Lucie veut adresser un message d’espoir à tous les couples en PMA. Parce que elle aussi est passée par là.
{Témoignage} PMA : tenez bon!
Bonjour à toutes,
Ça fait quelques temps que je lis ce blog et aujourd’hui, j’ai décidé de témoigner pour redonner espoir aux personnes chez qui bébé tarde à venir… Ma rencontre avec Chéri a eu lieu il y a 11 ans. Mariage en août 2009 et l’envie d’avoir un mini-nous suit naturellement !
Eté 2010 : arrêt de la pilule pendant notre voyage de noces. Au fond de moi, je me dis que ça va marcher tout de suite ça ne peut pas être autrement ! Mais les mois passent et rien ! Des cycles à rallonge, irréguliers, mais pas de bébé en vue…
Eté 2011 : on décide de faire les tests d’infertilité. Rien de grave apparemment, juste un souci d’ovulation. C’est donc parti pour le Clomid et le Duphaston. Ma gynéco me conseille quand même de prendre rdv chez un spécialiste de l’infertilité début 2012 au cas où ça ne marche toujours pas.
Début 2012 : Nous voici donc chez ledit spécialiste pour un 1er rdv en février. Et là, c’est parti pour les stimulations ovariennes avec les contrôles échographiques et les prises des sang tous les 3 jours… ça risque d’être compliqué pour moi qui tombe dans les pommes à la vue d’une aiguille ! J’avoue que pour la première injection, j’ai lu le mode d’emploi un certain nombre de fois pour être sûre de faire correctement ! Mais je m’en sors bien et fais mes 10 jours de piqûres sans problème ! 1er mois = 1er échec… Le gynéco me rassure en me disant que souvent la première fois ça ne marche pas… c’est donc reparti pour un 2ième cycle : piqûres, prises de sang, échos… 7 mai 2012 : prise de sang le matin et mon mari découvre que ça a marché ! Je suis enceinte ! Youhou ! Finalement, ça n’aura pas pris tant de temps que ça ! Première écho : on voit bien le petit sac, placé correctement dans mon bidou. J’ai de la chance, je ne suis pas malade, juste mal aux seins et au ventre. On est sur notre petit nuage pendant une quinzaine de jours. Puis les symptômes disparaissent du jour au lendemain… J’ai un mauvais pressentiment qui se confirmera par une écho le 6 juin… J’ai fait un œuf clair… Je dois me faire opérer pour aspirer ce petit œuf. Épreuve douloureuse mais je tiens le choc ! L’été passe… Mi-août, on passe la journée avec des copains et l’un des couples nous annonce qu’ils attendent leur deuxième enfant… Je suis très contente pour eux même si ce n’est pas facile ! Et là, c’est le drame : je vais aux toilettes et je me vide de mon sang ! C’est horrible ! Je dois me faire réopérer car lors de l’aspiration de juin, tout n’a pas été enlevé… ! Nouveau coup dur ! Je digère tant bien que mal cette nouvelle épreuve avec l’aide d’un psy. On retente les stimulations sans plus de succès… Nouvelle année qui arrive, nouvelle étape qui commence : les IAC (insémination artificielle avec sperme du conjoint).
Année 2013 : c’est parti pour les inséminations artificielles ! Pas facile à accepter surtout quand ça marche « tout seul » chez les autres… Pas facile non plus d’entendre des réflexions à la noix du genre «faut pas y penser, ça viendra tout seul » ou encore « je comprends pas que ça te mette dans un état pareil » ou la meilleure « dis toi qu’il y a plus grave dans le monde »… Sans commentaire ! Bref, durant l’année 2013 on fera 4 IAC, sans succès. Ça commence vraiment à devenir lourd. J’en ai marre, je suis triste. Mon souhait d’annoncer une grossesse pour Noël s’envole encore une fois. Au quatrième échec, le gynéco m’oriente vers un centre de PMA sur Lyon pour commencer les FIV. Je n’ai pas envie mais on tient bon avec Chéri et on se lance dans cette nouvelle étape ! L’équipe est très sympa, à l’écoute et n’a pas l’air désespérée par notre cas !
Mars 2014 : 1ière tentative de FIV. Je souffre vraiment suite à la ponction mais je m’accroche ! 8 embryons sont prélevés. Malheureusement, les 2 transférés ne tiendront pas et les 6 restants ne pourront pas être congelés. Nouvelle grosse déception ! 2ième tentative : juillet 2014. 2 embryons transférés, aucun qui s’accroche mais un de congelé. C’est déjà ça ! On laisse passer l’été pour recommencer à la rentrée mais en septembre, pas l’envie de me replonger dans tous ces traitements ! On attendra le mois de février pour recommencer !
Année 2015 : en février, transfert d’un embryon congelé. J’y crois dur comme fer ! Je suis positive ! Cette fois, ça va marcher ! Et…..non ! Je m’effondre quand je découvre que c’est encore négatif ! J’en peux plus, je veux tout arrêter. Au fond de moi, je commence à imaginer une vie sans enfant mais c’est très difficile. La gynéco me téléphone et m’annonce qu’on va faire une nouvelle série d’examens car « on est peut-être passé à côté de quelque chose ». De mon côté, RAS, tout roule. Par contre, du côté de Chéri, ils trouvent quelque chose d’anormal dans la tête de certains spermatozoïdes. Pour le biologiste, c’est la raison pour laquelle les embryons ne se développeraient pas. Son job sera de sélectionner encore plus précisément les spermatozoïdes pour ne garder que ceux qui n’auront pas cette anomalie. L’espoir renait et c’est avec un grand enthousiasme que je recommence les traitements en juin. Je suis motivée mais tout ne se passe pas comme prévu : les doses que me prescrit la gynéco sont très élevées et après la ponction, je vais une hyperstimulation… du coup, hospitalisation pendant 4 jours avec perfusion 24h/24… mais la récolte a été bonne ! 24 embryons sont prélevés ! Je déchante vite ! 5 jours après la ponction, il n’y en a plus que 3 qui ont résisté… Mais ce sont des warriors !!! Vu mon état très faible, la gynéco me conseille de ne pas faire de transfert cette fois-ci, mais de congeler ces 3 embryons et de les transférer une fois que je serais bien remise. On suit son avis, on passe un super bel été, on laisse passer la rentrée et en octobre, on s’y remet ! Cette fois, je sais pas pourquoi mais je le sens bien ! Petit traitement pendant environ 10/15 jours et le 19 octobre, c’est le grand jour ! Transfert d’un embryon congelé ! Je suis un peu déçue car Chéri n’a pas pu se libérer pour m’accompagner. Le TEC se passe bien, je vais faire les magasins ensuite pour « m’aérer l’esprit ». Puis s’ensuivent 15 jours de vacances. Je vais pouvoir me reposer pour que ce petit embryon s’accroche ! J’y crois, je veux que ça marche alors je lui parle… 10 jours après le TEC, grosse déception. J’ai des pertes de sang. Pfff ! J’y croyais tellement ! J’appelle le secrétariat de la gynéco : c’est trop tôt pour faire la prise de sang de contrôle. J’attends encore quelques jours et le 30 octobre, prise de sang. J’y vais sans grand enthousiasme vu que je sais… Le soir, je regarde les résultats sur internet et là, surprise ! C’est positif ! Je n’y crois pas, je vérifie je ne sais combien de fois toutes les infos pour voir s’il n’y a pas d’erreurs. Et il n’y a pas d’erreurs 🙂 ! J’appelle Chéri en pleurs ! C’est génial !!! Mais ne nous emballons pas, rien n’est encore gagné ! Un rdv est pris le 26 novembre pour une première écho… ça va être long d’attendre presque un mois… surtout que, lorsque je reprends mon travail, j’ai de nouveau des pertes de sang… ça s’engage mal… J’ai donc un rdv le 18 novembre. J’y vais seule, je suis hyper angoissée, j’ai peur d’une nouvelle fausse-couche… C’est mon tour… Echo… Je n’ose pas regarder l’écran… Mais quand je regarde, il est bien là ce petit cœur qui bat à toute vitesse ! Notre petit embryon s’est accroché et il vit à l’intérieur de moi ! Par contre, il y a un décollement sous l’œuf ce qui explique les pertes de sang… Arrêt avec repos forcé sinon je risque de le perdre… Pendant 5 semaines, je ne fais rien, je reste sur mon canapé pour avoir une chance de devenir enfin maman ! Je le veux ce bébé !
24 décembre 2015 : échographie avec Chéri. Et là, on le voit, ce p’tit bout de rien qui s’est accroché ! C’est magique ! On décide de l’annoncer à nos parents et frères et sœurs pour Noël même si ça ne fait pas tout à fait 3 mois ! Enfin, je l’ai ce Noël dont je rêvais tant ! Ce sont des moments qui resteront gravés en moi toute ma vie ! Que c’est bon de partager ce bonheur avec nos familles ! Puis, on l’annoncera à nos amis ! Là encore, ce sera des larmes de joie chez beaucoup d’entre eux ! Parce que finalement, on n’était pas les seuls à l’attendre ce bébé !
Je n’aurai pas une grossesse des plus idylliques (arrêt de 4 mois1/2 à la fin, bébé en siège, césarienne programmée) mais ça, c’est un autre chapitre. L’essentiel c’est que le 1er juillet 2016 est née notre petite poupée, notre petit miracle ! Elle se porte à merveille et nous comble de bonheur depuis le premier jour ! Certes, ces presque 6 années ont été douloureuses mais ça aura porté ces fruits ! Je suis enfin heureuse et tous ces mauvais moments sont derrière moi. Ils feront partis de ma vie mais prendront une toute petite place.
Alors à toutes celles et ceux qui sont en parcours PMA, ne baissez pas les bras ! Je sais que c’est facile à dire et pénible à entendre mais tenez bon ! Serrez-vous les coudes avec votre conjoint ! Passez au dessus de toutes les réflexions débiles qu’on peut vous faire ! Et quand vous aurez votre mini-vous dans les bras, tout s’envolera ! Et moi, quand l’envie nous prendra, on tentera de faire une deuxième petite merveille !
Vous souhaitez publier votre histoire sur le blog ? C’est ici que ça se passe.
Evy dit
Quel beau témoignage dans lequel je me reconnais pleinement. Après 3 IAC et 4 FIV ICSI, nous sommes enfin devenus les heureux parents, mon mari et moi, de magnifiques jumelles. 2 années de combat en PMA rempli d’espoir, de désillusions, de larmes et de colère parfois. Je ne pouvais plus voir une seule amie, collègue ou femme enceinte. Après une pause de 9 mois pendant laquelle je me suis recentrée sur moi-même et mon couple (sport, alimentation équilibrée avec perte de poids à la clé, vacances), la 4e FIV avec transfert de 2 embryons frais fut la bonne. C’est un combat que seule une personne passée par là peut comprendre ! Mais je me suis aussi accrochée et cela en valait la peine ! Toutes mes pensées d’affection et d’encouragement pour toutes celles qui se battent en PMA pour entendre un jour le mot Maman.
zanoun dit
Mon dieu quel témoignage et quelle ténacité ! tu donnes vraiment de l’espoir à tous les couples qui passent par là. J’ai été chanceuse car au bout d’une FIV ça a fonctionné mais c’est si dur..félicitations à vous en tout cas!
Brige dit
Merci pour ce beau témoignage et cette preuve de courage.
Les médecins nous ont donné 1% de chance d’avoir un enfant… nous avons directement fait des fiv, après stimulation ovarienne les 2 premières fois nous en avons eu qu’un seul ovule qui ont chaque fois éclaté au moment de la ponction, le médecin a souhaité mettre fin aux tentatives. Nous avons donc été voir un autre hôpital. Nous avons fait une 3eme tentative qui n’a donné aucun ovule, et le médecin m’a dit on va essayer une dernière fois il faut au moins en faire un mais un bon …. Notre petit Victor notre 1 % est arrivé en mars 2015. Je vous souhaite beaucoup beaucoup de courage les filles en p.m.a mais des miracles peuvent parfois arriver
céline dit
Très beau témoignage, plein d’espoir. J’en ai eu les larmes aux yeux.
Bon courage à tous les couples qui sont dans cette procédure.
Nany dit
Merci pour ce témoignage qui redonne l’espoir et surtout en ce début d’année. Quand on est dans un parcours PMA on passe par des hauts et des bas au niveau du moral. Il est parfois difficile de se remotiver après un échec mais oui il faut y croire et avancer ! Et nous aussi on y arrivera et après on se plaindra comme La plupart des parents de nos nuits d’ensomnie, des colères du petit mini nous…. mais on sera pleinement heureux. Très bonne année à tous et pleins de courage !
charlie dit
Merci Lucie! J’ai eu l’impression de lire mon histoire.
Nous n’avons toujours pas d’enfant, ça va faire 5 ans que c’est notre projet. Nous avons fait les 4 IAC et nous commencerons les FIV en Mars 2017. On se laisse du temps pour s’y préparer psychologiquement.
J’essai de rester positive et je me concentre sur mon mariage prévu en Juillet.
L’idée du mariage en même temps que les FIV vient de moi. J’avais besoin d’autre chose pour ne pas tomber dans une déprime insurmontable… J’espère que le chagrin d’un échec sera ainsi atténué.