Lorsque sur Facebook, je vous ai demandé si certaines d’entre vous avaient déjà vécu des maltraitances physiques ou psychologiques pendant leur maternité (que ce soit avant la grossesse ou après), je m’attendais à avoir quelques réponses, mais certainement pas à en avoir autant. Je suis restée bouche bée devant la centaine de témoignages que j’ai reçu en quelques heures… certains font froid dans le dos. Alors bien sûr, le but de cet article n’est pas de faire peur aux primipares car je tiens à rappeler que dans une grande majorité des cas tout se passe bien (j’ai moi-même eu un accouchement au top), mais face au flot incroyable de récits que j’ai pu recevoir, je pense qu’il est important d’en parler, de dire que ça existe, de rappeler que ce n’est pas normal DU TOUT et surtout de vous informer qu’il y a des solutions.
Les maltraitances médicales pendant la maternité, peuvent surgir n’importe où, n’importe quand et peuvent prendre n’importe quelle forme. Cela va du petit « pic » désagréable (traiter de « douillette » une femme en train d’accoucher n’est pas la meilleure solution pour la mettre en confiance), à la réflexion et au geste franchement déplacés comme pour Marina : « En plein travail jambes écartelées je commence à pousser devant un gynécologue bras croisés. Pas de péridurale, je souffre, et là il se retourne vers son équipe (puéricultrices, sages femmes…) derrière lui en disant que j’ai un périnée super souple et là l’horreur il y a la tête de mon fils sortie et lui passe son doigt en répétant que je suis super souple et que je cite « tout et n’importe quoi peu y passer là dedans ! » en passant par des pratiques comme l’expression abdominale super douloureuses alors que pas forcément utiles comme l’a vécu Julie : « Pendant la mise au monde, une auxiliaire sage femme m’appuiera tellement fort sur le ventre que je la supplierai d’arrêter avant de vomir« . Il n’y a pas que pendant l’accouchement que les maltraitances médicales existent (vous pouvez retrouver plus de témoignages sur les maltraitances médicales pendant l’accouchement ici). On se rend compte que déjà, dès qu’il y a des soucis pour la conception, certaines femmes ne sont pas respectées comme ce devrait être le cas. Personnes chargées de faire des examens gynécologiques qui ne respectent ni l’intimité ni le corps de la femme (Frédérique a eu affaire à un radiologue pour une hystérosalpingographie, quand elle lui a dit que le spéculum lui faisait mal, l’homme lui a répondu « c’est du métal, ça fait mal« , qu’est ce qu’induisait cette remarque déplacée ?) et puis toutes ces réflexions extrêmement violentes faîtes aux femmes en surpoids (vous pouvez retrouver quelques témoignages sur ces sujets ici)… m’enfin de toute façon les filles arrêtez tout, c’est de votre faute si vous ne tombez pas enceinte c’est parce que vous y pensez trop !
Pendant la grossesse c’est pareil. Si tout se déroule parfaitement ou si on a de la chance d’être suivie par des personnes compétentes, compréhensives et douces (oui, merci, se faire reluquer l’entre jambe tous les mois ce n’est pas ce qu’on préfère alors les personnes pratiquant ces examens ne pourraient-elles pas être au moins délicates ?) alors on peut vraiment vivre pleinement ce beau moment et être épanouie, par contre quand on tombe sur des sadiques qui ne font attention ni aux douleurs physiques ni aux douleurs psychologiques que peuvent induire leurs paroles et gestes alors la maman (et donc son bébé) prennent une bonne dose de stress. Comme pour Lucie à qui le radiologue a annoncé sans détours « bon on va vous planter l’aiguille parce que votre enfant est sûrement trisomique« . Alors qu’en fait ce n’était pas du tout le cas (les différents témoignages sur les maltraitances médicales pendant la grossesse sont à retrouver ici). Les professionnels ne pourraient-ils pas prendre des gants pour annoncer ce genre de choses, surtout quand ils ne sont certains de rien ? Malheureusement ça ne s’arrête pas là. Après l’accouchement (dont certaines gardent un goût vraiment amer voire un vrai traumatisme), pour celles qui souhaitent allaiter tout ne se passe pas toujours comme prévu et au lieu de soutenir les jeunes mamans dans leur volonté de bien faire, on remet en doute leur capacité de s’occuper d’un bébé et si par malheur elles changent d’avis face à la difficulté, on se permet des réflexions rabaissantes du genre : « mais quel genre de mère êtes-vous si vous changez d’avis » (retrouvez les témoignages sur l’allaitement et les réflexions du personnel médical ici). Et il n’y a pas que pour l’allaitement, Ahne, jeune maman d’une petite fille en a également fait les frais : « Ma puce a hurlé toutes les nuits entières pendant mon séjour à la maternité. Une sage femme me récupère en larmes le matin je lui demande ce qu’a mon bébé… d’un air méprisant elle me sort « bah madame un bébé ça pleure fallait vous y préparer »… moralité urgences à 10 jours de vie pour un reflux interne, elle avait l’œsophage brûlé !« . Enfin, et c’est peut-être ce qui m’a le plus touché : les témoignages de maltraitances médicales lors des fausses couches. Comment peut-on être aussi cruel ? Les intervenants qui ne lisent pas le dossier médical de la patiente, qui parlent d’IVG au lieu de fausse couche (je crois qu’il y a une différence non ? et de toute façon aucune raison de traiter avec irrespect une femme que ce soit son choix ou non, ce n’est de toute façon pas le vôtre), et puis toujours ce manque d’écoute qui conduit à des drames comme pour Aurore que le personnel soignant a renvoyé plusieurs fois chez elle pour « douleurs ligamentaires » alors qu’elle était en train d’accoucher à 24 sa… ou alors ce manque total de compassion comme pour Hanna : « je ne comprends pas tout de suite que c’est mon bébé qu’il (le gynécologue) vient de mettre dans cette poubelle…« (les récits ici).
Tous ces témoignages sont révoltants. Et il n’y a qu’en en parlant que les choses pourront évoluer. Il ne faut banaliser aucune de ces maltraitances. Il n’y a pas de « petite réflexion » ou de « petit geste déplacé », il n’y a que des conséquences pour celles qui les subissent. Pour une femme, ce qui touche à la maternité peut être totalement effrayant, surtout quand c’est la première fois. On ne sait pas ce qui est normal, ce qui ne l’est pas et la seule chose dont on dispose pour faire notre jugement et l’écoute de nos sensations. Alors quand on ne se sent pas entendue on peut vite paniquer et c’est la même réaction si on ne nous explique pas le pourquoi du comment dans une situation donnée. Pourquoi cela n’est-il pas systématiquement pris en compte ? La maternité n’est pas notre métier mais notre état. On n’a pas fait d’étude pour savoir ce que l’on a et pour arriver aux urgences ou à un examen avec un diagnostic tout prêt. Ça c’est le boulot des pros, mais comment peuvent ils savoir ce qui est en train de se passer et réagir s’ils ne prennent même pas la peine d’écouter les symptômes ? On nous répète assez que le psychologique est très important avant, pendant la grossesse (et après) : pas de stress, « si tu es zen, bébé sera zen »etc… Quand est ce qu’on va arrêter de culpabiliser les femmes sur ce qu’elles ressentent alors qu’en plus on ne les aide pas toujours à aller mieux ? On est tout à fait conscientes du dur travail que font les gens dans les hôpitaux, du manque de personnel etc… mais tous ces témoignages nous montrent bien qu’il n’y a pas que dans ces structures que les femmes (et leur futur bébé)ne sont pas encore toutes respectées comme il se devrait.
Sachez qu’il existe des recours, des associations qui luttent contre toutes ces violences, qui travaillent avec des chirurgiens pour reconstruire des femmes mutilées sexuellement (épisiotomies ratées par exemple) mais aussi avec des psychologues qui peuvent aider les femmes victimes de toutes ces maltraitances à se reconstruire. Si c’est votre cas et que vous avez besoin d’aide, n’hésitez pas à appeler le 3919 qui est le numéro national de lutte contre les violences faîtes aux femmes. Ils vous orienteront vers un centre d’aide près de chez vous (juridique, psychologique ou même physique). Et surtout, autre point important, si ces maltraitances se sont passées dans un établissement, il est primordial de faire remonter l’information aux supérieurs hiérarchiques car c’est le seul moyen de mettre la direction au courant des agissements de certains de leurs employés. S’ils ne savent pas, comment pourraient ils agir ?
Pour aller plus loin, n’hésitez pas à lire l’article du Figaro qui parle du sujet et du blog.
Chaby dit
Voilà un article qui fait du bien et à la fois qui me dépite totalement…
Actuellement enceinte de mon premier enfant, j’ai également vécue une situation complexe avec une sage femme lors d’un contrôle mensuel. Je suis infirmière et l’idée d’accoucher dans un hôpital/clinique ne m’enchante absolument pas (étonnant ..??!) j’ai donc décidé de me renseigner auprès d’une sage femme qui pratiquerait l’accouchement à domicile. J’avais surtout envie de connaître toutes les possibilités qui pouvaient s’offrir à moi Afin d’être sûre de mon choix et ne rien regretter.
À cette fameuse consultation de contrôle, j’ai vaguement évoqué le rdv que j’avais pris avec une SF pratiquant l’accouchement à domicile…grosse erreur de ma part, j’aurais mieux fait de tourner ma langue 7 fois dans ma bouche… la SF m’a littéralement engueulé, me rabaissant en tant que future mère, prétextant que je devais m’estimer heureuse de vivre dans un pays surmédicalisé alors que d’autres n’ont pas cette chance et que je mettais la vie de mon bebe en danger….
J’ai également eut droit à une longue énumération de tout ce qui risquait d’arriver à mon bebe si j’accouchais à mon domicile (c’est bien connu les complications lors de l’accouchement n’arrivent qu’aux femmes qui accouchent chez elle, of course !)
Je suis ressortie de la choquée et triste de ne pas avoir été écoutée ou comprise… tant de jugement de la part d’un « professionnel de santé » je n’en reviens toujours pas…
Moi qui ait pourtant beaucoup de répartie, je m’en suis voulu à posteriori de ne pas l’avoir recadré dans sa toute puissance soignante, mais j’ai tout de même changer de SF et ce fut la dernière fois que nos chemins se croisèrent !
Victoria dit
Bonjour,
Votre article m’a rappeler la naissance de ma fille il y a 2 ans maintenant…
Une journée très difficile, qui m’a laissé un certain traumatisme… et qui a coupé toute envie à mon conjoint de « subir une nouvelle naissance ». Car oui, il n’est plus question d’avoir un second enfant à present pour lui. Il ne pourrait pas supporter une autre journée comme « ça « … la pire journée de sa vie comme il l’a nomme. C’est dure d’avoir à renoncer à ce second enfant.
J’avais des contractions très douloureuses des le début. Tellement douloureuse que j’en pleurais alors que j’étais tout juste à 3 d’ouverture.
On a demandé immédiatement la péridurale. Mais on nous a répondu qu’il n’y avait pas d’asnethesiste dans l’hopital ! Un vendredi matin!! On a du attendre 4h pour voir arriver une anesthésiste qui ne parlait pas un mot de français, qui ne comprenait pas ce que je voulais lui dire. La peridural ne fonctionnait pas. J’essayais tant bien que mal de me faire comprendre. Elle a piqué 4 fois. A la fin elle nous fait comprendre qu’elle allait donner double dose « pour voir » si ça marchait mieux.
J’ai alors était complètement paralysée des pieds à la tête!
J’essayais de lui dire que je ne pouvais plus rien bouger… et pour vérifier, elle m’assoit sur le bord du lit, regarde, fait des tests de sensation….puis me lâche. Mais j’étais paralysé.
C’est mon conjoint qui m’à rattrapé avant que je n’atteigne le sol. Je me suis mise à vomir et je suis tombée dans les pommes.
Quand je me suis réveillée, on m’a expliqué que j’ai eu une surdose de péridurale, que je retrouverais l’usage de mon corps à commencer par mes bras dans les prochaines heures.
Nous n’avons plus vu personne à partir de là pendant 6h… mon conjoint à essayé plusieurs fois d’aller chercher du monde mais jamais personne n’est venu. J’étais pourtant au plus mal, je vomissais et j’avais de la fièvre, et on entendais la machine s’affoler pour notre fille. On voyait qu’il y avait un probleme mais on nous répondait que c’était pas notre métier!
J’ai accouché au bout de 18h. Sans peridural puisque personne n’est revenu pour essayer de la faire à nouveau.
Après l’accouchement, une sage femme à entrepris de me faire des points mais s’est arrêté en plein milieu lorsqu’une de ses collègues est venue la prevenir qu’une copine a elle était la pour lui dire bonjour!
Je suis restée seule, à moitié recousu et toujours en position d’accouchement.
Une autre sage femme est arrivee 50min apres pour terminer le travail. La douleur était insupportable et elle me dit » oh ça va hein! Vous êtes encore anesthésié! »
Ben non justement….. et depuis longtemps,
Ces 50min ont été horrible. J’étais seule, j’avais mal, je savais que j’étais encore ouverte, je ne pouvais pas me couvrir les parties intimes, j’avais encore de la fièvre et des vomissement grace à la surdose de la peridural. Ma fille et mon conjoint était en réanimation et j’étais bloquée la parce qu’une « copine » était passee voir le personnel.
Ma fille quant à elle est partie en réanimation immédiatement car elle avait un grand manque d’oxygène et ne parvenait pas à respirer normalement. Sa cage thoracique était complément enfoncée. Elle était épuisée de l’accouchement comme moi. Elle est restée 48h en réanimation.
Mon conjoint était totalement désemparé de nous voir dans cet état sans que personne ne fasse rien. Il a avait beau appeler, demander, rien. Le personnel discutait, papotait, se racontait leur vacances… on a eu la sensation de ne pas être écouter, suivit… on avait l’impression de gêner ces personnes qui s’occupaient de nous que lorsqu’ils n’avaient rien de mieux à faire.
Pourtant le service était calme ce jour là.
Mais au contraire le sejour en maternité lui s’est très bien passé.
Graham dit
ça touche meme pas sur les pratiques non-fondées dans les preuves, ce qui est essentiellement endemique. Ce probleme est aussi de la violence obstetricale, manque des droits dans la salle e.g. Droit de se déplacer, boire, consentement éclairé et droit d’avoir l’accompagnement de choix (pas seulement papa, et notre propre sage-femme et / ou doula). Beaucoup tro des femmes sont encore obligées de pousser sur le dos, les pieds immobilisés, avec soif, faim et peur.
Graham dit
ç a touche meme pas sur les pratiques non-fondées dans les preuves, ce qui est essentiellement endemique. Ce probleme est aussi de la violence obstetricale, manque des droits dans la salle e.g. Droit de se déplacer, boire, consentement éclairé et droit d’avoir l’accompagnement de choix (pas seulement papa, et notre propre sage-femme et / ou doula). Beaucoup tro des femmes sont encore obligées de pousser sur le dos, les pieds immobilisés, avec soif, faim et peur.
Laura dit
Bonjour, c’est vraiment triste d’entendre tout cela. Pour ma part, j’ai eu la chance d’accoucher dans une maternité de niveau 1 (pas de souci particulier pour les deux grossesses, ouf !) qui est réputée pour être à l’écoute des mères. Si vous voulez, je peux vous faire le nom de cette maternité qui est vraiment très très bien. J’ai été, en revanche, un peu brusquée par une auxiliaire après l’accouchement. Mon bébé était difficile et peinait à se mettre au sein. Cette personne m’a fait plein de commentaire désagréable. Une nuit, par exemple, m’avait dit que c’était de ma faute si mon fils ne voulait pas téter et j’en passe. Par rapport aux témoignages, je sais que cela peut sembler pas grand-chose, mais cette personne m’avait blessée. Quoi qu’il en soit, j’en ai parlé à la direction de la maternité, car il me semblait qu’elle n’avait rien à faire dans un milieu où tout le monde était à l’écoute (sauf elle !). Cela pour dire qu’en parler dans un blog ou entre copines c’est bien, même plus, c’est très bien, mais il faut aussi agir (et « gueuler » — passez-moi l’expression) pour que de telles actions cessent.
mimi81 dit
Merci pour cet article, et pour les témoignages.
J’espérais aussi que ces indélicatesses soient rares…
De mon côté, je me souviens encore lorsque après plusieurs examens,et le stress de l’attente, j’ai entendu « Vos examens sont parfaits! …pour quelqu’un qui ne veut pas d’enfants! hahahahaha! »
Je n’ai même pas réagi tellement j’ai été surprise par cet humour à 3 balles!
Puis lorsque j’ai raconté ça à mon mari, je me suis effondrée…
Alors c’est vrai que lorsqu’on a des soucis d’infertilité, ou lorsqu’on est enceinte, et toutes ces périodes sont des périodes où la sensibilité est très aiguë et oû on ne prend pas tout très bien mais tout de même …il s’attendait que je rigole?
J’imagine très bien l’idée des médecins qui veulent faire de l’humour ou ceux qui sont éreintés et qui ne prennent pas le temps de passer à des heures à faire de la psycho, mais cela n’excuse pas forcément les indélicatesses de ce genre.
Triste donc! mais convaincue que la majorité du personnel est très gentil et à l’écoute, à présent je suis bien entourée.
Courage à toutes
Stellar dit
J’ai eu la chance d’avoir une bonne équipe médical lors de ma grossesse et pendant mon séjour à la clinique mais par contre j’ai rencontré un déboire avec mon ancien médecin généraliste lors de ma grossesse. En effet j’ai eu la grippe lorsque j’étais enceinte de cinq mois et quand je suis allée voir ce Monsieur, celui-ci a voulu m’arrêter que trois jours. J’ai dû le supplier de m’arrêter un jour de plus car j’étais au bout de ma vie avec une fièvre qui avait du mal à baisser, et surtout j’étais extrêmement affaibli (j’ai perdu 4 kilos avec cette grippe !). J’ai dû retourner au boulot encore très fatiguée un vendredi. Ce médecin à refuser de m’arrêter plus qu’à la normale pour une grippe (c’est cinq jours d’arrêt en général ) car il avait peur de se faire tirer les oreilles par la sécurité sociale. Je comprends que les médecins généralistes aient peur d’être sanctionner mais ce médecin connaissait mon état (c’est lui qui m’avait prescrit la prise de sang pour confirmer ma grossesse ) et à un jour prêt en plus du week-end j’aurais pu me remettre mieux de ma grippe. Par la suite j’ai eu des complications dans ma grossesse avec notamment une grosse anémie qui m’a suivi jusqu’au terme. Je ne sais pas si mon anémie est lier à la grippe que j’ai eu mais j’ai trouvé le comportement de ce médecin généraliste pas très humain et je suis contente que ma grippe n’a pas eu d’incidents sur mon bébé. Aujourd’hui j’ai un autre médecin généraliste qui est beaucoup plus à l’écoute. Je ne sais pas si je peux qualifié cet incident comme une maltraitance médicale mais un an après j’ai encore une grosse amertume envers ce docteur.
Clémence dit
Ces témoignages font vraiment froid dans le dos ! J’espère que ce n’est pas la règle générale, mais ayant écouté l’émission « Paye ton vagin » sur France Culture, je sais que la maltraitance médicale des femmes n’est malheureusement pas une exception…
Je me rends compte que personnellement aujourd’hui, j’ai beaucoup de chance ! Lors de ma première grossesse il y a un peu plus de 2 ans, j’ai eu un suivi classique et médicalisé par mon gynéco. C’était clinique, froid, avec peu d’explications (surtout par l’échographe qui avait été franchement impoli) mais la confiance médicale était là. Je suis de nouveau enceinte, depuis août, et par praticité, j’ai décidé de me faire suivre par une sage femme libérale proche de mon domicile : c’est une révélation !!! Elle est gentille, respectueuse, m’écoute quand je lui parle, prend le temps de regarder avec moi les résultats d’analyses, propose de me couvrir pendant les examens, m’annonce ce qu’elle va examiner et comment avant de me toucher, utilise toujours du lubrifiant pour le confort de ses patientes… Grâce à elle, j’ai appris ce qu’était un examen gynécologique respectueux de mon bien-être et de ma pudeur. Je souhaite à toutes les femmes de connaitre un jour une telle expérience, qui devrait être la norme, et non l’exception.
Maman de twin dit
Ton article me donne la chair de poule et me renvoie quelques mois en arrières. Enceinte de jumeaux j’ai fissuree ma poche a 31semaines +5.
J’ai suis allée aux urgences de la a maternité la plus proche qui est niveau 1. La le personnel était top avec moi (car ma maman y travaille) on m’a fait toutes les injections pour stopper les contractions et l’ambulance est arrivée pour me transférer dans un hôpital de niveau 2.
Le médecin du Samu me dit qu’il espère bien que je ne vais pas accoucher vu le prix de l’injection 😑 durant tout le trajet il ne me demande même pas comment je vais. En arrivant à la maternité de niveau 2 l’interne gyneco et les sages femmes ne prennent pas en compte mon inquiétude et nous laisse plus d 1h30 seuls en salle d’accouchement car ils attendent le chef et surtout qu on les entendaient rire aux éclats et se goinfrer ds la pièce d’à côté.
L’interne m examine sans être doux et me fait mal. Je demande à aller aux toilettes ms explique que j’ai peur accoucherds les toilettes. La sage femme me répond que j’ai qu’à faire pipi sur la table d’accouchement vu que j’ai déjà tout mouillée (du a à la fissure de ma poche) je refuse. Elle m’aide finalement a à me lever et laisse mon mari m’accompagner jusqu’au toilettes. Je me retrouve à essayer de marcher (alors que je ne dois pas fre d’efforts) ds le couloir avec les fesses a l’air et je dois passer devant les papas qui attendent !!! J’en pleure et demande a me mari de me ramener à la maison car je ne veut pas accoucher ici.
Le gyneco chef arrive enfin et me fais transférer dans un CHU niveau 3 en urgence car accouchement imminent (alors que l’interne m avait dit que ca allait encore tenir 15jours )
L’ambulance arrive et la arrive le même médecin qui me dit: encore vous! Si vous êtes sur le point d’accoucher je ne vous prends pas dans l’ambulance.
Grrrrr je bout intérieurement
Finalement heureusement que j’ai été transféré dans un niveau 3 car la l’équipe était juste génial et mon accouchement s’est bien passé.
L’équipe de réa neonat était super avec nous
Enil dit
Après avoir lu tous ces témoignages, je trouve qu’il ne faut pas s’étonner si les femmes ont envie de vivre une naissance hors des hôpitaux, et sans médecins. J’ai la chance de vivre en Suisse où j’ai pu facilement trouver une maison de naissance, où on m’explique tout pas à pas, où nous faisons nos propres choix concernant les analyses à effectuer. J’ai fait ce choix après avoir déjà eu des manquements de la part de différents gynécologues lors de contrôles annuels (hors grossesse). Et mon suivi de grossesse n’a pas non plus été un modèle de transparence médicale… Après tout, la maternité n’est pas une maladie, on devrait pouvoir être soutenues/accompagnées sans médicalisation en premier lieu. Courage à celles qui ont passé ou passeront encore par là. Et merci de parler de ce sujet important.
Stéphanie dit
En tant que femme, et en tant que médecin, je m’insurge devant de tels propos ou gestes. J’ose espérer qu’ils sont rares, vus le traumatisme qu’ils induisent. Il est vrai que mesurer la portée de ses mots n’est pas toujours facile, et j’ai probablement dû avoir des mots blessants involontairement un jour. Mais à ce point là, c’est inconcevable. Je suis persuadée que la première manière de soigner quelqu’un c’est par la parole. Qu’elle soit explicative, qu’elle soit accompagnante, guidante, le fait de parler à mes patients c’est toujours la première approche pour moi… mais malheureusement pas pour tous. On a beau le savoir, le lire de temps en temps ça fait toujours aussi mal.