Cela fait plus d’un an que Sandra et son chéri essaient de faire un bébé. En vain (pour l’instant). Voici son témoignage
{Témoignage} Entre attente, espoir de grossesse et tristesse
S’il existait une checklist de tous les symptômes de grossesse, je crois que j’aurais pu cocher toutes les cases… mais sans être enceinte. Je suis partagée entre l’espoir et l’évidence crue de mon âge (37 ans), de mon endométriose qui a abîmé mes ovaires et du parcours PMA qui s’annonce.
Mariée pendant 11 ans, mon ex mari et moi avions décidé de faire un enfant lorsque j’avais 32 ans. Nous avons tenté pendant 10 mois quand un accident lui a ôté la vie. Veuve, je ne me sentais pas d’entamer une nouvelle relation, je n’y pensais même pas. Jusqu’au jour où j’ai rencontré mon ami actuel. Très vite, la relation a été polluée (c’est vraiment le terme, même si tout va bien entre nous) avec ces histoires de grossesse : d’une part parce que j’en avais extrêmement envie, d’autant plus qu’il est doux, attentionné, raisonné, et qu’il ferait un excellent père, et d’autre part à cause de l’horloge biologique. Un RDV avec ma gynéco pour mes 35 ans m’a fait sortir en larmes de son bureau : elle me conseillait quasiment de faire un bébé avec lui, qu’il soit d’accord ou pas (donc dans son dos) car le temps avançait !
Bref nous prenons tout de même le temps de nous connaître, de nous apprécier, et moi de retrouver la force de dépasser mes peines antérieures, et nous voilà d’accord pour faire un enfant. Ça c’était il y a 1 ans et 2 mois. Depuis, chaque mois sans exception, c’est :
– jour J des règles : je le note consciencieusement dans mon agenda (pour les stats d’un mois sur l’autre)
– attente d’à peu près 10 jours, jusqu’à la période d’ovulation,
– travaux pratiques intensifs (vous apprécierez le manque de spontanéité de la chose. Perso ça m’énerve d’en arriver là mais si on laisse passer le créneau on prend 1 mois dans la vue…)
– douleurs dues à l’ovulation, on commence à croiser les doigts et à se dire (faussement) qu’on prend du recul et qu’on n’y pense pas (comme notre entourage bienveillant nous le répète à chaque fois). Mais si on y pense pas à tous ces trucs, on va laisser passer les fenêtres de tir ! et puis les symptômes gynécologiques sont là pour nous rappeler à l’ordre sur la machine mensuellement huilée, donc impossible de ne pas y penser. C’est comme si on nous disait « à partir de maintenant tu penses à tout sauf à un chat blanc« . D’après vous vous allez penser à quoi ??? Bon c’était mon coup de gueule.
– 5/6 jours se passent. 1 fois sur 2, petites pertes de sang… et si c’était la nidation ? Allons voir sur internet !
– entre cette supposée nidation et le jour J des règles, je crois avoir tout connu : les nausées (ça devait être parce que j’avais trop faim dans la matinée), les pincements aux ovaires, les seins gonflés et lourds, ou de taille normale mais avec les tétons douloureux (je me vois encore en train de chercher ces fameux tubercules de Montgomery qui sont censés être plus visibles…), les douleurs au bas du dos, l’humeur changeante, les fringales (que j’honore systématiquement : on ne sait jamais, si par miracle ça avait marché je m’en voudrais de laisser ma progéniture crier famine dans mon utérus), les vertiges, une hypoglycémie dans le train, le ventre gonflé (peut-être l’embryon d’un futur basketteur qui prend déjà beaucoup de place à tout juste 12 jours…)
– et puis immanquablement, les petites pertes de sang annonciatrices d’une mauvaise nouvelle refont leur apparition.
Entre temps, j’ai tout de même subi une hystérosalpingographie, une IRM, des échographies, des prises de sang à n’en plus finir, pour que l’on me dresse un bilan hormonal plutôt bon, mais une endométriose pouvant expliquer les difficultés. Je me suis donc faite opérer, et depuis toujours rien… Nous avons pris rdv pour commencer les traitements FIV.
Et comme beaucoup sur ce blog, je crois que notre couple est le dernier du groupe à ne toujours pas avoir d’enfant. Nous ne voulons pas en parler, c’est trop personnel, mais à chaque fois que j’entends « vous verrez quand vous en aurez » (sous entendu bande d’égoïstes vous profitez bien des voyages et des sorties sans enfants, et vous vous faites vos nuits et vous pouvez vous concentrer sur votre carrière), j’ai envie de hurler « mais punaise j’attends que ça de pas dormir la nuit, de me balader moi aussi avec le stock du rayon layette avec moi » de rétorquer « ah pour le dîner demain on va pas pouvoir venir, bébé a très mal dormi et nous de même« . C’est très dur de voir mon entreprise, les rues de ma ville, les endroits de vacances colonisés par des femmes enceintes ou des couples épanouis (en apparence) avec des poussettes.
J’essaie de ne pas perdre espoir et de garder le sens de l’humour, mais bien souvent lorsque j’arrive à m’isoler je me laisse aller et pleure tranquillement sans gêner personne.
Je souhaite beaucoup de courage à toutes les femmes (et leurs conjoints) qui vivent peu ou prou le même parcours que moi et qui malgré tout s’accrochent. Je garde l’espoir malgré tout d’avoir des jumeaux grâce à une FIV !
Sandra
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audrey dit
Je comprends pleinement ce que tu ressens, ce corps qui nous laisse « croire » que peut-être, cette fois, mais oui, évidement, c’est la bonne!!! Et finalement, une fois de plus, bah non (et là, immanquablement, je regrette de m’être goinfrée pendant une semaine en me disant que ces fringales répétées annonçaient forcément un truc!!! Pôvre de moi!)
14 mois d’essais ici (déjà une petite poulette de 2 ans, alors, je ne vais pas me plaindre hein! Mais c’est dur quand même de vivre cette attente et de se demander chaque mois si ça viendra un jour).
Je te souhaite beaucoup de courage et de belles choses!
Lily dit
ca ne va pas aider mais j’aime beaucoup ton sens de l’humour, malgré la situation j’ai quand meme ri (les fringales!!)
courage, et profite des voyages et diner sans baby sitter 😉 ha!
Laurence dit
De notre côté, on galère aussi depuis un peu plus de 2 ans, avec 2 fausses couches dont une il y a quelques mois, histoire de garder l’espoir mais pas trop quand même (faudrait quand même pas que ça soit trop facile ! 🙂 )
Tes spottings me font penser à un manque de progesterone en 2ème partie de cycle, ce qui peut peut-être nuire à la nidation.
De mon côté depuis que je suis sous stimulation ovarienne (et donc depuis que je prends de la progésterone en ovule 15 jours par mois), je n’ai plus aucune perte rouge.. et surtout j’ai été enceinte (même si ça n’a pas tenu).
En as-tu parlé à ta gynéco ? Bon courage à toi pour ces terribles épreuves…
Julie dit
Effectivement nous sommes toutes les mêmes quand l’instinct maternel se réveille et que malheureusement il faut attendre et en plus il faudrait pouvoir « ne pas y penser » (je confirme impossible!!!!). Tellement de témoignages qui ressemblent à ma vie en ce moment, qui me font penser que beaucoup de couples sont dans la même attente douloureuse, qu’un jour ce sera bien notre tour, on prendra la place de toutes ces femmes qu’on croise avec leur gros ventre, on y aura droit aussi!
Bonne continuation, je te souhaite de beaux bébés, et surtout qu’ils se dépêchent de pointer le bout de leur nez 😉
Marine dit
Tu m’as fait sourire et même rire car on est vraiment toutes pareilles… on pointe les moindres petits signes en se disant Et si ?
Je comprends ta peine et je te trouve très courageuse d’avoir en si peu de temps fait ton deuil, retrouver l’amour et entrepris ce nouveau challenge bébé. Je vous souhaite que l’avenir vous apporte ce(s) petit(s) bébé(s). Plein de courage.