Je vous vois mes Brides, sur votre petit nuage, après plus d’un an de préparatifs, pas du tout prête à redescendre à l’étage des dures réalités de la vie (= niveau parking souterrain). Plus de centres de table à penser plus minutieusement qu’une robe Givenchy, plus de décoration à élaborer plus méticuleusement qu’un casse dans un casino Monégasque, bref, tu regardes ta robe à qui tu promets depuis deux semaines un tour au pressing et tu chiales… Plus de mariage à organiser : c’est le wedding-blues.
Seule solution que tu as trouvé pour ne pas tenter de te donner volontairement la mort en avalant tes restes de 150 bougies à moitié consumées (fais gaffe, à part la diarrhée, je ne suis pas certaine que ça t’apporte autre chose), tenter de créer ta boîte dans le domaine du mariage.
Wedding-planner, décoratrice, photographe Instagram, blogueuse pro, voir tout à la fois (il y a bien des mannequin/actrice/chanteuse), tu n’as pas encore vraiment pris ta décision, mais tu le sais, tu le sens au plus profond de tes tripes : travailler dans le domaine du mariage, être toujours en contact avec des futures mariées pleines d’amour, c’est ce qu’il te faut.
Déjà tu te fourvoies. Certes, 90% des futures mariées sont de jolies libellules entourées de caramel au miel, mais d’autres pendant leurs préparatifs peuvent facilement laisser apparaître leur côté tyran mal léché. Donc travailler avec certaines d’entre elles indécises au plus au point, voir agressives si vous ne vous comprenez pas… la libellule se transforme en cactus carnivore. Mais ça, ce n’est qu’une infime partie d’en elles, heureusement -il est néanmoins important que vous en soyez consciente-.
Créer son entreprise, c’est bien. Mais ne pas la couler, c’est mieux. Avoir son business signifie trouver des clients, gérer sa communication, mais aussi exécuter des tâches pas très ragoûtantes du genre : faire sa comptabilité, déclarer ses revenus à l’URSSAF (& leur en refiler environ 20%), et moulte remplissage de paprerasse… Vachement moins glamour non ?
Vivre de sa passion
Le joli rêve. Demande à n’importe quel entrepreneur à partir de combien de temps il a commencé à vivre -ou pas- de son activité. Pour se lancer il faut quelques ronds derrière afin de pouvoir continuer à manger des Kellog’s au petit Dej. Ok, maintenant que vous êtes mariés, tu peux sûrement compter sur ton mari, mais vivre avec un seul salaire jusqu’à ce que ton entreprise commence à être aussi rentable qu’une multinationale, ça veut aussi dire que beaucoup de vos projets devront être repoussés.
Une passion, un métier
Ce n’est pas la même chose. Bien sûr, c’est beaucoup plus agréable que d’aller à la mine, mais demandez à n’importe quel photographe combien d’heures par semaine son travail représente, surtout en haute saison (on est bien loin des 35 heures !). Demandez aux wedding-planner combien de temps il faut avant d’être reconnu, avant de rentrer dans ses frais et d’en vivre. Travailler dans l’univers du mariage signifie aussi oublier ses week-ends et pas mal de vacances, dis toi que tu vivras en décalé de tes amis et de ta famille. Es-tu vraiment prête à faire ces sacrifices ?
Etre son propre patron, un rigueur obligatoire
Avoir du talent, c’est bien, mais gérer une entreprise est une autre histoire. Le marché du mariage n’est peut-être pas saturé, mais il y a une concurrence certaine (et pas des moindres) ! Ainsi, si tu as tendance à te reposer sur tes lauriers et à avoir besoin que l’on te pousse aux fesses pour faire les choses, ce n’est même pas la peine de te lancer. Comme pour toute autres entreprise, il faut être réactif, à l’affût (surtout au début) des moindres opportunités et surtout professionnel. Si tu fais une bourde, ce n’est pas ton patron qui va prendre et te retranscrire l’erreur que tu as faîte en te tapant sur les doigts. Non, là tu es en première ligne et la moindre connerie pénalisera ta réputation. Hors dans cet univers beaucoup de relations se font grâce au bouche à oreille, une faute peut vraiment être fatale.
Loin de moi l’idée de vouloir te dégoûter, simplement de t’avertir de la difficulté de créer son entreprise. Effectivement, devenir photographe, wedding-planner, blogueuse a un côté très alléchant (et c’est effectivement une activité extra), mais il faut être conscient des sacrifices que cela demande.
Source photo : Holladay Weddings
Dominique Garay dit
Merci, merci, merci et que dire encore … euh … Merci peut-être !!! Enfin un article qui cesse de jeter de la poudre de fée aux yeux de ces inconséquentes qui croient qu’elles vont s’amuser comme des folles en gagnant leur vie facilement !
Je suis wedding planner en région toulousaine depuis 11 ans (eh oui, déjà! ) et étant donné que j’ai été la première dans ce domaine sur le Sud-Ouest, j’ai essuyé pas mal de plâtres avant d’en arriver où j’en suis. Et encore, d’une année sur l’autre, il est impossible de jauger notre activité. De belles choses arrivent et d’autres moins belles.
Quant à diriger une entreprise, il faut également de réelles compétences qui peuvent s’apprendre sur le tas (c’est plus long et plus difficile!) mais c’est mieux si on les a apprises à l’université ou en école de commerce (ce qui est mon cas).
Il faut cesser de croire que c’est un métier ludique et facile. Les clients ne sont pas tous beaux, riches, gentils et bien élevés. On ne fait pas toujours ce qu’on aime mais on doit le faire quand même ! s’être mariée et avoir organisé son mariage, c’est bien, félicitations et je vous souhaite beaucoup de bonheur, mais cela n’est pas une compétence professionnelle !!!
Donc si j’ai un conseil, avant de croire que vous allez casser la baraque avec vos nouveaux super pouvoirs, partez en voyage de noce, feuilletez votre super album, aidez vos copine gratuitement et reprenez le cours de vos vies !
Bref, je pourrais continuer à expliquer et argumenter pendant des heures et des pages et des chapitres entiers !!! Merci encore d’avoir enfin valorisé notre métier comme il se doit dans cet article et de dire la vérité.
Mariagement votre !
Domy
Sam dit
20% aux URSAFF… Si seulement… en adissionant impôts, charges et taxes, comptez plutôt 50%…
Axelle B. dit
Bel article ! Sauf peut être pour les 20% à l’urssaf . on frôle plutôt les 55% …
Bises !
Raphaël V. dit
Devenir auto-entrepeneur oui ! Mais c’est avant tout un travail de professionnel, moi je suis photographe depuis plus de 15 ans et les photos de mariage ne s’improvise pas, c’est un métier avant tout !
Raphaël
Muriel Saldalamacchia Wed'Addict dit
Mais qu’est-ce qu’il est bon cet article encore une fois !! Bravo !
effectivement.. il ne faut pas confondre, et notre univers a vraiment besoin de professionnel(le)s qualifiées. Avoir préparé son mariage ne suffit absolument pas. Nous (les professionnels du mariage) sommes tous passionnés par ce que nous faisons, mais ceux qui réussissent à en vivre démontrent également des qualités indéniables de chef d’entreprise, en étant formés et un bagage.
Je suis wedding-planner, la 6ème année d’activité, j’en vis confortablement aujourd’hui, mais je travaille (avec mon mari) 16h/24h – 7/7 et 360j/365
Je suis passionnée, je « marie » les amoureux, je forme et perfectionne les professionnels du mariage.. C’est le pied ! Mais si j’ai mis les pieds dans le mariage ce n’est certainement pas parce que je m’étais mariée, mais « juste » un heureux hasard alors que mon entreprise a été créée pour organiser des séminaires d’entreprise ..
Bravo encore une fois pour cet article qui est clair, lucide et plein d’humour, comme à chaque fois avec toi 🙂
Nad dit
» 90% des futures mariées sont de jolies libellules entourées de caramel au miel » , ha ha ha , j’adore !!
Christelle Cereza Deco dit
😀 Ahlala oui !!