Après avoir tenté pendant tout un week-end de ne pas parler mariage, Florinette, fraîchement mariée, revient en force pour nous parler de son pré-voyage de noce et du wedding blues qui pointe le bout de son nez. Va t’elle réussir à décompresser ? Rien n’est moins sûr ! Voici son témoignage :
{Témoignage} Le « pré-voyage de noces » : bonne ou mauvaise idée ?
L’idée était sympa : profiter de la semaine de congés accordée par notre entreprise suite au mariage («Merciiii patroooon ! Merci patron !») pour aller une semaine à l’étranger et ainsi décompresser. Bonne idée, encore fallait-il que Chouchou d’amour -à savoir mon mari d’ici quelques semaines- soit d’accord. Oui car l’idée a fleuri dans ma petite tête encombrée de plans de tables et autres joyeusetés un peu avant le mariage, dans ma phase euh… disons infernale.
Je me dis que je vais tout de même tenter le coup bien que j’imagine la réaction de mon amoureux « Mais ma douce, as-tu totalement perdu l’esprit ? Sais-tu déjà ce que nous a coûté le mariage ? Ou plutôt devrais-je dire m’a coûté, étant donné que j’ai dû payer 80% du total, et qu’une grande partie de tes petits 20% sont constitués de ta robe anormalement chère. Avais-tu bien besoin d’une telle robe, d’ailleurs ??? » Bon je rajouterais que mon aimé a un langage un tout petit peu plus fleuri, mais qu’importe. Moi, j’allais enchainer avec un « Ouais, mais dois-je te rappeler que si TU payes plus cher, c’est en parti car TA famille représente le tiers des invités ??? ». De là j’enchaînerais avec un dossier Excel à l’appui, suivi d’un diagramme bâton et d’un beau camembert explicatif (Ah ! Joie de l’informatique, je me demande bien comment on faisait pour s’engueuler avant l’ère bénie des ordinateurs)
Bref, j’étais bien préparée au « fight », quand il me répond : « Ah ben oui, c’est une super idée ! ». Merde, je l’avais pas vu venir celle-là ! Bon, on se croyait au bout de nos peines, le regard rivé sur les sites de voyages en ligne, mais c’était sans compter les tristes réalités d’organisation des entreprises.
En effet, mon amoureux en poste depuis peu, n’avait pas vraiment le choix de ses congés, car, comme le veut la tradition « dernier arrivé, dernier servi ». Mon chéri doit donc non seulement composer avec les congés de chacun, mais aussi avec les lois régissant ces fameux congés. Enfin bref, tout ça pour dire que moi, qui avait pris une semaine après le grand jour pour souffler un peu (choix judicieux, il fallait bien une semaine pour décompresser non seulement de cette journée de folie, mais aussi d’un an à la planifier), j’ai dû prendre ma semaine « mariage » au dernier moment, alors que je revenais tout juste d’une semaine de vacances. Je reviens donc le lundi matin, fraîche comme une rose, enfin plutôt comme un lundi matin, et me plante illico devant mon patron, en me tordant les doigts comme une collégienne qui a séché son premier cours, pour lui dire la bouche un cœur « Euh, ben en fait, euh, comment dire… Je vais devoir prendre des congés…la semaine prochaine. » Et d’enchaîner avec un rire niais à la Hollande des Guignols de l’info. Bon, autant vous dire, niveau de crédibilité : 0. Finalement, devant mes explications et mon air de chat maltraité, il m’accorde mes jours.
Nous voilà donc partis à la recherche du meilleur vol, meilleur hôtel… Enfin de ceux qui restent, et de ceux encore abordables sans une ablation de rein. Car le temps que tout le monde se mette d’accord, on réserve du mercredi pour partir… le samedi. Forcément, ça limite les choix. Le merveilleux hôtel réservé la dernière fois à un prix défiant toute concurrence est juste… quatre fois plus cher et donc, il faut faire une croix dessus. Nous trouvons tout de même un hôtel qui a l’air convenable, et pas loin de celui pris la fois dernière. Allez hop, un tour de carte bleue, et c’est réservé.
Nous partons avec notre petit guide de poche, quelques plans de la ville aussi, sans rien planifier de spécial, un peu à l’arrache en fait. Nous voilà donc partis, navette jusqu’à l’aéroport, avion, bus, hôtel. Honnêtement, la réservation ayant été faite aussi tard, je ne me sens pas vraiment en vacances, du moins jusqu’à ce que l’on arrive à l’aéroport et que les annonces se fassent en une autre langue que ma langue natale. A partir de ce moment, oui ça y est.
Bon, je vais vous casser un peu le rêve, mais oui, je peux le dire, les « emmerdes » commencent dès l’aéroport. J’avais mis une petite jupe rouge à pois blancs, asymétrique. Déjà j’avais lutté pour savoir dans quel sens ça se mettait (question de femme, existentielle s’il en est) et pour mettre un des pans plus long derrière histoire de pas montrer mes fesses à tout le monde. C’était sans compter sur ce blagueur de vent de printemps qui s’est amusé à soulever ma jupe à maintes reprises pendant que je parcourais la looooongue distance qui menait au terminal. J’ai compris une chose, quand vous n’êtes pas riche, il faut avoir des jambes solides, car, allez savoir pourquoi, les terminaux d’avions « low cost » sont toujours à 15 km des autres (ndlr : je vous en parlais ici) ! Qu’est-ce qui se passe ? Après le passage de la Bible « femme, tu enfanteras dans le douleur », il y a un passage : « gens de peu de ressources, vous partirez en voyage, certes, mais pour cela il vous faudra traverser un long terminal » ? Mince, j’ai dû louper ce passage. Bref, je tiens ma jupe comme je peux, vu que j’ai déjà une main prise par la valise que je traîne. Et quand j’arrive enfin au terminal, je me remercie moi-même d’avoir pensé à glisser un legging dans ladite valise. Et hop, je suis couverte. Bon, je passerais la file d’attente et le décollage qui me fait toujours autant frémir. Nous voilà arrivés en terre inconnue, ou presque. Refroidis par l’expérience de la dernière fois, avec le chauffeur de taxi, qui, devant nos bonnes têtes de touristes, en déduit d’un voyage aéroport/hôtel de 15mn, c’est 50€, on se débrouille avec la navette de l’aéroport. Nous ne sommes malheureusement pas encore au bout de nos peines, puisqu’il nous faut encore marcher un long moment pour arriver à bon port, enfin à l’hôtel.
J’arrive donc, non je dis « je » car je parle pour moi, je sais que mon aimé a soit, une capacité plus grande à encaisser la fatigue/douleur/les deux (rayer la mention inutile), soit ne la verbalise pas. J’arrive donc épuisée à l’hôtel, et après un moment qui me semble interminable passé pour récupérer la clef de notre chambre, nous débarquons tous les deux au point de chute. Notre seule envie : prendre une douche. Là, on constate vite que l’eau de la baignoire se barre à moitié en bas, tout ne va pas dans le pommeau, mais quand j’essaye d’améliorer les choses, le douche se met à siffler. Bref, la fatigue accumulée plus ça, ça m’énerve un peu, vous allez dire « quelle chieuse ! », vous aurez quand même un peu raison. Et ce n’est pas mon amoureux qui va dire l’inverse. Mais on est là pour passer une semaine au soleil et décompresser. Malheureusement, ça ne s’arrange pas quand le soir venu je cherche le sommeil. Il s’avère que l’hôtel donne sur une voie très passante et l’insonorisation n’est pas vraiment au rendez-vous. Mon chéri, doté d’un pouvoir de super héros que je lui envie tant, s’endors en 30 secondes chrono, tandis que je me tourne dans tous les sens jusqu’à 1 ou 2 h du matin. Trois jours à ce régime-là, ajouté au mal aux pieds, notamment dû à une longue marche en tongs usées, tout cela vient à bout de ma patience, voire de ma raison. J’accumule les reproches à l’être aimé dans ma tête, alors qu’il n’y est manifestement pour rien, et monte en pression telle une cocotte-minute.
Au bout d’un moment il me demande gentiment « Ça va ? », je lui hurle « Nooon ! », qui raisonne dans ma tête comme un « Ne fais pas l’innocent, tu sais très bien pourquoi ! ». Ben non il ne sait pas, nos hommes n’ont pas ce superpouvoir qui consiste à lire dans nos pensées aux moments opportuns. Je trace donc devant comme une folle furieuse, pas très crédible en plus, étant donné que je ne saurais pas retrouver l’hôtel toute seule. On marche 30 minutes sans que je lui décroche un mot, et arrivée à l’hôtel je me calfeutre dans la salle de bain avec mon MP3, avant de ressortir me mettre sous la couette en mode « j’te cause plus ! ». Une fois calmée, je tournée enfin vers lui avec un « J’suis désolée ! ». Une folle, je vous dis !
Après quelques mots échangés, je me rends compte à quel point j’ai été odieuse (la reconnaissance de la faute, premier pas vers le salut !), je m’excuse platement et me mets à pleurer. Il me demande alors de lui confier ce que j’ai sur le cœur et je déballe tout : la fatigue, la douleur, les reproches muets qui s’accumulent dans ma tête, et pour finir… « Si tu arrêtais de mater les jolies autochtones… ». Au final, ce qui était au début un jeu entre nous : « tu as vu celle-là, jolies petites fesses ! », devient douloureux pour moi. Plus il regarde ces jolies filles, minces, élancées… plus je me trouve grosse et moche. Il me rassure tout de suite, m’assurant que s’il m’a épousé, c’est bien parce que je suis la plus belle à ses yeux.
Au final, je me rends compte que j’ai peut-être fait moi aussi ce que l’on nomme « wedding blues ». Je ne croyais pas beaucoup au phénomène, mais comment y échapper après un an sous tension à devoir penser à tout, parer à toute éventualité ? Et tout à coup ce jour arrive, la pression retombe… Et vous avec. Ce n’est pas très grave, d’autant plus que désormais vous avez quelqu’un à vos côtés pour vous écouter, vous soutenir… il a signé pour ça, non ? Le tout est de dire ce qui pour tracasse avant que ça pète, et que vous ayez des mots durs à l’encontre de celui qui partage désormais votre vie. Bref, la prochaine fois qu’on veut décompresser, on part en maison d’hôte en Ardèche, loin du bruit et de l’agitation des grandes villes, histoire de se ressourcer à deux. Ça tombe bien, mes amis nous ont offert pas moins de quatre « box », aux noms rêveurs tels que « week-end en amoureux » ou « Spa et détente ». Voilà ce qu’il nous faut, détente en amoureux.
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