La semaine dernière Laurence, venait nous raconter son histoire et son déni de grossesse. Comment elle l’avait vécu, ressenti et surtout comment ça s’était passé car ce n’est pas toujours facile à comprendre quand ça ne nous est pas arrivé. Aujourd’hui c’est ton conjoint T. qui nous raconte, de son point de vue de papa ce déni de grossesse. Voici son témoignage.
{Témoignage} Déni de grossesse : mon point de vue de papa
Laurence est encore mal à l’aise vis à vis de son déni de grossesse. Elle a mal vaincu de se faire trahir par son corps de se voir jugée par les gens autour d’elle. Le déni de grossesse est encore mal connu et mal compris en France, donc les gens s’imaginent que c’est un mensonge. Ses parents comme les miens ont émis de gros doutes quant à la partie déni et la découverte aussi tardive. Ce n’est pas évident d’expliquer comment le ventre peut à peine gonfler, les règles continuer à être présentes, les tests rester négatifs. Le corps humain présente encore de nombreux mystères. Cela ne pose maintenant plus de soucis car ils sont des grands parents gagas de leur petite fille, mais ça a été compliqué jusqu’à la naissance.
Les 9 mois, la décision permet de se préparer à devenir parent, d’accepter les changement dans sa vie. Dans notre cas nous n’avons eu qu’un mois et demi pour nous préparer à cette nouvelle vie. Laurence ne souhait pas garder le bébé au début, elle ne pensait pas pouvoir assumer cela. Elle se sentait trahie par son corps, sans repère et sans personne pour l’aider avec un bébé qui n’était pas le sien. Pour ma part il été inconcevable que j’abandonne ma fille. A force de lui parler, de la rassurer, d’échanger avec elle sur cet enfant, elle a changé d’avis et s’est appropriée son bébé. J’ai essayé de l’aider du mieux possible, de parler avec elle de notre enfant, la rassurer sur les difficultés. La rassurer vis à vis du regard des autres. Parce que les gens ne comprenaient pas comment cela été possible. Nous avons du enchaîner les préparatifs très rapidement, les rendez-vous. Ne travaillant pas à ce moment là j’ai pu l’accompagner souvent. Là encore difficile d’échanger avec les autres mamans épanouies, heureuses d’attendre leur premier ou énième enfant. Sans forcément être jugé, les gens ne comprennent pas la surprise, l’urgence dans l’organisation et les appréhensions. La sage femme qui accompagnait Laurence a pris le temps d’échanger avec elle sur ses peurs, de la rassurer par rapport à cela (principalement la douleur de l’accouchement et le fait d’être une « bonne » mère). Cela lui a fait beaucoup de bien. Puis, un matin Lana est arrivée, tranquillement en milieu de matinée, nous nous sommes rendus à la maternité. Les choses sont allées très vite, si vite que Laurence n’a pas pu avoir de péridural. A 13h notre petite fille été là. (Note pour les pères qui liraient cela : ça sent très mauvais, ça crie je me suis senti à un moment entre Alien et Matrix quand les corps sortent de leur pod).
Pendant les 2 premiers mois, Laurence n’était pas à l’aise dans son rôle de maman, elle ne savait pas comment prendre le bébé, le manipuler. Je me suis beaucoup occupé de notre fille au début, en essayant d’impliquer Laurence un maximum. Elle a cependant allaité la petite, ce qui lui a permit d’avoir leurs moment a elles, intimes et privés. Il a fallut quelques mois aux deux dames pour s’apprivoiser, les premiers échanges ont permis à ma chérie. de se sentir mieux, de se sentir mère. Le lien s’est noué avec force et elle est devenue une mère poule, très (trop) protectrice. Après ces premiers mois difficiles un lien très fort entre père et fille et mère et fille est né. Il a fallu plusieurs mois pour que chacun trouve sa place, les mois de grossesse qui finalement nous manquaient psychologiquement.
Mes conseils de père face à un déni de grossesse :
1. Si nous étions forts pour notre fille notre couple a cependant pâti de notre focalisation sur elle. Pensez à ne pas vous oublier :).
2. Pour celles qui ne savent pas l’annoncer, la manière dont j’ai appris ma paternité, une belle-mère débarquant en furie à 21h30 est une blessure que je garderai toujours. Tout comme elle a du être blessée de l’apprendre par « inadvertance« . J’aurais préféré l’apprendre tout de suite, directement par ma chérie, sans que cela ne traîne.
3. C’est notre fille quoi qu’il soit arrivé et quoi qu’il arrive nous avons un profond amour elle.
4. Il faut laisser le temps pour que les choses se mettent en place, découvrir ce petit être qui demande beaucoup d’amour
5. Pensez à vous entourer d’autres mamans, qui sans avoir vécu la même chose, seront à même de vous conseiller.
Vous souhaitez témoigner sur le blog ? C’est par ici que ça se passe.
Mariom dit
Salut T…je trouve ton temoignage plein d’amour, de tendresse et de force. Tes cheris ont bien de la chance d’avoir un mari et papa si present.
Bonne continuation dans votre aventure a 3 Xx