Après son accouchement, M. a fait une grosse dépression post-partum. Voici la suite de l’histoire.
{Témoignage} Ma seconde grossesse m’a guérie de ma dépression post-partum
J’ai écris il y a un an maintenant un témoignage concernant ma dépression du post partum. J’écris aujourd’hui la suite… Il y a un an lorsque j’ai écris mon premier témoignage assez poignant (du moins pour moi) de ma dépression du post partum, j’ignorais une chose.. Une chose fondamentale… J’étais à nouveau enceinte. J’ai écris ce témoignage alors que j’étais dans l’ignorance que j’étais en fait enceinte d’un mois. Une grossesse prévue oui et non. Oui car il m’a fallu 2 ans pour tomber enceinte de mon premier enfant et que je voulais en avoir deux avec peu d’écart. Nous n’avons pas pris de précautions après l’accouchement, et après un accouchement et des suites de couches difficiles nous y allions « en roue libre« .
Non car je ne pensais pas que cela irait si vite, surtout dans les conditions dans lesquelles nous étions. Pour celles et ceux qui ont suivi, j’ai eu une première grossesse difficile (je ne reviens pas sur les détails, la mariée en colère vous mettra le lien) et des suites de couches encore pires, me revoilà à remonter la pente tout doucement. Je prends mes marques dans notre nouvelle maison, je reprends le travail vraiment très difficilement, je ne suis pas prête. Cela ne se passe pas très bien, je n’ai pas le cœur à travailler. Cumuler un travail qui engage énormément de mental avec une toute nouvelle situation est très difficile à gérer émotionnellement. J’ai la sensation de n’avoir aucun repos psychique. Nous en avons parlé avec mon mari, nous voulons un deuxième enfant, idéalement nous voulons que la « graine » prenne aux 1 an de notre premier. Sauf qu’un jour pas fait comme un autre ou le ras le bol du boulot se fait sentir je fais un test de grossesse espérant être enceinte pour vite de nouveau disparaître de cet univers et combler notre désir de famille. Et là stupeur, c’est positif ! Je ne m’y attendais pas, mes cycles étaient de nouveaux irréguliers (je suis OPK) je ne m’inquiétais pas de n’avoir pas de règles pendant 2 mois ! Mon petit n’avait que 7 mois. J’ai découvert ma grossesse alors que j’étais enceinte depuis plus d’un mois. Double sentiments se mêlent, joie et peur ! C’est si tôt ! La joie prend le dessus !
Mon mari bien qu’un peu frileux accueille la nouvelle avec le sourire ! Rien à voir avec l’arrivée de notre premier qui a été un bain de bonheur, mais n’est-ce pas normal lorsqu’on a désiré un enfant aussi longtemps ? La grossesse débute plutôt bien, mais toujours cette douleur de mon travail, je ne suis pas bien. Ma sage femme fini par me demander de stopper mon activité à 4 mois de grossesse. Je culpabilise beaucoup mais forcée de constater que je vis dans un stress permanent. Et cela n’est pas bon pour le petit être à venir. Ok et bien je vais essayer de profiter de mon premier et du petit être en construction. Et quel bien m’en fut !
Je deviens plus sereine, plus joyeuse, cela me fait un bien fou ! Il va falloir peut être plus tard songer à changer de métier ! (Je suis infirmière en psy et plus particulièrement dans un lieu de privation des libertés). Bon je vais être franche une deuxième grossesse avec un bébé en bas âge ne ressemble en rien à une première, sentiment de déjà vu, on sait ce qui nous attend ! Et puis il faut gérer le premier !Surtout que niveau grossesse, j’ai eu les deux mêmes (version physiologique). Donc on est moins en extase. J’ai su assez vite que j’attendais un second garçon, une légère déception car je rêve d’une fille depuis très longtemps (ainsi que mon mari). Mais cela vaudra peut être un autre témoignage ? N’allez pas croire… la déception à vite fait place au bonheur !
Pendant cette grossesse j’ai eu très peur, je n’arrivais pas à envisager d’aimer un autre petit humain autant que mon premier, l’amour qu’on a pour son enfant est tellement fort (vous savez le fait de mourir pour quelqu’un) que je ne me sentais pas capable d’aimer autant… Et pourtant… On m’avait dit que l’amour se multiplie.. et bien cela m’a sauté à la tronche lors de la naissance de mon second ! Une naissance rapide et facile, rien à voir avec mon premier accouchement. A peine le temps de dire ouf qu’il était là ! Peu de souffrances, des suites de couches simples ! Il était là sur moi et je l’ai aimé à la première seconde, pas une seule hésitation.
J’avais un petit vide (minuscule mais qui prend tout de même de la place) en moi et j’ai compris à cette seconde que ce vide était rempli, je me suis soudainement sentie remplie. Nous étions au complet. Il me manquait mon deuxième fils, Anatole. Et toute les questions que je me posais sur l’amour de deux enfants, les regrets que j’avais sur une éventuelle fille se sont envolés en fumée ! Bien sûr il me restait une ombre au tableau, la peur de revivre ce que j’avais vécue. Un baby blues qui fait part à une dépression du post partum. J’en avais une trouille noire ! Je la guettais dès la maternité… J’avais la sensation qu’une ombre me suivait… Aux réveils nocturnes je la voyais qui me guettait, mais non jamais elle n’est parvenue à moi. Rien même au retour à domicile, aucune angoisse ni chute hormonale n’est venue me pourrir la vie (pourtant j’avais lu que suite à une Dépression post partum les risques de récidive étaient élevées, et bien NON !). Ma sage femme qui me suivait s’inquiétait beaucoup pour moi et a été surprise de la force dont j’ai fait preuve. Il faut dire que durant mes mois d’arrêt, j’ai préparé cette naissance comme du papier à musique, je m’étais préparée au pire ! Surtout qu’il ne faut pas s’en cacher, des enfants rapprochés font parler les gens, je me suis prise plein de remarques des plus désagréables… Ça aussi ça vaut bien un autre article ?
Bref du coup le fait de m’être préparée au pire, j’ai été agréablement surprise que les choses se fassent naturellement.. Et le rythme avec deux enfants rapproché s’est vite pris. Je peux le dire maintenant ma deuxième grossesse m’a guérie de ma première maternité. Et concernant mon travail j’ai pris le temps d’une pause en prenant un congé parental de 6 mois (je ne peux prendre plus car financièrement cela n’est pas possible). Et j’aborde les choses plus sereinement maintenant. Ces deux maternités m’ont appris qu’il me fallait du temps pour franchir les étapes de la vie, qu’on ne peut juste tourner une page d’un livre et passer à autre chose.
Aujourd’hui je me sens épanouie dans mon rôle de Maman, je sais ou je vais et pourquoi j’y vais surtout. Rien ne compte autant que me deux fils. Pour toutes celles qui se posent des questions sur l’écart d’âge entre deux bébés, le bon écart est dans votre tête et non dans ce que dicte la société, écoutez vous ! En ce qui me concerne on m’avait prédit le pire et finalement ce n’est pas aussi dur qu’on le pense. Tout dépend de l’énergie qu’on est prête à fournir et en ce qui me concerne je ne regrette rien. Mon premier bébé Augustin est très proche de son petit frère Anatole. Il lui fait beaucoup de câlins. Je le dis « encore »,… aujourd’hui ma seconde grossesse m’a guérie.
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Marjorie Saunier dit
Merci Bénédicte pour votre réponse ! N’écoutez pas les autres, ils ne sont pas à votre place ! J’en ai entendu des vertes et des pas mûres à ce sujet (et mes réponses étaient parfois acerbes). Des enfants rapprochés ce n’est pas impossible (en meme temps la nature le permet ! Votre corps s’en remettra ne vous inquiétez pas, et votre entourage s’y fera ! C’est votre choix! Il y aura des moments difficiles mais aussi des moments de joies et ils sont les plus nombreux vous en faites pas ! (Et je suis sûre que finalement c’est le lot des parents d’enfants multiples qu’ils soient rapprochés ou non). Rien est insurmontable, et L’amour vous pousse à déplacer des montagnes ! Bises à vous !
Bénédicte dit
Au delà de l’émotion que dégage ton témoignage, ton soulagement palpable et le bonheur que j’ai ressenti pour toi de te savoir guérie, tu viens de me faire pleurer un petit paquet d’hormones… Je n’ai pas vécu de dépression post-partum, juste des petites déprimes de fatigue on va dire, l’impression de ne plus pouvoir souffler, le trop-plein et l’envie de pause. A chaque fois ça s’est réglé en laissant mon petit loulou chez sa grand-mère le temps d’un week-end ou d’une journée…. Je vais bientôt reprendre le travail pour deux petits mois avant mon congé maternité suivant, et je subis aussi les remarques débiles du monde entier puisque mes deux bébés vont avoir 14 mois d’écart. J’ai calmé mon entourage cinq minutes quand à la question « mais comment vous allez faire, Arsène va à peine marcher et le deuxième va arriver boudu ça va vous faire du boulot » (à la 250e fois la question devient méga relou), en disant que ben tant pis, on vendrait le moins sage. On a déjà les hormones en l’air, la fatigue à s’occuper d’un petit bonhomme plein de vie, la fatigue de la grossesse et tous les aléas de la vie quotidienne, on sait que ça va être un autre changement dans notre vie, un changement majeur et peut-être pas facile de suite, on n’a absolument pas besoin d’entendre les angoisses de l’entourage, on se débrouille très bien pour se les créer tous seuls avec le papa ! On a juste besoin de soutien. Et puis merdalafin, c’est QUOI l’âge idéal pour avoir le deuxième bébé, ou le troisième ? Bref, merci de nous avoir partagé la suite de ton histoire, longue et belle vie à toi et ta famille, ton changement professionnel viendra quand tu auras assez d’énergie à y consacrer mais on sent déjà dans ton témoignage que tu sais ce qui est important : tes fils. Belle continuation à toi ! <3
Bénédicte dit
Ah et j’ai oublié, j’ADORE les prénoms de tes enfants !! (je les garde derrière l’oreille d’ailleurs, puisqu’on cherche des prénoms garçon et fille pour la grande arrivée dans 4 mois !;) )