Comme Audrey, je ne pensais pas que les fausses couches étaient aussi fréquentes. Jusqu’à ce que plusieurs amies en fassent et que les langues se délient autour d’elles. Je trouve ça bien que l’on puisse en parler sur le blog, car comme Audrey et comme j’en avais discuté avec ces amies qui avaient vécu de calvaire, c’est un vrai tabou dans notre société. Voici son témoignage, merci d’avoir pris le temps de l’écrire car il faut en parler.
{Témoignage} Fausses couches : tellement fréquentes et pourtant tellement tabou !
Aujourd’hui, je viens parler d’un sujet qui a touché peut-être grand nombre de personnes qui lit ce blog. Avant d’aller plus loin, je vais te parler très rapidement de moi, pour que tu comprennes que mon point de vue n’est pas le même que la plupart d’entre vous. Je ne suis pas encore en projet bébé et ne l’ai jamais été donc je ne peux pas comprendre à proprement parler ce que tu peux vivre, quelque soit ta situation. Pour le moment c’est projet mariage pour 2017 avec mon amoureux, d’où le fait que je sois lectrice de ce blog. J’ai 26 ans et des copines/soeur/cousines autour de moi qui ont entre 25 et 35 ans. Tu imagines donc que les projets bébés et les grossesses commencent à fleurir depuis 2 ans. Alors, je suis en train de découvrir tout ce qui accompagne les débuts de grossesse et un sujet m’a frappé plus qu’un autre : la fausse couche !
Tout a commencé ce jour de janvier 2015, ma soeur est enceinte de 7 semaines de son deuxième enfant et l’échographie de datation arrive. Mon beau-frère étant en déplacement professionnel, elle me propose de l’accompagner. Très contente et pressée d’y être, moi la jeune fille qui n’y connait encore rien concrètement et qui croit que ça va être tout beau et tout rose, j’y vais avec la banane et à la hâte. Ma sœur a elle aussi hâte mais reste plus sur la réserve. L’attente est longue dans la salle d’attente mais c’est enfin son tour. Elle s’installe puis j’arrive dans la petite salle. Je regarde l’écran, je vois bien une petite crevette que la gynéco nous montre mais son visage va vite changer. Elle ne comprend pas. Les mesures du fœtus correspondent bien a un fœtus de 7 semaines mais elle ne trouve pas de cœur. Elle confirme la mauvaise nouvelle, le petit cœur s’est probablement arrêté dans les dernières 48h. Ma sœur, bien que lucide depuis le début sur le fait qu’avant les 3 mois, il vaut mieux ne pas trop s’enflammer, s’effondre sur le siège. Je suis avec elle et la soutiens comme je peux mais je ne comprends pas pourquoi ça lui arrive à elle. Ça me semble être quelque chose de si rare, pourquoi elle ??? La gynéco va nous expliquer qu’en réalité, 1/4 des grossesses ne va pas au delà des 3 mois. Pardon ???? 1/4 ???? 25% ??? Une grossesse sur quatre ne tient pas ??? C’est énorme !!! Ça peut pas être autant, c’est la première fois que je connais quelqu’un qui vit ça !! La gynéco nous explique que c’est malheureusement de plus en plus fréquent dans le monde dans le quel on vit : hyper industrialisation, pollution, on ne mange pas que des bonnes choses, l’air que l’on respire n’est pas très sain, mode de vie plus stressant. Ma sœur évoque la pilule comme énième raison, mais on sent que c’est tabou dans le monde médical et pharmaceutique, la gynéco ne s’étend pas sur le sujet mais ne nous donne pas tord (le marché est bien trop fructueux pour mettre ça au grand jour ! Bref… un autre débat). Dans les semaines qui suivent, ma sœur prend le parti d’en parler à beaucoup de monde car elle a besoin de s’exprimer. Et là… PATATRAC… on découvre que bon nombre d’amis et familles ont connu ça, on ne le savait simplement pas car la grossesse n’était pas trop avancée donc pas annoncée. D’un coup, le 1/4 indiqué par la gynéco, qui me semblait énorme, me paraît plutôt optimiste et finalement loin de la dure réalité… Pour finir sur cet épisode, ma sœur retombera enceinte peu de temps après et pour me faire oublier l’image de la dernière écho, elle me propose de l’accompagner à nouveau, avec le risque que ça recommence. Heureusement tout se passe bien, on entend le cœur du bébé (c’est impressionnant !) et elle a mis au monde un joli garçon bien joufflu en janvier 2016.
Dans les mois qui suivent cette première Fausse Couche, j’apprends des grossesses de différentes copines, pour chacune c’est une première, elles en parlent à tout le monde, sont heureuses. Malheureusement pour une bonne partie, ça ne tiendra pas… Et là encore, d’autres langues autour de nous se délient et nous apprennent avoir vécu ça. Je finis par penser que c’est presque « un passage obligé » pour la plupart. Malgré tout, on sent bien que ça reste tabou, toutes les femmes qui le vivent se rendent responsables de ça et culpabilisent, elle en parlent peu. Et pourtant, pour chacune de mes proches, j’ai eu la sensation d’un sentiment de liberté d’en parler car elles ont découvert que beaucoup autour d’elles avait connu ça, elles se sentaient toutes moins seules et finissaient par déculpabiliser.
Si je poste ce témoignage c’est évidemment avec un œil complètement externe et de ce fait, je suis consciente de ne pas « comprendre » ce que certaines peuvent vivre quand ça arrive. Mais ce que j’ai compris et constaté par le biais de toutes ces filles, c’est que c’est arrivé à bien plus de personnes qu’on ne le pense et peut-être qu’en parler autour de soi pourra aider à aller de l’avant et à se sentir peut-être moins responsable (probablement plus facile à dire qu’à faire, j’imagine). En tout cas, selon moi, c’est un sujet qui est à tord tabou car vraiment trop fréquent. De plus, j’ai pu constater par les nombreux témoignages, que l’on n’est pas souvent bien accompagné pour vivre « au mieux » sa fausse couche et mieux l’appréhender par le corps médical. Peut-être qu’en parler à ses proches peux permettre d’être accompagnée dans ce dur et lourd processus et d’avoir des conseils et des épaules pour être soutenue. Je sais que les avis de personnes n’ayant pas connu ça ne sont pas toujours les bienvenus donc je dirai que ce n’est pas tant un conseil que je te donne mais plutôt un constat que j’ai fait et dont je fais part.
Vous souhaitez publier votre histoire sur le blog ? C’est ici que ça se passe.
Stella dit
Avec mon mari nous sommes en projet bébé. Nous sommes en PMA et nous allons très bientôt faire notre 1ère insémination artificielle. Je sais que le risque de fausse couche est grand, je sais que ça arrive, je bosse dans un cabinet de gynécos et j’ai vu des femmes sortir en pleurs du cabinet des médecins en pleurs plus d’une fois (mais pas trop souvent heureusement) et cela ne me rassure pas.
Déjà qu’on doit se fier aux médecins pour faire ce bébé, une fois qu’il sera là, j’espère de tout mon coeur qu’il y restera jusqu’au bout car hélas, on a pas beaucoup de coup d’essais possible!
Je sais qu’on ne peux rien y faire mais c’est une grande crainte!
Hélène dit
Merci pour ce très bon post.
Pour la petite histoire, je suis tombée enceinte en septembre dernier. Mon conjoint et moi étions très heureux et confiant. Rdv pris chez ma gynéco pour l’écho de datation, l’embryon semble se développer normalement mais pas de battements cardiaques…
Elle me dit de ne pas m’inquièter mais de programmer une écho plus poussée chez une des ces consœurs dans les 15 jours qui suivent.
Étant plutôt d’un caractère optimisté je ne me fais pas trop de soucis.
Une semaine après, 1ère douleur et saignements qui ne feront qu’aller crescendo (bien sûr,
Pendant les congés de ma Gygy …)
Le mardi soir, mon Homme me persuade d’aller aux urgences de l’hôpital mère enfant, pas loin de la maison. 3h plus tard, on me dit de ne pas me faire de souci, que tout va bien. Nous sortons soulager.
Mercredi soir, c’est la panique à bas bord, je saigne de plus en plus, les douleurs vont crescendo. Mon homme étant absent, j’encaisse.
Le lendemain, jeudi, sur avis de mon chéri et de ma meilleure amie, retour aux urgences. Elle m’y emmène (je tenais à peine sur mes jambes) en attendant que mon homme rentre du boulot.
Et là, le verdict tombe, oui, vous faites bien une fausse couche, mais vous n’avez pas tout évacué, mais SURTOUT, ne revenez pas urgences !
Je vous passe les détails des jours qui passent.
Il y a un manque flagrant de prise en charge, tant sur le plan physique (vous êtes sûre que vous voulez un arrêt? Je suis debout tte la journée au boulot, je ne tiens pas debout plus de 5 min, comment je fais ???) que psychologique !
Heureusement que mon homme a veillé sur moi (on ne tient malheureusement pas assez compte de leur souffrance …) et que mes amies de toujours se sont relayées à mes côtés pendant quelques jours. J’ai eu une chance inestimable d’être aussi bien entourée !!!
Avec le recul, je me dis que la nature est vraiment bien faite. Mais c’est vraiment dur sur le coup.
Pour finir sur une note positive, je suis aujourd’hui enceinte. Notre petit bout de bonheur devrait voir le jour en octobre.
Lorsque le test de grossesse s’est avéré positif, nous étions heureux mais nous sommes vraiment restés sur la réserve les 3 premiers mois.
Bonne chance à toutes et à Tous (nos conjoints souffrent tout autant que nous mais n’osent pas l’avouer … Ne les oublions pas !)
Et surtout, LIBÉREZ LA PAROLE, PARLEZ EN !!! C’est comme ça que les mentalités changeront!
Floriane dit
Ah c’est pas rassurant… Ici aussi j’ai pas été prise en charge, j’ai attendu au point de mettre du sang sur tout le siège dans la salle d’attente et malgré protection… Et perte du sac gestationnel sur la table, petit tiroir tiré pour le récupérer, c’est glauque… Mais ca a permis de faire des analyses, qui s’avèrent bonnes dans le sens où y’a pas eu de malformation, pas d’inflammation.
Petite question, tu es tomber enceinte au bout de combien de temps après la fc ?
Merci 🙂
Hélène dit
Nous avons fait attention pendant 1 mois, le temps que j’ai de nouveau mes règles.
Et je suis de nouveau tombée enceinte mi-janvier (Soit 2 mois et demi après la FC).
J’espère que ça peut te rassurer et te redonner espoir !
Ebea dit
De mon côté je suis tombé enceinte 15 jours seulement après ma FC. Mon taux de BHCG n’était pas encore totalement redescendu à 0 qu’il était déjà en train de remonter. Cette grossesse hyper rapide suite à la FC m’a permis de me remettre plus facilement psychologiquement. Mais attention, ce n’est pas le cas pour tout le monde. Certaines ont besoin de bien plus de temps.
Bon courage
Claire dit
En réalité il y a même une grossesse sur 2 qui ne tient pas. Mais la fausse couche est tellement précoce qu’on ne sent rend pas compte la plupart du temps.
Par contre je vais être un peu fataliste mais il n’y en a pas plus qu’avant, ou peut être un peu car les grossesses sont de plus en plus tardives (l’âge de la mère augmente le risque de fausse couche).
Si vous demandez à vos grands mères vous verrez qu’elles en ont quasiment toutes subi une, et à l’époque on avait moins de moyens pour les déceler.
La nature est bien faite, si l’embryon ne tient pas c’est bien souvent parce qu’il n’était pas viable (à cause d’une anomalie chromosomique ou un défaut de développement).
La pilule par exemple cause beaucoup d’effets secondaires mais les études n’ont montré aucun impact sur la fertilité.
Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que la déclaration de grossesse se fait à 15 SA, disons que c’est un peu à ce moment qu’on est « officiellement » enceinte avec peu de risques de perdre le foetus.
C’est évidemment toujours une épreuve, même en sachant tout cela on s’en remet difficilement (je pense à mes amies médecins également) et c’est pourquoi il faut que ce sujet ne soit plus tabou.
Charlotte dit
Bonjour,
J’ai vécu une fausse couche il y a quelques mois… et j’ai été il y a deux jours chez le gynécologue car je suis à nouveau enceinte mais j’ai mal et je saigne… il m’a demandé de revenir demain pour vérifier mais ne semblait pas très positif…
Je voulais donc te remercier, parce que j’ai retrouvé beaucoup d’ami dans ton témoignage. Si je peux te donner un conseil, continue à aider ta soeur… personnellement je redoute certaines dates telle que le jour où il aurait du naître… et j’aurai besoin de mes proches à ce moment-là… On a donc organisé un week-end à cette date pour être certain d’être entourés 🙂
En tout cas merci beaucoup et courage à ta soeur 🙂
Ebea dit
Courage…
Et quoique qu’il arrive je vous souhaite de belles choses pour l’avenir.
Vous avez raison de vous entourer et d’en parler.
N’oubliez pas non plus votre conjoint, eux aussi souffre de ces événements.
Ars Maëlle dit
Bonjour,
Je n’ai pas non plus d’enfants (on y travaille) et je rejoins tout à fait ton point de vue.
Bien sûr, on est au courant que ça peut arriver, on nous bassine beaucoup avec les 3 mois. Mais du coup, j’ai l’impression que le risque de FC est la raison pour laquelle on dit aux femmes (aux couples) de ne pas annoncer la grossesse trop tôt. Et je ne comprends pas pourquoi… ça empêche les femmes d’expliquer pourquoi elles sont patraques, nauséeuses ou fatiguées comme souvent au premier trimestre, empêche les couples de trouver du soutien s’il y a effectivement FC, complique la justification de l’arrêt de travail si nécessaire, entretient le tabou et l’impression que c’est rare.
Si on pouvait en parler ouvertement, comme d’un événement de la vie triste, imprévisible mais réel, ce serait plus simple pour tout le monde… On ne cache pas qu’un proche est décédé quand on doit aller à un enterrement car il n’y a pas de honte, ni dans l’événement ni dans notre douleur. Pourquoi devoir taire/cacher une FC ?
Bien entendu, certaines femmes, certains couples, veulent garder ça pour eux et heureusement qu’ils le peuvent. Mais cette chape de silence me semble imposée à beaucoup, les privant de la possibilité d’exprimer leur tristesse et de recevoir du soutien et de l’empathie. (et ça complique la vie de toutes les femmes enceintes qui doivent feinter en attendant le seuil fatidique pour pouvoir annoncer leur grossesse, leur joie, leurs maux, leurs contraintes)
Je pense qu’une fois de plus, le problème est que la société a peur de la souffrance, de la mort. Mais de nos jours, on a de moins en moins de mal à parler avec simplicité de son cancer, de sa dépression… les gens se font à l’idée que ça fait partie de nos vies, que ce n’est pas contagieux, pas honteux, et tout le monde profite de la libération de la parole (les personnes touchées, leur entourage, et tout le monde car on a moins peur de ce qu’on connaît)
Si j’ai la chance de tomber enceinte, je pense l’annoncer à nos proches avant les 3 mois car je ne vois pas l’intérêt de leur mentir. Et si par malheur il y a FC, à mon avis leur soutien nous sera indispensable.
Floriane dit
Mais tellement d’accord avec toi, tu as dis ce que j’ai essayer d’exprimer dans mon commentaire, en mieux ahah Merci ! 🙂
Sandrine dit
Même si tu n’as pas été dans cette situation, on sent très bien que l’expérience de ta sœur t’a touché et c’est pourquoi tu as choisi d’en parler. On ne prends conscience du problème que quand on y a été confronté malheureusement.
FFF dit
« Bonne idée » que ce post …
J’ai également vécu une fausse couche lors de ma première grossesse, et on a beau savoir que c’est fréquent via les livres (j’avais lu 1 sur 3 …), c’est dur à avaler !
Effectivement quand on commence à en parler … On voit cette dure réalité en face parmi ses proches et amis.
Malheureusement même en ayant conscience de ce chiffre, ça reste une douloureuse épreuve. Il faut continuer à y croire !!
Courage les filles …
Noemie dit
J’en ai fait la douloureuse expérience … 11mois après le début des essais je tombe enfin enceinte, on s’est dit finalement 11mois c’est rien par rapport à d’autres couples mais cela nous a paru tellement long .on était les plus heureux du monde .
Arrivée à 8semaines de grossesse, je vais chez le gyneco pour L’Echo de datation, on attend plus d’une heure dans la salle d’attente et au moment de passer , mon mari doit partir en urgence pour son boulot . Je me suis retrouvée seule avec le gyneco . Il commence à faire l’échographie , j’avais tellement hâte et là , je vois son visage changer d’expression… J’ai tout de suite compris . L’œuf n’évolue pas…
Il me dit de revenir la semaine d’après, me cale entre deux RDV , au cas où ce soit juste une erreur de longévité du cycle , mais je le sens il y a quelque chose qui ne va pas … Je tiens le choc tant que je suis dans son cabinet mais je m’effondre une fois sortie…
Quelques jours après les pertes de sang commence , ça y est , c’est fini… J’ai perdu mon « bébé « …
Arrive le jour du RDV chez le gyneco, depuis le matin j’ai des douleur atroces, je me tords dans tous les sens je ne sais plus comment me mettre, mon ventre et mes reins me font horriblement mal au point d’en pleurer. Le RDV est fixé à 18h , j’arrive quand même à tenir jusque là mais c’est de pire en pire … Arrivés au cabinet il y a du monde qui attend et le Médecin a plus d’une heure de retard … Je dis à mon mari que je ne tiendrais pas une heure, que je vais finir par tomber dans les pommes …
Il court chercher la secrétaire qui m’installe dans un lit et appelle le gyneco pour que l’on passe en urgence .
Le gyneco m’explique alors d’où viennent mes horribles douleurs, ce sont de grosses contractions, l’œuf est resté bloqué dans le col de l’utérus et n’arrive pas à sortir… Il a dû aller le chercher à l’aide d’une pince . Une fois parti, les douleurs se sont estompées petit à petit. Mais la douleur psychologique est toujours là .
Je ne souhaite à personne de vivre ça, même si comme dit précédemment cela arrive à 1/4 des femmes .
Bon courage à toutes … Le temps aide à faire surface même si c’est dur. Je ne pourrais jamais assez remercier mon mari d’avoir été là dans ce moment là , c’était tout aussi dur pour lui mais il voulait rester fort pour moi…
Sandrine dit
Merci pour ton poste, je ne pensais pas que c’était 25%! Cela me semble tellement énorme!
Mais c’est vrai que notre époque et notre manière de vivre n’aide pas à la procréation…
Comme toi, je ne suis pas enceinte (mais en essai) et je trouve effrayant ce spectre autour du début de la grossesse. Je pense qu’il faut pouvoir en parler, se faire aider, car il y a quand même un processus de deuil à faire et seule, ou en couple, c’est difficile.
Caju dit
Je suis d’accord, la fausse couche est un sujet tabou… Et en même temps tellement difficile à aborder quand ça nous arrive! Et aussi tellement difficile à entendre quand on est sur son nuage de mum-to-be!!!
J’ai une collègue qui m’a un jour dit qu’elle avait eu trois grossesses mais deux enfants… Je ne me suis pas senti de lui demander plus d’explications, pensant à une fausse couche dans les 3 premiers mois, chose que, honte sur moi, je « banalisais ».
Moins de 2 ans après, je tombe enceinte et tout se passe bien. Je sais bien sûr que les 3premiers mois sont incertains mais j’ai confiance. Le corps médical ne me parle en aucun cas des fausses couches (ce qui est bien dommage!). Bébé tient bon et la grossesse se poursuit sans aucun problème.. jusqu’à 22SA+4… Je me réveille avec des contractions toutes les 5min. Je fini par accoucher mais bébé n’est pas viable… C’est une fausse couche tardive.
Et c’est là que j’apprends que ma fameuse collègue a vécu la même chose à 16SA. Et en en parlant autour de moi (il faut bien expliquer pourquoi d’un coup on ne va plus travailler, pourquoi on reprend le sport plus tot que prévu…), je me rend compte que c’est arrivé à pas mal de gens! La fausse couche tardive aussi est tabou!
Nous avons décidé de nous relancer dans l’aventure bébé tres vite, notre désir de parentalité étant toujours présent voir plus fort encore!!! Au cours du premier mois, j’ai perdu du sang. C’est le drame, je suis sûr que j’ai encore perdu mon bébé… Direction les urgences, mais à 1 mois de grossesse, on est pas prioritaire! L’attente est longue… Mon mari me rappelle qu’à ce terme, ça peu arriver, que c’est « normal ». Je ne voulais pas l’entendre, je lui est même dit que je m’en foutais que ce soit normal, que je ne voulais pas!! Je voulais ce bébé!! Ces paroles ne me réconfortaient pas! Au final, j’ai appris que les saignements étaient normal en début de grossesse dans 25% des cas. Mon bébé allait bien!!! Je vous raconte pas le soulagement pour nous deux! Tout ça pour dire que même si c’est « courant », ça n’en est pas moins difficile, inadmissible même!!!
Les fausses couches, tardives ou non, sont difficiles à vivre. Mais également difficile à parler. À nos proche, ça va… Ça fait parfois même du bien. Mais aux autres, c’est difficile. par exemple, les amis de la famille ou même des inconnus (serveur, vendeur…) me posent souvent la question « est ce que c’est le 1er? ». Je répond oui, car je ne veux pas les mettre mal à l’aise en leur disant « non le 2eme, mais le 1er n’a pas vécu ». C’est trop violent!
Juste pour vous rassurer, ma grossesse se déroule plutôt bien malgré un alitement dés 5mois et demi pour risque d’accouchement prématuré. J’en suis à 6mois et une semaine, c’est une grossesse stressante… Nous la vivons tout les deux de manière intense, chaque jour qui passe est un jour de plus de gagné , un jour de plus où bébé est au chaud et grandi dans un milieu qui lui convient… Nous soufflerons d’ici 5semaines, le cape de 34SA passé et avec lui le cape de la grande prématurité.
Merci pour votre témoignage, il me fait prendre conscience que ce sont des choses que je dois également réussir à parler. Ça n’empêchera pas que ça arrive aux femmes prévenues, mais peut être que ça atténuera leur culpabilité…
anna dit
J’ai vécu ça il y a quelque mois…et à part une amie, qui elle en avait fait deux, et sa maman presque une dizaine (ils sont 5 enfants en tout), je ne connaissais personne autour de moi qui était passé par cette épreuve. Donc, le choc. Mais ce qui m’a surtout énervé, c’est justement le nombre de fois où mon compagnon et moi avons entendu cette phrase de la part du personnel médical (échographie et gynéco) « ça arrive à de nombreuses femmes, vous êtes jeunes, vous allez pouvoir retomber enceinte rapidement »… Le deuxième effet kiss kool pour celles qui comprennent… et en fait, non, on est pas si jeune, j’ai 31 ans et mon ami 36. Aucune compassion, ou très rare. Je veux bien que ce soit plus ou moins leur quotidien, mais ce n’est pas le nôtre. C’était ma première grossesse, et ma première fausse couche. Je te rejoins là dessus, si c’est si fréquent, pourquoi on en parle pas? Pourquoi on ne lis pas ce chiffre des 25% dans des journaux, magazines, ou à la télé. Oui c’est dur d’en parler mais ça fait du bien et si ça peut aidé les copines/soeurs a être un peu moins surprises si un jour ça leur arrive, ce sera toujours ça.
Et je ne vous raconte pas la galère pour « évacuer » (désolée c’est cru mais c’est malheureusement ce terme là qu’on emploie) ce qu’il restait de l’embryon… Je suis restée 6 semaines enceinte et il m’en a fallu à peu près autant pour que ça se termine, entre les médocs qui ne fonctionnent pas et trouver un rdv dans une maternité pour « l’aspiration » (la première fois que j’ai entendu ce mot, ça m’a glacé le sang!). Et au passage, quelle riche idée de faire venir une femme pour cette intervention dans une maternité où elle ne va croiser que des femmes enceintes ou qui viennent d’accoucher…là aussi, c’est dur. Bref, je ne souhaite ça à personne, mais c’est vraiment bien d’en parler autour de soi. J’aurai vraiment aimé être au courant qu’il y avait autant de risque que ça arrive. Bon courage les filles!!!
Lilie dit
Bonsoir Anna,
J’ai vécu exactement la même chose que toi…
Comment est ce possible de laisser les femmes dans une telle détresse?
Pareil, le cytotec qui ne fonctionne pas et les mêmes remarques désobligeantes… j’ai 32 ans et mon homme 35 donc l’horloge tourne malheureusement.
Merci pour ce bel article.
Il serait intéressant aussi de parler des gynecos qui attendent 1 an et demi avant d’enclencher des examens et qui vous balance en pleine consultation « moi j’ai eu 3 enfants mais 5 fausses couches donc ne soyez pas impatiente… »
Bonne soirée à toutes et bon courage
Floriane dit
J’ai vécue une fausse couche y’a 1 semaines. J’étais à 5 semaines de grosses. Premier bébé, attendu…
Évidemment, c’est douloureux de vivre une fausse couche et quelques soit la date à laquelle la grossesse était, mais je suis plutôt rassurée de l’avoir faite si tôt… Car je savais que c’était un risque, même plutôt élevé, donc j’avais peur de m’y attaché à la 1ere écho et en entendant son petit coeur… Mais je n’ai rien vu, ni entendu. D’après les analyses du sac gestationnel, il y avait bien un embryon, mais mort. J’étais plus dans le deuil du bonheur qu’on avait accepter de déclencher lors de l’annonce et de la projection de ce bonheur, que dans le deuil d’un enfant… Sachant que je n’ai pas de contre indication pour relancer, donc un bonheur qui pourra venir, j’espère cette fois qui réellement s’installera dans notre vie !
Par contre, ca me choc pas de ne pas forcément en parler, car pour ma part, je ne culpabilise pas, même si j’ai eu un doute un instant dans la douleur.. J’ai vite repris mes esprits en me disant qu’on peut pas tout contrôler de toutes manières.
Ne pas en parler, pour ma part, c’est pas partager une douleur que certains ne pourraient pas comprendre, les mettre mal à l’aise inutilement, se sentir encore plus mal de ressasser etc. Mais je n’ai pas hésité à en parler à ceux qui étaient au courant de la grossesse afin de nous donner du courage pour la suite (car c’est à eux qu’il faut en parler je pense, j’ai eu « la chance » d’avoir une amie qui l’a vécue aussi et qui m’a soutenu également)./comme l’a fait ta soeur/. Certaines qui l’ont vécues seront peut-être encore dans la douleur d’avoir perdu leur bébé et m’auraient pas du tout aider à surmonter, contrairement aux très proches qui croient en nous.
Et plus encore !!! Je trouve ca ultra hyper méga chiant de pas pouvoir parler de sa grossesse le plus tôt possible, fausse couche ou non. Car se faire enfumer au boulot par les fumeurs « priorité à la collègue enceinte »… Bien sure elle est à 7 mois ca se voit… Mais moi top secret je dois m’éloigner et faire ma relou… Pouvoir justement éviter au maximum le stress, de porter des choses lourdes etc. Je trouve qu’on se sent terriblement seule pour essayer de réussir à garder un petit trésor ! Déjà que les symptômes des hormones sont vraiment désagréables, la fatigue est forte, on doit faire gaffe à ce qu’on mange, et ce même devant tous les collègues…
D’accord, si ca fini en fausse couche, comme moi, ca m’aurait aussi gonflé de l’annoncer… Mais peut-être qu’à ce moment là, il y aurait plus de compréhension, car c’est trop facile de fermer les yeux sur ce qui pourrait être difficile et juste se réjouir quand c’est ok. Bref, tout cela pour dire que les 3 premiers mois sont vraiment difficile, car quand tu as un projet bébé, généralement, tu te renseigne autour de toi, sur le net, dans des bouquins, où justement les précautions sont souvent indiqué et les risques également. Les médecins le font moins, car la prévention n’est pas dans le « système » si tu regardes bien, on fait que guérir, pas prévenir…
LeMerlanFrit (Fanny) dit
Malheureusement oui le taux est important et normalement les médecins dès l’annonce de la grossesse doivent le rappeler, et rappeler aussi qu’on y peut rien. Après paraît-il que dans les stats il y en a un sacré nombre que nous ne décelons même pas, tellement elles sont précoces : on constate peut-être un retard de règles mais les hormones de grossesse ont déjà quitté notre corps quand on fait le test…
Pour mon premier trimestre j’ai beaucoup gardé cette idée à l’esprit, mon chéri aussi, et je me suis rentrée dans le crâne que si j’écoutais mon corps pour lever le pied quand je me sentais fatiguée par exemple, alors je n’aurais pas à m’en vouloir si ça arrivait. Généralement si le bébé n’est pas resté c’est qu’il n’était pas viable, aussi c’est peut-être mieux comme ça que de l’apprendre plus tard : ça peut sembler cruel à dire pour celles qui ont vécu des fausses couches mais on pourrait presque se dire que la nature est bien faite dans la plupart des cas. Pour une de mes cousines, ce n’est qu’au 5è mois je crois qu’ils ont vu que son bébé n’avait pas de reins… Il a fallu l’euthanasier et la faire accoucher d’un bébé mort de mémoire ou peut-être l’opérer mais j’en doute. Je crois que si le corps du bébé avait pu réagir au premier trimestre et s’arrêter de vivre ça aurait quand même été moins douloureux.
Pour l’aspect tabou c’est vrai que c’est impressionnant de stupidité, tellement de femmes et de familles sont touchées. J’en parlais il y a peu sur mon blog : quelque part pendant un tiers de la grossesse, il ne faut pas l’ébruiter, comme si elle était tabou du fait qu’elle pouvait s’arrêter. Or c’est une réalité, et il faut qu’on se sente libre d’en parler parce que c’est une épreuve difficile.