Changer son nom après le mariage est il vraiment naturel ?
Depuis que je me suis mariée : j’ai changé de nom sur ma carte d’identité, ma carte de mutuelle (c’est celle de mon mari, du coup, je n’ai pas trop eu le choix), ma carte de fidélité Sephora, ma carte de fidélité Etam, ma carte de fidélité Leclerc (comment ça, ça ne compte pas les cartes de fidélité ??!?), mais toujours pas sur mon répondeur de téléphone (parce que ça me gonfle de le refaire, qu’en plus j’ai HORREUR qu’on me laisse des messages sur mon répondeur, mais j’avoue que c’est quand même -aussi- un indice flagrant). Quand on m’appelle par mon nouveau nom, je ne me retourne toujours pas du premier coup. Et quand on me demande comment je m’appelle, ma langue fourche à chaque fois, en mode bégaiement aiguë, grosse hésitation, “Bordel, mais comment je m’appelle au fait ? ».
Ouais, changer de nom, c’est pénible.
Bon, dans l’usage je le sais, ça ne change pas grand chose puisque je reste une B –nom de jeune fille– (même sur la carte d’identité, il y a juste rajouté une ligne avec mon nom de femme mariée), quoi qu’il arrive, mais dans les faits, j’ai vraiment du mal.
Bien loin des revendications d’amazones féministe, changer de nom à la base -dans la forme- ne me pose pas trop de problème (même si je ne comprends pas trop pourquoi c’est à nous de le faire : genre on “appartient » à son père et puis après à son mari ? WTF ? Tu sais qui je suis moi ? Une rebelle, je n’appartiens à personne MÔsieur !), à la limite, ça facilite même certaines démarches, donc je laisse mon petit côté “Chienne de garde » de côté.
Mais au-delà de ça, ça fait 27 ans (et demi) que j’ai un nom, c’est toute mon identité, celle de mes parents, voir ancêtres, pourquoi du jour au lendemain, ça devrait me paraître naturel d’en changer ?
J’ai fait toute ma vie avec, je me suis construite avec, j’ai appris à écrire avec, je me suis faîte engueuler avec : « Melle B ? pourquoi avez vous enrubanné tous les scooters du garage à vélo du lycée avec du PQ ?”, je me suis même mariée avec : « Melle Nathalie B… acceptez vous de prendre pour époux… » et maintenant il faudrait, sans aucun pincement au coeur que je sois à la limite de le renier ?
Bien évidemment, ma belle-famille ne m’a rien demandé et même que je suis super fière de porter leur nom vu que maintenant je fais partie de leur lignée de champions, mais ça ne vient vraiment pas naturellement.
Bon l’avantage est qu’il n’y a pas de grande différence entre mon nom de jeune fille et mon nom de femme mariée : ce sont les même initiales, à peu près le même nombre de lettres, et de toute façon, comme ma signature était déjà un gribouillis illisible à la base, je n’ai pas eu à la changer. En même temps vu le temps que j’ai mis pour la créer lors de mon année de 6ème (au moins un calepin entier d’essais), ça m’agaçait sérieusement d’avoir à recommencer, je l’avoue. Donc ça tombe plutôt bien, parce que là, sinon, on m’aurait demandé pourquoi je m’appelais B (nom d’usage), et que je signais B (nom de jeune fille)… et là ça aurait été invivable, j’aurais été de obligée de mettre un nouveau “conglomérat d’encre partiellement structuré » au point, une année de plus de perdue, bref, la galère.
Alors en ayant marre de bafouiller une fois sur deux, j’ai trouvé un compromis. J’ai décidé de garder mon nom de jeune fille dans ma vie professionnelle, après tout, tous mes clients/prestataires/relations me connaissent comme ça, je ne vais pas non plus commencer à les embrouiller eux en plus de moi (« Mais vous êtes qui ? » “ben Madame B, heu.. non B… enfin ex Mademoiselle B et nouvellement Madame B quoi… m’emmerde pas c’est déjà assez compliqué pour moi”). Et, à force de réflexion et de concentration (« A quel nom votre table pour ce soir ? » “Heuu B !! Youhou gagné”), j’arrive peu à peu à me faire à cette nouvelle situation, et de toute façon, il va bien falloir car quand on aura des enfants, hors de question de les embrouiller avec deux noms, ils auront celui de leur père (futur père, hein, on ne va pas s’emballer, rien que d’écrire cette phrase j’ai commencé à flipper) -qui est donc aussi un peu le mien-, un point c’est tout. Enfin, au sujet de mon répondeur, je viens de trouver une solution : je n’annonce que mon prénom. Na !
Carye dit
Je suis en plein dedans puisque je vais refaire ma carte d’identité vendredi en ajoutant le nom de mon mari. Je suis féministe, et je ne crois pas que prendre le nom de son mari soit contradictoire. Pour moi, ça a toujours été comme ça dans ma tête (et d’autant plus que son nom est en voie d’extinction !).
Par contre, j’ai clairement du mal à m’y habituer. Quand je fais une carte de fidélité (ben oui, on en fait tout le temps !), je donne encore mon nom de jeune fille.
L’autre jour, je suis allée à la poste pour récupérer nos photos de mariage (le photographe les avait envoyé avec mon prénom et le nom de mon époux). Le facteur : Heu… par contre c’est pas votre nom. Moi : Oui, mais je viens de me marier donc… Il a souri et m’a donné mon colis.
Comme je veux garder mon nom de jeune fille pour le boulot, je sais que j’en ai pas fini avec la schizophrénie. Mais bon, c’est plutôt sympa finalement.
Petit Monstre dit
Alors pour ma part, mon cher et tendre n’est pas macho et se fiche pas mal du fait que je porte SON nom. Après une longue réflexion, nous prendrons les deux noms tous les deux (comme les hidalgos ^^). Parce que en fin de compte, le mariage ne nous retire rien, bien au contraire, nous formons une nouvelle entité à nous deux. Nos enfants porterons également nos deux noms, et aurons ainsi un lien avec leurs grands-parents. Je trouve merveilleux l’idée de partager nos deux identités de naissance pour former une seule famille. Le petit plus, à l’oreille mon nom en premier sonne mieux : ça sera plus simple dans la vie de tous les jours !
Aurelie Aujard dit
Cela fera 15 ans que je serai mariée le 31 décembre et… comme je l’avais annoncé à ma chère maman à l’âge de 4 ans quand elle m’avait expliqué cet usage barbare, j’ai gardé mon nom! À la grande fierté de mon père qui passait son temps à m’appeler au travail après mon mariage pour vérifier que je continuais à me présenter sous mon patronyme de naissance. Aujourd’hui encore quand les enseignants de mes enfants (qui portent le nom de leur père) me donne du Mme P je cherche ma belle mère du regard…
J’ai 4 filles, toutes veulent garder leur nom de naissance une fois mariées. Comme moi elles ne comprennent pas pourquoi elles devraient en changer.
Angie dit
Pour moi le changement de nom est un gros « blocage ». J’ai toujours dit que je garderai mon nom, soit tout seul, soit avec celui de mon homme derrière.
Ca lui ferait plaisir que je prenne le sien accolé derrière le mien, mais j’ai vraiment du mal avec le fait que nous les femmes devions changer, et ces messieurs rien (je ne me sens vraiment pas féministe dans l’âme). Il y a vraiment ce coté identité que j’ai l’impression de perdre (c’est peut-être renforcé par le fait que ma mère m’a élevée seule et que du coup c’est vraiment notre nom « à nous »)
Aujourd’hui j’en parlais avec lui et il m’a dit « si tu veux on prend le même nom d’usage » et j’avais presque envie de pleurer de joie. C’est peut-être idiot mais je me rends compte que c’est un point vraiment important pour moi.
Alors nous allons réfléchir à cela (je ne veux pas non plus qu’il se force pour me faire plaisir)
Albertine dit
Angie, je te comprends à 100%, mais moi c’est tout le contraire : je souhaite avoir pour nom d’usage celui de mon mari, patronyme déjà très répandu dans la région… et c’est tout ! C’est d’autant plus incompréhensible que mon nom de jeune fille, dont la phonétique est très répandu dans la région, mais à l’orthographe assez… exceptionnelle… est très rare et littéralement en voie de disparition.
Ce paradoxe est lié à mon histoire personnelle : sans non plus vouloir jouer les Cosette ou autre Cendrillon, ma rencontre avec mon prince charmant a été pour moi une véritable renaissance. Et, selon moi, qui dit nouvelle vie, dit changement d’identité, donc de nom. En fait, dans mon cas, la tradition m’arrange bien finalement… De plus, moi qui a le très mauvais tempérament à vivre dans le passé, j’espère que cela m’aidera a avoir de nouvelles bases pour redémarrer dans la vie… en regardant en direction de l’Avenir.
Mon raisonnement est peut-être tordu, mais bon…
Sinon, pour celle qui, comme moi, changent du tout au tout, j’ai prévenu la mairie de ma décision et demandé comment cela se passe pour les papiers : ont peut les faire changer à son nom d’épouse, mais ce n’est pas une obligation légale, garder tout le temps une photocopie du livret de mariage peut normalement suffir dans la majorité des cas (ouf ! un mariage, c’est déjà bien assez cher !). Ceci dit, il convient de prévenir toutes les administrations du changement de nom : merci MonServicePublic !
Cela coule de source, mais il n’est pas toujours inutile de le préciser car avec tout ce qu’il faut penser…
Voilà…
Marylin dit
Albertine, c’est fou, je me retrouve complètement dans ce que tu dis! J’aurais pu écrire exactement la même chose. Ca me réconforte de voir que je ne suis pas la seule à penser de cette façon et me conforte encore plus dans mon choix 🙂 Par contre et là aussi tout comme toi, je suis en recherche d’emploi et je n’arrive pas à changer de nom dans le milieu professionnel… Trop peur que ça me pénalise. Où en es-tu toi à ce niveau-là maintenant?
Albertine dit
En fait, je vais vraiment passer pour une « spéciale », mais j’ai déjà 33 ans… et des soucis de santé qui m’ont pénalisée dans mes recherches d’emploi et inversement des emplois précaires qui ont eu un impact bien négatif sur ma santé. A la suite de cela, avec mon mari tout neuf, on a donc décidé – et cela va sans doute choquer tout le monde ici, car cela est arriéré, marginal, mais tant pis de toutes façons nous sommes tombés d’accord tous les deux et c’est l’essentiel, il me semble – que maintenant on pense à faire deux enfants… et le travail pour moi, ben on verra plus tard ! Donc, tant pis, je prends le nom de mon mari, un point c’est tout.
En effet :
– nous vivons sur une ferme, et au pire je pourrai toujours trouver un débouché supplémentaire pour y « faire ma place » ultérieurement :
– il travaille ENORMEMENT (emploi de salarié agricole en plus de la ferme), son père vient quasi quotidiennement donner un coup de main et cela arrange tout ce petit monde que quelqu’un gère seule « l’intendance » de la maison et d’avoir les pieds sous la table à midi ;
– si j’ai besoin d’un coup de main niveau garde d’enfants, impossible de compter sur les grands-parents qui ont tous plus de 65 ans ;
– pour ma part, je n’ai plus de famille en dehors de mes parents car je suis fille unique, et mes cousins/cousines sont beaucoup plus âgés et ne m’ont même jamais envoyés de faire-part à la naissance de leurs enfants, c’est blessant et cela me conforte dans l’idée que je dois me « dépêcher » de fonder ma famille ;
– jusqu’à ce que je rencontre mon mari en 2010, je sacrifiais TOUT, ma santé comprise, pour le travail, et quand je vois le « désastre » de ma vie pro… j’en ai plus que marre (!) ;
– enfin, je suis qqun de fragile et ne me sens pas capable de gérer vie pro + vie familiale tant que mes enfants ne vont pas à l’école…
Je vais sans doute me faire huer, lyncher, critiquer violemment sur ce site, mais tant pis j’assume….
Voilà, Marylin, pardon pour le pavé mais je voulais être précise. Cela répond-t-il à ta question ?
Albertine dit
Pas de réaction, Marylin, STP ?
Albertine dit
Sandra, je te remercie d’avoir réagi à mon commentaire, cependant je crois que je me suis mal exprimée, comme à mon habitude d’ailleurs…. et je vous (je m’adresse également aux autres personnes qui me liraient) prie d’accepter mes excuses sur ce type de maladresse…
Pour abréger, dans ma vie personnelle, je ne demande pas mieux que prendre le nom de mon mari, histoire de changer de nom, de vie, bref de « tourner la page », car je suis vraiment très, très heureuse de me marier.
Mais, mon souci, c’est que dans ma situation professionnelle, j’ai peur que le fait que des employeurs potentiels découvrent ainsi que je me suis récemment mariée. En effet, cela constituerait un gros point noir supplémentaires à mes futures candidatures car ils vont se dire « Attention ! future maman potentielle ! »… Je suis un peu directe sans doute, mais bon…
Sinon, la mairie ne me met pas particulièrement la pression : simplement il me demande de les informer de ma décision au sujet de mon futur nom d’usage à temps pour qu’ils puissent rédiger l’acte de mariage correctement, en temps et en heure.
Si je prend le nom de mon mari, je dois refaire ma carte d’identité, et ma carte grise en plus, à ce que je vois sur le site ? Elle date de… début juillet 2012 seulement ! Pfffffff…
J’espère que je suis plus claire là… Sans doute ne suis-je pas la seule à connaître ce genre de dilemme…
Albertine dit
Au chômage suite à des soucis de santé, je n’ai pas encore véritablement réussi à mettre le pied à l’étrier de manière durable. Agée de 33 ans bien sonnés, je me marie le 07 juin 2014… et j’ai mis plus que de côté ma recherche d’emploi, suite à une santé un peu fragile…
Ayant envie de changer de vie, je ne demande pas mieux que de prendre le nom de mon futur époux… mais j’ai peur que, le jour où je serai vraiment prête à ma recherche d’emploi, même si ce n’est pas pour tout de suite, au risque de vous choquer, cela ne me pénalise encore plus. Inutile de vous dire pourquoi, en tant que jeune mariée…
Il y a certains éléments d’état civil, surtout pour une femme, qu’il vaut mieux, parfois, omettre de mentionner pour trouver du travail durablement, et le mariage, désolée encore une fois d’être crue, en fait partie…
A la mairie de mon village, il m’a été dit que je n’ai plus que quelques semaines pour me décider…
Sandra dit
Pour te répondre, Albertine: tu changes de nom seulement si tu le décides et en remplissant le formulaire +papiers à fournir, il sera alors mentionné comme nom d’usage sur ta carte d’identité. C’est à toi de faire les démarches, je ne vois pas pourquoi la mairie te met la pression ?
Pour la sécu, par exemple, tu restes sous ton nom de naissance toute ta vie. Et grâce au mariage pour tous, on prend-ou on garde – le nom qu’on veut, plus seulement celui du mari, qui peut aussi prendre ton nom 😉