S et son chéri n’auront pas d’enfant, n’en déplaisent à tous ceux qui disent « arrête d’y penser ça va marcher« . Tout n’est pas toujours aussi simple.
{Témoignage} « Arrête d’y penser ! » et arrêtez de me poser la question.
Chéri-chéri Coco et moi sommes en couple depuis 2005 et mariés depuis 2009. Il a deux enfants, et dès le départ de notre relation j’avais été claire : je veux un enfant, c’est à prendre ou à laisser ! Il a pris et le début du combat a commencé en 2010.
Nous avons été alors orienté vers le centre de PMA en 2010, pour infertilité inexpliquée. Je revois encore le toubib nous dire « oh vous, vous n’avez pas de problème en particulier, ça devrait marché très vite« . S’en est suivi une longue valse d’examens médicaux en tous genres, d’un nombre incalculable de prises de sang,et de traitements hormonaux tous les mois. Comme nous sommes de Poitiers, nous jonglions avec nos emplois du temps de travail respectifs et faisions bien souvent le trajet aller-retour La rochelle dans la journée, en retournant travailler l’après-midi. J’ai toujours eu pour habitude de tout concilier, et ce fut le cas ici aussi.
7 inséminations plus tard…le gynécologue nous a dit « ah ! finalement ce n’est pas aussi simple que je le pensais…. il va falloir passer à l’étape supérieur : les FIV« .
Il faut quand même que je vous précise que dans les 7 essais, il y a eu 1 tout début de grossesse extra-utérine… c’est pas de bol hein ?
Alors, on a gravi la marche supérieur avec les FIV. PDS, examens, traitements, aller-retour… la première a été négative et puis j’en ai eu marre. Marre que chéri-chéri Coco et moi on se tape tous ces trajets qui à la fin finissaient par nous épuiser. D’un commun accord avec moi-même je lui ai proposé de nous faire suivre sur Poitiers et d’aller sur la Rochelle uniquement pour les FIV.
L’homme a dit oui. Et cette fois-ci c’est une femme qui nous a suivi. 4 FIV plus tard, fin 2013, elle nous a annoncé que c’était la fin du protocole pour nous.
On a mis beaucoup d’énergie dans ce combat, de doutes, de larmes, d’espoir et je ne regrette rien. Ce parcours m’a aussi appris la patience, et le lâcher prise. Il m’a appris aussi que les gens bien pensant qui disent « arrête d’y penser, ça viendra » ne comprennent rien. Comment peut-on dire à des couples, qui ont le nez dedans tous les jours, d’arrêter d’y penser ? non mais j’vous jure !
Chéri-chéri Coco et moi, ne sommes pas pour l’adoption, ni pour le don d’ovocyte.
Clap de fin.
J’ai 42 ans, mariée, sans enfant.
Vous souhaitez témoigner sur le blog ? C’est ici que ça se passe.
Lex dit
Je trouve cette phrase tellement cruelle…. Cest tellement facile de juger quand on ne sais pas ce qui se passe dans l’intimité du couple… Stress, infertilité, maladies, attente ect. Je ne supporte plus ce genre de réflexion, et c’est sur que quand on tombe enceinte en ouvrant les cuisses du 1er coup, c’est facile de balancer « c’est dans ta tête, tu y pense trop… ». Personnellement, j’arrive sur mes 30ans , toutes mes amies ont des enfants et moi j’attends désespérément qu un petit miracle daigne s’installer. J’ai la chance d’avoir le soutien de mon conjoint et on garde espoir.
madeleine dit
Je pense fort à vous. Bisous à tous et toutes.
Lady-K' dit
Effectivement…. Ça part d’une bonne intention mais devient vite insupportable. Quand notre quotidien (oui quotidien…. tous les jours hein les cocos !) est rythmé par les A/R à l’hôpital tous les 2/3 jours, les piqûres quotidiennes, les médicaments, l’attente consciente et inconsciente… Cet espèce de truc qui s’installe dans le couple et parfois entre les 2 personnes…. Hé bien on ne PEUT PAS NE PAS Y PENSER ! Malgré les tentatives de soutien, seules les personnes vivant ce type de parcours peuvent comprendre….
BRAVO à tous les 2 pour cette traversée et tous ces obstacles qui n’auront pas eu raison de votre amour !
Aujourd’hui aussi je pense que tout comme toi j’irai jusqu’au bout mais… je m’interroge aussi énormément sur les répercussions de ce combat sur ma/notre vie. N’est – on pas en train de passer a côté de choses essentielles dans notre vie, ce quotidien, à force de vivre pour ce « combat » qui guide, qu’on le veuille ou non, une grande partie de notre vie depuis presque 3 ans…. ?
Belle vie sereine à toi ?