), je suis également entourée de plusieurs couples ayant recours à des FIV, (mais sans à avoir besoin de don d’ovocytes). Je ne sais jamais comment les aider et je me dis que pour eux je ne peux malheureusement rien faire à part apporter mon soutien mais que pour d’autres couples je peux faire un don d’ovocytes pour qu’ils aient leur petit bout à eux. On est en avril je me renseigne doucement sur internet, sur un groupe Facebook et je me rapproche du CECOS de ma région. Au premier rendez-vous tout est expliqué : Le don est anonyme on ne saura jamais combien on a donné d’ovocytes ni pour combien de couples cela ira. On peut donner jusqu’à 37 ans qu’on ait ou pas des enfants. Pour les personnes en couple il faut également l’accord du conjoint. De plus on peut «parrainer une couple», la réserve d’ovocytes étant tellement faible, si un couple ramène une donneuse il remonte dans la liste d’attente. N’ayant personne dans ce cas dans mon entourage mais voulant que mon geste serve un maximum de personnes, je me rapproche d’une association qui me met en contact avec un couple de mon CECOS.
De là se déroule les rdv suivants : généticienne pour vérifier qu’il n’y a pas d’antécédents de maladie génétique dans ma famille et psychologue pour vérifier les motivations et parler de l’après.
Pour ma part, je le fais vraiment pour aider des couples, je me fiche de savoir combien cela fera de bébés où ils vont vivre etc. Si les ovocytes sont utilisés pour faire des essais scientifiques cela m’irait tout autant. La seule interrogation que j’ai c’est par rapport à mon fils et si sa future amoureuse naissait de mon don d’ovocytes ? Comment cela se passerait ? Je sais que le fait que cela arrive est très rare mais je pense que si sa copine à moins de 2 ans que lui je ne pourrais m’empêcher de poser la question à ses parents juste pour être rassurer…
Nous sommes fin mai et on décide de programmer le don pour septembre après les vacances. En septembre je commence les traitements qui sont assez lourds. Ce sont des injections d’hormones, il y a plusieurs échographies de contrôle à effectuer le matin environ tous les 2 jours avec des prises de sang. Pour ma part mon CECOS étant en partenariat avec l’hôpital de ma ville j’ai pu les faire là-bas des 7h du matin ce qui m’a permis de ne pas avoir trop de retombées sur mon emploi. Les après-midis après l’écho le médecin réfèrant du CECOS me rappelait pour ajuster le traitement. Au bout d’environ 15 jours on décide de déclencher l’ovulation, les follicules étant mûrs.
La ponction des ovocytes s’effectue sous anesthésie locale, pour ma part, au cours du premier rdv on m’avait laissé le choix entre local et général en m’affirmant que la douleur était largement supportable en local, j’ai donc choisi cette option. J’arrive vers 9h et la on m’installe dans la salle stérile d’opération, elle est entièrement recouverte de poster des « dieux du stade « pour nous mettre à l’aise… ». Là on me badigeonne de bétadine et on pique dans l’ovaire pour l’endormir, je ne sens absolument rien pendant l’anesthésie et me dis que c’est top. Et là commence la ponction et franchement j’ai eu TRES TRES mal, l’aide-soignante essayait de me faire parler d’autre chose car elle sentait bien que je souffrais, les larmes coulaient toutes seules mais je voulais tenir bon. Au bout de 10 min on me propose une pause j’accepte. On m’explique que j’ai beaucoup d’ovocytes et que c’est pour cela que je souffre autant. On a fait les 2/3 environ, on recommence mais je ne tiens pas très longtemps et demande à ce qu’on arrête. La douleur est telle que je vomis, j’ai 10 de tension bref je ne fais pas ma fière. Encore heureux, j’ai demandé à une amie de venir me chercher, j’aurais été incapable de rentrer en voiture. L’après-midi j’ai encore quelques douleurs au ventre mais tout s’arrête dès le lendemain (on a un jour d’arrêt de travail pour la ponction).
En conclusion pour la partie don d’ovocytes : Oui j’ai souffert mais si j’avais eu une anesthésie générale tout aurait bien été, le traitement est un peu contraignant mais j’ai pu me faire mes piqûres seule et n’ai eu aucun désagrément. C’est largement supportable et ce n’est que 15 jours. Au niveau du travail j’ai prévenu mon employeur qui m’a laissée tranquille pour les rdv (la loi oblige l’employeur a nous laisser du temps pour ces rdv ).
Au niveau psychologique : je n’en ai pas parlé à grand monde, ma meilleure amie, mon conjoint évidemment et ma mère car pour faire l’arbre généalogique jusqu’aux arrières grands parents j’avais besoin d’elle (il faut connaitre à peu près leur age à leur décès et la cause). J’en ai également parlé à une amie en cours de FIV pour lui parler du traitement qui est semblable et qu’elle me parle de son expérience. Et à mon grand étonnement elle l’a très mal pris, elle n’a pas compris pourquoi je m’infligeais ça par « plaisir » alors qu’elle n’avait pas le choix et qu’elle aurait voulu ne jamais connaitre ce traitement. J’ai été très touchée par ce rejet car même si je ne le faisais pas pour elle (vu qu’elle n’as pas besoin d’ovocytes) je le faisais car son histoire me touchait…. Elle a quand même pris de mes nouvelles après la ponction et tout va mieux maintenant même si évidemment on évite de parler de ce sujet.
Voilà je voulais témoigner pour faire connaitre le don d’ovocyte en France, j’espère que cela amènera certaines d’entre vous au moins à y réfléchir. On n’abandonne pas son enfant on fait juste grandir une petite graine pour qu’un couple puisse avoir un enfant tant désiré. Pensez-y.
Vous souhaitez publier votre histoire sur le blog ? C’est ici que ça se passe.
Bonjour, Ma soeur vient de faire un don afin d’aider une amie a remonter sur les listes d’attente pour recevoir des Ovocytes.
Elle a eu extremement mal sous anéstésie locale comme vous et, comme vous, elle avait beaucoup d’ovocytes (21!)
C’est rassurant de voir qu’elle n’est pas la seule dans ce cas… J’aurais aimé qu’elle n’est pas a souffrir autant pour un si genereux geste.
Le lendemain de l’intervention (aujourd’hui) elle a encore très mal… et ne peut pas travailler. J’espère que tout va se rétablir vite, elle ne savait pas qu’elle serait arreté pendant 2 jours.
Merci pour votre témoignage et pour votre beau geste, pour ma part j’y penses aussi.
Bonne journée
Un beau témoignage.
Je suis actuellement au 8ème de grossesse et j’ai eu connaissance de la possibilité de faire un don d’ovocytes très récemment. Je trouve que c’est un très beau geste et que n’ayant eu aucune difficulté à faire un enfant, nous pouvions aider d’autres parents rencontrant, eux, des difficultés.
Le seul point qui m’embête, et mon conjoint d’autant plus, est également le risque, certes faible, que notre enfant se mette un jour en couple avec l’un de ces éventuels demi-frères.
Et j’ai moyennement confiance dans les produits pharmaceutiques et chimiques, les hormones …
Bref, une décision à faire mûrir.
Je suis actuellement en pleines démarches de PMA, et si cela ne fonctionne pas il est possible que j’ai besoin de passer par le don d’ovocytes pour devenir maman un jour et fonder une famille avec l’homme que j’aime. Je voudrais tout d’abord saluer votre très beau geste du fond du cœur…
Étant en pleine réflexion sur le sujet (j’ai peu d’ovocytes, et ils ne sont pas de bonne qualité, donc je préfère me préparer à cette possibilité du don), je me pose quand même des questions sur le vécu des enfants qui naissent après un don (j’en ai quatre dans mon entourage, dont des jumeaux, cela commence à être plus courant qu’avant).
Je viens de terminer un livre sur le sujet, avec des témoignages d’enfants nés par don de gamètes (don de sperme surtout, car la technique est plus ancienne), et beaucoup d’entre eux, une fois adultes, semblent éprouver de la souffrance de ne pas connaître toute une partie de leur filiation, ils ont du mal à se construire avec cette grosse part d’inconnu (ne serait-ce que pour les antécédents médicaux)…
La loi française impose aux donneurs l’anonymat, mais pour éviter une souffrance future aux adultes issus du don, je me demande quand même si on ne devrait pas leur laisser la possibilité, moyennant certains gardes-fous, d’accéder à des informations sur leur donneur ou donneuse à leur majorité (sans forcément aller jusqu’à la rencontre, mais si l’enfant veut savoir d’où venaient ses ancêtres, d’où il tient son goût pour la peinture ou ses cheveux bouclés, s’il a des demi-frères ou demi-sœurs quelque-part…). Par gardes-fous, je pense à l’accord du donneur, l’accès aux informations à la majorité de l’enfant, l’inscription dans la loi que les seuls parents reconnus sont le couple receveur…
J’ai très envie d’être maman un jour, mais je ne souhaite pas mettre au monde un enfant qui souffrira une fois en âge de se questionner sur ses origines (si j’ai recours au don, je suis en tout cas certaine que je lui dirai comment il a été conçu, d’après les témoignages le secret est dévastateur).
En tant que receveuse potentielle, ça me rassurerait d’avoir une donneuse qui ne soit pas opposée à l’idée de répondre aux éventuelles questions de mon enfant plus tard, s’il ressent le besoin d’en savoir plus sur ces origines. Dans certains pays c’est possible, les enfants nés du don peuvent échanger par lettre avec leur donneur si ce dernier l’accepte. Et de ce que j’ai lu, ils font très bien la part des choses et ne considèrent pas leur parent biologique comme « leur vrai père ou mère », plutôt comme une personne spéciale et généreuse, à qui ils doivent la vie et qu’ils aimeraient remercier pour cela.
J’y pense depuis quelques temps. J’ai 26ans, pas d’enfants et je ne sais pas si j’en veux. Mais si je n’en ai pas c’est par choix (enfin je pense vu que je n’ai jamais essayé) alors que beaucoup de couples n’ont pas le choix et n’arrive pas à en avoir alors que c’est ce qu’il désire le plus au monde. J’ai eu une collègue qui a du avoir recours à un don d’ovocyte et je sais que pour elle le parcours a été dur. J’aimerais aidé ces couples. Depuis quelques mois je pense au don d’ovocyte je me suis vaguement renseigné. Je ne sais pas si j’attends encore si je veux un enfant peut être le faire avant le don pour éviter de perturber mon corps avec des hormones et de risquer de ne pas en avoir. Mais j’ai aussi peur de la levée d’anonymat quand oau don. J’ai vu quelques articles par ci par là sur le net et je ne veux absolument pas ça. Le don serait uniquement aidé un couple et non faire un enfant. Il est hors de question qu’un jour on vienne me voir me disant que je suis une « mère biologique ». Et comme toi la question de la consanguinité qui fait un peu peur. Les hormones ne sont pas non plus très bonnes pour le corps je suppose…
Bref c’est un très beau geste mais avant de sauter le pas je me pose encore énormément de questions.
Peut être devrais je prendre un rdv pour approfondir ces sujets avec des personnes qui auront peut être les réponses comme un CECOS
Faisant partie de celles qui ont besoin de ces dons pour avoir une chance un jour d’avoir un enfant, je vous remercie du fond du coeur pour ce geste! Grâce à des personnes comme vous, j’espère avoir un jour la chance de serrer dans mes bras mon bébé à moi! En plus, vous avez exactement la bonne attitude par rapport à ce don… Vous voyez vraiment cela comme une aide pour d’autres personnes, et vous le faites de manière tout à fait altruiste, sans arrière pensée… Donc au nom de toutes celles qui sont dans le même cas de moi, merci pour ce geste altruiste, cela fait chaud au coeur d’entendre des témoignages comme celui-ci!
C’est un très beau geste je trouve envers les couples infertiles. C’est quelque chose que j’aimerais bien faire lorsque j’aurai eu mon deuxième enfant mais j’ai peur que ça passe moyen au niveau de l’âge (je vais avoir 35 ans cette année ). Mon mari et ma mère est au courant et ils sont d’accord avec ce choix. Je verrai bien ce que ça donne au moment venu