Grande méchante louve est déjà maman d’un petit garçon, et elle rêve d’un second enfant. Mais voilà que la nature s’en mêle et qu’elle est obligée de faire des FIV pour connaître à nouveau ce bonheur. Et puis ce syndrome OPK qui dérègle tout… Alors elle craque. Voici son témoignage.
{Témoignage} PMA et craquage
Voilà j’ai dépassé les bornes des limites comme Maurice pour celles qui connaissent. Près de 2 ans après le début de notre entrée en PMA, je commence à craquer. Parce que oui on a fait une FIV, avec pour résultat une ponction dont je suis sortie physiquement anéantie avec 40 follicules de ponctionnées, qui n’ont donné que 7 blastocytes, qui n’ont donné que 3 embryons, qui a aboutit sur un transfert 3 jours après la ponction. J’ai commencé à avoir des symptômes peu après : douleurs aux seins, nausées matinales et tout au long de la journée… et puis tout à coup j’ai senti que quelque chose n’allait pas, je me suis mise à faire des tests de grossesse tout les 2 jours. Et puis est venu le jour de la prise de sang, même si je savais que c’était fini je voulais encore y croire. Le couperet est tombé : fausse couche précoce à 7 jours de grossesse…. Moralement ça a été un choc.
Tant pis quand on tombe, il faut se remettre en selle. Le rendez vous suivant était plus de 6 mois après… Alors je me suis occupée l’esprit : mon fils, mon mari, l’appartement… Le rendez vous arrive… enfin. Et là désenchantement : on m’annonce que je dois attendre mon prochain cycle naturel. Sachant que je suis opk et que mes cycles font ce qu’ils veulent (un peu comme la SNCF en période de grève quoi), j’étais loin d’être ravie. Bon tant pis, on garde espoir ! Le cycle arrive enfin ! YOUPI !!! On recommence : prise de sang, échographie. J’y ai eu droit tout les 2 jours pour chercher une ovulation qui n’est jamais venue.
Aujourd’hui on me dit que je dois retourner en rendez vous, repartir sur un cycle artificiel. Oui mais voilà aujourd’hui je craque. Quand je vais faire mes courses je scrute les ventres des femmes, mais au final je n’en ai pas besoin je « sens » celles qui ont cette chance. Quand j’emmène mon fils à l’école je vois des mamans enceintes… les mêmes que l’année précédente, et l’année précédente… Je les entends se plaindre que leur ventre est lourd, les nausées les gênent, que le cosy est trop lourd, que bébé ne fait pas ses nuits… et ça me rend malade… elles s’en plaignent ? mais moi je rêverai de pouvoir repartir là-dedans ! pourquoi elles ont la chance de le vivre et pas moi ?
Pour celles qui sont passées par là… comment avez vous réussi à surmonter cet échec ? comment diminuer cette souffrance ? ne pas la faire supporter aux autres ? comment faire vis à vis de mon mari qui n’est pas en faute et pour qui ce n’est pas si grave parce que ça finira bien par venir ?
Vous souhaitez publier votre histoire sur le blog ? C’est ici que ça se passe.
Marine dit
Bonjour,
Je suis bien désolée pour cette mère, j’imagine sa détresse, mais je la trouve déjà particulièrement chanceuse d’avoir un enfant, ce qui n’est pas le cas pour beaucoup d’entre nous (dont moi). Donc c’est un peu dur à lire pour celles qui souffrent de n’avoir JAMAIS connu encore le bonheur d’être mère… je m’excuse si mon message choque, mais c’est une situation difficile à vivre au quotidien, alors même si je sympathise avec elle car je lis bien sa souffrance, j’ai quand même du mal à la plaindre.
Bon courage à elle, je lui souhaite de connaitre bientôt une deuxième maternité.
Grande Méchante Louve dit
Bonjour,
Tu sais ma douleur n est pas moins grande que la tienne. Ce désir d enfant que j ai est aussi grand que le tien. Que ce soit le premier, ou le sixième peu importe, quand on sait qu’on devrait être mère.
D autant que mon fils est une »surprise ». D autant que d une certaine maniere on m’a volé ma grossesse et les 2 premières années de sa vie. D autant que depuis lui je ne peux m’imaginer autrement qu’à la tête d’une famille nombreuse. D’autant que j ai déjà eu une fausse couche. D autant que nous n aurions pas du passer par là, s’il n’y avait pas eu un boucher avec un diplôme de chirurgie .
Je comprends ta peine et ta douleur. Je comprends que tu ne puisses me plaindre. Mais je t en prie dune femme qui rêve d être mère à une autre ne minimises pas les miennes, elles sont un fardeau aussi lourd a porter que les tiennes pour tout un tas de raisons que tu ne vois pas.
Marine (du 1er com) dit
Entièrement d’accord !
Sophie dit
Il y a des hasards de lecture qui n’en sont parfois pas… Entre deux séances photos à traiter, je tombe alors sur ton témoignage. Je compatis tellement à ton « craquage ».
Voilà 2 ans 1/2 que notre désir d’enfant s’est révélé et voilà 1 an que nous avons commencés la batterie de tests nécessaires pour détecter si l’un de nous avait une « défaillance »… Quel poids !
Malgré l’accord pour commencer la PMA, le 1er rdv m’a tellement effrayé qu’il a fait fuir mon désir d’enfant avec…CRAQUAGE !
La nature est reine, parfois dans la joie, parfois sans tendresse et dans la douleur. Autour de moi, ma meilleure amie est tombée enceinte en 15 jours, une autre a perdu des jumeaux, n’a plus parvenu à retomber enceinte = tests et ordonnances pour finalement l’être juste avant le début du traitement… Blocage psychologique ? Peut-être ! Certainement même… Mais comment réussir à lâcher prise quand tout le quotidien nous y ramène ?
Pour moi, la maternité, les ventres ronds et les nouveau-nés n’amènent pas de rejet car je les côtoie presque tous les jours. Je suis photographe et je suis alors amener à mettre en valeur ses femmes qui veulent figer cette période de bonheur, leurs courbes généreuses et féminines, qui veulent garder un image de leur petit bout tout fraîchement sortit et prêt à leur donner tout l’amour qu’elles attendent. Je ne leurs en veux pas d’avoir réussir, elles, a être enceinte. Ce n’est pas parce que JE n’y parviens pas, que les autres n’ont pas droit au bonheur. Mais ça me rend parfois triste…
Mon CRAQUAGE s’étant calmée, nous allons commencer les traitements à la rentrée car forcement en août le service est fermé (dommage ça tombait parfaitement dans nos congés et avec mon cycle…les hasards de calendrier). J’ai envie de garder le sourire (ou essayer de le retrouver), alors je positive en me disant que c’est comme ça et que ça viendra quand ça sera le bon moment… Je me dis que je dois être sereine et enthousiaste si je veux que ça marche. Alors même si ce n’est pas facile tous les jours, j’essaye de toujours cherche le positif…
Je te souhaite de parvenir à agrandir ta famille et de trouver le bonheur quelque soit la suite de ton Histoire personnelle.
Grande Méchante Louve dit
Merci…
Malheureusement je ne suis pas aussi « bonne » que toi… et je leur en veux d’avoir la chance de connaître toutes ces joies et ces désagréments… je leur en veux de ce plaindre de ces désagréments qui sont minimes comparés à tout ce que j’ai eu pour mon fils…
J’espère que tu n’auras pas à en venir au point où j’en suis… dernier recours de la médecine…
Je te souhaite sincèrement d’avoir autant d’enfants que tu e souhaites.
Sophie dit
Je ne pense pas que tu sois moins « bonne » que moi ! Ne sois pas trop dur avec toi-même. Chacune réagit comme elle peut et selon son histoire. Moi, je suis juste une grosse « autruche » qui préfère avoir les ventres ronds des autres devant les yeux pour éviter certainement de voir que le mien ne pousse pas…
Mon 1er « bébé » a été mon site photo que j’ai créé alors que notre désir d’enfant ne se concrétisait pas ! Ça m’a permis de tenir, de ne pas trop penser, de continuer à vivre avec le sourire alors que mon cœur pleurait…
Je ne suis pas meilleure que toi, je suis juste certainement dans le déni…
J’espère que ton été sera doux et plus serein, que ton cycle se décidera à pointer le bout de son nez et que la suite de vos démarches ne seront pas trop fait de souffrance. De tout cœur avec toi…
Lilie dit
Bonjour,
Je te comprends tellement… nous c’est pour le bébé 1 que nous sommes dans le même état d’esprit que toi. J’en viens à « jalouser » les ventres ronds, les femmes avec des bébés dans les bras… bref tout comme toi l’attente est longue et on a parfois l’impression d’être mal ou peu compris par les gynécologues.
J’ai changé de gyneco en cours de route pour avoir qu’un d’humain et qui nous aide dans notre démarche plutôt que des « taches » qui te rappelle qu’il faut avoir des rapports pour avoir des enfants (étant blonde la remarque « je suis blonde mais pas conne » est souvent sortie de ma bouche).
Garde le moral et je pense qu’il ne faut pas hésiter à se faire aider (psychologue ou autre personne à l’écoute).
Bon courage
Grande Méchante Louve dit
Quelque part j’ai la chance d’avoir de vraies amies qui nous soutiennent, et à qui je peux me confier (dont une est psy)… mais même si ça aide… au final elles ne peuvent pas comprendre, certes certaines ont une amie ou une belle soeur à qui c’est arrivé mais sans plus… on est seule face à ça….
Chloé dit
Bonjour,
La pma me touche beaucoup, car ça a été longtemps mon quotidien. J’ai lu avec attention ton témoignage. C’est dur de répondre à tes interrogations, car personne d’autres que toi meme peut comprendre ce que tu traverses; pour ma part, c’était l’incompréhension, l’injustice de ne pas être comme toutes les autres et tomber enceinte naturellement, la colère parfois, et ces questions dénuées de sens » est ce que je ne mérite pas, pourquoi elles et pas moi ? »
Je lis plusieurs choses qui m’ont interpellées, mais surtout le mot » faute » que tu utilises, en écrivant que ton mari ne porte pas cette » faute « . Je tiens à te dire, là dessus, que ce n’est pas la tienne non plus !! Je comprend qu’on puisse se sentir coupable, car en tant que femme, porter un enfant parait si naturel, si facile.
Je n’ai pas le même vécu sur l’infertilité. Dans mon cas, je me suis tournée vers des fora, en parlant avec des femmes qui avaient les mêmes interrogations que moi. J’ai été en arrêt trois semaines, car j’ai fais une petite dépression. Au bout de deux semaines, j’ai réussi, seule, à comprendre que je ne pouvais rien y faire, que c’était comme ça. Enfin, j’ai considéré que c’était » notre » cause, avec mon mari, et pas seulement la faute de l’un ou de l’autre.
Je vais être dure, mais je pense que la souffrance reste là… On apprend juste à la mettre au second plan en ayant d’autres projets, et en avançant, rendez vous par rendez vous, jusqu’à l’aboutissement positif d’une FIV … Ça ne sert à rien de la cacher, c’est ton quotidien. J’en parlais beaucoup autour de moi, et nos amis et familles nous posaient énormément de questions. Ça m’a permis de banaliser les actes médicaux et de ne plus souffrir inutilement …
Bon courage … Et plein de pensées. Tu l’auras, ce petit bout !
Ps : je pense qu’il y a une petite erreur ? Un blastocyste est un embryon a j+5, voulais tu parler d’ovocytes plutôt ?
Grande Méchante Louve dit
Bonjour,
J’espère que tu t’en sortiras vite avec un joli bidou…
Non après ma ponction de 40 follicules, ils ont récupérés 27 ovules, qui ont donnés 10 embryons, sur les 10, 3 se sont développés correctement et 2 ont été congelés à J3, 7 ont été menés jusqu’à J5 mais ont dégénérés.
Je parle de faute parce que je suis opk… et que là il s’agit bien d’un défaut de fabrication de mon corps…
Marine dit
Comme ton histoire fait écho à la mienne, sauf que moi je n’ai pas encore pu passer à la case PMA car pour le gynéco il faut que je perdes du poids avant d’avoir un traitement!
2ans qu’on essaye d’avoir bébé, 4 ans que je sais que je suis OPK avec des cycles allant au mieux de 40 jours au pire 7 mois, je sors tout juste d’un cycle de 5mois!
Cette attente est interminable d’autant plus que je sais que jamais je ne pourrais perdre ce poids! Je sais que je suis obèse et ce depuis l’adolescence n’es ce pas assez douloureux pour que tout vous le rappel! Pourquoi les gynéco s’obstinent t’ils ainsi à bloquer ce désir de bébé alors que dans le cas des OPK l’obésité est un des symptômes dans 50% des cas! J’ai vu des cas d’obésité pire que le mien à qui des gynéco avait donné des traitements et elles avaient eu bébé je trouves ça injuste et tout comme toi je suis dans ma période ou je vois tous les gros ventre, tous les bébés et ou j’ai constamment envie de pleurer…
Pour couronner le tout nous nous sommes mariés il y a bientôt 2mois et à notre peine de ne pas réussir à fonder notre famille s’ajoute l’environnement familial et les demandes constantes de « à quand le bébé maintenant que vous êtes mariés »! Comment dire que tu n’as pas envie de crier « merde mais je n’ovules pas! On y arrive pas , on a mal, on pleure alors laisser nous! »
Je te souhaites de tout cœur d’avoir ce second enfant, car oui que ce soit le 1er ou le 2ème je suis certaine que la douleur est la même à partir du moment que cette envie est là au plus profond de toi!
GrandeMéchanteLouve dit
Merci. Merci de ton soutien. Merci de ta compassion. Merci de ta compréhension. Saches que j en ai autant a ton égard.
Je sais ce qu’est le surpoids même si les médecins appellent ça de l obésité dans mon cas… 75/77kg pour 1m59…
Oui c est dur a supporter dur a vivre. J ai eu droit a la tirade par la docteure de la Pma et les sages femmes au sempiternel: si vous voulez tomber enceinte il va falloir faire des efforts, vous mettre au sport, faire un régime!
Sauf que voilà le sport c est pas mon truc, le seul moment où je courais c était avec mon chien. Je n en ai plus. Les seuls sports que je faisais étaient trop »extrêmes ». Le régime? J en ai fait trop dans ma jeunesse. Je n y arrive plus. Et en prime je suis boulimique… Alors oui j avais trouvé le moyen de maigrir a un moment mais c est fortement déconseillé quand on veut tomber enceinte donc exit la clope… Et l alcool? On m a dit que je devais arrêter en rentrant en pma… Mouais… Donc j ai continué a boire entre les sériés…
Au final je n ai pas perdu un gramme et leur ai bien dit de ne pas compter la dessus.
C est assez difficile d’aller en pma sans s en rajouter une couche!
Courage, je te souhaite de tout mon coeur que cela aboutisse. Imposes toi la prochaine fois quitte a demander de changer de gynéco.
Marine dit
Si toi tu es obèse alors moi c’est bien pire ma douce, 1m60 pour 106 kg… Cela ne change en rien le fait qu’on soit des femmes et que l’on désir ces enfants plus que tout au monde. J’ai vu des femmes à plus de 120kg à qui on donnait ces traitements pour avoir bébé alors oui je trouves ça injuste et de voir que même toi qui a ce que j’appel moi seulement un surpoids tu te prends déjà des remarques par les gynéco ça me fait d’autant plus mal au cœur. Ne te culpabilise pas sur ton poids on n’a chacune nos histoires et que ce soit les médecins ou le regard des gens extérieurs eux ne sont pas obligés de le savoir voir pire ne le comprenne pas!
Pour ma part j’ai fais 10ans de basket, plus tous les jours 5kg de vélo et 20min de marche et ça n’a jamais rien changé à mon obésité. Plus jeune ma mère (avec mon accord) a demandé à mon médecin traitant si on pouvait envisager que je fasses ma 1er en centre spécialisé et mon médecin nous a clairement dit que dans mon cas ce ne serait pas efficace car je faisais déjà autant de sport que eux à la fin de leur séjour. Concernant l’alimentation je n’ai jamais mangé plus qu’une personne dites normal et ça choque d’ailleurs beaucoup de personnes qui croient que parce que je suis grosse et bien forcément je manges plus et veulent donc toujours me resservir. Aujourd’hui je sais que ce surpoids est lié au fait que je suis OPK mais dans le regard des gens cela ne change rien et puis je ne vais pas le crier sur tous les toits et pour les médecins si on les écoutes tout est toujours possible facile à dire quand on taille un 38 depuis toujours!
Merci pour ton message et encore une fois tu as tout mon soutien.
Grande Méchante Louve dit
tu sais depuis que je suis petite on s’efforce de me faire faire des régimes… j’ai eu droit aux régimes, aux sports, aux remarques… du sport j’en faisais… comme toi tennis, vélo, voile, plongée et j’en passe! cela n’a rien changé…
aujourd’hui le premier qui me fait une réflexion sur mon corps ou mon poids a tout intérêt à accrocher sa ceinture! je ne me laisse plus faire qui qu’il soit.
mon poids ne change rien à ma condition de femme. et comme tu l’as dit cela ne change rien à notre désir d’enfant ou notre capacité d’être de bonnes mères!
courage du fond du coeur. ne lâches rien, quittes à demander de changer de médecin.