Ebea est l’heureuse maman de 3 enfants. Demain elle reprendra le travail, c’est la fin de son congés maternité. Et si elle a rêvé de ce jour très longtemps, aujourd’hui il est difficile pour elle de tourner la page. Voici son témoignage.
{Témoignage} Aujourd’hui je pleure
Aujourd’hui j’ai besoin d’écrire, de dire ce que je ressens, d’étaler mon mal-être journalier, de me plaindre pour essayer d’arrêter de pleurer. Aujourd’hui tout particulièrement, parce que aujourd’hui… c’est le dernier jour de mon congé maternité.
Et c’est dur, bien plus dur que ce que j’avais imaginé.
Petite mise en situation, j’ai 3 merveilleux enfants, le dernier à 5 mois. Mon mari travaille, je suis donc « seule » à la maison depuis un moment. Par seule, j’entends « pas d’adulte à qui parler ». Parce que seule, en fin de compte, je ne le suis que très rarement depuis la naissance de mon dernier, mais c’est différent.
A partir du 3ème enfant, le congé maternité est allongé… un peu… BEAUCOUP !!! Il passe de 6 semaines + 10 semaines à 8 semaines + 18 semaines, soit un total de 26 semaines. J’ai également pris 2 semaines de pathologie en amont et 2 semaines de congés payés (sinon je les perdais). Bref, un rapide calcul, cela fait donc 30 semaines que je n’ai pas travaillé et que ma vie sociale est assez fantomatique.
J’avoue que quand je suis partie en congé maternité, ça a été un sacré soulagement. J’étais très fatiguée, j’allais enfin pouvoir me reposer un peu (douce utopie avec mes 2 autres enfants!), j’allais m’occuper de la maison et de tout ce que je n’ai pas le temps de faire habituellement. Ma maison allait être digne de celle de Bree Van De Kamp ! J’allais également m’occuper de moi, faire ce que j’aime, décorer, bricoler, faire du shopping, me détendre, voir du monde… QUE NENNI !!!
S’occuper de sa maison à 7 mois d’une 3ème grossesse, c’est difficile (en tout cas pour moi).
Décorer, bricoler et shopper, c’est cool mais ça coûte cher et mon porte-monnaie n’est pas aussi extensible que la peau de mon ventre !
Voir du monde, en semaine, au beau milieu de la journée, c’est compliqué quand tout le monde bosse !
Et me détendre, c’est bien, mais c’est vite saoulant.
Bref, je me suis vite ennuyée et je suis entrée à pieds joints dans ce cercle vicieux où plus on s’ennuie, moins on en fait. Avec le recule, aujourd’hui, je me rends bien compte que je n’ai quasiment rien fait durant ces 7 ou 8 derniers mois !
Résultat, j’en suis presque arrivée à envier les mères qui retournent bosser au bout de 2 ou 3 mois (congé classique). Attention, pour que personne ne se méprenne, c’est aussi une chance que j’ai eu de pouvoir rester plus longtemps avec mon fils, et j’en suis consciente. J’ai pu profiter de lui un maximum et surtout continuer de tirer mon lait jusqu’à présent, à partir d’aujourd’hui, advienne que pourra (mon allaitement… un vaste sujet difficile sur lequel je reviendrai peut-être un jour!). Je l’ai vu grandir et évoluer bien plus que ses frère et sœur.
Mais j’avais hâte de retourner travailler. J’en ai besoin, je ne suis pas une mère au foyer, il me faut du monde et une reconnaissance autre que familiale.
Tout ça… c’était il y a 2 ou 3 mois…
Aujourd’hui, je suis mal, très mal, car ce jour que j’attendais est arrivé. Je le prends en pleine face, c’est violent et j’ai peur. Je pleure à l’idée de monter en voiture demain pour retourner pianoter sur mon clavier. Je sais pertinemment que tout cela n’est que passager. Ce mal-être je le connais bien, je l’ai déjà vécu pour mon second. Mais c’était beaucoup moins intense, sans doute car mon congé était beaucoup plus court.
Alors voilà, d’ici une semaine sans doute, tout cela ira bien mieux, je serai bien évidemment impatiente de retrouver mes amours le soir venu, je n’aurai plus cette énorme boule au ventre et mes le yeux remplis de larmes… mais aujourd’hui, à ce moment précis, je n’arrive même pas à profiter de cette ultime journée, tellement je pleure.
Tout cela est bien futile, je sais bien, mais j’avais besoin de l’écrire. Je ne suis pas la première, ni la dernière, je sais aussi que je ne suis pas la seule dans cet état, alors, à toutes celles qui retournent travailler… BON COURAGE, c’est passager ! Et vive le waterproof pour le 1er jour de boulot!
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nathalie dit
Personnellement, je dois reprendre le travail dans quatre semaines (mon fils a quatre mois) et je trouve honteux d’avoir en France un congé maternité aussi court. Dans beaucoup d’autres pays européens, c’est beaucoup plus.
Nous sommes dominés par une oligarchie prédatrice qui vole toutes les richesses du pays, et ne nous laisse que des miettes. Dans un pays aussi riche, les femmes devraient pouvoir profiter beaucoup plus de leur(s) enfant(s).
Celina dit
Oh Mon dieu comme je me reconnais dans ton témoignage! J’ai repris le travail après pratiquement un an et demi sans aller au travail. Cela fait 3 semaines maintenant que notre nouvelle vie commence et je me dis que j’en ai pas assez profité! Que le temps passe vite! Mais maintenant je profite beaucoup plus, j’ai une vie sociale et la joie de rentrer à la maison le soir!
Plein de courage à toi!
Ebea dit
J’ai l’impression que plus le temps de congé est long, plus le retour est difficile !
J’ai presque pris ça comme un piège !
Pour mon 1er bébé, j’étais à mon compte, pas vraiment eu de congé (j’ai bossé jusqu’à la veille de sa naissance et repris moins d’un mois après).
Pour mon second, j’ai profité d’un congé « classique » de 16 semaines, le retour à été dur mais pas aussi dur que pour ce troisième congé.
Maintenant, comme tu le dis, j’ai une vie sociale, ça me manquait tellement !
Lalie dit
Avec cet article, j’ai l’impression de me lire! Également en congé maternité depuis 26 semaines et retour au travail… demain…
C’est un vrai déchirement car le temps ne se rattrape pas et j’ai l’impression qu’à partir de maintenant, je vais râter des moments importants. Mon fils et moi, nous sommes une « team »! On fait tout ensemble, on rit, on joue, on ballade, on discute… Et tous ces petits moments rien qu’à nous vont me manquer.
Je quitte ma bulle de bonheur pour retrouver une ambiance de travail froide et toxique (pendant ma grossesse, on m’interdisait de prendre ma pause déjeuner pour ne pas prendre de retard, puisque j’allais être en congé!). J’essaye de prendre cette séparation avec philosophie en me disant que la joie des retrouvailles sera encore plus grande, mais les larmes et la boule au ventre sont déjà là.
J’espère pouvoir continuer à allaiter et tirer mon lait au travail, mais sans grand espoir!
Bon courage à toutes celles qui retournent au travail.
Ebea dit
J’espère que cette première journée de travail se passe bien pour vous !
J’ai écrit ce témoignage il y a 1 mois 1/2, et très sincèrement, comme je l’avais prédit, seule la 1ere journée a été dure. J’ai depuis repris un rythme classique mais pour ma part, bien plus épanouissant.
J’ai la chance d’être entourée par mes collègues en or, ça aide tellement.
Et pour l’allaitement, par la force des choses, la source s’est tarie. Je n’ai pas souhaité tirer mon lait sur mon lieu de travail (bien trop contraignant à mon gout), je tirais donc le matin et le soir. Aujourd’hui, j’arrive à tirer au grand max 30ml par jour… Il faut que je me fasse une raison, c’est fini.
Bon courage pour cette reprise, plein de bonheur avec bébé.
La galinette dit
Je ne peux que comprendre ! J’ai repris le travail depuis 2 semaines et j’en ai encore les larmes zux yeux le matin quand je laisse ma fille.
Pas d’inquiétude pour elle, mais parce que je ne la vois plus. Je ne vois plus ses jolis sourires, ses gazouillis, même ses couches sales me manquent !!
Au lieu de ça, désormais je cours…. Le matin parce qu’il faut se préparer et le soir je rentre à 19h et à 2h elle est couchée (baignée, nourrie et changée… donc c’est pas 1h de gazouillis/calins non plus).
Je suis plus qu’heureuse d’avoir repris à 80%. Mon compte en banque beaucoup moins, mais je suis consciente que ses mercredis n’ont pas de prix et surtout, SURTOUT ne se rattraperont pas !
Ebea dit
J’ai également repris à 80%…
Je ne suis pas encore satisfaite de ce nouveau rythme (j’ai pris mes mercredis).
Effectivement, mon compte en banque n’apprécie guère et au boulot, j’ai l’impression que malgré mes 20% de temps en moins, ma charge de travail et surtout mes dead line restent les mêmes !
Mais mes enfants profitent de leur journée avec maman, c’est bien le plus important.
Caro-Line dit
Bon courage pour cette reprise. Alors certes dans une semaine ça ira beaucoup mieux, je pense que seules les mamans (et les papas qui prennent un congé parental) peuvent comprendre ce sentiment. Pour tout te dire j’ai eu la « chance » de signer une rupture conventionnelle à la fin de mon congé maternité et suis tjs aux côtés de ma princesse de 10mois. Mais en septembre il va falloir retourner bosser, j’appréhende énormément et prefere ne pas y penser.
Pleins de courage pour demain !
Petite astuce que j’avais lu sur un blog : dessine toi un petit cœur au creux du poignet quand t’as un petit coup de mou tu le regardes pour te rebooster !
Ebea dit
Merci ! ça va, j’ai repris mon rythme. Ce premier jour a été assez éprouvant mais je l’ai largement surmonté. Le plus compliqué a été de répondre à toutes les personnes que je croisais ou téléphonais et qui me demandaient si ce n’était pas trop dur !!!
Très jolie petite astuce le petit coeur au poignet !
Salomé dit
Bonjour,
Je te souhaite bon courage pour ta reprise. Et pour ta nouvelle organisation à la maison. C’est difficile d’être une maîtresse de maison, une femme active, une maman et une épouse à la fois. Moi c’est surtout cette combinaison que j’ai mal à assumer tous les jours. Entre culpabilité, frustration, fatigue et surmenage. :-S Heureusement les beaux yeux bleus de mon petit garçon me font tout oublier.
Ebea dit
J’ai la chance d’avoir un mari hors du commun, tout autant investit que moi dans sa tâche de papa !
L’organisation à la maison, c’est encore un peu le chaos, très souvent la course, j’attends déjà avec impatience nos congés d’été en famille!
Sandrine dit
Quel article touchant. Je trouve toujours triste de voir comment les mamans se sentent coupables de travailler.
Mais comme tu le dis, ce n’est que passager et bientôt tu seras ravie d’aller bosser en sachant qu’ils passeront une bonne journée à la crèche, l’école ou autre.
Du courage pour la Maman forte que tu es!