Nombreuses sont les femmes qui font un baby-blues après leur accouchement (je vous parlais du mien ici). Mûr de tristesse, mini-dépression, chacune ressent des choses différentes, voici vos témoignages.
{Témoignages} Ce que j’ai ressenti pendant mon baby blues
Héloïse : Ça a commencé à J+4 après l’accouchement et ça a duré environ 5 jours. Beaucoup de pleurs, de peur de ne plus avoir de temps avec mon mari, de voir mon fiston épuisé, de culpabilité de ne pas pouvoir m’occuper de mes 2 hommes à cause de mes suites compliquées et douloureuses… et plus drôle : quand nous avons dû changer les biberons car fiston les refusait et que mon mari est revenu de Monoprix avec des biberons sur lesquels un chien est dessiné, j’ai pleuré tellement je les trouvais moches !! Et du jour au lendemain plus rien !
Blandine : Baby-blues en rentrant de la maternité. Je suis arrivée à la maison, j’ai été m’asseoir avec bébé dans les bras et j’ai commencé à pleurer. Mon chéri ne comprenait pas. Je me sentais perdu, incapable et débordée. Ça a duré quelques jours où, à part m’occuper de bébé, je n’ai rien fait dans la maison. Heureusement, malgré son incompréhension, chéri a assuré et s’est occupé de tout pendant 1 semaine.
Audrey : 4 mois. Ça a démarré à la maternité 3 jours après la naissance de ma merveille. Je n’avais pratiquement pas dormi, j’étais exténuée, les visites s’enchaînaient et j’allaitais. Je me traînais dans les couloirs, ne répondais plus au téléphone, on m’a gardé 2 jours de plus et interdit de visites. Je ne faisais que pleurer, seule ma fille me donnait le sourire. Je ne suis pas rentrée directement chez moi après et rien ne s’ est passé comme je voulais, je me suis enfoncée encore dans la dépression. Je me traînais en loque, ne prenais plus soin de moi, seule ma fille comptait. Je me suis reprise en main il y a 2 mois lorsque j’ai repris le travail, j’ai encore quelques restes mais je m’en suis sortie !
Elodie : Moi ça a duré une semaine pour ma première. Je pleurais pour rien alors que j’étais heureuse comme tout d’avoir ma princesse. Mais j’étais frustrée de ne pas savoir calmer ma puce quand elle pleurait la nuit et que mon mari n’était pas là. Et je me sentais à bout de force ! Puis ma famille n’était pas la donc je me sentais seule. C’était un tout… Puis très vite je me suis reprise en main. Je ne me suis pas laissée abattre. J’ai fait tout ce que je pouvais pour ma fille. J’ai essayé de penser beaucoup à elle et mon homme. Et pas trop à moi et à tout ce que je ressentais. Et puis c’est passé. Deux semaines plus tard j’allais mieux. C’était pas la super forme à cause de mon anémie mais moralement je savais me contenter de ce que j’avais. Et ça m’a suffit pour me guérir…
Virginie : Je ne l’ai pas vu venir… Ma fille avait un mois et demi quand mon mari m’a fait prendre conscience que je m’enfonçais. Il m’a fallu du temps et beaucoup de larmes pour réaliser que je servais à autre chose qu’à rester scotchée dans mon canapé à attendre que ma fille (qui paradoxalement allait très bien) ait besoin de quelque chose. Je le remercie encore de m’avoir sortie de ça et d’avoir assuré (et d’assurer encore) comme un chef avec elle.
Emilie : Ça a duré longtemps pour moi 6/7 mois car je réprimais tout, je m’empêchais de pleurer, de craquer. Je me sentais impuissante face à cette nouvelle vie et forte en même temps de ne pas craquer (alors que craquer n’est pas une faiblesse). Tiraillée entre ces deux émotions je me renfermais avec mon fils et que lui. Jusqu’au jour où j’ai pleuré pendant une matinée entière et tout est rentrée dans l’ordre pour moi. Il fallait juste que je lâche prise.
Tiffanny : Je pense que cela m’est arrivé… à la maternité déjà… un accouchement impersonnel, des insultes et remarques déplacées du personnel soignant qui n’a fait que creuser un gouffre entre mon fils et moi… il a fallu que mon mari pousse une gueulante au bout de 2 jours pour que j’arrive réellement à m’occuper du petit. Puis arrivée à la maison je ne faisais que dormir et manger… je ne m’occupais quasiment pas de mon fils, ni de la maison… la vaisselle et le linge s’entassaient. Je ne sortais plus. Je n’arrivais plus à rien faire. Et je pleurais régulièrement en pensant quelle mauvaise mère j’étais… il m’a fallu du temps pour arriver à surmonter ça… mais ça m’a rendue meilleure.
Julie : Baby blues à la maternité pour moi. J’étouffais, je me sentais enfermée, je n’avais qu’une envie : sortir avec mon bébé. Je pleurais en la regardant, en regardant son père, en apprenant qu’il avait fait des lessives, en regardant le ciel bleu, en ayant ma mère au téléphone… je pleurais comme une fontaine mais j’étais heureuse comme jamais… Quelques jours après le retour à la maison, c’était parti.
Stéphanie : Pour mon premier enfant, 3 semaines après l’accouchement (en sachant qu’il est né prématuré donc on rentre au bout de 3 semaines) mon mari repart au travail. Je me retrouve seule avec mon fils, je voyais mon mari épuisé entre les aller-retours entre la maison néonatale et travail… Moi j’étais perdu, mon bébé le ressentait et il pleurait avec moi. Ça a duré 2 semaines et c’était terminé.
Fluffynette : J’ai fait un baby blues classique, celui décrit sur les papiers : 10 jours de pleurs soudains, de découragement, si mon mec sortait de la maison j’étais effondrée mais je n’ai jamais détesté mon bébé. Et souvent c’est ça qui est décrit mais on peut faire un baby blues et se réfugier dans les câlins avec son bébé ! Le point est : même si vous aimez votre bébé ça ne veut pas dire que vous n’avez pas un baby blues et que vous ne devez pas vous faire aider ! Les signes sont parfois trompeurs.
Et vous, avez vous fait un baby-blues ? Qu’avez vous ressenti ?
Mamadoudou44 dit
Pour moi ca a duré 6 mois. De la maternité à la reprise du travail. Mon entreprise a déposé le bilan quand j’étais à 6 mois de grossesse, 6 mois à 0€ car Pôle emploi et la sécu se rejetaient la balle. Ajoutez à ça une fin de grossesse difficile et un accouchement violent, dépression assurée! Je me sentais inutile en tant que femme et mauvaise mère. Mon mari a été formidable, il a subit beaucoup, porté énormément sur ses épaules et m’a mis un coup de pied aux fesses pour que je m’estime de nouveau. Ma mère a agacement su trouver les mots justes pour avoir vécu la même chose 29ans plus tôt. J’ai eu beaucoup de chance dans mon malheur.
Ps, j’insiste sur le mot dépression. Baby blues est un terme trop léger pour le mal dont souffrent certaines mamans. Certains praticiens banalisent ce phénomène en le banalisant et en le limitant aux hormones en vrac post accouchement.
Meretfils dit
Ohlala…chez moi il a duré 6 mois… mon fils avait des problèmes de régurgitations, un mari bossant sur toute la France, les remarques « Mais Nan arrêtes c est qu un rot foireux » mon œil ouais…c est pas eux qui le voyait régurgiter et pleurer.
C était un tout, la solitude, les réflexions souvent bienveillantes, Mais je prenais tout mal… mon mari qui revenait de déplacement et qui avait du mal a trouver sa place parmi nous deux. Mon fils se réveillant 20 fois par nuit, c était trop dur.. je pleurais, je me renfermais. Mes copines ayant un mari présent, ne comprenait pas et parfois « ah bon vous n êtes pas venus avec le bebe, on aimerait bien le voir nous! » Ce à quoi je répondais « non hein il est bien là dans son lit gardé par une nounou, moi je souffle aussi ».. cette période n est pas terminée depuis longtemps, Mais j en garde de grosses séquelles! Pourquoi nous apprendre comment pousser et ne pas nous parler de ce baby blues??? Hein?
J envoies des ondes positives à toutes les mamans…le plus important c est d essayer de se faire confiance, et de toute façon, on fait toutes de notre mieux…non? Et c est bien là l essentiel…enfin je crois !
Severine dit
Je pensais pas que ça ne pouvait pas m’arriver même si j’en avais vaguement peur encore enceinte (j’étais si bien tout au long de ces 9 mois!)
Ça a commencé 2 jours après avoir accouché, je n’avais pas trop de visites à l’hôpital (je n’avais donné aucune directive, si je voulais ou non des visites, ne sachant pas comment je serai) (c’est mon 1er bébé).
J’étais fatiguée et mon mari me dit « personne n’est venu te voir? » Et là, 1ère crise de larmes… Elles se sont donc enchaînées du 15 janvier jusqu’au 10 février. Je n’arrêtais pas de me dire :
– pk j’ai voulu un bébé, on était si bien sans !
– je saurais pas m’en occuper…
– j’ai le temps de rien
– et maintenant je suis trop moche
– je suis une mauvaise mère!
Et en plus je m’énervais contre le papa. Et je m’énervais d’avoir ces pensées là!
Jusqu’au jour où j’ai lu un commentaire sur cette même page d’une femme qui se disait la même chose et pour qui du jour au lendemain c’était la meilleure des choses qui lui est arrivé.
3 jours plus tard, envolées les pensées négatives et depuis je le vis trop bien.
On ne prépare pas assez les femmes enceintes à ce foutu baby blues…
Merci au blog qui m’a permis d’avoir confiance en moi!
Ars Maëlle dit
Bonjour,
Bien que n’ayant jamais vécu de babyblues (nullipare), je suis une pro de la dépression (5 ans) et je voudrais faire une petite précision : certains témoignages disent « je ne me suis pas laissée abattre », « je me suis reprise ». C’est valorisant pour soi de se sentir active dans sa guérison, mais il faut faire attention à ne pas culpabiliser celles pour qui la volonté ne suffit pas, ce qui est très souvent le cas avec les états dépressifs.
Pour l’entourage, le conseil à donner , ce n’est pas « reprends toi », c’est « parle moi, parles-en, tu n’es pas seule et ça va aller, tu es une super maman » ; pour les mamans déprimées, le mantra ce n’est pas « reprends toi », c’est « tu es super ça va aller, tu n’es pas seule avec ton bébé ni seule avec cette souffrance, parles en, fais toi aider »
Courage à toutes celles qui passent par là, réagissez vite pour ne pas que la dépression s’installe
Stéphanie dit
Je suis tout à fait d’accord avec ta remarque, j’aurais fait la même si tu ne l’avais faite avant moi.