20 minutes, 1 200 secondes, déjà 5 bouchons de Champagne qui ont volé, votre verre est désespérément vide et elle est là, face à vous, vous contant sans omettre aucun détail ses rhumatismes d’après guerre. Relou vous avez dit ? Oui. Car vous l’aimez Mamie Huguette, mais votre carence d’alcool dans le sang risque fortement de vous métamorphoser en Pokémon très TRÈS méchant. Et puis ce n’est pas tout ça, mais vous avez aussi beaucoup de gens à voir et masse de petit-fours à avaler, il va donc falloir la déguerpir en toute courtoisie. Hors de question le jour de son mariage de passer pour un gougnafier sans aucun savoir vivre. Et là se trouve tout l’art de la future mariée parfaite : jongler avec les situations agaçantes, mais toujours avec le sourire sans froisser la partie adverse qui elle n’a rien demandé.
Solution 1 : Trouver un gentil Bisounours à qui la refourguer.
Nous l’avions déjà vu dans l’article « comment réaliser son plan de table”, les gentils Bisounours sont un peu nos “Messie » quand il s’agit de nous tirer de situations délicates. Là encore, grâce à eux, vous allez pouvoir feinter. Bon, le but de la catégorie “Bisounours » dans un mariage n’est pas non plus de se faire couillonner à tous les étages (dès qu’ils bougent il leur arrive une tuile), mais comme ce sont les seuls à avoir un seuil d’indulgence élevé, on en profite.
Mise en situation : Un dictionnaire des rhumatismes. C’est ce que vous allez pouvoir gratter si toutefois vous arrivez à vous sortir vivante de ce loooooooooong monologue médical entamé depuis plus de 23 minutes par Mamie Huguette. Tout y passe, arthrose, vaccins contre la grippe en novembre pour être sûre de passer l’hiver, installation d’une nouvelle clim pour être certaine de passer l’été, rien ne vous est épargné. L’astuce est donc de repérer un gentil bisounours dans l’assemblée qui peut avoir des points commun pour entamer une discussion. Docteur, installateur d’air conditionné, autre détenteur de carte vermeil, le choix est large. Interpellez cette personne et intégrez-là à l’échange : « Hugo ! Viens voir, j’ai une question à te poser. Toi qui es médecin, tu ne m’avais pas parlé d’un nouveau traitement anti-douleur contre l’arthrite ?”. Vous le laissez placer 2 ou 3 phrases et là, vous vous esquivez (lâchement) : « Je vous laisse papoter, je continue d’aller saluer les invités, à tout à l’heure”. Bien entendu, vous ne revenez jamais. Chacun sa merde.
Solution 2 : Prévoir un signe d’alerte avec ses témoins.
Créé et breveté par mes témouines et demoiselles d’honneur, cette stratégie a plus que fait ses preuves en situation de crise. Quand elles voyaient quelque chose susceptible de me faire perdre tout self-control, elles beuglaient leur cri de ralliement, se réunissaient en 4ème vitesse, décidaient d’un plan d’action et le mettaient en oeuvre avant que je m’aperçoive du problème. C’est ainsi que l’on a entendu une bonne vingtaine de fois brailler “BOUQUET !!! » pendant la journée (oui, ce n’était pas du tout discret, mais tellement marrant). En tant que mariée, vous devrez utiliser un signal de détresse beaucoup plus “Light » afin qu’il ne soit pas repérable par le commun des mortels (ceux qui ne sont pas au courant).
Mise en situation : « Mais pourquoi je l’ai invitée elle déjà ?”. Un quart d’heure que votre copine Odette se plaint de son célibat. A la limite de la crise lacrymale avec dégoulinage de rimel (pourvu qu’elle ne se mouche pas avec un morceau de tulle de votre robe), vous vous souvenez de la réponse : « par pitié, pour essayer de lui remonter le moral”. Fucking Bad Idea, ce jour là, vous auriez mieux fait de vous casser une jambe. Bon, maintenant, c’est trop tard et il va falloir s’éclipser sans que l’idée alléchante d’en finir avec la vie à l’aide de cure-dents sentant la coquille Saint-Jacques ne lui vienne à l’esprit. Heureusement, préalablement, vous aurez convenu avec vos témouines et demoiselles d’honneur du signal de détresse. Vous gratter le nez (pas se le curer non plus, vous restez la mariée, vous devez être classe), entourer une mèche de cheveux autour de vos doigts, triturer votre robe (soyez créative)… A ce moment là, vos alliées viennent vous voir prétextant une situation d’urgence « Louloute, je t’enlève 5 minutes, on a un problème, c’est urgent”. Vous vous excusez 1 000 fois, dîtes que vous revenez le plus vite possible, et bien entendu , votre réapparition restera comme les seins de Jane Birkin : une vaste blague.
Solution 3 : Lui dire que le traiteur a fait un erreur que vous devez réparer au plus vite.
Celle-ci reste la solution la plus simple et la plus pratique. Pas de bisounours à bizuter , pas de chorégraphie de YMCA à devoir exécuter en toute discrétion pour un rameutage fissa des témouines, vous ne pouvez compter que sur vous-même. Alors je vous ai donné dans le titre l’idée du traiteur qui fait une boulette, mais ça fonctionne aussi avec un tas d’autres raisons du type : invité que l’on n’a pas encore salué, Chouchou qui a sa cravate de travers, chaises à trouver pour Mamie en détresse… Laissez vos talents d’improvisation s’exprimer.
Mise en situation : Aussi sympathique qu’une gastro se déclenchant la veille du départ en voyage de noce, vous la redoutiez, mais n’avez pas pu y échapper. Votre vieille grande tante aigrie a réussi à vous choper entre 4 yeux pour vous faire quelques réflexions désobligeantes sur votre réception. Robe moche, organisation foireuse, décoration hideuse, les remarques blessantes fusent. A la limite de lui mettre un coup de pelle, vous préférez vous éclipser avant que vos nerfs lâchent (une baffe). Après un grand sourire (signifiant « cause toujours, tu m’intéresses”), feignez d’être à la limite de l’arrêt cardiaque en vous apercevant que le traiteur a oublié de sortir des softs/cocktails/serviettes papier… N’importe quoi qui puisse nécessiter un recadrage immédiat de la part de la mariée. Dîtes « Attends, je reviens, il faut que je lui dise de (…)”, tracez… et puis vous connaissez la suite !
Et vous, quelles sont vos astuces ?
N’hésitez pas à me poser vos questions en m’écrivant à : la.mariee.en.colere(@)gmail.com
Clémentine dit
Le jour du mariage de mon amie d’enfance, je nous revois sur le parking en train de dire au revoir à une autre amie, qui se met à pleurer à cause de ses problèmes de cœur, ça dure, ça dure, on ne s’en sort pas, et là, ma copine (la mariée) nous sort un majestueux « Je suis désolée les filles, il faut que j’aille faire caca » et moi de lui répondre « Attends, j’arrive pour te tenir ta robe ».
C’est sur, c’est pas classe, mais à la guerre comme à la guerre!
A chaque fois qu’on en parle, on en rit encore!
ChachA dit
Merci, j’adore le site si pleins d’humour et qui fait du bien quand on commence à stresser à quelques semaines du grand jour… Je suis FAN!