M. et son chéri ont beau faire leur possible, et alors qu’aucun souci particulier n’a été détecté, elle ne tombe pas enceinte. Alors elle culpabilise. Voici son témoignage.
{Témoignage} La culpabilité de ne pas arriver à faire d’enfant.
Par où commencer….je me suis mariée dans l’été 2014, nous sommes partis en voyage de noces et voilà que le sujet bébé a fait son apparition. Je n’avais que 28 ans et pour moi nous avions le temps… Mais loulou lui était plus pressé. Alors en Février 2015, je me suis laissée tentée et nous voila lancés dans la belle aventure d’être bientôt trois. Ayant eu des soucis hormonaux j’avais arrêté la pilule depuis des années donc dans ma tête cela allait vite arriver… mais les mois passent et déception sur déception.. Mon gynéco me prescrit de l’acide folique, des compléments alimentaires et me conseille de partir en week-end me détendre pendant les périodes propices de mon cycle mais octobre arrive mes 30 ans aussi et toujours rien voilà huit mois…
Alors on se dit que l’on est pas bien dans la vie que l’on mène et que cela doit venir de là. Eureka ! On déménage et on change de job ! Notre nouvelle vie nous satisfait, nous nous sentons mieux et encore plus prêts à procréer. Les périodes d’essais se terminent et nous voila repartis dès Janvier 2016 dans les courbes de températures, les tests d’ovulations.… et nouvelle gynéco a qui on raconte nos échecs, elle réagit tout de suite et nous prescrit une batterie de tests… tout est ok pour tous les deux, nous voila rassurés ! Nouvelle étape, le Clomid pour 3 mois. Nous repartons plein d’espoir en rêvant même à des jumeaux (toujours plus !). Mais les trois mois ont passé et ce détestable 1er jour est toujours là.. Je n’en peux plus, je n’ai plus envie de me battre, revoir la gynéco pour repartir pleine d’espoir et souffrir encore plus par la suite ! Je me terre dans mon malheur, je ne veux en parler à personne, trop honteuse de ne pas pouvoir faire le plus beau des cadeaux à mon mari, lui qui est si gentil, si attentionné, qui veut seulement mon bonheur au quotidien. J’aimerais en parler à quelqu’un de proche mais je sais que c’est un secret lourd à porter et qu’il finirait pas être largement partagé dans la famille et je veux me protéger des phrases toutes faites du genre « c’est psychologique » « vous n’avez pas une vie suffisamment saine ». Cette souffrance va loin, j’en viens à fuir ma maman a qui j’en veux de ne pas m’avoir préparée à cela, ma soeur de peur qu’elle m’annonce une grossesse, ma belle soeur qui a eu recourt à un IVG cette année, mes cousines enceintes tous les ans… je fuis mes amis à qui j’en ai marre de raconter des mensonges sur notre projet qu’ils pensent lointain, mon Facebook dont le fil d’actualité est rempli de bébés ou de gros ventres, mes collègues qui sont tous parents et qui cessent de me dire tu verras quand tu serras mère, profite ! (mais bordel j’attends que ça moi !). J’ai l’impression de tomber dans une spirale infernale où je garde tout pour moi, je ne veux pas que ce soit le sujet omniprésent dans mes moments avec loulou bien qu’il le soit dans mon esprit. Voilà bientôt deux ans que j’ai réorganisé ma vie pour qu’il n’y ai plus d’obstacle : j’ai arrêté de fumer, je me suis reconvertie professionnellement pour avoir des horaires plus faciles pour une vie de famille, un appartement avec une chambre de plus… mais cela ne suffit pas. Peut être que malgré tout cela on est pas suffisamment prêts…
J’aimerais revenir 5 ans en arrière, à l’innocence.., où nos préoccupations étaient de réussir professionnellement, de faire de beaux voyages, de sortir avec les copains. Mais non j’ai mordu à l’hameçon et j’ai du mal à m’en débarrasser ! J’ai donc décidé de me lancer des défis pour lâcher du lest. Le premier c’est ce témoignage qui me permettra peut-être de me sentir moins seule dans ce combat. Mon prochain défi sera d’annoncer à mon boss que je débute une PMA, au moins je connaîtrai sa réaction et ce sera un facteur de plus à rayer dans le liste : pourquoi je n’y arrive pas ? Et ainsi de suite jusqu’à que je finisse par obtenir un joli + !!
Vous souhaitez publier votre histoire sur le blog ? C’est ici que ça se passe.
Lucie dit
Merci pour ce beau témoignage, en lisant ton historie, j’ai l impression de lire la mienne, enfin la notre.
Plus de 2 ans que l on a ce même désir, ses espoirs lors de traitement et tous les mois la même désillusion avec le fameux jour 1.
La différence avec ton histoire et qu’au bout d’un an d’essais on a décidé d’en parler à nos proches, amis et famille afin d’éviter les blagues mal placées ou les questions dérangeante.
C’est dur, mais il faut y croire, un jour on y arrivera et on sera encore plus heureuse !!!!
Merci encore
clementine dit
Bonjour
Merci pour ce témoignage er bravo d’avoir partagé ici ce que tu ressens car ça paraît une étape importante pour toi.
J’avais aussi témoigné ici il y a quelques mois pour la même raison ( un an d’essai, les médecins qui trouvent que tout va bien,le poids des échecs répétés. .). Voir mon témoignage publié et lire les commentaires m’a fait énormément de bien. Depuis j’ai arrêté de pleurer tous les mois, j’ai fait d’autres projets ( même si c’est toujours LA priorité ) et je me sens mieux.
Bien sûr ça ne marche pas mieux miraculeusement pour la grossesse , mais au moins je n’en souffre pas tant ( même si l’annonce de grossesses autour de moi me donne toujours les larmes aux yeux)
Et depuis je suis plus à l’aise pour questionner mes copines sur leur vécu , le temps que ça leur a pris,et je suis surprise de voir que c’est beaucoup moins simple pour certaines que je ne le pensais. Que ca prend souvent du temps.
Peu sont au courant de notre projet bébé. Prendre du recul m’a permis d’en parler malgré tout, de façon détachée, sans avoir le sentiment de dévoiler notrr projet et je t’assure que ça fait un bien fou.
Alors bien sûr je n’ai pas de paroles réconfortantes pour te dire de ne pas t’inquièter, je connais trop bien cette angoisse du temps qui passe.
Mais voilà mon retour après avoir changé mon approche.
J’ai arrêté de faire croire à tout le monde que » oulah lah les bébés pas avant looongtemps « , parce que j’avais honte de nos échecs . Vu mon age,et qu’on vient d’acheter une maison,personne n’était dupe et ça participait à mon sentiment de culpabilité d’avoir des commentaires du type » faut pas trop attendre »
Laisser comprendre aux gens que c’est un projet auquel on pense,qu’on verra bien, ça permet de leur montrer que c’est notre zone d’intimité, qu’ils n’ont pas à poser de questions,ni à nous mettre la pression. Et ça permet de parler ensuite de la grosses et des enfants de façon neutre, de parler enfin de ce sujet qui monopolise mes pensées..
Ne te culpabilise pas. Tu n’y es pour rien, et certains choses prennent juste du temps (oui je sais c’est dur…),personne n’est responsable., surtout pas toi.
Bon courage, crois en toi et votre couple et en la vie qui chemine doucement et qui finit par faire de beaux cadeaux.
Coco dit
Nous sommes dans la même situation. J’ai arrêté la pilule en 2014. Et depuis tests, prise de sang, clomid pendant 6 mois, un faux espoir en janvier. Nous avons changé de médecin car je ne me sentais pas bien entouré ( manque d’explications, …). Nous allons commencer les inséminations. Il y a des étapes plus au moins difficiles a passer. J’ai énormément de mal à supporter les annonces et surtout de devoir dire félicitations et sourire bêtement alors que l’on a qu’une envi c’est de pleurer . Mais nous en parlons depuis quelque temps autour de nous et du coup je pense que les gens comprennent mieux certaines de nos réactions et surtout évitent certaines réflexions. Il faut en parler, ca ne peut que être positif surtout pour les personnes qui te sont très proches. Bon courage …
Gaëlle dit
M. Je ne peux que te comprendre , en septembre 2014 nous nous sommes mariés avec mon chéri . Début février 2015 on décide de se lancer , toutes les femmes sont vites tombées enceintes dans ma famille ça ira vite… Puis les mois passent , les larmes , les pourquoi , les tests , les envies de se couper du monde chaque J1… Le dernier test avant Hunher , l’hysterosalpinpographie , un mot barbare (de toute façon tous les tests ont des noms imprononçables) qui nous a aidés . Jusqu’à lors je consultais les forums et me disait en lisant les commentaires « ne tkt pas fraise92, tu es à cycle 22 mais j’ai lu dans un autre forum qu’à cycle 24 ça avait enfin fonctionné pour toi » et je me disais que ça serait chouette d’avoir qqln qui te dire quand enfin ça arriverait . Puis c’est arrivé , le 24/04/16 m’a bière (apéro oblige, il faut bien se consoler ) ne passe plus , mais plus du tout. Le lendemain le test etait positif , alors garde espoir car ce bonheur arrivera et tu sera peut être comme moi à paniquer car tu ne sais pas comment l’annoncer à ta moitié :).
Agnès dit
Bonjour,
j’ai vécu la même chose et puis je me suis décidée à tenter l’hypnose sans grande conviction mais si je pouvais me faire des piqûres dans le ventre pourquoi pas tenter l’expérience !
Et bien pour moi ça à fonctionné et du premier coup !
J’ai eu la chance d’avoir un rendez vous pendant ma période d’ovulation et après 3 ans d’attente mon inconscient à du se libérer et mon corps à accepter mon envie de procréer. …
Et lorsque ma gynécologue m’a annoncé que la date de conception été la même que ma séance d’hypnose ce fut l’incrédulité !
Depuis je recommande cette méthode parallèle, attention je ne garantie pas le résultat mais pour moi ce fut libérateur.
Nat dit
Je comprends parfaitement ce que tu ressens. Avec mon mari nous avons vécu cette situation pendant 3 ans 1/2.
Après l’arrêt de ma pilule on a cru que tout irait très vite mais au bout d’un an nous avons commencé à nous inquiéter et sommes allés consultés. Il s’est avéré que le problème venait de mon mari, il ne produisait pas suffisamment de spermatozoïdes. Il a donc été opéré pour les prélever directement et pour les congeler ensuite. En août 2015 nous avons commencé le processus de FIV qui a plus ou moins bien réussi, je ne réagissais pas pareil à chaque traitement. Heureusement les médecins qui nous ont entourés été vraiment au top et toujours dispo quand nous en avions besoin. Et puis la 4ème FIV a fonctionné, je suis enceinte de presque 3 mois.
C’est un sujet encore tabou aujourd’hui mais pouvoir en parler est vraiment très important. Parles en à ta maman, la mienne a toujours su m’épauler et à toujours été de bons conseils. Il y a de plus en plus de personnes dans notre cas. Tu ne dois pas avoir honte, tu n’y es pour rien. Ma directrice a très bien réagit à mon problème et m’a toujours laissé libre quand j’en avais besoin.
Vous arriverez à avoir ce bébé, courage à tous les 2.
Chloé dit
En PMA ? Sans problèmes physiques ? Sans anomalies détectées ? Aussi rapidement ?
A moins que le test de Huhner ait été fait.
J’imagine que ça dépend des régions, des médecins. D’un côté, c’est génial que la PMA soit aussi accessible, d’un autre, je pense qu’il faut aussi admettre qu’on a 25% de chance à chaque cycle de tomber enceinte, ce qui n’est pas énorme, mais complètement normal. J’ai un peu du mal à lire ça, car ça me renvoie à mon vécu : 4 ans d’essais parcequ »on est jeunes ne vous inquietez pas » mais une FIV ICSI obligatoire pour donner la vie.
Jodie dit
bonjour M., merci pour votre article que j’aurais pu écrire…
hélas, je n’ai pas de mots réconfortants, 31 fois jours 1 pour nous…, dont 5 iac negatives… des tonnes de pilules vitaminées en tous genre, d’examens, de prises de sang, de ‘cette fois c’est la bonne’, de To, TG… regardés Sous tous les angles… des litres de larmes, de rancoeur, de Jalousie, mon Petit Coeur qui a tant mal à chaque Annonce de grossesse… à chaque Phrase maladroite assassine… et moi… et nous… qu’est-ce qu’ils ont de plus les autres…
le ‘jour 1’ dure plusieurs jours chez moi, j’ai de plus en plus de mal à remonter la pente…
Je vous souhaite beaucoup de Courage
Rose dit
Je comprends tout à fait ce que tu ressens. Mon mari et moi nous sommes mariés en aout 2013 et avons tout de suite commencé les essais bébé. Au bout d’un an d’essais infructueux nous avons consulté et fait des examens qui ont révélé quelques anomalies du spermogramme qui pouvaient expliquer que ce soit un peu plus laborieux. J’ai entendu aussi des commentaires sur le rôle du stress lié à mes conditions de travail, etc.
Nous avons fait une première tentative de FIV en avril 2015, qui hélas a échoué, puis je suis tombée enceinte naturellement en juillet 2015 (oui, après 2 ans d’essais), malheureusement j’ai fait une fausse couche, nous avons refait une FIV en décembre 2015 qui n’a pas marché non plus. Et finalement je suis tombée enceinte naturellement en février 2016, soit après 2 ans et demi d’essais ! Et pour le moment tout se passe bien.
Nous avons essayé tout un tas de « médecines parallèles » : massages par une rebouteuse, acupuncture pour mon mari, homéopathie et naturopathie, et j’ai même fait des séances d’hypnose, qui je pense m’ont vraiment aidée à identifier et éliminer des craintes profondes dont je n’étais peut-être pas tout à fait consciente (comme celle d’avoir un enfant handicapé, ou de ne pas supporter physiquement la grossesse).
Si les examens n’ont pas décelé de problème particulier, ça marchera tôt ou tard. Peut-être que des petites aides complémentaires comme l’homéopathie, l’acupuncture, l’hypnose peuvent faciliter un peu les choses, ou en tous cas vous aider à patienter. D’ailleurs je crois que toutes ces démarches font déjà de nous des parents. Bon courage !