Elodie a été déclarée stérile à 20 ans. Elle s’est battue, a fait des FIV… un parcours semé d’embûches et de déceptions. Voici son témoignage :
{Témoignage} Je suis stérile mais des FIV nous ont permis d’avoir un enfant.
Mon conjoint et moi, nous nous sommes rencontrés à l’âge de 17 ans, en juin 2007. Dès ma majorité, en janvier 2008, nous avons pris notre indépendance et courant juin, je suis tombée enceinte mais le stress du BAC m’a amené à une fausse couche (au début j’ai eu du mal à m’y faire mais avec le recul, je me dis que nous avons pu profiter à deux et surtout j’ai pu terminer mes études et avoir le métier que je souhaitais). De là, tous les ennuis ont commencé… Je n’avais plus des cycles réguliers voire carrément plus de règles durant des mois. J’ai donc consulté un gynécologue qui m’a dit que cela ressemblait à un dérèglement hormonal. J’ai donc pris des traitements pour pouvoir être réglée normalement. En avril 2009, durant le week-end de Pâques, une grosse douleur me pris dans les reins à ne plus savoir marcher et ne faire que vomir. Au début, je me suis dit que c’est le résultat des fêtes de Pâques sauf que je ne savais plus tenir ni assise, ni debout et encore moins allongée. Mon généraliste est donc venu chez moi et m’a annoncé que je devais aller aux urgences afin de faire des examens. Le lendemain, ma mère me dépose à l’hôpital : sang dans les urines, vomissements… Un médecin fait une radio et le résultat tombe : j’ai plein de pus dans mon ventre, j’ai vu la tête de ma mère changeait car elle connaissait bien ce type de radio car plus petite j’avais déjà eu le même souci. Un scanner a révélé que ma trompe de Fallope et mon ovaire gauche étaient HS. J’ai donc été opérée le soir, mais quelques jours après mon gynécologue m’a annoncé la pire des nouvelles : je suis stérile, je ne pourrai jamais avoir d’enfant naturellement. J’avais 20 ans.
Je suis stérile, quelles solutions reste t’il ?
Nous avons eu notre premier rendez-en PMA en novembre 2009. Nous étions très stressés car autour de nous ce n’étaient que des couples plus âgés. Après quelques examens la gynécologue se rend compte d’un soucis d’hyperinsulinisme. Je dois donc perdre du poids et subir un traitement comme les diabétiques. Au bout d’un an de régime, ne voyant pas de résultats, nous avons pris la décision d’une chirurgie bariatrique en mettant un anneau gastrique. Courant janvier 2011 je me fais donc poser mon anneau gastrique et il ne fallait pas tenter de FIV ou autre pendant 2 ans… Entre temps, j’étais suivi par un gynécologue qui m’a opéré en août 2011 pour me retirer ma deuxième trompe de Fallope, de l’endométriose et aussi une tumeur. Il a fait en même temps une adhésiolyse (il a retiré des adhérences et a mis une plaque de gélatine dans mon ventre pour éviter la repousse de celles-ci). Nous l’avons revu en novembre 2011 et il nous a annoncé ce jour-là que si nous voulions réellement un enfant, il était temps de s’y mettre. Or avec ce problème d’anneau gastrique je devais attendre, mais après avoir bataillé, nous sommes arrivés sur l’accord d’attendre août pour lancer la première FIV.
Le début des FIV
Nous avons commencé avec les piqûres à se faire à la même heure tous les jours, les visites très tôt le matin à l’hôpital pour suivre l’évolution. Après 2 semaines de traitements, ils nous ont annoncé que si la prise de sang n’était pas correcte on s’arrêterait là pour ce premier essai. A 12h, j’ai eu un appel qui m’annonçait que je devais faire la piqûre pour le déclenchement de l’ovulation à 21h30. Deux jours après, nous étions à l’hôpital pour la ponction. Les résultats n’étaient pas trop mauvais pour un seul ovaire : 5 ovocytes. Maintenant restait à savoir combien allaient devenir des embryons. 48 heures après, un appel du laboratoire nous demande de nous présenter à 10h30 chez eux pour la réimplantation des embryons. Ils ont transféré deux embryons et ont congelé les deux autres. Nous étions tout content mais il fallait attendre deux semaines pour savoir si j’étais enceinte ou non. Durant ces 15 jours, pour moi j’étais enceinte mais les résultats de la prise de sang ont fait l’effet d’une douche froide : c’était négatif. Nous n’avons pas voulu tout de suite réitérer avec les embryons congelés et avons attendu avril 2013 pour faire de nouveau un essai. Sur les deux un seul a supporté la décongélation. Il a pu donc être réimplanté sans souci. Dix jours après le transfert, j’ai dû aller aux urgences une grosse douleur avec de la fièvre. Ils ont donc fait une échographie et ont vu deux petites poches. Pour eux la tentative avait pris. Seulement la fièvre a fait son travail, et malgré un résultat positif très léger la fausse couche est arrivée.
Courant juin, le gynécologue a complètement changé le traitement. Celui-ci, je ne pouvais le faire moi-même donc une infirmière est venue à la maison. Nous avons attendu le mois d’août pour faire notre essai. Il n’aura fallu que 10 jours de traitement pour pouvoir faire le déclenchement de l’ovulation qui lui aussi a été fait avec un autre produit. Le déclenchement a eu lieu du lundi soir, nous voilà le mercredi, moment de la ponction. Elle a été beaucoup plus productive avec 8 ovocytes mais fallait attendre 48h encore pour savoir combien donneraient un embryon. Le vendredi nous nous rendons au laboratoire pour le résultat qui nous a refroidis direct : sur les 8 ovocytes seulement 3 embryons. 2 ont été replacés et le dernier restait en culture voir si on pouvait le congeler. Nous étions dépités. Cet essai-là, je l’ai pris directement comme un échec, je ne sais pas pourquoi mais dans ma tête ce n’était pas la bonne.
Le vendredi 13 Septembre 2013 je suis allée faire ma prise de sang : mon conjoint était persuadé que ça avait marché et moi toujours pas. Quand les résultats sont tombés, je n’y croyais pas : J’ÉTAIS ENCEINTE !!! Devant mon ordinateur de bureau, on aurait dit une folle sortie de l’asile. Je me suis emparée de mon portable et j’ai envoyé un SMS à mon conjoint en lui notant : « coucou futur papa ». Le soir même nous l’avons annoncé à notre famille proche seulement et avons gardé le secret jusque novembre. Quelques mois plus tard j’ai mis au monde une magnifique petite fille. Bon, la grossesse a été compliquée (alitée très rapidement) mais qu’importe, elle est née le 30 Avril 2014 à 19h35 après 26h de travail. Aujourd’hui, nous sommes les plus heureux du monde, nous avons même prévus de nous marier. Quant à la décision retenterons-nous la FIV ou pas pour un second enfant, la réponse est non : on se dit qu’il faut laisser la place aux autres en essai et puis un enfant c’est bien puisque à l’origine sans l’aide médicale nous n’en aurions pas.
Vous souhaitez témoigner ? N’hésitez pas à déposer voter texte ici.
Anny dit
Quel joli témoignage, c est une belle histoire qui se termine bien ! Bravo pour cette belle aventure courageuse.
Mais les Fiv ne se terminent pas toujours bien et 50 % des couples passant par là ressortent sans enfants, j’en fais malheureusement partie. Ce témoignage permet à beaucoup de garder espoir, c’est très important !
celine dit
Très émouvant.
C’est bien de nous montrer qu’il ne faut jamais baisser les bras ! et qu’il faut de la patience…
Laurence dit
Je ne suis pas concernée par ces soucis pour avoir un enfant et suis actuellement enceinte de 4 mois mais j aime beaucoup lire tous ces témoignages qui montrent que tout est toujours possible et que dans la plupart des cas les histoires se finissent bien ?
Je souhaite beaucoup de bonheur à toutes les mamans et futures mamans qui liront ces beaux témoignages .
Julie dit
Quel beau témoignage, vous avez fait preuve de beaucoup de courage. J’ai eu des frissons tout au long de l’article et les larmes aux yeux en lisant que vous êtes maintenant parents.
Un bravo spécial à toi Elodie pour avoir surmontée toutes ces péripéties.
Marjo dit
Hé bas quel parcours difficile,mais je suis contente pour vous ,je vous souhaite tout le bonheur du monde à 3!