On ne le sait pas forcément, mais le don de lait maternel peut sauver des vies. En particulier celle des grands prématurés dont les mamans ne peuvent pas allaiter et qui ne supportent pas le lait de vache. Comme pour la collecte de sang, il y a des centres un petit peu partout en France. Voici le témoignage de Cécile qui fait don de son lait maternel.
{Témoignage} Avez-vous pensé au don de lait maternel ?
Bonjour,
Je suis Cécile, 32 ans, en couple depuis 15 ans, et heureuse maman de deux petits bouts de chou de 2 ans et demi et 3 mois. Quand j’ai appris que j’étais enceinte de la grande, s’est posée la question de l’allaitement. Curieuse, j’ai passé de nombreuses heures sur le net à farfouiller pour m’informer, ne sachant pas encore si j’allais choisir le sein ou le biberon. Et j’ai appris que c’était possible de donner son lait. J’habite en Charente Maritime, le lactarium le plus proche est celui de Marmande (2h30 de route). J’avais un peu trop hâtivement déduit que cela ne serait pas possible de donner si j’allaitais, et j’étais passée à autre chose.
Quelle ne fut pas ma surprise de voir une collectrice du lactarium se présenter dans ma chambre à la maternité de Saintes, deux jours après l’accouchement. J’ai gardé ses coordonnées sous le coude, me promettant de l’appeler rapidement. L’allaitement finalement choisi a été un peu compliqué à mettre en place, mais heureusement, j’ai été bien accompagnée (merci l’homme, les copines et les sages-femmes !), et ça a fini par « rouler » tout seul. J’ai donc pu commencer à donner mon lait.
Concrètement, comment ça se passe ?
La collectrice vient chez vous vous rencontrer et vous donner du matériel : un petit recueil-lait, des biberons et des pastilles de stérilisation à froid. Si vous le souhaitez, elle peut vous faire une ordonnance pour louer un tire-lait (location remboursée par la sécu). Pour le début, le recueil lait suffit : vous donnez un sein à votre bébé, et le recueil lait vous permet de récupérer ce qui coule de l’autre (ça n’est pas douloureux, évite le gaspillage, et pas besoin de forcer !). Par la suite, une fois l’allaitement bien en place et un semblant de rythme trouvé avec le bébé (haha !), le tire-lait est pratique. Vous prenez un petit quart d’heure de temps en temps pour remplir un biberon, et hop, au congélateur ! La collectrice fait un circuit à travers le département pour récolter les biberons de lait maternel. En fonction de votre rythme, elle peut passer toutes les semaines, 15 jours… Rien n’est fixé, c’est vous qui choisissez ! Pour ma part, nous nous voyons toutes les 3 semaines, mais quand je vois que j’ai assez de biberons plus tôt, je lui envoie un petit SMS et si elle le peut, elle passe. Il n’y a pas de limite basse au don et donc pas de pression. Si vous êtes trop fatiguée, ou trop occupée, ça n’est pas un souci, on repousse le rendez-vous. Tout doit se faire naturellement, et sans contrainte.
Vous pensez que vous n’avez pas assez de lait ou que le don risque de « prendre » du lait au détriment du bébé ? Rassurez-vous, la nature est bien faite, l’allaitement aussi, plus vous stimulez, plus vous donnez ! Votre corps s’adapte aux besoins. Bien sûr, si vous êtes fatiguée, hors de question de se forcer, le repos est primordial lorsqu’on est jeune maman. Mais qu’est ce qu’on est contente quand on sait que notre lait « en trop » va être donné aux grands prématurés ! Si l’aventure vous tente, n’hésitez pas à contacter directement les lactariums, peut être qu’un système comme le nôtre, avec collecte à domicile, est mis en place dans votre région. Les dons de lait sont rares et extrêmement précieux. À l’heure actuelle, les hôpitaux en manquent cruellement et n’ont pas assez pour alimenter tous les bébés grands prématurés – et n’ont carrément pas de stock pour les bébé « juste » préma. (Pour l’anecdote, dans les années 70, il y en avait assez pour répondre à la demande, et les médecins prescrivaient du lait maternel pour soigner les gastro des enfants).
Vous donnez ? Souhaitez le faire ? Regrettez de ne l’avoir pas fait ? Racontez nous votre expérience !
Vous souhaitez publier votre histoire sur le blog ? C’est ici que ça se passe.
Morgane dit
Maman en devenir, je lis depuis quelques temps les articles (avant j’étais plus mariage vu que c’est mon domaine professionnel).
Quelle merveilleuse idée que le don de lait! J’aimerais allaiter mon bébé et je ne sais même pas comment j’ai failli passer à côté de ce don merveilleux. Ma mère donnait son lait pour chacun de nous.
Merci pour ce témoignage, je file me renseigner.
Laura dit
Bonjour,
Merci pour votre témoignage et votre geste.
Je maman d’une grande prématurée qui pesait moins de 800 grammes à la naissance. Elle a aujourd’hui deux ans et se porte bien..
Si elle a pu s’en sortir et avoir le lait dont elle avait besoin c’est grâce à des mamans comme vous.
Je n’ai pas eu de montée de lait, et je n’ai pas pu tirer mon lait..c’est vous qui avez nourri ma fille pendant les premiers jours de sa vie..
Malheureusement l’information sur les dons de lait reste rare..
Parlez en aux mamans autour de vous! N’oubliez pas ces petits bébés poids plumes, vous leur sauverez la vie
Merci
Cécile dit
Merci pour votre témoignage, qui donne tout son sens à nos dons.
Bergot dit
Très bonne idée d’avoir fait un article sur ce sujet. J’attends mon deuxième enfant et suite à la la lecture e cette article j’ai envoyé un mail au lactarium de mon département. J’espère que cela est aussi « facile » par ici…
malissou dit
Je l’ai fait pour mes deux enfants, pendant plusieurs mois, et je recommencerai avec plaisir. Un grand merci aux personnels des lactariums qui facilitent grandement la tâche et l’organisation !
Djé Rôme dit
Heureux papa de d’adorables jumelles de 10 ans, je ne peux qu’aller dans le sens de vos avis. Mes filles sont nées prématurées à 28 semaines et 6 jours, avec un syndrome de transfuseur/transfusé, et bien sur un poids plume (800g et 1kg200). Il s’est par la suite avéré que l’une des 2 était allergique aux protéines de lait de vache (test via une sonde gastrique). Et bien aujourd’hui encore je remercie ces honorables et anonymes personnes qui font don de leur lait. Cela nous a bien été utile pendant quelque temps. C’était il y a 10 ans, mes filles sont belles comme des princesses, éveillées comme tous les enfants doivent l’être, tout va bien ! Par la suite, et grandement grâce au travail de l’équipe médicale, ma fille a petit à petit commencé à tolérer le lait de vache. Mesdames, infiniment merci 😉
Mais que fait un homme par ici ? Pour info, je suis ce que vous appelez un prestataire, je consulte ce site depuis 2 ou 3 ans et vos témoignages me servent énormément… Le papa-poule que je suis n’a pu résister à l’envie de commenter
Nicolas Duvivier dit
Un homme ou une femme ont autant à dire et à partager sur ce sujet 🙂 Je suis « l’homme » de cet article et je pense que nous avons notre rôle dans cette affaire 🙂
Je suis comme toi un simple prestataire-lecteur, mais LMEC est une belle lecture, et pas que pour le « boulot » !
Heureux pour vos princesses en tout cas 🙂
Tri3nu dit
Je trouve l’idée absolument génial et c’est un sacré don que font les mamans!
Ni maman, ni enceinte, je sais lorsque je le serai que je me renseignerai. Etant en Suisse, je ne suis pas certaine que cela se fait ici selon ce que dit Amélie C… Mais j’ai la chance de vivre proche de la frontière française, peut-être pourrai-je les aider!
Merci pour cette belle information!
Ebea dit
C’est un superbe geste, et puis c’est vrai, autant que ce lait serve à quelqu’un si il peut être donné !
Pour ma part, avant de donner du lait j’aurais avant tout aimé pouvoir remplir ne serait-ce qu’un demi biberon par jour au tire-lait… malheureusement, contrairement à ce que l’on entend tout le temps, la nature n’est pas bien faite pour tout le monde. Peut-être pour mon 3ème, on verra !
Sof dit
Buvez des tisanes de fenouil-anis-cumin, c’est lactogène ! En Allemagne toutes les femmes ont droit à la tisane d allaitement. Ça aide vraiment.
Ebea dit
Evidemment j’ai essayé les tisanes ! Et les aliments conseillé, j’ai bu beaucoup d’eau, fait du peau à peau et donné le sein à la demande jour et nuit. Je me suis détendue autant que j’ai pu… Je pense avoir tout essayé, mais quand ç veut pas, rien ne sert de s’acharner pendant des mois. Je réessayerai pour mon 3eme, advienne que pourra.
Amélie C dit
Ayant eu des débuts d’allaitement hyper compliqués et douloureux, lorsque tout a bien roulé, après deux mois, j’ai voulu donné mon lait. Je voyais la réussite de mon allaitement comme la réussite d’un parcours du combattant, j’étais heureuse et voulais aider les bébés nés trop tôt… Malheureusement je me suis renseignée auprès de plusieurs sages-femmes, et ici en Suisse, du moins dans le canton de Zürich, le don de lait ne se fait plus !! Il faut le faire de manière informelle, entre mamans directement… quel dommage !!!!!!
C’est un beau don, bravo aux mamans qui prennent le temps de le faire.
Sof dit
En Allemagne c est carrément interdit… pour raisons sanitaire et hygiéniques… Gros soupir…
Weena dit
J’ai voulu donné, surtout que j’ai eu très vite « trop » de lait, au point que quand mon fils à commencé à faire ses nuits, je jetais un biberon de lait tiré matin et soir, faute de place dans mon congélateur …
Dans mon département, il n’y a malheureusement pas de collecte, c’est aux volontaires de se déplacé jusqu’au centre de collecte (1h de route dans chaque sens pour moi, impossible avec un nourrisson). Je vais bientôt accouché du deuxième, je poserais la question, mais ça m’étonnerait qu’en deux ans ils aient mis en place ce système que je trouve génial !