« La grossesse n’est pas une maladie », une notion qui fera toujours débat. Entre celle qui vivent la plus belle étape de leur vie et celles pour qui c’est un vrai calvaire, le fossé est énorme. Pour Nathalie, c’est bel et bien une épreuve que d’être enceinte. Voici son témoignage.
{Témoignage} Mon coup de gueule contre ce qu’on nous dit de la grossesse.
« Oui il y a bien quelques « petits désagréments », mais tu portes la vie, c’est ce qu’il y a de plus beau, tu verras, c’est un moment incomparable, extraordinaire». Ça, c’est ce qu’on nous dit. Moi, ce n’est pas ce que j’ai vécu.
J’en suis à 8 mois, il nous a fallu 2 ans et demi, un traitement PMA inutile, une procédure d’adoption réussie, une thérapie salutaire, avant que je sois enceinte. Cet enfant est plus que désiré et je me disais que quoiqu’il se passe, cette attente, ce désir, cette conscience de la chance incroyable que nous avions, suffirait à me faire tout oublier, tout supporter.
Et bien non ! Petit résumé :
Premier trimestre, je n’étais pas « un peu fatiguée », j’étais littéralement épuisée, je luttais parfois contre le sommeil en plein cours, si je ne me levais pas pour faire les 100 pas je m’écroulais sur mon bureau, quand je le pouvais je faisais la sieste et malgré cela je m’endormais à 21h. Nous avons annulé de nombreuses sorties, il m’était impossible de faire autre chose que dormir le soir. Moi qui voulais profiter de nos derniers mois de jeune couple … c’était raté. Je n’ai pas vomi, mais « juste » passé deux semaines à me sentir nauséeuse et au bord des vomissements toute la journée. J’ai été anémiée très vite, j’avais des vertiges toute la journée, je devais me lever en deux fois, très doucement, comme une personne âgée, sinon je retombais aussitôt. Faire du sport est devenu presque impossible, moi qui suis du genre hyperactive. J’ai du porter des bas de contention dès le début, en plein été caniculaire. Je ne supportais pas la chaleur, je passais le plus clair de mon temps allongée à l’intérieur. Et je passe sur les douleurs mammaires, particulièrement pénibles. Bref, rien de grave me direz-vous, juste de quoi annuler nos vacances et accentuer les sautes d’humeur dues aux hormones …
Deuxième trimestre, ça allait mieux. Sauf que pour moi, il n’a commencé qu’à la fin du 4ème mois et s’est terminé à 5 mois et demi … J’ai voulu en profiter, voir des amis, continuer à travailler, courir les foires à tout pour bébé … Et au cours du 5ème mois, mon col s’est ramolli, les contractions ont commencé, mon médecin m’a obligée à venir toutes les semaines pour contrôler, j’étais à nouveau très fatiguée, et un beau jour elle m’a envoyée aux urgences car mon col était ouvert et les contractions trop importantes. S’en sont suivis 4 jours d’hospitalisation, un arrêt de travail jusqu’au congé maternité, l’interdiction de faire de la voiture et l’obligation de rester le plus possible allongée. Mon pire cauchemar. Au début ça a été, je me suis occupée, des amis se sont relayés à mon chevet. Mais le fait d’être allongée a accentué deux autres « désagréments » : les maux de dos, insupportables surtout la nuit, et la constipation.
Troisième trimestre, la fatigue des premiers jours est revenue, mes mouvements sont devenus de plus en plus difficiles et j’ai fait une crise hémorroïdaire carabinée, la faute à l’alitement, aux problèmes de circulation, de constipation, au fait que je porte le bébé sur l’avant… Les trois pires jours de ma vie, une douleur insupportable, aucun traitement efficace possible… jusqu’à ce qu’un gastro-entérologue me sauve de ce mauvais pas en faisant une manip très douloureuse mais qui m’a soulagée presque instantanément.
J’en suis là. Alors oui je suis heureuse d’attendre mon bébé. Mais j’aurais aimé qu’on me prévienne, qu’on n’utilise pas que des euphémismes pour parler de tout ça, qu’on admette que la grossesse peut être un moment difficile à vivre, qu’on ne me regarde pas de travers quand je dis que j’en ai assez et que cet état est pour moi l’inverse de la plénitude. J’ai hâte de rencontrer mon bébé. J’ai surtout hâte de retrouver mon corps et ma vie, même si elle aura changé pour toujours. Et pour finir sur une note un peu plus positive quand même, un effet secondaire sympa a été que j’ai eu les meilleurs orgasmes de ma vie pendant toute cette période !
Vous souhaitez témoigner sur le blog ? C’est ici que ça se passe.
nathalie dit
C’est drôle de venir regarder son article et les commentaires qui vont avec 6 mois après mon accouchement … Merci à toutes celles qui ont répondu et m’ont soutenu.
Tout d’abord, il faut savoir que j’ai passé deux semaines merveilleuses à la fin de ma grossesse ! C’est mieux que rien. Les douleurs passées, j’ai pu relativiser, me reposer, profiter de ses petits pieds dans mon ventre et l’attendre calmement. J’ai vécu un accouchement extraordinaire (oui c’est vrai !).
Ensuite, oui il y aussi les « petits désagréments » post-accouchement dont on ne nous parle pas. J’ai moi aussi eu droit aux contractions tranchées (ils m’ont mise sous morphine tellement j’avais mal), et je me suis déplacée le coccyx … 6 mois après, ce n’est toujours pas résolu et je ne peux pas m’assoir sur une chaise …
Re ensuite, il y a les débuts « un peu durs », tétées toutes les heures pendant les 15 premiers jours, bébé avec un RGO, allergie aux protéines de lait de vache, hospitalisation et j’en passe …
MAIS ENFIN, il y a une chose qu’on dit et qui est vraie : ON OUBLIE TOUT ! Mon fils a 6 mois et demi, tout va enfin mieux, on profite enfin les uns des autres, je peux enfin prononcer la phrase tant attendue « c’est que du bonheur ! », et j’ai enfin envie d’être à nouveau enceinte, après avoir dit pendant 9 mois (ou presque) « plus jamais » « ce n’est pas fait pour moi » « je n’y arriverai pas », etc etc. Aujourd’hui quand je vois un ventre rond, j’envie la future maman. La nature est vraiment bien faite de ce côté là !
Je souhaite beaucoup de courage à celles qui vivent une grossesse comme la mienne, accrochez-vous, ça vaut le coup !
Celien dit
En effet la grossesse est parfois difficile à vivre….jEn ai payé les frais aussi d’une grossesse très suivie avec pré eclampsie oedème hypertension vomissement etc….Mais je pense que chaque femme à son propre degrés de souffrance et d’acceptation…. j’ai tjr dit avoir adore être enceinte malgré les souffrances et pbl de santé que cela a engendrait!!! Alors oui être enceinte n’est parfois pas une partie de plaisir. Certaines femmes aiment se plaindre de leur maux. D’autres les disent pas…. Mais dans tout les cas je conçoit votre coup de gueule sur le fait que même si cela n’est pas une maladie….Cet état de grossesse engendre souvent bien trop de maux à subir en peu de temps ! !! Bon courage à vous
Pititexena dit
Ca me rassure je me sens moins seule… Je pensais que j’allais adorer être enceinte, depuis toujours je le pensais sincèrement… Quelle désillusion… Arrêtée à 3mois à cause de mes problèmes de dos, j’en suis aujourd’hui à 5 mois et demis et la fatigue ne m’a pas lachée… Mais je dors super mal. J’ai mal au dos à en pleurer, et pareil même sans vomissements les nausées toute la journée je n’en peux plus…
Bref, ma puce je l’aime et j’ai hâte de la rencontrer mais surtout je veux retrouver mon corps et mon cerveau!
Viviane dit
J’apporte un contrepoint pour ne pas désespérer les futures mamans 😉
Je n’ai jamais été malade enceinte, je n’ai pas été fatiguée, je n’ai pas eu d’oedème, je n’ai pas eu de contractions, j’ai fait des gardes jusqu’à 6mois révolus, j’ai eu une sexualité très épanouie bref trois grossesses heureuses. Bon j’avoue j’ai eu droit aux hémorroïdes quand même. Mais je suis consciente que toutes les femmes n’ont pas ma chance !
Marine dit
Hello ! Je suis comme toi, j’ai trouvé qu’on ne nous disait pas la vérité sur la grossesse et surtout que je n’avais pas le droit de dire que ca ne me plaisait pas ! Je n’ai eu aucune complication, tout s’est très bien passé, mais les « désagréments » de la grossesse suffisaient ! Et je ne parle pas des quotes de couche… Je n’ai pas spécialement aimé être enceinte, il n’y a aucun mal à le dire, les contraintes et l’état dans lequel on se trouve sont difficiles à gérer. Par contre je peux t’assurer qu’on oublie tout très vite, mon bébé a 5 mois, c’est le plus mignon et j’ai juste envie de recommencer tellement c’est incroyable
Nout dit
En effet la grossesse pour certaines est loin d’être merveilleuse. Je vomis et suis malade du debut jusque 5 mois. Malade au point de devoir être rehydratée par baxter et de devoir être alitée les premiers mois . Mais à côté ma soeur et certaines copines ont des grossesses de rêve sans aucun maux avec juste les gros seins et quelques remontées acides. Donc prévenir oui mais de quoi si on a rien vécu? Courage en tout cas. Et il y a un truc magique l’amnésie. Il y a 3 ans je pensais plus jamais pas de 2eme… je suis enceinte de 5 mois de la deuxième ?
Lilie dit
Je suis à 3 mois et demi de grossesse… Et j’adhère déjà à tout ce qui est écrit dans cet article. J’ai eu les trois premiers mois hyper difficiles : fatigue extrême, nausées, vomito constamment, mal de dos… Et puis ce régime alimentaire complètement différent de celui que j’avais avant (j’ai toujours été très tartare, rillettes, vin rouge) ! Le fait aussi, de ne plus pouvoir profiter d’une soirée normalement, soit parce qu’à 21h on a mal au dos, on est fatiguée, ou pire on a des nausées d’un seul coup (oui parce que la fable des nausées seulement matinales, merci bien !), soit parce qu’à 22h tout le monde est bourré autour de vous et vous comprenez de moins en moins ce qu’ils vous disent. Tout cela m’a carrément déprimée.
Mais le pire étant a été les remarques des amis proches, ou moins proches : « Et mais, prends ça du bon côté. » ou bien « Oh, on dirait vraiment que tu portes le monde sur le dos. », ou le pire « Et… t’es pas malade, t’es juste enceinte. » MERCI !
Maintenant ça commence à aller un petit mieux. Peut-être m’y suis-je habituée, car à part les nausées, aucun symptome n’a réellement disparu. Enfin, je crains le pire avec le 3e trimestre.
Dans tous les cas, merci pour ce témoignage, qui nous fait nous sentir moins seules !
ebea dit
Tout d’abord, au vu de votre récit, j’ai envie de vous dire courage pour les derniers jours de grossesse. Je vous souhaite une très belle rencontre qui viendra certainement adoucir les précédents mois.
Effectivement, une grossesse peut être difficile à vivre. J pense qu’il ne s’agit la plupart du temps que de ressenti, de façon de vivre les choses, de seuil de tolérance.attention je parle des désagréments tels les nausées, fatigues, constipation… Pas des complications tels le col ouvert, les risques d’accouchement préma…
J’ai comme vous vécu avec des bas de contentions super sexy et inconfortable durant des mois, j’ai comme vous vécu 2 mois de « gueule de bois » avec vomissement et de fatigue intense, j’ai comme vous vécu les pires crise de constipations de ma vie… J’ai également fais un diabète et de l’hypertension. Mais, mon ressenti était tout autre. J’étais épanouie. Donc oui, cela peut être difficile à vivre, je le conçois tout comme cela peut-être épanouissant. Je suis de celle qui disent que la grossesse n’est pas une maladie, cependant si cela est mal vécu par une personne, je n’irais pas l’enfoncer encore un peu plus avec des phrases assassines du genre « tu portes la vie, profites-en, ne te plains pas…
Une dernière chose… vous avez hâte de retrouver votre corps et votre vie d’avant… Pour le corps, ténacité et entretien feront le boulot (et certaines sont mieux loties que d’autres), pour la vie d’avant, c’est un peu compromis il me semble, c’est une toute nouvelle vie qui vous attend, de toutes nouvelles émotions et préoccupations. Sauf peut-être pour les orgasmes… ça persistent !
aline dit
Pour les orgasmes, je me reconnais bien là, par contre pour le reste, j’ai eu « la chance » de ne pas être aussi mal que vous. Le premier mois tout allait très bien (je l’ai su à 1 semaine de grossesse), ensuite des nausées et des malaises vagales jusqu’au 4éme mois, puis ensuite tout a été plus ou moins bien, parfois des moments de fatigue et vers la fin je ne supportais plus la voiture.
Par contre l’après a été pour moi plus difficile, on ne nous prépare pas assez je pense… L’épisio + la déchirure + hémorroïdes + 2 points qui sautent + déchirure du méas urinaire…… sans parler des « tranchées » ces contractions qui replacent notre utérus… un calvaire pendant 3 semaines au total!
heureusement il y en a qui n’ont qu’une toute petite déchirure (voir rien du tout)…. 😉
bon courage pour la suite!!
La Mariée en Colère dit
ha ça tout à fait d’accord on ne nous prépare assez sur l’après accouchement !!
on m’avait dit que pour les primipares il n’y avait pas les tranchées et je les ai eues, tellement sévères que j’étais obligée de poser en urgence ma fille pour me plier en deux…
Ebea dit
et bien je ne sais pas qui vous a dit que les primipares étaient épargnées mais c’est effectivement faux! J’ai également vécu ces p****** de tranchées de plein fouet et sans que l’on m’en ai jamais parlé, ou bien si, une fois qu’elles sont passées! Par contre, on m’avait prévenu que après une seconde grossesse, ces fameuses tranchées étaient encore pire… On ne m’a pas menti. J’aurais voulu qu’on me pose une péridurale tellement j’avais mal. Heureusement elles n’ont duré que quelques jours, moins d’une semaine, j’ai la chance d’avoir un utérus compatissant et raide à remettre en place, c’est d’ailleurs pour cela sans doute que les tranchées ont été si douloureuse.