Non, devenir maman n’est pas inné pour tout le monde. 5 mois après la naissance de sa fille, Zoé revient sur la dureté des premiers temps.
{Témoignage} Rétrospective, 5 mois après sa naissance
5H13 du matin, je regarde mon bébé dormir, sa respiration apaisée est certainement le plus beau son que j’ai jamais entendu…Ma fille, mon amour de 5mois…il y a 5 mois, je ne savais pas encore qu’il était possible d’aimer autant. Je ne suis pas très douée pour coucher les mots sur le papier, et pourtant, aujourd’hui j’en ressens le besoin.
Durant toute ma grossesse je n’avais qu’une seule angoisse : la césarienne ! Je voulais mettre mon bébé au monde, de la façon la plus naturelle que ma douleur me le permettrait. Bébé en siège. Perte des eaux. Pas de mise en travail. 24h après mon entrée à la maternité le verdict tombe… césarienne ! On me prépare pour le bloc. Mon mari ne peut pas m’accompagner… je lâche sa main dans le couloir, et mes larmes commencent à couler…. elles ne s’arrêteront qu’en salle de réveil. L’opération a été très douloureuse psychologiquement, la rachi-anésthésie, elle, a été très douloureuse tout court…. Sérieux docteur ? Elle fait combien de mètre ton aiguille ? Parce que là j’ai l’impression que c’est mon cerveau que tu transperces ! J’avais peur de ne rien ressentir, que je serais totalement absente de mon accouchement. A mon grand désarroi, je ressens tout. J’ai littéralement l’impression que l’on explore l’intérieur de mon corps sans mon autorisation… mes larmes coulent toujours et je n’ai qu’une envie c’est de leur crier d’arrêter, tant pis je garderai mon bébé dans mon ventre toute la vie s’il le faut ! Une éternité se passe avant que je ne puisse enfin voir mon bébé, le temps qu’elle soit réchauffée et aspirée… la plus belle rencontre de toute ma vie, le seul bon souvenir de ce séjour à la maternité. La convalescence a été difficile, des antidouleurs qui ne passaient pas car la perfusion était ratée… sur une échelle de 1 à 10 vous avez mal comment ? 11 ça te parle ou pas !!!? Un bébé dont je ne peux pas m’occuper. Il fallait que je la réveille toute les 3 heures pour qu’elle tète et j’étais incapable de la mettre moi-même au sein, il fallait que j’appelle sans cesse quelqu’un pour avoir de l’aide. 3 semaines ont été nécessaires pour que je puisse à nouveau marcher normalement et porter ma fille sans douleur. Les deux premiers mois ont été très difficiles, j’étais épuisée, ma fille ne dormait que sur nous et pleurait dès qu’on la posait. Un allaitement douloureux et difficile à mettre en place… et non, ça non plus ce n’est pas inné ! Je voulais dormir… est ce que finalement ce n’était pas mieux avant, juste mon mari et moi ?! Un mari et un papa qui est présent, pas toujours comme je le souhaiterais mais lui aussi fait ce qu’il peut, s’ajoute à ça des déplacements professionnels… des nuits entières où je me retrouve seule à arpenter tout l’appart en berçant bébé dans l’espoir qu’elle s’endorme !
Et puis j’apprends à connaître ce bébé, mon bébé ! Même si l’amour était là dès sa naissance, ce n’était pas cet amour inconditionnel dont on nous parle depuis toujours. Cet amour-là, il me tombe dessus plus tard, c’est beau, c’est fort mais c’est surtout douloureux. Cette boule que je sens monter dans mon ventre et ces larmes dans mes yeux chaque fois que je la regarde, c’est normal ? 5 mois plus tard, la boule d’amour est toujours là, et les larmes aussi… parfois… mais ça y est, je sais que c’est normal. J’aime mon bébé plus que tout au monde. Je n’ai pas géré les choses comme je l’imaginais et j’ai longtemps culpabilisé, mais aujourd’hui, en couchant mon histoire sur le papier, j’accepte. J’accepte de ne pas avoir eu toutes les réponses, j’accepte d’avoir eu parfois envie de mettre mon bébé sur pause juste le temps de pouvoir récupérer, j’accepte de n’avoir pas pris plaisir à me lever toutes les 3 heures pour donner un sein douloureux à ma fille alors que je n’avais dormi que 4 ou 5h en 3 jours.
Aujourd’hui je veux profiter de chaque instant avec ma fille, la serrer contre moi et respirer son odeur dès que j’en ai l’occasion. Aujourd’hui je sais que ce n’était pas mieux avant, que c’est elle qui donne un sens à notre vie et que l’aventure ne fait que commencer…
Vous souhaitez publier votre histoire sur le blog ? C’est ici que ça se passe.
alexx dit
Bravo zoé pour avoir réussi a écrire tout ça, et ensuite merci d’avoir partager ça avec nous toutes, toutes ses nouvelles mamans. Je trouve beaucoup de reconfort a lire votre témoignage . Grâce a des personnes comme vous qui ose, ont se sent moins seule . Ça fait du bien de voir que nuits, ou journées difficiles, culpabilité, et apprentissage de la vie de maman est le lot de toutes !
Bonne continuation avec votre merveille 🙂
Tri3nu dit
Très beau témoignage! Effectivement ce n’est pas toujours inné, l’amour ne nous tombe pas dessus pour toute à la naissance de son enfant!
(comme je le répète souvent sur ce blog, je ne suis pas (encore) mère), mais ma meilleure amie a connu une grossesse surprise difficile suivie d’un accouchement qu’elle n’a pas pu gérer comme elle l’aurait espérer! Heureusement, elle a eu une équipe médicale formidable à la maternité!
Mais c’est le retour à la maison qui est douloureux, son petit va avoir 2 ans prochainement… Elle commence juste à se pardonner de ne pas été la mère qu’elle aurait souhaité être durant ses premiers mois de vie!
Courage, et de mon regard de nullipare, les mamans vous êtes toute absolument formidables! Car quand je vous vois enchaîner des nuits blanches et tenir bon, qu’un sourire de votre enfant efface toute les heures de doute, je vous tire une sacrée révérence! Et j’espère connaître bientôt cette « joie »!