Lorsqu’Amanda m’a envoyée son témoignage j’ai pleuré en le lisant. Tellement poignant, tellement fort, une belle leçon de vie qui permet de relativiser pendant les préparatifs :
{Témoignage} La perte d’un être cher une semaine avant mon mariage
Ce n’est pas très simple à aborder mais je vais essayer de partager cette expérience douloureuse que j’ai vécue à une semaine de mon mariage. Ce genre d’épreuves vous permet de relativiser tous les couacs en lien avec le mariage auxquels vous apportiez alors une importance cruciale et insurmontable : robe trop grande, travaux sur le domaine, problème de date alors que les faireparts sont déjà envoyés, ballons du photobooth dégonflés, pantalon de mon père oublié, …oui tout ceci m’est arrivé mais ce n’est vraiment rien à côté de la perte d’un être cher.
Mon tonton, dont j’étais extrêmement proche, avait été hospitalisé quelques semaines avant mon mariage pour un problème au cœur. Son état était critique mais nous voulions tous croire à un miracle car il ne pouvait en être autrement. Pourtant, malgré nos prières, toutes les ondes positives envoyées par tout notre entourage, d’ici ou d’ailleurs, le malheur s’est produit. C’est étrange ce sentiment d’irréel qui nous envahit lorsqu’on apprend la perte d’un être aimé… Le vendredi 3 juillet, une semaine avant ma mairie, nous enterrons mon oncle. Mon oncle, cette personne qui me disait à chaque fois qu’il me voyait à quel point j’étais belle. Mon oncle, cet homme extraordinaire, ce bricoleur invétéré qui avait voulu refaire mes porte noms de table (en l’occurrence des poignées de porte) quelques semaines avant d’être hospitalisé car il trouvait qu’elles n’étaient pas bien centrées. Mon oncle, le père de mes cousines et de mon cousin de qui je suis si proche. Le frère de mon père avec qui il faisait tant de parties de pêche. Mon oncle.. était parti. Il ne serait pas là le jour de mon mariage, ni plus aucun jour qui s’en suivrait, et à dire vrai, j’avais même beaucoup de mal à l’imaginer ce mariage. J’étais en colère, en colère que sa bataille ait été vaine alors qu’il avait été si courageux, qu’il avait tant résisté pour nous, en colère que nos prières n’aient pas été entendu, en colère d’avoir espéré, en colère de ne plus jamais pouvoir entendre sa voix.
Ce mariage, je n’en n’avais plus vraiment envie. Pourtant, j’avais mis plus d’un an à le préparer, à trouver le lieu parfait (celui qui se suffit à lui-même), imaginer des petits détails déco…mais un sentiment de vide m’envahissait. Contre toute attente, j’étais « reboostée » par ma cousine, la fille de mon oncle, qui m’a alors dit qu’il fallait me concentrer sur le mariage, qu’il n’aurait pas voulu me voir triste et surtout qu’elle viendrait, elle, mes cousins/cousines, ma tante. Une semaine plus tard, nous revoilà sous le même soleil que celui de l’enterrement mais pour une toute autre occasion : mon mariage civil. Tout le monde est là, même si je me doute que cela a été difficile. Arrivée avec ma belle robe blanche, l’une de mes tantes me regarde les larmes aux yeux en disant « les semaines se suivent mais ne se ressemblent pas ». L’officier d’Etat civil glisse un mot pour lui, nous ne pensons qu’à lui à dire vrai. Quelques jours plus tard, c’est ma cérémonie laïque, je veux lui rendre hommage, je dois lui rendre hommage. Je préviens donc mon officiant que je parlerai pour mon oncle. Mon discours n’est pas très long et j’ai une peine infinie à aller au-delà de la phrase « J’aimerais dire un mot pour quelqu’un qui n’est pas là et qui me manque terriblement ». J’y arrive finalement, je me sens portée, je sens sa présence et je sais qu’il m’entend. Je remercie ma famille d’être présente, je lui dis à quel point il va nous manquer et à quel point il est un ange à part. Je lui dis que je l’aime, je crois que je ne lui ai jamais dit… Cet hommage m’a permis de lui dire au revoir, même s’il n’y a pas un jour où je ne pense pas à lui. Notre mariage, même s’il a été, je ne peux pas le nier, entaché par cet évènement a également été une bouffée d’oxygène pour ma famille. Je me rappelle d’un mot dans le livre d’or « en ces jours difficiles, seul votre bonheur peut éclairer notre cœur ». Nous avons pensé à lui mais nous avons aussi su nous faire une petite bulle de bonheur pour ces deux jours.
Alors petits conseils : profitez de ceux que vous aimez, relativiser les préparatifs car il y aura toujours des détails qui vous échapperont, soyez heureux le jour J et gardez toujours le souvenir des êtres chéris et perdus qui veillent sur vous.
Vous souhaitez venir témoigner sur le blog ? C’est par ici que ça se passe.
Elisabeth dit
Ce témoignage m’a également mis les larmes aux yeux. Ca va faire 8 mois que j’ai perdu ma maman, décédée d’un cancer. Je me marie en aout l’année prochaine, je sais qu’elle ne sera pas là, à mes côtés. J’aurai tellement aimé pourtant. Je pleure en écrivant ces lignes, c’est tellement dur. Elle était tout pour moi.
Je ferai également un discours lors de mon mariage. La première partie sera pour dire combien elle me manque! Que le l’aime et que je sais que même si elle n’est plus là, elle me voit et est fière de moi.
amanda dit
Je suis tellement désolée pour toi. C’est très difficile de concevoir le plus beau jour de sa vie sans la présence d’une personne qui est pour toi un pilier. Si je peux me permettre un conseil: porte sur toi quelque chose qui lui appartenait et mets des fleurs qu’elle adorait sur les tables, ça te permettra d’imprégner l’endroit de sa présence, sans non plus que ça te rende tout le temps triste. Je ne sais pas s’il y a quelque chose après mais quelqu’un m’a dit un jour que tant qu’une personne vit dans notre cœur, alors elle est immortelle. Je pense que c’est le cas de mon tonton et c’est assurément le cas de ta maman. Elle sera là quelque part le jour de ton mariage. Je te souhaite tous mes vœux de bonheur
lulu dit
c’est un très beau témoignage, nous venons de perdre l’oncle de mon chéri qui devait nous marier à l’église
ça me donne du courage pour continuer à préparer le mariage pendant les prochains mois
amanda dit
Merci. Lui rendre hommage à l’église si ton fiancé se sent le courage lui fera beaucoup de bien et ce sera une façon de l’avoir à vos côtés. Plein de courage à vous deux
amanda dit
Merci beaucoup Nathalie de m’avoir publié, cela m’a fait du bien d’écrire sur le papier ce que je ressentais. Merci à toutes pour vos mots. En lisant vos commentaires, je me rends compte que malheureusement beaucoup d’entre nous sommes touchés par ce genre de drame peu avant nos mariages….Je vous souhaite à toutes beaucoup de courage, le temps apaise les maux mais les souvenirs jamais ne s’effacent.
Justine dit
Merci pour ce témoignage si poignant, sur un sujet aussi difficile.
J’ai perdu ma grand-mère que j’adorais très récemment, et même si mon mariage n’est prévu que l’année prochaine, c’est difficile de penser qu’elle ne sera pas la.
Je n’imagine pas les longues heures que tu as du vivre ainsi que ta famille.
Plein de bonheur à vous.
Charlotte à lunettes dit
j’ai les larmes aux yeux en lisant ce texte…
De mon côté, mon cousin est décédé depuis deja 14 ans, mais nous avons tous l’impression que c’était hier. Au mariage de ma cousine en mai, les larmes ont coulé en pensant à lui.
Alors je n’ose imaginer une semaine avant.
Je pense effectivement, comme vous l’avez fait, qu’il ne faut pas reporter le mariage. On pense aux disparus, mais cela permet aussi de se dire que la vie continue. Même si ça demande beaucoup de courage sur le moment, je pense qu’on ne le regrette pas…
Christine dit
je comprends, votre hommage a dû être très beau… J’ai perdu mon beau-père (le mari de ma mère) 3 semaines avant mon mariage civil, d’une crise cardiaque foudroyante. Nous l’avons enterré 10 jours avant, ma mère était aux enfers, j’étais seule pour m’occuper d’elle, mes soeurs se sont défoncées pour qu’on ait un beau mariage malgré tout. J’avais perdu du poids, mes beaux- parents en plein divorce ne nous ont pas aidé… Je garde un souvenir ambigüe de notre mariage civil. Je préfère ne pas y penser. Heureusement nous avons eu un magnifique mariage religieux deux ans plus tard, accompagné de notre petite fille chérie.
Longue vie à vous.
Laurine dit
Hello
Je comprend tellement ce sentiment de tristesse…
Nous avons perdu l une de nos filles 7mois avant notre jour J.
Autant dire que les préparatifs (deco, et problème de salle de dernière minute) c était loin d être notre priorité.
Et au final, je pense que les gens sont content de voir qu on tiennent le coup fasse à nos difficultés 🙂
Aurore dit
Un magnifique témoignage qui m’a donné les larmes aux yeux dès les premières lignes. Les imprévus de la vie nous apprennent parfois à revoir nos priorités et à relativiser face à certaines choses qui ne sont au final que des petits tracas…