Nadine est fumeuse et si la cigarette a été très facile à arrêter pendant sa grossesse, elle a rapidement repris après l’accouchement. Voici son témoignage.
{Témoignage} Cigarette, grossesse, bébé : demain j’arrête
Je suis une fumeuse. Celle pour qui la clope est synonyme que convivialité, de pauses cafés, de pause mojitos, de pause tout court…
Trop fière de moi!!!
Bon soyons francs, je fumais auparavant jusqu’à l’écœurement, ces clopes qui ne font pas que du bien, mais qui te rappellent que t’as un cendrier froid dans la bouche, et que ton haleine a la même odeur qu’un fennec qui a trépassé depuis plusieurs jours. Donc j’ai pris la décision de maîtriser ma consommation, de me limiter aux cigarettes dont je ne peux pas trop me passer, jusqu’à… ce que j’apprenne ma grossesse en mai 2015 !!! Après deux fausses couches en moins de 4 mois, cette troisième grossesse a débuté (forcément) avec certaines appréhensions : et si ça recommençait ? et si, et si…. et si j’arrêtais de fumer ? Ok, c’est décidé, j’arrête la clope !! Bam !! Et j’ai arrêté. Comment ? Je ne sais pas. Je ne dis pas que les premiers jours étaient faciles à gérer, mais j’avais une super motivation (bébé chou!!). Et puis je peux vous dire aussi que les nausées m’ont définitivement aidées à ne plus penser à la clope. Pas malade, pas de vomito partout, mais un énorme dégoût alimentaire (tout pue, c’est pas possible !! Même les spaghettis et le riz !!!). V’là en gros le tableau : on est en juillet 2015, on a en moyenne 40°C sur Lyon, et la seule chose qui passe c’est un potage à la tomate (et une pomme à la rigueur…), j’avais donc les mêmes habitudes alimentaires qu’un mannequin 10 jours avant un défilé à la fashion week. Et puis la période des trois mois passée, bébé va super bien, et me revoilà en train de manger normalement (enfin presque hein, on va pas se mentir, j’ai fais une croix sur les sushis, les tartares, le carpaccio, le saucisson, les mojitos etc etc.). J’étais dans un état de plénitude tel, que la clope ne me manquait pas DU TOUT !! Bref, la clope, ça pue, ça file des cancers… une ayatollah je vous dis !!!
Après la naissance de notre petit bonhomme le 25 décembre dernier, j’ai continué sur ma lancée, je ne pensais plus du tout à la cigarette de toute façon (mon mari non plus, qui avait également arrêté la cigarette). Je ne pensais qu’à notre petite famille toute nouvelle, et tout se passait super bien ! On a un bébé super sympa. Vraiment !! Mais bon…
J’ai replongé…
Oui. Car la maternité, même avec un bébé super cool, peut engendrer du stress, de l’énervement… Et là, c’est le drame. Tu te dis « là, je suis énervée, je vais racheter un paquet, et je vais m’en griller une« … et ça marche !! La pression retombe, même si les premières bouffées sont juste à vomir (un mélange de papier brûlé mêlé à plein d’autres choses indescriptibles tellement ça pue). Et je refume. Telle une junky qui replonge. Car oui, c’est l’image que je me renvoie quand j’ai une cigarette à la main.
Je culpabilise énormément, même si je fais tout pour ne pas que bébé chou ne soit pas en contact avec la fumée (hors de question !!!! Le pauvre, il ne manquerait plus que ça…). Mais il sent forcément l’odeur de sa maman qui n’est plus la même (un cendrier froid). Je veux lui donner une bonne image, et je pense pas que voir sa maman fumer puisse y contribuer (même si il n’a que 9 mois, je pense qu’il va vite comprendre…). Et puis je me vois mal dans 15 ans lui dire « eh mais c’est pas bien de fumer ! » alors que j’ai une clope au bec!… Pas crédible la vieille. Mon mari a arrêté de fumer en même temps que moi pour la grossesse, et a également repris. Alors on se soutien… dans notre dégoût et notre culpabilité ! lol.
Je sais qu’il y a plein de méthodes pour arrêter la cigarette, mais toutes les occasions sont bonnes pour ne pas arrêter. C’est sans doute ce qui est arrivé à beaucoup de personnes de mon entourage, à commencer par mon père, ce très grand fumeur, ce bon vivant. Il a grillé les clopes et sa vie par les deux bouts, mais c’est la cigarette qui a gagné au sprint final… Laissant, si jeune, si tôt, maman, et sa tribu de 5 enfants, tristes, vides.
Pour notre fils, pour nous, notre santé, notre famille, c’est promis, demain, j’arrête.
VAPOVOR dit
merci pour cet article.
Julie dit
Et mais attends bravo! Tu as été capable de te passer complètement de clope pendant toute ta grossesse, tu as été capable de privilégier la santé de ton bébé, sans te cacher derrière des mensonges du type « je peux fumer, il vaut mieux une future maman fumeuse que stressée/ c’est moins mauvais que les patches/ juste 1 ou 2 c’est pas dangereux » (tout ça , je les ai déja entendues de la bouches de femmes enceintes!)
La clope est un poison addictif, la volonté c’est nécessaire pas suffisant. Essaie de trouver en douceur la méthode qui te conviendra (peut être à trouver du côté des médecines douces?) mais déjà tu as la volonté, bravo!
Je te souhaite de te libérer de la clope. Bon courage!
Nathalie dit
La culpabilité par rapport à votre fils fait partie du rôle de parents mais en tout cas, pour ce qui est de la cigarette, vous ne devez pas culpabiliser, c’est un combat de TOUTE une vie une fois qu’on a connu la dépendance et ca a déja été une vraie réussite de vous arrêter pendant plusieurs mois ! pas un échec, une réussite !
L’arrêt de la cigarette, c’est un peu comme les régimes bcp trop strict qui frustrent et qui font qu’on reprend plus de kilo qu’on en avait perdu…. L’idée que je défends en tant que médecin : essayer plusieurs fois d’arrêter complétement et reprendre de plus belle (avec la culpabilité et le sentiment d’échec que ça amène) n’est-il pas plus néfaste que de diminuer au maximum sa consommation quotidienne (2 cigarettes/j c’est le top) pour limiter la frustration et tenir dans le temps ?
Soyez fière de vous, ne vous mettez pas dans l’échec avec des objectifs trop vite ambitieux sinon vous allez vous décourager et ça serait dommage car la cigarette est une vraie m..de …
Claire dit
En tant que médecin vous devriez savoir que les études ne montrent pas de bénéfice sur la santé à diminuer la quantité de cigarettes (c’est la durée qui compte) et que plus on essaye d’arrêter, plus on a de chances d’y arriver définitivement. Il ne faut pas non plus donner d’informations erronées.
Nadine, arrêter 9 mois c’est déjà une grande victoire ! La prochaine sera peut être la bonne 😉 je vous le souhaite en tout cas !
Nathalie dit
Oh pardon, je n’ai pas été claire ! même une seule cigarette par jour sur la durée a des impacts très importants sur la survenue des pathologies liées à la cigarette.
N’étant pas du tout spécialisée dans l’addiction, je fais confiance au centre d’addicto qui dépend de mon hôpital (et j’ai peut être tord !). Selon eux, si quelqu’un veut vraiment arrêter alors il faut tenter l’arrêt complet. Cependant s’il y a échecs répétés et découragement, ils proposent de diminuer fortement la consommation dans l’unique but d’arrêter complémentent. Ils disent vouloir « déprogrammer » petit à petit ces patients, particulièrement par rapport à ce sentiment de bien être qui accompagne la cigarette que décrit très bien Nadine. Fumer 1 à 2c/jour mais trouver des moyens de relaxation autre que fumer dans la journée et donc diminuer la dépendance psychique et gestuelle. Par contre, il est vrai que quand les gens diminuent la quantité de cigarette, ils ont tendance à changer leur façon de fumer et augmenter la dose de nicotine inhalée par cigarette donc peu de diminution de la dépendance pharmacologique et donc effet nocif toujours présent.
Bref, les études n’étant pas toutes d’accord entre elles, ils proposent cette alternative que je trouve adaptée aux gens qui culpabilisent beaucoup (mais encore une fois, je ne suis pas spécialisée en addicto).
En tout cas, avoir arrêter 9 mois est une vraie réussite et remettre en question sa consommation pour ses enfants est aussi un très bon début et une grande source de motivation ! et je dirais : allez voir des spécialistes en addiction parce que chaque fumeur est différent et il existe beaucoup de façon d’arrêter !