Et quand le baby-blues dure plus longtemps ? C’est le cas de M. pour qui le mal-être s’est transformé en dépression post-partum. Voici son témoignage.
{Témoignage} Ma dépression Post Partum
J’ai accouchée le 09 Novembre 2015, un bébé que que j’ai profondément désiré, que j’ai attendu 2 ans avant de réussir à tomber enceinte à cause d’une pathologie qui se nomme les ovaires polykistiques. Nous avons dû avoir recours à la procréation médicalement assistée avec mon mari car malgré les stimulations, rien ne fonctionnait… Au bout de 2 ans on me parle d’une opération afin de percer les « kystes » (qui ne sont autre que des follicules en surnombres), j’accepte tellement je n’en peux plus d’espérer tous les mois.
Par un merveilleux hasard, à une semaine de mon opération alors que devais effectuer le bilan anesthésie, j’avais rajouté les Beta HCG (au cas où !!), et à la réception des résultats je vois le taux à 105 !!! Je suis enceinte !! (Bon j’avais pris le Clomid comme tous les débuts de cycles depuis quelque mois). Mais la nature est parfois ainsi faite…
Je voulais tellement ce bébé
…et il est arrivé le jour où je n’y croyais plus, je n’avais que l’espoir de cette opération.
Le bonheur, j’ai passé une grossesse sans trop de symptômes, en revanche mes parents ont choisis de se séparer pendant ma grossesse (ma grand-mère est aussi décédée en même temps)… Ce qui a été très dur pour moi car mon père a décompensé au niveau psychologique.
Je l’ai soutenu du mieux que j’ai pu entre hôpitaux et cliniques, je l’ai accompagné tous les jours jusqu’à aller dormir dans sa « maison » pour être sûre qu’il ne fasse pas de bêtises (2 tentatives de suicides pendant ma grossesse).
Ma grossesse tant désirée est passée au second plan
Je précise au passage que je suis infirmière psy ce qui m’a fait passer par ma tête tous pleins de sentiments contradictoires. Mais la nature nous réserve parfois de belles surprises, j’étais effrayée avec tout ce qui se passait autour de moi. Mon bébé, mon fils, est resté très discret, comme s’il ressentait tous les soucis qui me rongeaient. J’ai finalement accouché le jour pile poil de mon terme, un beau bébé de 55.5 cm pour 3.7 kg, un géant, en pleine forme malgré un accouchement long et douloureux.
Un accouchement qui pour moi a été magique malgré les complications (hémorragie + trouble du rythme mère et enfant).
J’étais aux anges, j’avais réussi à créer la plus belle merveille du monde ! Seulement au bout du deuxième jour, les choses se sont dégradées. Les visites s’enchainaient, et le soir je me retrouvais avec mon fils, seuls dans la chambre. Et là un sentiment cruel de solitude m’envahissait, je ne peux l’expliquer, je le regardais, il était magnifique mais les larmes coulaient sur mes joues… la sensation de ne pas être à la hauteur. Il était tellement beau et innocent, comment moi qui avait le cœur lourd de rancœur allais-je pouvoir l’élever et le comprendre ? Imaginez-vous, tout plein de visites la journée et le soir plus rien, seule avec ce petit être..
J’avais ce sentiment de ne pas être à la hauteur.
Je pleurais en le prenant dans mes bras en lui expliquant que ce n’était pas sa faute. Et je suis rentrée chez moi 3 jours après… et là ce fut bien pire ! Il faut dire que notre première nuit a été en parallèle des attentats du 13 Novembre sur Paris. Il pleurait non-stop, je me suis sentie démunie, je ne le comprenais pas. Que se passait-il ? Nous nous sommes relayés mon mari et moi jusqu’à 5h pour le bercer, le consoler…
A 6 h mon mari nous retrouve tous les 2 couchés endormis dans le canapé…
Le lendemain j’apprenais que le fils d’une de mes amies avait été touché et était dans le coma.
L’horreur, je le regarde, je lui dis « je suis désolée de te mettre au monde dans ce moment le plus inhumain ».
Tous les soirs je pleure, pendant une semaine
Je ne me comprends plus, je ne me supporte plus mon image nue face au miroir, cela m’insupporte. Ou est passé ce beau ventre rond, laissant la place à une chose flasque… Mon fils ne communique plus par les coups sur mon ventre, je dois tout réapprendre, je touche régulièrement mon vente, vide… Et pourtant il est là à côté de moi, malgré tout l’amour que je lui porte, ce n’est pas pareil.
Il faut que je fasse le deuil de ma grossesse
et que je donne tout l’amour à l’ange de ma vie qui se trouve à côté. Nous apprenons à nous connaitre pendant un mois… nous déménageons afin qu’il ait sa chambre à lui. Et là autre chose arrive un sentiment de mal être continu, malgré tout l’amour que je porte à mon fils. Je ne mange plus, je pleure tous les soirs, mais devant lui je garde le sourire, forcé… je pleure, beaucoup, pendant mes séances de rééducations qui n’avancent pas comme prévues, je pleure également.
Je l’aime, mais je suis à bout, je maigris de jour en jour… j’ai pris 15 kg pendant ma grossesse et j’en suis à – 25kg 2 mois après. Je ne me rends pas compte je déteste toujours mon corps amaigri mais toujours flasque. Mon médecin s’en rend compte, Et me confronte à mes problèmes, cela ne peut plus durer, elle me conseille de voir une psy à la PMI (je l’ai vu elle ne m’a rien apporté !!) elle me met alors sous anti-dépresseur, et cela commence à aller un peu mieux, mais je sens que 6 mois après je suis toujours fragile.
J’ai énormément de mal à faire le deuil de ma vie d’avant
Mes nouvelles responsabilités, cette responsabilité. D’être mère, de ne pas avoir le droit d’aller mal. Je pensais qu’être mère était tout naturel… mais je me rends compte que non, on s’en fait une idée, on l’idéalise mais cela ne coule pas de source, cela remet tout en question, et j’ai vraiment eu la sensation d’enterrer ma vie d’avant.
Non pas qu’elle me me manque, car je suis pleinement heureuse aujourd’hui, mais cette nouvelle vie a été tellement violente pour moi, je m’y attendais sans savoir vraiment ce qui m’attendais…
Je n’ai qu’un conseil à donner, n’attendez pas d’être au plus mal, vous pouvez aimer votre enfant, et ressentir un mal être et cela est « normal » (du moins pas une honte). Parlez-en autour de vous, à votre médecin, vous n’êtes pas seule, et il n’y a pas de honte. Ce n’est pas car vous êtes mal après la naissance de votre enfant qu’il sera lui-même mal.
Vous souhaitez publier votre histoire sur le blog ? C’est ici que ça se passe.
Petite pieuvre dit
Bonjour , je souffre de dépression post partum 3 mois après la naissance de mon petit garçon. Ca a commencé avec des crises d’angoisse très violentes et on m’a mis sous anxiolitiques et AD. Maintenant l’angoisse je gère mieux par contre j’ai énormément de mal à faire le deuil de ma vie d’avant . J’aime mon fils de tout mon coeur mais je ne cesse de penser à ma vie insouciante d’avant et je regrette cette époque. Ça devient une obsession. Je n’ai plus le goût à rien, moi qui étais très joyeuse et drole avant. Je ne sais plus quoi faire. Je suis suivie par une psy mais je ne vois pas le bout. Qqn pourrait il m’aider ?merci
Beth dit
Beau témoignage !
J’ai moi même fait une dépression post patum !! je ne sais pas si un jour j’en verrai le bout
le sentiment de vide à l’intérieur de soit.
J’ai eu une grossesse plus ou moins suivis de prés pour hypotrophie foetale ! tous les 10 jrs suivis par Obstétriciens FS etc… et du jour au lendemain on rentre chez à la maison, avec ce petit être que nous avons tellement désiré et qu’au final ne nous connaissons pas ! et là c’est le vide !!!!!!!!!
j’espère que je m’en sortirai de ce vilain sentiment !!!
Laura dit
Ce témoignage est très touchant et m’a fait pleurer. Je comprends tout et ne peux donner des conseils. Je pense, en revanche, que c’est bien d’essayer de se faire aider. Courage !
D. dit
Je me suis reconnue dans ton témoignage. J’ai eu la chance de ne pas avoir une grossesse aussi compliquée que la tienne émotionnellement, mais ça ne m’a pas empêché de faire une dépression post-partum sévère. Pourquoi sévère ? Tout simplement parce-que je n’ai pas voulu voir la vérité en face, que, comme toi, j’ai eu du mal à faire ce deuil de ma vie d’avant, que j’ai serré les dents pendant 15 mois avec un bébé RGO qui avait énormément besoin de moi, que je n’ai pas su demander de l’aide… pour au final faire un gros craquage dans les règles de l’art, avec hospitalisation à la clé.
Alors je te souhaite tout plein de courage, nous sommes devant une pente qui nous semble bien raide mais je sais qu’au final nous atteindrons le sommet et que nous pourrons être fières d’y être parvenue.
Et aux mamans qui se sentiraient mal, pas bien, tristes… s’il vous plaît, n’attendez pas pour tirer la sonnette d’alarme. Plus tôt on est pris par la main, plus vite on retrouve le chemin 🙂
PS : je me dis souvent que je devrais écrire mon expérience pour ce blog que j’affectionne particulièrement, mais il est encore dur de mettre des mots sur certains événements. Un jour, peut-être le courage, comme M.
Bibou dit
Moi je suis actuellement en pleine Depression post partum et malgres tous ce que je fait pour m’en sortir je n’en voit pas le bout
Je souffre énormément physiquement et psychologiquement
Et pourtant je n’ai aucune idée du pourquoi jen suis arrivée là …. Si il y des mamans qui veulent en parler et celle aussi qui en sont sorti sa me rassurerai
Sa fair bientôt 6 mois…..
Bibou dit
Moi sa fair 6 mois que je suis vien pleine Depression sans savoir le pourquoi du comment je suis sous AD avec une légère amélioration mais j ai des symptomes vraiment douloureux qui persistent
Je désespère et me dit que je n’en sortirais pas…. Si,il,y en a qui veulent parlé je suis preneuse de tout vos témoignage
Je n’ai pas réussi à trouver de personne qui ai eu les même symptomes….