Début mai, j’étais invitée par la Clinique Eugin à Barcelone afin de visiter leur structure spécialisée en PMA et plus particulièrement dans le don d’ovocytes. Vous dire que je suis partie à ce mini voyage de presse (je suis arrivée le lundi soir et repartie le mardi midi) sans appréhension serait vous mentir. Parce que c’est une clinique privée, parce que le business autour de la fertilité… mais ma curiosité était piquée : comment se passe le don d’ovocytes en Espagne et surtout comme je sais que vous êtes nombreuses à être inscrites sur les listes d’attente en France et que vous hésitez à aller faire un don d’ovocytes à l’étranger où les délais sont beaucoup plus courts, c’était le moment ou jamais de se renseigner. Alors me voilà en partance pour l’une des capitales du don d’ovocytes, des questions -et des appréhensions- plein la tête. J’avais je l’avoue très peur d’un bourrage de mou hyper orchestré dans l’enceinte d’une usine à bébé aseptisée. J’avais peur des dérives, de la manipulation génétique et de tout ce que la PMA pouvait offrir de pire dans l’évolution de notre société.
Le rêve
Le don d’ovocytes est comme un don de sperme mais pour les femmes. C’est à dire qu’il y a une donneuse, répondant à des critères précis qui « offre ses ovocytes » (en France c’est gratuit, c’est à dire que les donneuses ne sont pas rémunérées et les receveuses sont remboursées par la SECU; en Espagne c’est différent : les donneuses reçoivent une « compensation » d’environ 1 000 € et les receveuses paient environ 6 000 € tout compris pour bénéficier d’un don d’ovocytes.) pour qu’une femme stérile puisse devenir maman. Bon c’est un peu plus invasif pour la donneuse qu’une simple masturbation de 5 minutes dans un local glauque (il y a toute une stimulation ovarienne avec pas mal de piqûres et une anesthésie), mais d’après les différents témoignages ça ne fait pas mal et puis surtout : quel beau geste pour celles qui en ont besoin ! Je suis formellement POUR le don d’ovocytes, comme pour un don de spermatozoïdes, j’estime que l’accès à la parentalité pour les couples stériles vient d’un désir de toute façon si viscéral qu’il est quasi impossible de passer outre sans regret, mais ce qui me dérange parfois est le cadre très mercantile dans lequel cette belle avancée médicale s’inscrit et surtout j’avoue avoir peur de ce que cela pourrait devenir dans le futur.
L’éthique
Le don d’ovocytes en France est très réglementé que ce soit pour les donneuses ou les receveuses. C’est le cas également en Espagne à quelques différences près. Tout d’abord j’ai du mal avec les dons d’ovocytes de « complaisance » comme je les appelle. En Espagne le don d’ovocytes n’est pas réservé aux femmes stériles par « maladie », c’est à dire qu’une femme peut se dire qu’elle n’a pas besoin d’écouter son horloge biologique, qu’elle pourra très bien faire des enfants à 50 ans si ça la chante et si sa carrière lui paraît plus importante. Alors autant je me dis d’un côté que c’est bien que les femmes qui n’ont pas trouvé chaussure à leur pied avant puissent avoir un enfant à 40 ans passé, autant je me dis que pour celles qui ont « tout » ce n’est pas tout à fait normal. Je ne pense pas que le don d’ovocytes devrait offrir la possibilité aux femmes de jouer avec l’essence même de notre nature et de s’acquitter de ce que notre horloge nous impose naturellement, grâce à un chèque de quelques milliers d’euros. Je suis pour le don d’ovocytes mais pour les femmes qui n’ont pas choisi cette situation, celle de ne pas pouvoir avoir d’enfant, sinon le don d’ovocytes n’est plus quelque chose d’altruiste mais un vrai business. Ensuite la sélection génétique des prochaines générations. Le don d’ovocytes fait que les bébés qui naissent ont plus de chances de n’avoir ni maladie grave ni handicap. D’une part parce que ni les femmes en grand surpoids, ni celles de petite taille, ni celles ayant des problèmes physiques importants (comme une myopie sévère) ne peuvent être donneuses. D’autre part parce que l’Espagne procède à un matching génétique (procédé interdit en France pour des raisons éthiques) entre l’ovule de la donneuse et le spermatozoïde du père, en amont de la conception, permettant de s’assurer que des maladies héréditaires graves comme la mucoviscidose puissent être évitées. Alors au premier abord on se dit « ben c’est top on s’assure d’avoir un enfant en bonne santé !« . Oui c’est vrai, mais comment voir cette sélection qui vise à produire des êtres humains les plus parfaits possible ? Je comprends qu’on veuille avoir un enfant en bonne santé (c’est tous ce qu’on souhaite !) mais que vont devenir les autres ? Là aussi je suis mitigée et je n’ai toujours pas trouvé la réponse (et vous qu’en pensez-vous ?). Enfin, et c’est le troisième point principal qui m’a gêné (il y en a d’autres mais je déteste les articles trop longs alors je vais à l’essentiel) est la place de l’enfant dans l’histoire de sa création. La sélection par rapport au phénotype est la même partout (c’est à dire que la donneuse est choisie en fonction de sa ressemblance avec la receveuse pour que l’enfant soit le résultat le plus naturellement proche de ce qu’une conception « naturelle » aurait pu donner), la raison avancée étant pour des raisons d’intégration de l’enfant dans la famille (les enfants adoptés ont-ils plus de problèmes pour s’intégrer ? pas certaine), mais on fait aussi matcher les groupes sanguins pour que l’enfant ait le même que ses parents. Alors là aussi c’est un bon point pour que les parents n’aient pas toujours à se justifier sur leur histoire dès qu’ils vont chez le médecin par exemple, mais la raison évoquée lors de l’entretien avec la clinique a été tout autre « pour que les parents puissent choisir ou non de raconter son histoire à l’enfant« . Je tique. N’est-il pas légitime pour un enfant de connaître l’origine de son existence ? Par expérience de proches ou de témoignages sur le sujet, quand on cache à un enfant ce genre d’info et qu’il le découvre plus tard comme un secret de famille, la nouvelle fait l’effet d’une bombe et crée un désordre total en lui. Alors bien sûr ce n’est pas à la clinique de prendre cette décision (on m’a répondu que dans certaines cultures le don d’ovocytes était plus que tabou et qu’il n’était pas question de mettre à mal ces familles), mais proposer une solution pour cacher à son enfant ce genre d’info n’est-ce pas encourager cette pratique dévastatrice ?
La réalité
Voilà les trois principaux points qui m’ont fait (et me font encore) réfléchir sur le don d’ovocytes. Mais après cette demi-journée je me rends compte que mes craintes sont surtout des peurs quant à des dérives éventuelles. C’est à dire que si je me concentre sur le sujet du don d’ovocytes en le mettant en rapport avec mes lectrices, avec vous qui galérez de nombreuses années pour avoir un enfant, vous qui pleurez chaque « jour 1 » qui revient, alors mes craintes ne font plus le poids. Parce que j’ai connu cette douleur pendant 3 longues années, parce que je sais ce que c’est que de ne pas arriver à avoir un bébé et parce que je sais qu’au bout de 3 ans d’essais infructueux si ça avait continué j’aurais été la première à postuler pour recevoir l’ovocyte d’une gentille donneuse. Alors oui bien sûr il y a toujours des risques que la dérive pointe le bout de son nez comme aux USA où les parents peuvent choisir le sexe, la couleur des yeux des cheveux etc… mais moi ce que je vois c’est votre bonheur quand vous m’envoyer un petit MP pour m’annoncer que vous êtes ENFIN enceinte. La France ne permet pas tout et il y a sûrement des manquants pour que plus de femmes aient accès au don d’ovocytes et surtout plus rapidement, et à l’opposé il se pourrait que les législations étrangères autorisent beaucoup voire trop de choses. Mais je préfère rester sur une note positive en me disant que les dérives il y en a toujours eu, et qu’il y en aura toujours. J’ai assez d’espoir pour que chacun reste en accord avec sa conscience pour faire ce qui lui semble juste. Je ne suis pas toujours d’accord avec tout ce que permettent les dons d’ovocytes à l’étranger mais je sais que chaque année ces cliniques privées permettent à des milliers de femmes de réaliser leur rêve de maternité et qu’en France cela n’aurait pas forcément été possible à cause des délais très longs par manque de donneuses. Personne ne sait comment tout cela va évoluer, mais n’oublions pas que quelle que soit la méthode de conception d’un enfant (et même s’il est adopté), la vraie chose importante reste son éducation et son ouverture sur le monde. Cela n’est pas inné, ni génétique c’est simplement le rôle d’un parent. C’est donc à nous de bien faire notre « boulot » pour que les générations futures restent dans le droit chemin et ne soient ni les victimes ni les commanditaires de ce qui est à la base un des plus bel espoir de vie.
Et vous, quel est votre point de vue sur le sujet ?
(si vous souhaitez avoir plus de renseignements sur le don d’ovocytes en Espagne, je vous conseille l’article d’Olivier, responsable du site « MyFerti » qui était présent pour cette visite et qui parle plus du côté technique).
Mady dit
Bonjour. Votre article date d’il y a 4 ans donc je ne sais pas si j’obtiendrai une réponse. Malgré tout je pose ma question.
J’apprends dans votre article que lors d’un don d’ovocytes chez Eugin, la donneuse est dédommagée de 1000euros et que par conséquent ce coût est répercuté dans le prix à payer par les receveurs.
Il y a 4 ans j’ai fait une conservation d’ovocytes à Eugin. Aujourd’hui, je ne souhaite plus les conserver et j’ai fait le choix de les donner. Par contre, je ne recevrai bien sûr aucune compensation financière. De ce fait, j’aimerais est sûre que ce coût est bien supprimé également de la facture des receveurs…
Avez vous entendu parlé de cela ?
KERENS dit
quel que soit l’endroit ou on se rend pour une operation aussi importante comme le don d’ovocytes, on est vite rattraper par la triste réalité des tracas et problèmes de tous genres ; les soucis qu’on peut rencontrer au cours de cette procédure n’est propre a l’espagne ; meme en ukraine ou les gens qui y vont beneficies de conditions avantageuses, tous n’est pas nickel ; un centre qui se trouve a kiev dans lequel ma collègue a sejourner par exemple loge ses clients dans des appartements éloigné avec des ascenseurs vetustes ;
Melina dit
Bonjour voilà mon histoire j ai 34ans soucis de qualité ovarienne et très peu
2 fiv ici et 2 fiv imsi 4 échecs en tout 6 embryons sur les 4fiv
Je fais une démarche de don en France j ai rien demandé a personne pour avoir ça et résultat de la commission cecos refusé motif trop peu de donneuses je suis refusée car malgré tout j ai eu des embryons
Je veux bien qu’il faille respecter une éthique mais en attendant nous les français on va enrichir les labos et cliniques étrangères qui elles investissent dans la recherche dans du matériel de pointe, le pire est de se l entendre dire des gynéco françaises que par exemple en Espagne ils sont en avance sur nous. Normal.
Je dirai donc qu il va falloir faire quelque chose perso j pense que nos parcours doivent aider les autres couples de demain et à faire avancer les mentalités
Aujourd’hui 1 couple sur 5 est touché Demain????encore bien plus
Mélanie dit
Merci pour votre récit. C’est très intéressant de le lire, car je suis totalement d’accord! j’ai pensait à ça et vous avez réunit tous les idées dans un article.
Pour moi l’infertilité est une maladie qui doit être traité par les médecin. Malheureusement en france j’ai pas trouver le soutien et l’aide, alors j’ai du me tourner à une autre clinique à l’étranger. A mes 45 personne ne voulait m’aider en europe, alors j’ai contacté avec le clinique biotexcom en ukraine.
Marine dit
J’ai eu 2 enfants facilement comme on dit, et en allant faire les examens de contrôle pour ma première grossesse, il y avait des affiches pour le Don d’ovocytes.
Je me suis renseigné un peu plus. 3er sa â etait comme une révélation! Je vais faire un Don!
J’ai attendu après ma 2eme grossesse! Et les démarches était plutôt simple, j’étais déjà très bien préparé psychologiquement, et je savais exactement se qui m’attendait!
Tout c’est très bien passé pour moi, étant en congé parental cela facilite les choses niveau des disponibilités…
les piqûres ont étaient pour moi le plus dur, et en mm temps cela me motivé encore plus, une autre femme fessait exactement comme moi en se moment , mais dans l’attente de recevoir le Don que je fais! Une femme qui pour en arriver là, à du passer par tellement d’épreuves de douleurs et de chagrins…
Que je l’admire sans la connaître!
J’espère que se que j’ai fait à pu marcher pour elle!
Je pense après l’avoir fait, qu’une petite compensation est la bienvenue, car le protocole n’est pas anodin, et plutôt contraignant!
Il y aurait plus de dons avec plus d’infos et une compensation, et ce dernier n’enlève rien à la beauté du geste! 🙂
lolabarca dit
Bravo ! Quel beau geste, vous êtes impressionnante. Pourquoi il y a si peu de personnes comme vous ?
Gayane dit
Ces réflexions sur le don d’ovocyte, je les mène depuis le diagnostic d’insuffisance ovarienne précoce qui m’a été fait à mes 39 ans, après plusieurs années de symptômes alors que j’étais encore célibataire, et à peine deux mois après ma rencontre avec celui qui me semblait le père idéal de (mes?) enfant(s?).
Devoir renoncer à transmettre son patrimoine génétique est une blessure narcissique incommensurable que j’ai pour ma part ressentie comme une petite mort. S’entendre dire, alors qu’on est pré-ménopausée beaucoup trop tôt, que l’on est déjà « un peu vieille » pour s’inscrire sur la liste d’attente d’un don, ne promet pas des lendemains qui chantent, et il faut alors beaucoup, beaucoup d’amour dans le couple pour résister à cette pression. Aller à l’étranger et faire entrer en jeu une importante somme d’argent pour avoir un enfant est une possibilité que nous avons écartée alors immédiatement pour des raisons éthiques. Et la notion de don nous semblait si belle, si pure, que nous voulions que notre enfant en soit issu. Mais l’attente est très longue… 3 ans pour nous, pourtant dans une grande ville de l’Est de la France.
Mon premier transfert d’embryon a eu lieu 6 mois avant mes 43 ans, et s’est soldé par un échec. Le second, 3 mois avant mon anniversaire, a abouti à un œuf clair à 7 semaines et donc un arrêt de grossesse. Et si le personnel a été charmant avec moi dans le cadre de la préparation au transfert, après ces échecs ce fut le grand silence et une immense sensation d’abandon.
Aujourd’hui, nous allons en Espagne, nous paierons pour avoir un enfant, la question ne se pose même plus de savoir si c’est éthique ou pas. Mais ce qui est sûr, c’est que c’est vraiment loin d’être un rêve, encore moins un calcul pour confort personnel, que j’aurais aimé avoir un enfant avant mes 40 ans, et même deux ou trois.
Est-il plus éthique d’avoir un enfant seule avec un inconnu d’un soir? D’en avoir un avec un homme que l’on épouse mais dont on sait pertinemment que l’enfant qu’on aura avec lui est plus important que le couple que l’on construit? De choisir un partenaire pour son physique flatteur en se disant qu’au moins, on aura avec lui de beaux enfants? Regardons les choses en face, une forme de sélection génétique s’opère depuis la nuit des temps sans l’aide de la médecine…
En ce qui nous concerne, un caryotype a été demandé à mon mari, ainsi que le dépistage du gène porteur de la mucoviscidose, et C’EST TOUT. Moyennant la somme de 2000 euros, on nous a certes proposé un « pack de dépistage de 500 gènes responsables de maladie grave ». Nous l’avons refusé, mon mari médecin étant convaincu qu’il est de toute façon impossible de détecter toutes les mutations pouvant survenir lors de la fécondation et occasionner d’autres maladie graves (comme le syndrome de Rett ou le rétinoblastome par exemple.) Il me semble donc qu’on est encore loin de Bienvenue à Gattaca.
Enfin, cette « rémunération » du don en Espagne est limitée il me semble à 6 dons. Peut-on véritablement parler d’un commerce qui permettrait aux femmes donneuses de gagner leur vie de la sorte? Et est-il normal de ne pas du tout défrayer en France des femmes ayant forcément au moins un enfant (condition du don, sa possibilité par les nullipares étant encore apparemment très compliquée et prenant un peu la forme d’un chantage)? La stimulation ovarienne exige un calendrier très strict et donc une disponibilité absolue durant au moins un mois de la part de la donneuse, impliquant des congés, des gardes d’enfants. D’après les dates de mes transferts, je suis pour ma part à peu-près sûre sans avoir à faire de calculs très compliqués que mes donneuses travaillent dans l’éducation nationale… Pas si simple alors de promouvoir le don. Mon médecin gynécologue m’a d’ailleurs dit carrément que d’après lui, le manque d’informations sur le don de gamète serait volontaire: un don coûte environ 4000 euros à la sécurité sociale en France, quand le remboursement pour un don à l’étranger n’est que de 1600 euros.
Alors oui, idéalement nous devrions tous pouvoir faire un bébé sous la couette, sans avoir à se torturer les méninges quotidiennement sur les origines de son infertilité, tomber enceinte par surprise quand on le désire à deux, ne pas avoir à payer pour procréer, et être aidé gratuitement en France en cas de difficulté. Mais on ne peut pas dire que les pouvoirs publics aident énormément les couples dans ce dernier cas, et je ne peux m’empêcher d’y voir l’un des symptômes de cette insupportable misogynie dans laquelle nous baignons depuis toujours, nous dont les lois sont en grande majorité votées par de vieux messieurs.
Gousseau dit
Moi j’ai un un dont d ovocyte chez manzarena esoagne et je vous tiens au courant très bientôt pour la suite
@ dit
J’y réfléchis serieusement a faire ce type de don, j’ai demandé et posé toutes les questions a ma sage femme, et quand j’ai vu les demarches… ba, je peux vous dire que c’est pas simple!!! on complique enormement les choses en france. Je trouve que le déséquilibre avec un homme(par rapport au don de sperme) est énorme, il n’y a pas autant de démarches, je trouve ça un peu abérant !!! En attendant mon conjoint n’est pas forcément pour et tant que nous sommes pas ok tout les 2, je ne peux pas faire ce don… je suis (et nous sommes) toujours en reflexion. Faut s’avoir qu’il faut l’accord de son conjoint, limite celui de son patron (pour voir si les rdv peuvent coincider avec les traitements qu’on nous donne). J’ai haluciné, je me suis dit je veux donner une partie de moi meme pour donner une chance a d’autre couple d’etre parent et toute la terre entiere est au courant… un peu lourd comme procédé !
lepapillon2nuit dit
Il y a 2 ans j’ai fait appel à cette clinique car après 4 Fiv icsi et 6 longues années d’attente c’était notre seul espoir
Bien sûr je me suis inscrite sur la liste d’attente en France mais l’espoir est mince
Nous avons opté pour un double don car soucis génétiques chez mon conjoint et ménopause précoce pour moi
Grâce à eux, grâce aux dons nous sommes parents, j’ai pu devenir mère et chaque jour je me rend compte de la chance que j’ai et pour rien au monde je ne reviendrais en arrière.
Notre fille connaîtra son histoire nous ne l’avons pas caché à notre entourage et j’encourage tous ceux qui le peuvent à se lancer
Ils sont très pro et la rapidité de traitement de notre demande nous a fait oublié la lourdeur et l’attente des centre de PMA en France
Ebea dit
Je suis profondément, viscéralement pour le don… que ce soit celui du sang, des organes, du sperme et bien évidemment des ovocytes. Je reste convaincue qu’il doit rester un DON, qu’il ne devrait jamais avoir la moindre valeur marchande. Que le don et l’accès au don soit bien plus simple en Espagne, c’est super, tant mieux pour tous ces couples qui le désirent. Mais là-bas, ça n’a rien d’altruiste, rien de désintéressé. Je trouve cela tellement dommage qu’il faille en arriver à la rémunération pour que les gens vienne donner, et rendent par conséquent l’accès au don bien plus cher (tout le monde ne peut pas se l’offrir), de ce fait, une sorte de sélection s’opère déjà chez les receveurs et cette sélection pécuniaire n’est pas saine (et pas juste). Mais si c’est ce qu’il faut, alors… tans pis, j’irais m’assoir sur mes rêves de monde meilleur et je redescendrai de mon nuage.
En ce qui concerne la sélection des donneuses, j’ai envie de dire « Bienvenue à Gattaca », pas encore si poussé, mais plus très loin quand même. Que l’on sélectionne par rapport à certaines maladies génétiques, transmissibles, graves, incurables… soit. Pour d’autres pathologie, je reste largement sceptique. Je ne peux pas donner car je suis atteinte d’un cancer. Un cancer qui se soigne, qui n’a rien de génétique, que je n’ai aucune chance de refiler à mes enfants. A cause de cela, je ne peux rien donner. Mais, un jour, va-t-on m’ interdire d’avoir des enfants parce que je ne suis pas parfaite? Nous n’en sommes pas là… mais pas loin.
Je souhaite à tous couple désireux d’avoir un enfant de réussir à concrétiser leurs doux rêves, je souhaite q’un jour il soit facile et gratuit d’avoir accès à un don… mais j’espère qu’aucune dérive ne vienne entacher les chances que la médecine nous offre aujourd’hui.