Quelques jours avant mon accouchement, ça a été le drame. La fatigue de fin de grossesse, les contractions, les douleurs au bassin, les insomnies… et un lundi matin je me suis levée dans la déprime la plus totale. Une dépression prénatale qu’ils appellent ça ! Toutes ces « douleurs » physiques n’étaient rien à côté de ma douleur psychologique quand je pensais que ma petite fille allait quitter mon ventre… Voici ce que je ressentais.
Ma déprime de fin de grossesse
Et voilà, dans quelques jours je vais « donner la vie ». J’estime déjà l’avoir donnée un petit peu, cela fait près de 9 mois que ma petite puce vit dans mon ventre. Et oui, même avant de naître un bébé est en vie. Il mange, boit, réagit et fait même des câlins alors ce n’est pas juste un fœtus que je porte, c’est ma fille, ma chair, mon sang, mon bébé. Et pour l’instant qu’elle soit dedans ou dehors n’a aucune importance quant à son état : c’est mon enfant, elle est vivante, elle est bien là.
Mais pourquoi je n’ai pas le moral ? Je vais donner la vie !
Cela fait plus de 8 mois que nous cohabitons dans le même corps, nous avons appris à nous appréhender, j’ai changé beaucoup de choses dans mon mode de vie pour qu’elle grandisse dans les meilleures conditions possibles : une alimentation -presque- toujours saine, plus d’alcool, plus de cigarette, des activités physiques adaptées… Et elle m’a supportée tout ce temps, me faisant comprendre quand elle n’aimait pas une position par exemple : quand je reste trop longtemps assise devant l’ordinateur je me prends un petit coup de pied : « va te dégourdir les jambes maman« . Depuis plus de 8 mois, je ne suis jamais seule, je ne prends plus aucune décision « rien que pour moi ». Tout est pensé, partagé et chéri, pour mon plus grand bonheur. Ensemble on fait le ménage, on fait les courses, on va se balader, on prend notre douche, on rigole, on dort on vit quoi ! Je lui parle, je lui lis des histoires avant de dormir, je mets de la musique douce… je vis par et pour elle. C’est mon centre d’attention et je fais toute ma vie en fonction (surtout à plus de 8 mois !). Et voilà que les premières contractions pointent le bout de leur nez, sonnant avec dureté la fin de ces 8 mois de bonheur pur.
Un coup des hormones ?
Dans quelques jours elle ne sera plus en moi, je ne serai plus jamais en fusion totale avec elle, je ne sentirai plus jamais ses coups de pieds, ses hoquets, je ne pourrai plus dormir avec mon ventre cocooné dans mes mains, elle dedans, son dos blotti contre mon avant bras. Dans quelques jours on va m’enlever une partie de moi, je sais que c’est une bonne chose et d’ailleurs physiquement ça commence à être vraiment dur, mais psychologiquement ça l’est encore plus ! Alors je profite de chaque seconde avec elle, je lui fais encore plus de câlins, je sors me promener avec mon gros bidou, ce sont les derniers jours où je pourrai le faire. Après toute cette magie disparaîtra pour laisser place à d’autres moments que je sais tout aussi merveilleux, mais différents. Et je n’ai qu’une envie : dire merci.
Merci mon bébé
Merci ma petite fille de m’avoir fait vivre ces 8 mois de bonheur pur, merci d’avoir élu domicile dans mon ventre, merci d’avoir vécu en fusion totale avec moi tout ce temps. J’ai adoré te porter en moi et te faire grandir. Maintenant je n’ai plus qu’à attendre que mère nature fasse son travail, pour faire le mien, te donner naissance dans les meilleures conditions possibles et ensuite t’accompagner tout au long de ta vie pour t’épanouir.
Elodie dit
Vos mots… 🥹
Merci, vous avez tout résumé… plus que 4semaines avant le terme pour moi.
J’ai passé 8mois à me dire que j’adorais être enceinte et que mon bidou allait me manquer…
Depuis hier j’en suis encore plus consciente et je ne fais que pleurer, sans raison et quand je sens ma fille me donner un petit coup je pleure à nouveau et je comprend donc que ce sont ces moments là qui vont me manquer; comme vous dites, pour en créer d’autres tout aussi beau mais ce que je partage avec elle depuis 8mois c’est unique, propre à nous deux et je suis vraiment « triste » que cela s’arrête bientôt… j’espère que cet état ne va pas me suivre trop longtemps. Auquel cas j’en parlerai à un professionnel je pense…
Maia dit
C’est tellement ça que je ressens en ce moment à 35SA. Ce texte m’a bouleversé!
Eva dit
Je vais rentrer dans le 7eme mois de grossesse et hier soir j’ai fait part de la même inquiétude à mon mari. Ma grossesse se termine dans 2 mois et j’ai le sentiment de ne pas avoir assez profité de celle-ci. J’ai passé mon temps à me plaindre de tout : les saignements, les douleurs en tout genre, l’impossibilité de marcher ou parfois de me lever, la grosse fatigue du 1er trimestre… Je n’ai pas encore pris congé et j’attends cela avec impatience pour enfin profiter des derniers moments avec mon bébé dans mon ventre. Et exactement de la même manière qui a été decrite, je parle à mon bébé comme si elle était déjà née. Je lui raconte tout ce que je fais : « maman prend sa douche, maman se tartine le ventre pour avoir une jolie peau… » Etc et aussi « On va faire les courses toi et moi, je t’emmène avec moi faire ceci ou cela ». Et que dire des petits coups (ou parfois même des grosses patates) dans le bidon que je me tue à vouloir faire partager à mon mari. Je lui dis que ce sont des moments magiques et incroyables, la manifestation extraordinaire d’une vie que nous avons créée à deux. C’est aussi le jour de ma dernière echo officielle, celle qui va me permettre de voir une dernière fois la petite bouille de ma poupée en haute qualité. Je n’attends que ça, je comptais les semaines depuis la dernière fois. Je suis absolument émerveillée devant son profil comme dessiné à la main, ses petites cuisses potelées et ses petits pieds. Alors bien sûr il faut prendre les choses avec philosophie et se dire que si la grossesse est une expérience extraordinaire, bien que parfois difficile à vivre, la suite est encore plus magique. Le moment que j’attends le plus est de voir mon mari prendre sa fille dans ses bras, plus encore que moi-même l’avoir dans mes bras. Parce que j’aurais eu le privilège de la porter dans mon ventre pendant 9 mois (je l’espère) et qu’il pourra enfin vivre des moments privilégiés avec son bébé.
Mme Pocahontas dit
Ayant accouché juste après une gastro, je n’ai pas eu le temps de connaître cette déprime ! Mais savoir que cette mélancolie existait l’angoissant beaucoup…
Malotine dit
J’avoue avoir cette angoisse également ! Je n’ai pas envie d’imaginer notre petit bébé en dehors de mon ventre !
On s’amuse bien tous les deux dans les differents moments du quotidien….
Camille dit
C’est tout simplement ça… Les voilà les mots que je cherchais…
Zode dit
Les larmes me sont montées aux yeux! C’est tout à fait ça…ma puce à 5 mois c’est un bonheur immense❤️
Popie dit
Témoignage tellement touchant !
Ma cousine m’a raconté avoir eu ce sentiment après. Elle a trouvé ça dur de ne plus avoir son bébé pour elle toute seule, dans son ventre.
Pour le moment (j’en suis à 40 SA), moi j’ai surtout envie que mon fils sorte de mon ventre pour le rencontrer enfin et pour récupérer mon corps juste pour moi ! (Plus ou moins en tout cas puisque je souhaite allaiter).
Hélène dit
Je suis enceinte de 37 semaines de mon deuxième enfant et personnellement j’ai détesté être enceinte et c’est encore pire cette fois !! Je n’ai qu’une seule envie, reprendre possession de mon corps et arrêter d’avoir mal. Je suis évidemment très impatiente de rencontrer ce bébé dont on ignore toujours le sexe mais la grossesse ne va absolument pas me manquer !
charlotte dit
Moi je suis a 34 semaines et même s’il ya u de bon moment pendant ma grossesse j ai qu’une hate c d accoucher! ! Les nausee, les aigreur, vertige, prise de poids, insomnie et j’en pase hate que ça se termine lol
Aude dit
Bonjour,
Je trouve ce témoignage assez étonnant car enceinte de 41SA aujourd’hui je ne ressens pas du tout les mêmes choses…
Depuis 37SA je me sens prete à rencontrer mon petit garçon. Même si j’ai aimé tous ces moments dont tu parles où on fait tout à deux ainsi que les câlins, j’ai hâte de retrouver mon corps pour moi toute seule et que toutes ces douleurs s’arrêtent!!
Depuis un mois je guète le moment où cette rencontre aura lieu car avoir un enfant était mon rêve… Mais être enceinte n’a pas été idyllique et ce dernier mois de grossesse fut très difficile moralement…
Pour ma part la déprime de fin de grossesse c’est qu’il ne veuille pas quitter mon ventre… Et quelle culpabilité de se dire qu’on ne veut plus être enceinte alors que notre petit bout est bien lui au chaud!!!
Difficile aussi que tout le monde autour de moi me demande pourquoi il n’est toujours pas né alors que je n’attends que ça…
Peut-être que d’autres mamans ou futures mamans se reconnaîtront dans mon discourt…
J’aime ce bébé qui grandi dans mon ventre mais je pense que je l’aimerai encore plus quand il sera dans mes bras…
Anna dit
C’est tout Moi ça……
Roxana dit
Je le vis actuellement au point d’en pleurer tous les soirs à très chaudes larmes.
Parfois je me frappe même et je me demande où j’ai fauté .. s’il aurait mieux fallu être négligente pendant la grossesse pour lui donner envie de vite naître.
Je suis programmée à un déclenchement très prochainement et j’ai besoin d’aide…je ne dors plus… J’ai besoin d’aide
Ebea dit
oh que je te comprends…
Je ne m’en suis pas vraiment rendu compte à la fin de mes grossesse mais plutôt au lendemain des naissances (une césarienne et une voie basse). Ma sage-femme appelle ça le syndrome du ventre vide. Et c’est belle et bien cela, un ventre vide ! Alors, oui, quelle joie de serrer ces petits êtres dans nos bras mais quelle frustrations ENORMES de ne plus les avoir en nous ! Pour ma 1ere cette sensation n’a duré que quelques semaines. Sans doute parce que je savais qu’un jour ou l’autre, nous tenterions de nouveau l’aventure. Pour mon second… c’est autre chose. Cette sensation ne m’a pas encore quitté, il a 13 mois. Mes grossesses me manquent terriblement, même l’accouchement et les moments si magiques qui y sont attachés me manquent. Ce flots d’émotions, ce tsunami d’émotions même, j’ai l’impression que je ne revivrais plus jamais ça. Et ça, je n’y étais pas préparée.
igiyook dit
Bonjour ! Très jolie formulation, et je partage vos sentiments ( j’aurai mon 2é petit garçon dans quelque temps) . Vous êtes là première qui semble ressentir la même chose que moi !
J’ai une baisse de moral depuis quelques jours parce que je me rends compte que ce sont mes derniers instants de grossesse ( pourtant si difficile ! ) et que je ne revivrai certainement plus jamais cet état de communion avec un bébé (2 enfants, c’est déjà bien ) .
J’ai hâte de serrer mon fils dans mes bras, mais j’ai peur de cette séparation, de ce ventre vide qui ne servira plus. Parce que l’attente, l’esperance et la projection d’une grossesse étaient aussi belles que le temps de la grossesse elle-même.
Alors j’ai une question : qu’en pensez-vous maintenant, quelques mois plus tard ? Avez-vous encore cette impression de ventre vide ? Avez-vous trouvé une solution ? Pensez-vous qu’il faut tirer un trait et se concentrer sur ses enfants, ou qu’il faut se laisser une petite ouverture « peut-être un jour un troisième, pourquoi pas, plus tard… » pour ne pas penser au » plus jamais » ?
Merci beaucoup !
Ebea dit
Je n’ai malheureusement pas de solutions miracles pour ce phénomène bien réel. Après cette seconde grossesse, j’ai réalisé que je ne voulais pas 2 mais 3 enfants. Pour mon mari, il n’en était pas question. 2, comme vous le dites, c’est très bien. On me disait que en fin de compte, ce n’était pas un 3eme enfant que je voulais, mais une 3eme grossesse… mais non, c’est bien un 3eme enfant qu’il me manque, un peu comme si la famille n’était pas au complet. Le temps passant, j’ai commençait à me faire à l’idée que nous serions au final 4, que mes 2 enfants sont la prunelle de me yeux et qu’ils comblent amplement mes attentes, mes envies, mon petit coeur. Nous sommes heureux… et puis on dort la nuit! Et d’ici peu, on en aura même fini avec les couches!
Tout ça été sans compter la fiabilité de mon stérilet… Nous avons appris il y a 1 mois qu’une petite coquillette s’était installée tranquillement dans mon ventre depuis déjà presque 2 mois. Passé l’angoisse, le stress, la surprise, le choc, l’émotion, nous voilà heureux d’attendre notre 3eme petit coeur. Aujourd’hui, bien évidemment, je ne ressent plus ce manque. Je profite de cette grossesse surprise au maximum, chaque instant est précieux, car maintenant, je sais (et j’ai surtout réalisé) qu’il s’agit de la dernière (Promis, après je ne remettrai plus jamais de stérilet!).
En definitive, ma solution est plutôt inattendue… mais efficace! Je ne dis pas qu’il faut absolument faire ce bébé si on en a envie, ça serait terriblement égoïste, mais pourquoi pas laisser une porte ouverte sur une éventualité, et surtout, il faut parler avec son compagnon, c’est important.
Je vous souhaite une belle rencontre avec votre 2eme petit garçon.
Zouz dit
Magnifique témoignage, on y sent tellement d’amour, c’est très émouvant.
Nous n’avons pas encore d’enfants avec mon mari et en sommes au début de nos essais, un témoignage comme celui-ci donne encore plus envie que la nature nous fasse rapidement ce si beau cadeau. Merci pour cet instant de tendresse.
lepapillon2nuit dit
C’est très dur de laisser ces 9 mois derrière nous quand on a vécu en osmose avec son bébé
On est dépossédée de sa grossesse
Je l’ai encore plus ressenti après avoir arrêté l’allaitement, la grossesse m a de nouveau manquée j en étais de plus en plus nostalgique et ch que fois que je vois un petit bidon rond je repense à tous ces bons moments magiques et inoubliables où nous ne faisions qu’un
Tri3nu dit
Oh tu m’as fait venir les larmes… Tellement touchant cette hommage à ta grossesse.
Plein plein d’amour à toi, ton mari, ta fille et aux (peut-être et si tu en veux) prochains enfants!