Lily est enceinte, mais non, la grossesse n’est pas toujours de tout repos pour la future maman, surtout quand en plus elle habite à l’étranger ! Voici son témoignage.
{Témoignage} Non, la grossesse n’est pas forcément épanouissante
Je suis enceinte d’un petit peu plus de deux mois. J’avais témoigné sur ce blog de mon test de grossesse, avec sa petite barre fantôme qui ne l’était pas !! Aujourd’hui, je voudrais témoigner de mon expérience de ce début de grossesse loin d’être évident.
Ma situation
J’habite à l’étranger depuis moins d’un an, nous avons déménagé pour le travail de Chéri et j’ai mis environ quatre mois avant de trouver moi aussi une activité professionnelle. Malheureusement, j’ai travaillé un grand total de quinze jours avant de devoir arrêter. Quand j’ai fait mon troisième test, celui qui a confirmé la grossesse, je savais déjà, vu mon état, qu’un petit quelque chose faisait son nid. Je suis ce qu’on appelle une « maman chanceuse », une de ces femmes pour qui ça marche du premier coup ! Très rapidement après l’ovulation, j’ai commencé à avoir des douleurs au bas-ventre, une très grosse fatigue, des vertiges … J’ai commencé à travailler à presque un mois de grossesse. Mais après des vomissements importants, je me suis rendue compte qu’en trois semaines, j’avais perdu quatre kilos. J’ai regardé sur internet pour me rassurer et tous les forums que j’ai consulté disaient que c’était normal, en début de grossesse, de perdre du poids. Les vomissements, les maux de ventres, les maux de tête : tout est normal. C’est seulement quand on a réalisé que je ne pouvais plus rien avaler à part de l’eau qu’on s’est décidé à prendre rendez-vous chez un médecin. Et là … Bienvenue à l’étranger !
L’expérience médicale hors de la France
Chéri et moi avons attendu presque trois heures pour une consultation sans rendez-vous près de la maison. J’avais appelé avant, pour avoir une idée du délais, mais la dame au téléphone m’a répondu sèchement qu’il fallait venir et voir. Au bout de trois heures, donc, le docteur nous reçoit et je lui explique ma situation : je suis enceinte (7 semaines, ou 9 SA à ce moment) et je vomis tout le temps, j’ai mal au ventre, j’ai du arrêter de travailler parce que je n’en peux plus. Je m’attendais, je l’avoue, à un minimum de compassion : douche froide. Pourquoi je ne suis pas venue avant ? Pourquoi j’ai arrêté de travailler de moi-même plutôt que de demander un arrêt ? Pourquoi je ne mange pas un peu moins mais plus souvent ? Puis, les recommandations : il faut manger, parce que maintenant il faut protéger le bébé. Il faut arrêter de vomir. Il faut se forcer, même si je vomis. Et puis, pourquoi on s’y prend si tard ? il y a des tas d’examens à faire !
Alors moi, j’avais attendu 3 heures sur un siège en plastique, mal au ventre, nausée, fatigue, angoisse. Chéri est donc intervenu pour dire qu’on venait d’arriver, et qu’on ne connaissait pas encore le système de santé ici. Je suis repartie avec une ordonnance pour des compléments alimentaires, de l’acide folique et des anti-nausées ; la consultation a duré en tout et pour tout moins de 5 minutes.
Résultat
Je suis sortie de là mal. Je culpabilisais de ne pas avoir réagi plus tôt, même si tout le monde me certifiait que vomir, enceinte, c’est normal. Mon contrat de travail ne me permettait pas de poser un arrêt (on n’est pas en France, je le rappelle). Je me suis donc retrouvée à la maison, avec mes médicaments et une question : pourquoi, quand je suis allée à l’hôpital avec Chéri au tout début de la grossesse, on nous a envoyé balader parce que c’était « beaucoup trop tôt » ? Et maintenant, c’est « beaucoup trop tard ». Je suis loin de ma famille, loin de mes amis qui ne sont même pas au courant, personne ne m’explique ce qui m’arrive et en plus je me fais engueuler quand je vais poser des questions.
C’est le premier, et j’avais vraiment espéré que ça se passe différemment. Aujourd’hui, ma seule envie c’est qu’on retourne en France, de passer des vacances chez ma maman, et de pouvoir échanger parce que mes inquiétudes ne trouvent ici aucun écho. Tu as voulu être enceinte, tu dois donc être épanouie et heureuse. En gros : marche ou crève.
Vous souhaitez publier votre histoire sur le blog ? Déposez votre témoignage mariage ou témoignage maternité ici.
Chacha dit
Comme je compatis et je te comprend!
Bébé s’est niché à peine un an après que je sois arrivée à Abidjan pour rejoindre chéri, il n’était pas attendu de suite et je venais tout juste de signer mon contrat.
Contrairement à toi, c’est bébé 2, mais je me suis vite retrouvée démunie. J’ai passé une grossesse à pleurer. Ok, c’était les hormones, mais c’était aussi là différences de soin, la famille et les amis qui sont loin, cheri qui enchaîne les heures… et moi cloué au lit pcq phlébite et menace d’accouchement prématuré sont passés par là.
Heureusement, j’ai trouvé une super gyneco obstétricienne.
C’est quand on est loin qu’on s’aperçoit de la chance que l’on a en france.
Un truc tout bête, mais malgré mon assurance, la péridurale n’était pas prise en charge en cas d’accouchement par voie basse, pcq « c’est du confort » … je l’ai eu par voie basse sans peri (on aurait pas eu le temps ni la possibilité de me la poser de toute manière mais quand même!)
Enfin bref, je te comprend, et si tu veux échanger, n’hésite pas!
Bon courage, la grossesse n’est qu’une étape, avec de bons et de mauvais moments… et les mauvais moments semblent longs quand on est loin des siens..
Ldzb dit
Bonjour et félicitations!
Je me reconnais à 100% dans ton témoignage car j’ai vécu à quelques détails près la même chose
J’ai découvert ma grossesse alors que je passais des entretiens de travail dans un pays étranger où mon mari avait obtenu un poste.
J’ai tout de suite été extrêmement malade, je n’avais pas encore mis en marche la paperasse pour les assurances maladie : bref j’étais dans la m*rde.
Je ne parlais pas bien la langue et je n’ai pas exactement été bien traitée ni bien informée sur le déroulement des examens à suivre.
A 15 semaines après avoir perdu 4/5 kilos, avoir perdu la force de me lever le matin , mon mari m’a traîner a l’hôpital où on m’a rit au nez.
Je ne me suis pas écroulé par miracle…j’étais psychologiquement épuisée, je me suis sentie abandonner.
Puis finalement un médecin est passé par là et après deux mins il m’a fait interné pour déshydratation sévère. 10 jours plus tard je rentrais chez moi, mais les 10 semaines qui ont suivi ont été un enfer: pas de suivi, pas d’exam morphologique…rien.
A 26 semaines mon mari à lâcher son boulot et on est parti vivre dans un autres pays, et heureusement!!!
On m’a découvert à temps une maladie lié à la grossesse qui pouvait être fatale à mon bébé…j’ai été déclenchée dans la foulé et après quelques complications après sa naissance on a enfin pu rentrer à la maison.
Malheureusement, tout ceci a gâché ma grossesse, car je n’ai pas eu envie de « connecter » avec ce bébé, je sentais que quelque chose n’allait pas et je n’avais pas envie de l’aimer.
Lorsqu’il est né ( accouchement qui c’est extrêmement bien passé malgré l’urgence )je me suis enfin permise à l’aimer.
Mais on m’a volé ma grossesse, et je dis toujours que cet enfant est né sans que je le porte vraiment – j’ai fais un espèce de « deni conscient ».
Lorsque vous dites « marche ou crève » cela résonne complètement…
Courage, et suivez toujours votre intuition! Mais même si neuf mois vous sont volés, il vous reste toute votre vie à partager avec votre enfant!!
lily dit
Salut Lily – tu peux dire dans quell pays tu es? il y a peut etre des lectrices ici qui peuvent aussi aider.
Ex'expat dit
Bonjour Lily, toutes mes félicitations pour ce bébé 🙂
Je connais ta situation à l’étranger, ce n’est jamais évident surtout dans un système qu’on ne connait pas.
As tu pensé à regarder sur les réseaux sociaux les groupes des expats et/ou francophones dans ton pays? Je suis sûre que certains sont déjà passés par là et pourraient te guider. Sinon, même si ce n’est pas évident, ton chéri a sûrement des collègues féminines ou des femmes de collègues qui pourraient te conseiller.
Je te souhaite une belle grossesse ici et là bas 🙂