Le petit garçon d’Alicia a aujourd’hui 7 mois et demi et se porte comme un charme. Pourtant il y a 5 mois, elle a bien cru qu’elle allait le perdre. En cause, une infection urinaire, ou pyélonéphrite. Voici son témoignage.
{Témoignage}L’infection urinaire du nourrisson
Aujourd’hui, petit bout pète la forme. Mais je repense toujours à ce jour du 15 septembre, où j’ai cru que je n’allais plus pouvoir le serrer contre moi. Si je témoigne aujourd’hui, c’est pour partager cette expérience avec d’autres mamans qui ont peut être connu ça, qui le connaîtront, qui ont peut être vécu pire (car tout est bien qui finit bien !).
Tout commence quelques jours avant le jeudi 15 septembre.
Dans la nuit du samedi au dimanche, petit bout se met à pleurer très fort et à vomir (c’est là qu’on voit la différence avec des régurgitations :D). Sachant qu’il avait déjà eu une gastro 2 mois plus tôt et que son papa sortait tout juste d’une autre gastro bien carabinée, nous ne réfléchissons pas trop longtemps : il est 2h du matin, il ne garde rien dans l’estomac, il a 2 mois et demi, on file aux urgences. Nous sommes rapidement pris en charge à l’hôpital. Petit bout a de la fièvre, mais pas tant que ça (38.2), il ne vomit plus, il est tonique. On nous renvoie chez nous en nous disant qu’il approche des 3 mois et qu’il va falloir qu’on s’inquiète moins pour lui dorénavant. Le lundi passe, il ne mange toujours pas. Je vais à la PMI, ils me disent que cela doit être un virus. Il ne faut pas m’inquiéter, bien l’hydrater. Toujours 38.3. « Continuez le doliprane« .
Le mardi, nous faisons 2 heures d’adaptation chez la nounou (je reprenais mon travail le lundi suivant pas de possibilité de prolonger mon congé maternité). Il mange juste ce qu’il faut pour que personne ne s’inquiète. Il pleure beaucoup. On pense au stress de la séparation. En rentrant, il ne veut pas quitter mes bras. Qu’à cela ne tienne, petit bout a toujours été un bébé kangourou. Le soir, à 21h, je le trouve quand même très grognon. Température : 38.3. Je reprends rendez-vous dès le lendemain à 8h chez le médecin. Auscultation normale : votre bébé est tonique. C’est surement un petit virus. Pour la première fois le mot « infection urinaire » est prononcé, mais vite évacué. La fièvre n’est pas assez haute. Le mercredi soir, petit bout ne mange toujours pas. Je commence vraiment à être très inquiète. Même si tout le monde m’affirme le contraire, je sens que quelque chose ne va pas. Et puis dans la nuit, petit bout avale un biberon énorme. On se dit : Victoire ! Jeudi matin, pareil, biberon énorme. Super !
Je le couche pour faire la sieste. Je passe une première fois pour le regarder de loin : je le vois un peu recroquevillé les bras repliés sur lui même. Je ne m’inquiète pas. Il est guéri ! Je repasse 5 minutes plus tard, je le revois dans la même position. Je m’approche donc de son berceau et là, je le vois bleu, peau marbrée, tremblotant. Je le prends dans mes bras, j’appelle son père en criant, je le secoue légèrement. Aucune réaction.
Panique générale.
On l’habille en catastrophe, on le met dans la poussette. On veut appeler un taxi, pas de taxi. On le remet dans la poussette, on s’élance dehors sous la pluie – l’hôpital est à 10 minutes en courant. (a posteriori, cette scène me paraît être digne d’un film :D). Sur le chemin, je me rappelle m’être dit « ça y est c’est arrivé. le bonheur se termine. » En arrivant, nous sommes pris tout de suite. Petit bout a déjà récupéré des couleurs. Premier CBU : infection urinaire détectée. Les médecins nous expliquent qu’il faut aller vite. Il faut le mettre sous antibiotiques. Il a convulsé, l’infection a peut être gagné les méninges…
Méningite… J’explose en sanglots.
Heureusement, l’équipe médicale est vraiment parfaite. S’en suivent beaucoup d’examens : multiples piqûres, où petit bout hurle tout ce qu’il sait (je manque de tomber dans les pommes), ponction lombaire (pour la méningite), scanner… Autant d’examens que ni moi, ni mon mari n’avons jamais pratiqué et lui si petit doit les affronter… Bref. Les résultats tombent au fur et à mesure de la journée : la méningite semble écartée, l’infection urinaire est confirmée. 5 jours d’hospitalisation minimum.
Ces journées ont été très longues, surtout pour lui, embourbé dans ses fils, avec ses pansements. Mais j’étais si heureuse de le voir se rétablir petit à petit, de le voir vivre, respirer. J’avais tellement eu peur de ne plus pouvoir profiter de lui.
J’ai pensé à ma grand-mère qui a perdu 2 enfants, j’ai pensé à toutes les mamans qui n’ont pas la chance que j’ai eu. Et depuis, à chaque fois que je le regarde, je ne peux pas m’empêcher à ce 15 septembre, où tout aurait pu se terminer, où tout aurait pu être tellement pire.
Grosse pensée à toutes les mamans qui doivent affronter ce genre d’épreuve.
Vous souhaitez publier votre histoire sur le blog ? C’est ici que ça se passe.
Charlotte aux petits pois dit
Ma puce a eu une infection urinaire à 4 mois et demi… J’ai eu les peurs de ma vie quand elle est montée à 41. Depuis, cela plane un peu au dessus de nous, car ça fera un an seulement au mois de mai. Avant cela, elle est placée « en probation », comme j’appelle cela : dès que la fièvre monte, direct sac urinaire et analyses.
Ce que je retiens de tout ceci :
Nous sommes les personnes les mieux placées pour « sentir »si quelque chose ne va pas pour son petit bout. Et, parfois, il faut insister et se faire entendre de force. Car en effet, une infection urinaire cela peut être très grave si ce n’est pas pris à temps.
Je suis heureuse que pour vous cela se soit bien fini.
On croise les doigts pour que ce soit le seul et l’unique épisode!
Claudia dit
« On l’habille en catastrophe, on le met dans la poussette. On veut appeler un taxi, pas de taxi. On le remet dans la poussette, on s’élance dehors sous la pluie – l’hôpital est à 10 minutes en courant. »
On n’ a pas l’habitude, on est paniqués… mais le bon réflexe, même dans ce cas, c’est d’appeler le 15… qui dira peut-être de faire finalement ce que vous avez fait, c’est selon.
Ebea dit
« Il approche des 3 mois et qu’il va falloir qu’on s’inquiète moins pour lui dorénavant. » 😡!!
Mais depuis quand un nourrisson de 3 mois mérite moins d’attention qu’un nourrisson de 1 mois ?
Je ne comprend pas qu’on ait pu vous dire un truc pareil, même à 12mois on s’inquiète, même à 12 mois ils peuvent attraper des virus/bactéries/infections très dangereuses.
Mon fils a été hospitalisé à 9 mois suite à une salmonellose, s’en est suivi une déshydratation. J’ai pleuré toutes les larmes de mon corps en me disant que j’avais peut-être trop tardé pour l’emmener aux urgences, parce que bien trop souvent, on nous prend pour des parents hystero qui flippent pour un rhume.
Je suis bien contente que votre enfant aille très bien aujourd’hui, continuez à l’écouter, faites-vous confiance, un parent sait bien souvent avant les autres quand son enfant va mal. Mon papa (urgentiste) m’a toujours dit que l’on devrait toujours écouter les parents, leurs intuition est très très souvent fondée.
Bonne continuation
Lili dit
La « règle » chez les bébés (ce que conseillent les pédiatres et le carnet de santé ), c’est consulter systématiquement si +de 38 chez un bébé de moins de 3 mois, +de 38.5 après 3 mois.
Voilà pourquoi sûrement on l’a prise pour une flippée avec son bébé de quasi 3 mois qui n avait pas « tant » de fièvre que ca.
Sauf qu’elle avait eu le bon réflexe. ..et je n en reviens pas qu’on ne cherche pas plus loin que ca pendant plusieurs jours (le « petit virus »…il a bon dos le ptit virus, il est toujours dispo et bien pratique pour expédier la consultation quand on sait pas trop ce qui se passe et qu on croit surtout à une maman stressee pour rien. ..)
La 1ere cause de fièvre sans autre symptôme c’est l infection urinaire. C’est pas sorcier de prescrire une bandelette urinaire au lieu de renvoyer cette maman chez elle avec du doliprane. Il faut mieux trop de précautions que pas assez…cela aurait évité tous ces examens et ces 5 jours d hosto à ce petit bébé.
Heureusement que cette histoire se termine bien. Je comprends que cette maman ressasse et repense souvent à cette journée où tout aurait pu basculer. Et qu elle n hesite pas, à l avenir, à la rappeler aux médecins la prochaine fois qu ils la reverront chez elle avec un » arretez de stresser et donnez du doliprane « …