Emilie ne pensait pas pouvoir un jour devenir maman. A 27 ans elle apprend qu’elle a de l’endométriose, à 30 on lui diagnostique un cancer du col de l’utérus. Sa force de caractère lui a permis de passer outre et de vaincre la maladie, dans quelques mois elle donnera la vie. Un combat qu’elle continue aujourd’hui au travers de son association Coeur Rose. Merci pour son témoignage qui peut-être redonnera espoir à de nombreuses femmes. Et bravo à Ivan Franchet pour ces magnifiques photos, il a su avec beaucoup de délicatesse la mettre en valeur.
{Témoignage} Endométriose, papillomavirus, je serai quand même maman
J’ai toujours été pleine de rêves et adolescente j’ai vécu mon premier combat contre la maladie. A 27 ans, alors que je viens d’accepter une mutation à Lyon, on m’annonce suite à une hémorragie que j’ai une maladie qui s’appelle l’endométriose. Le monde s’écroule pour la première fois en tant que femme, l’idée de ne pouvoir jamais faire un bébé et de vivre une maladie qui n’est absolument pas maîtrisée par la médecine… que d’angoisse et de questions. Puis, 3 ans après, à 15 jours de mes 30 ans, mon gynécologue m’appelle en catastrophe, il est urgent que je vienne le voir. Et là sans mots précis de sa part je comprends qu’il s’agit peut-être d’un cancer. Un RDV plus tard, diagnostic confirmé, j’ai un papillomavirus. Je replonge dans ce néant que l’on vit après l’annonce d’une maladie, perdue, triste, inconsolable. Mais que dois-je faire de ma vie ?
Je ne suis toujours pas maman, je n’ai toujours pas rencontré l’homme qui me soutiendra et me suivra dans mes rêves. Et si après tout ça il ne me restait que 6 mois à vivre, qu’aurais-je envie de faire ? Après une opération et un suivi régulier tous les 6 mois, j’ai passé l’anniversaire fatidique des 5 ans sans récidive. Une fois qu’on a été atteinte par une maladie, on n’est jamais vraiment guéri, car un suivi s’impose. Et certaines maladies ne sont pas guérissables. Vivre avec c’est aussi se rappeler chaque jour que la vie est courte, qu’il y a de merveilleuses choses à faire et qu’il ne faut pas gâcher sont temps à travers des futilités. Voilà que mon avenir se dessine comme une évidence. Je négocie une rupture avec mon employeur, mets en location mon appartement, vends mes meubles et ma voiture, entame les démarches pour vivre la vie dont je rêve. Et oui, j’ai toujours rêvé de vivre à l’étranger, c’est parti pour l’Australie. J’ai toujours rêvé d’être bilingue anglais, mais de là à aller vivre en Australie. C’est loin, oui mais c’est fait exprès, un besoin viscérale de prendre le large. Je me suis toujours rabaissée avec mon BTS pensant que je n’étais pas intelligente ou pas assez… je me suis prouvée à moi même que je pouvais aller à l’université au bout du monde pour obtenir avec d’excellentes notes une licence internationale en gestion des ressources humaines.
La suite, des perroquets au balcon, des voyages, nager avec les dauphins, participer à un programme gouvernemental pour prendre soin de ses animaux hors normes, des rencontres incroyables, une vie extraordinaire et une conviction à l’issue, être heureux ça n’a pas de prix et ça vaut tous les sacrifices du monde, c’est selon moi le premier remède contre la maladie. Il ne faut pas être fataliste, il faut se dire que si ça nous arrive c’est pour une raison, nous ouvrir les yeux, prendre conscience des choses, prendre une leçon de vie. Le mot d’ordre de ma vie aujourd’hui, sourire à la vie, même si elle continue d’être pleine d’embûches. Ma maladie, mes maladies, m’ont réveillé, elles m’ont construites et font partie de moi. Ma victoire aujourd’hui, c’est mon bébé qui va naître, la réponse à mes angoisses, à mes envies, mes espoirs… La vie n’est elle pas pleine de belles surprises ? Je suis chaque jour étonnée des combats que nous devons mener mais aussi de la beauté de la vie et de ce qu’elle a à nous offrir. Je suis consciente que nous ne ressentons pas la maladie et ses conséquences de la même manière. Mais pour moi cette étape dans ma vie fut nécessaire et révélatrice. Ma personnalité a explosé, mes forces se sont décuplées. Cette expérience a été une force et je ne dois jamais oublier ce qu’elle ma faite vivre, ressentir et espérer.
A 35 ans je vais être maman.
Alors oui la vie est belle même quand elle est triste
Rien n’est impossible.
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SISSY dit
merci beaucoup pour ce témoignage! je suis atteinte d endométriose depuis 16 ans et 3 ans du papillomavirus! j attend les résultats de ma biopsie, la seconde……
je suis autant angoissée, seule que pleine d espoir car je ne veux pas que ces maladies dirigent ma vie…
encore merci..
Emilie dit
Bonjour Sissy,
merci à toi pour ces quelques mots. Non tu n’es pas seule et oui c’est difficile de vivre la/ les maladie(s). Mon conseil vie à fond. Moi j’ai créer mon association Coeur Rose pour aussi faire bouger les choses. Rejoins nous! ça fait un bien fou de ne pas se sentir seule.
Emilie
SISSY dit
Je suis allée voir. c’est une très bonne initiative et une belle revanche!! je relaie l’information! 🙂
Cam dit
Très beau témoignage mais je pense qu’il faut quand même dire que le Papillomavirus n’est pas un cancer.
Mais que c’est un virus qui peut donner le cancer du col de l’utérus puis un cancer de l’utérus… Dans la majorité des cas le virus part tout seul.
Ce virus étant extrêmement répandu en France et dans le monde… Attention a ne inquiéter 1 femme sur 4.
Très belle continuation et toute mes félicitations
Emilie Dias dit
Pour répondre un peu tard à ce commentaire, il existe différents type de papillomavirus et certains sont « plus violent que d’autre. De mon point de vu certains médecin font un amalgame, généralise un peu trop souvent. Non il ne faut pas minimiser car certains type de papillomavirus sont plus invasifs que d’autres. J’ai vécu l’un de ceux là, et heureusement que je me suis écoutée en insistant pour refaire une biopsie à 6 mois du diagnostique et pas 1 an.
Celines dit
Ohh que ça fait du bien de lire ce magnifique récit ! Et de ne pas se sentir isolée !!
J ai eu à peu près le même parcours (papilloma et ensuite endométriose). Vie amoureuse médiocre. Et tout d un coup, l homme qui tombe à pic, celui tombé du ciel… Celui qui me comble chaque jour et donne un sens à la vie. Et ensuite un bébé, je rentre dans mon 9 ème mois…
A 28ans, je réalise à quel point la vie est belle. Il suffit d y croire… Et ça n arrive pas qu aux autres.
« Meme quand elle est triste, elle est belle quand même »
Merci encore
Emilie Dias dit
Bonjour,
ce message un peu tardif mais après une grossesse difficile et un accouchement dangereux, je prends enfin mes marques en tant que jeune maman. Merci pour ce post qui effectivement me montre que je ne suis pas seule à avoir vécu avec une certaine positivité ces maladies. J’essaie de voir la vie avec ce qu’elle a de positif à m’offrir même si je suis encore consciente qu’elle est bourrée d’embuche.
Jeny dit
Magnifique témoignage pleins de courage et de force. Je vous souhaites tout le meilleure du monde pour vous et ce petit être à venir
emilie Dias dit
Merci beaucoup,
bébé est né le 19 février avec 3 semaines d’avance.
Lady-K' dit
Sublime témoignage d’espoir Emilie…. MERCI pour ce partage.
Belle vie à vous et…. Continuons à danser sous la pluie ! :->
emilie Dias dit
Merci beaucoup,
un joli sourire c’est dessiné sur mon visage à la lecture de « dansons sous la pluie », c’est ce que j’aimais faire en Australie.