Comment choisir son photographe mariage : la réponse des pros

Face à l’engouement et réactions vives de l’article de hier (que ce soit sur le blog ou sur le facebook) : « Paroles de Mariée en Colère : pourquoi je me suis lamentablement plantée sur le choix de mon photographe », j’ai décidé de poser quelques questions à des pros du métier pour qu’ils nous expliquent LEUR point de vue sur ce sujet sensible : Je remercie donc Béatrice de Guigné et Thomas DUFOURNEAU d’avoir répondu à mes questions. Même si vous verrez qu’à un moment, je m’octroie un droit de réponse (faut pas déconner quand même). Il y aura sûrement plusieurs billets de ce style, avant je faisais une présentation plus simple des photographes, maintenant, je vais axer ce genre d’articles sur la manière de travailler de chacun (je pense que ça aidera mieux les futures mariées à se faire une idée).

Pour vous quelles sont les qualités d’un bon photographe de mariage ?
BDG : “En premier je dirais l’écoute et l’échange qu’on peut avoir avec lui. Avoir des photos qui plaisent ça va de soi, mais une personne qui plaise, qui comprrenne ce qu’on lui demande, et qui partage les envies des mariés, c’est encore plus important ! »

Thomas DUFOURNEAU : “Un bon photographe, c’est un photographe qui fait de bonnes photos… La réponse est simple mais soulève la question de qu’est-ce qu’une bonne photo ? Selon moi c’est une image qui parle et qui transmet une émotion et qui révèle une intention et une sensibilité. Quel que soit l’approche qu’il a choisi (reportage ou photo mise en scène), un photographe qui fait des images ayant un sens et chargées d’une histoire est un bon photographe. Une image est le fruit d’un moment saisi et d’une sensibilité… »

Comment des mariés doivent ils choisir leur photographe de mariage ?
BDG : « Il n’y a pas 1000 solutions, il faut rencontrer la personne. En rencontrer même plusieurs, car c’est en voyant ce qu’on ne veut pas, qu’on se rend compte de ce qu’on veut!
Poser des questions, pas forcément technique, mais tout simplement sur le mariage. “Comment s’organise tel ou tel moment de la journée ? Que ferez-vous pendant tel moment? A quel moment on fait ci ou ça? » Il faut des réponses sûres, Il faut sentir que le photographe connait bien son truc. Ca doit “sentir le vécu ».

Thomas DUFOURNEAU : « Il est important que les attentes photographiques des mariés soient en adéquation avec l’approche du photographe afin d’éviter les déceptions. Même si réaliser des photos de mariage reste un travail de commande, le résultat dépend de l’implication du photographe dans le projet  mais également de la relation entre les mariés et le photographe. Internet offre un large choix et une diversité en termes d’approche et de regard ce qui permet aux futurs mariés de déterminer le style qui leur correspond. »

Lors de la rencontre, Y a t-il des signes qui devraient faire “fuir » les futurs mariés ? 
BDG : « Un photographe qui ne vous montre que 5/6 photos de mariages, demandez lui à voir un mariage complet. On ne juge pas un photographe sur les 5/6 meilleures photos qu’il a choisi volontairement, mais sur l’ensemble de ce qu’il a fait sur la journée. Posez lui des questions dont on se fout mais qui permettent de tester ses réactions: Quels appareils vous utilisez et pourquoi ceux là ? En quel mode: manuel ou auto? Même si vous n’y connaissez rien, si vous sentez le photographe pas à l’aise avec sa réponse, méfiez-vous ! Soit il utilise du matériel amateur (ce qui veut dire pas forcément adapté dans des conditions de luminosité difficile, genre église) et qu’il a peur de le dire. Soit il n’y connait pas grand chose lui-même… (En prime si il répond “en auto », ouhlalalalala…). Et puis bon, posez-lui des questions sur  son expérience, qu’est ce qui l’a mené à devenir photographe, depuis quand, combien de mariage il a réalisé… Bref tout ce qui permettra de s’assurer qu’il connait bien la photographie de mariage. »

Thomas DUFOURNEAU : « J’accorde beaucoup d’importance à la rencontre, un moment d’échange qui va être déterminant pour la suite. Je pense que c’est une question de feeling et que si le relationnel n’est pas bon, que l’attention n’est pas captée, que l’on a des doutes, il est préférable de ne pas s’engager dans le projet, c’est valable pour les mariés et le photographe… « 

Que doit obligatoirement contenir un contrat avec un photographe ? 
BDG : « Dans le contrat il y a obligatoirement les coordonnées du photographe, son numéro de siret, les coordonnées des mariés, la date de la prestation et ce qu’elle contient, son prix (total, acompte et solde), et la date butoir du règlement. c’est un minimum). Ce contrat doit obligatoirement être accompagné de conditions générales de vente (oui comme chez Darty ^^) qui explique les modalités de paiement, si les tarifs sous soumis à des conditions particulières (possible augmentation en fonction du fournisseur), les délais de rétraction (les fameux 7 jours pour tous contrat signé à domicile), les droits d’auteur et d’image (important pour la publication sur le site du photographe) et les divers point légaux à connaitre, les délais de livraison„ et toutes informations importantes que les mariés doivent savoir. »

Thomas DUFOURNEAU : ““J’indique sur mes contrats mes coordonnées ainsi que celles des futurs mariés, le détail de la prestation (date, début et fin du reportage, événements qui ponctuent la journée, supports, défraiement…), les modalités de règlement, mon numéro de siret… Un photographe s’engage à fournir un travail à l’image de ce qu’il présente via ses supports (site web, livres, tirages…).””

Quels sont les pièges à éviter ?
BDG : « Il n’y a pas vrai piège selon moi. Quand tout est bien ficelé, le seul piège est de s’être précipité à choisir quelqu’un “en dépit de ».

Thomas DUFOURNEAU : “Dans la photographie de mariage, il y a plusieurs pièges, notamment certaines agences qui communiquent avec des photographies qui peuvent décider les mariés alors que celles-ci  ont été réalisées par un photographe qui ne sera certainement pas celui qui couvrira leur mariage. Afin d’éviter les pièges, la rencontre est essentielle lorsque celle-ci est possible et discuter du projet permet de se rendre compte du professionnalisme du photographe et de son engagement. » 

5 questions impératives à poser à son photographe.
BDG : « j’en vois 1: est ce bien vous qui viendrez à notre mariage? (si vous passez par une agence, il arrive qu’elle envoie le photographe dispo ce jour là, pas forcément celui qui vous accueillit pour signer le contrat)
Sinon simplement poser des questions sur ce qui vous semble important.
Si pour vous le plus important est d’avoir toutes les photos en noir et blanc, demandez si c’est possible et si ça engendre un coût supplémentaire.
Si pour vous le plus important est que le feeling passe bien, prenez du temps pour discuter autour d’un verre, 1,2,3 fois, tous les mois, que sais-je! ”

Thomas DUFOURNEAU : « Je pense qu’avant de poser des questions, il est important que les mariés présentent leur projet, le photographe présentera en retour sa prestation. Beaucoup de réponses sont déjà données à travers les sites web des photographes. Les questions que l’on me pose régulièrement :
–    Combien de photos réalisez-vous ?
–    Faites-vous des photos de groupes ?
–    Quelle est la répartition entre les photos en noir et blanc et en couleur ?
–    Est-il préférable de réaliser les photos de couple après le mariage ?
–    Est-il préférable de réaliser les photos de couple avant ou après les cérémonies ? « 

Le prix assure t’il un certain professionnalisme ? Si ce n’est pas le cas, comment s’en assurer ?
BDG : « Le prix n’assure pas le professionnalisme. Mais ça peut être une indication. Un photographe dont c’est le métier proposera des tarifs plus élevés qu’un photographe dont c’est l’activité secondaire. Tout comme un débutant aura tendance a proposer des tarifs moins élevés « à la hauteur de son expérience »
Il n’y a que l’expérience qui est un facteur sûr.
Mais attention professionnalisme n’est pas synonyme de qualité. Un photographe professionnel et doté d’un grand professionnalisme dans son travail, peut très bien faire des photos qui ne vous plairont pas! »

Thomas DUFOURNEAU : « Le professionnalisme est caractérisé par la démarche et l’implication du photographe, la qualité de la prestation et des supports proposés ainsi que la maitrise technique et son expérience. C’est une composante du prix, mais d’autres facteurs rentrent en compte, tel que, le temps de prise de vue et de post-traitement, le matériel utilisé, la vision proposée par le photographe… En partant du postulat que le photographe est de confiance, le prix proposé est dans la plupart des cas en adéquation avec la prestation proposée. Ce qui doit alarmer les futurs mariés, ce sont les photographes proposant des prestations en apparence de grande qualité à des prix dérisoires…”

Il ne faut pas pousser le bouchon trop loin (maurice), qu’est ce qui vous énerve comme demande / réaction ?
BDG : « Je pense que comme beaucoup de photographes, les réactions les plus agaçantes sont celles des gens qui disent “c’est trop cher » sans savoir ce qu’il y a derrière. Ou encore ceux qui pensent que les photographes prennent les mariés pour des vaches à lait et qui s’imaginent qu’on est riche! (si je leur montrais mon relevé de compte ils changeraient vite changer d’avis! lol) ».

Thomas DUFOURNEAU : « Il m’arrive de recevoir des demandes où les mariés ne demandent que le prix et en oublient même parfois la disponibilité… Je dois avouer que c’est rédhibitoire, je pense que la moindre des choses lorsque l’on contacte quelqu’un, c’est de présenter son projet  si on veut donner envie au photographe de s’y impliquer. Il est également dommage de constater l’absence de réponse lorsque le prix n’est pas en adéquation avec le budget… Il est pénible de recevoir des mails ou parfois SMS avec “votre prix? » tout comme il n’est pas concevable que le photographe réponde uniquement par un chiffre. Coup de gueule : les personnes qui participent à entacher l’image du photographe de mariage en réalisant un travail auquel on ne peut pas y associer le mot photographie, l’appareil photo n’étant qu’un moyen pour encaisser des chèques et non au service d’une intention photographique.

Coup de cœur : le travail de Jeff Ascough et de Ben Chrisman mais également des photographes français dont je ne citerais pas les noms mais qui se reconnaîtront. »

La Mariée en Colère (en réponse à la phrase en gras de Thomas DUFOURNEAU) : Présenter mon projet pour donner l’envie au photographe de s’y impliquer ?? Et puis quoi, j’amène un CV et une lettre de motivation avec ? Quand vous allez acheter une appareil photo, vous ne vous renseignez pas sur le prix avant d’aller pomper l’air pendant 50 minutes au vendeur ? Moi quand j’ai le budget pour m’acheter une LADA, je ne vais pas chez MERCEDES – et pour ça, il faut être au courant des prix-!! Alors oui les futures mariées demandent le prix, parce qu’il y a aussi un facteur temps, vous le mariage, c’est votre boulot, votre passion, votre vie, une future mariée (qui est souvent assez seule pour tout organiser) a souvent un travail et voir parfois des enfants à gérer et donc pas DU TOUT le temps de passer 30 minutes au téléphone avec chaque prestataire (DJ, la salle, le traiteur ect…) pour lui “présenter son projet afin qu’il ait envie de s’impliquer » tout ça pour se rendre compte à la fin que chacune des parties a perdu son temps car le budget des mariés ne correspond pas du tout au prix proposé par le photographe.

Conclusion:

BDG : Si vous ne voulez pas vous planter sur le choix de votre photographe, laissez parler votre sensibilité face à son travail et face à sa personnalité. 
Ne prenez pas tel photographe parce que vous n’avez pas eu le choix ou parce que c’était celui au coin de la rue.
Prenez le temps! Plus vous vous y mettrez tôt, plus vous aurez de choix.

Et pour finir, j’ai envie de remercier Yann (photographe amateur) qui hier a donné un excellent conseil résumant bien ce qu’il fallait faire « Je crois que la chose la plus importante est de ne pas choisir seul sur un coup de tête ou pas dépit ; et de faire attention un minimum aux portfolios. Il est très fréquent de voir des images de styles et qualités très TRÈS différentes, même sur des tarifs de 700-900€. 
En arrivant sur des tarifs de 1000€, le photographe se DOIT d’être présent sur internet avec une actualité. Les photographes professionnels opérant à domicile (dixit : sans studio / boutique en centre ville) doivent prendre le temps d’assurer une actualité sur internet. C’est un gage de qualité et c’est surtout devenu impératif aujourd’hui. J’ai remarqué que fréquemment les deux points cités (portfolios bizarres – pas de mises à jour fréquentes) amènent à lever le doute quant à la crédibilité des prestations offertes .. ”