Sous la pression de son entourage, Nadège a décidé de leur faire part de la mise en route de leurs essais bébé. Grave erreur car depuis ils ne la lâchent plus. Voici son témoignage.
{Témoignage} Je n’aurais jamais du le dire à mes proches.
Avec Gaetan on ne se lâche plus depuis 7 ans. C’est un amour fort, tendre et paré à toute épreuves. Quand on a eu notre premier appart j’avais 19 ans. On a beaucoup fait la fête, puis les copines ont commencé à tomber enceinte. Hyper facile, toutes du premier coup ! Nous, on n’était pas pressés, on profitait de ceux des autres.
2015, on achète une maison avec 3 chambres, car oui, l’idée commence à germer. Et puis la famille, qu’on aime tant mais qui ne peut s’empêcher d’être pressée : « Faudrait commencer à y penser, c’est bien d’avoir des enfants jeune !« . OK, Mars 2016 j’arrête ma pilule en chantant « Libérée, Délivrée … ». Je me dis que tout le monde autour de moi y arrive, il n’y a pas de raison pour que nous ce soit différent. Alors, pleine d’excitation et pensant calmer les questions pesantes, je leur dis : « Mais oui ça y est, j’ai arrêté ma pilule, ça va venir !« .
La plus grosse erreur du parcours. Les mois passent et rien ne se passe. Le vide. L’arrêt de la pilule que je prenais depuis mes 13 ans à été chaotique. Prise de poids, acné comme si j’avais de nouveau 15 ans, règles apocalyptiques. Et les questions blessantes : « Ah toi, t’as pris un peu de poids, ça y est t’es enceinte !« , « Non j’ai juste pris 8 kg, je suis devenue grosse et je le vis mal, d’autres questions ?« . Je deviens agressive car tout le monde nous harcèle. Le pire c’est qu’ils veulent être gentils, ils sont pressés, comme nous.
Le diagnostic tombe, je n’ovule pas (forcément, c’est compliqué du coup !), syndrome OPK, un peu d’endométriose. Bref, ça va pas être aussi simple que ce que je pensais.
Hier j’étais chez ma gynécologue. C’est en route, la procédure PMA est lancée, je repars avec une ordonnance longue comme le bras, des injections, des médocs. J’aurais bien eu besoin d’une piqûre de courage et d’espoir à la place…
Le pire dans tout ça c’est que les questions continuent, inlassablement. Sans parler évidemment des phrases bateau « Je sais que ce n’est pas facile mais faut pas y penser, ça viendra tout seul ! » (« JE N’OVULE PAS, bordel ! Ça PEUT pas venir tout seul !!!! ») ou encore la gentillesse des copines « J’ai fait des cartons de vêtements de bébé, comme ça je pourrai t’en passer !« .
Alors pitié, ne dites rien, arrêtez de vouloir être gentils. Si jamais on a besoin d’en parler, on sait où vous êtes. Et à toutes celles qui vont se lancer, si vous voulez ne pas avoir trop de pression, ne dites rien concernant vos essais bébé, votre entourage sera encore plus content d’avoir la surprise.
Quant à moi, j’essaye de ne pas trop me faire de mauvais sang et j’essaye de ne pas trop m’emballer dès que j’ai 1 jour de retard. J’ai un peu l’impression d’attendre le train. Pour le moment il a du retard, j’erre dans la gare en faisant les 100 pas et en priant qu’il ne sera pas supprimé…
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Sarah dit
Comme je te comprends. J’ai du passer par la PMA pour avoir ma fille, je suis aussi OPK (c’est le mal du siècle, ce syndrome de crotte) Nous venons de lancer les essais pour essayer d’avoir un 2ème enfant. N’étant pas dans une situation financière et professionnelle des plus brillantes, nous préférons attendre quelques mois avant de repartir en PMA. Je ne me fais pas trop d’illusions sur une grossesse naturelle d’ici là, tout en espérant que sur un malentendu… Bref, quand on essayait d’avoir le premier, je n’avais rien dit à personne car je trouvais ça trop perso et je n’avais aucune envie de devoir faire face à des questions indiscrètes. Quand les mois ont passé sans rien, et que j’ai appris qu’on était infertiles (mon mari a en plus des spermatos pas très performants) je me suis félicitée de cette décision. Je l’ai seulement dit à mon frère, qui est en médecine, et il a été d’un grand soutien. J’ai aussi vu une psy pour m’aider à gérer la situation, la frustration et la colère face à l’injustice de la situation (et aux annonces de grossesse multiples dans l’entourage). Là encore, je ne dis pas que nous allons essayer d’avoir un 2ème. Peut-être que je me confierai à une amie et à mon frère de nouveau mais c’est encore trop tôt. Chacun est différent, mais je pense que le mieux est de ne pas annoncer à tout l’entourage qu’on a lancé les essais (d’ailleurs ça ne les regarde pas, et tu ne « dois » un bébé à personne). S’il s’avère qu’on a des difficultés, on peut se confier à 1 ou 2 personnes proches et compréhensives, histoire de pouvoir vider son sac sans être jugée et d’avoir du soutien. Il y a encore trop de gens qui pensent qu’il « suffit de ne pas y penser » (celles qui te disent ça ont souvent été enceintes hyper vite, donc c’est sur qu’elles n’ont pas trop eu le temps de cogiter – et comme tu écris pas d’ovulation, bordal,) Je te souhaite du courage, de l’amour et bientôt un bébé! Le temps parait tellement long en PMA, je te conseille d’avoir aussi d’autres projets. Ça ne te rendra pas fertile par miracle, mais ça te permettra de mieux gérer la situation et de continuer à vivre des moments de joie.
Nessie dit
Bonjour Nadège,
Je voulais simplement m’apporter ton soutien face à cette épreuve. Je n’ai pas connu la pression de l’entourage car nous n’avons jamais dit à personne que nous étions en essai bébé avant que je sois enceinte de 3 mois. Et bien nous en a pris car je suis comme toi atteinte du syndrome OPK, je n’ovule pas du tout.
Alors je voulais te rassurer car j’ai vécu, comme toi, la sortie de chez le gynéco avec une orodnnance longue comme le bras. Les comprimés, chaque jour, de stimulants et d’hormones. Puis l’augmentation des doses. Qui n’ont pas suffit. Le passage aux piqures, quotidiennes, aux prise de sang tous les 2 jours et les échos aussi fréquentes, tout ça couplé avec un travail à temp plein.
Comment ne « pas y penser » lorsque les journées et les semaines sont rythmées par tout ça?! Cette réflexion est stupide et dénote bien de l’ignorance totale des gens à propos de ces prises en charge.
S’il y a un conseil que je peux te donner, ça sera donc: ne pense pas QU’A CA. Voilà tout. Ton bout de chou viendra, crois moi! Alors en attendant, profite du temps que tu as avec ton homme; Faites de votre vie une vie d’amoureux, actifs et en essai bébé, futurs parents et … AMOUREUX. Que les conversations au sujet de vos futurs petits bouchons s’intercallent avec celles à propos de vos futurs voyage (avant que bébé n’arrive, peut-être?!), projets, envies, achats, etc… Car vous n’etes pas que des futurs parents. Faites l’amour sans compter les jours, faites du moment du traitement quotidien un petit rituel d’humour ou de douceur, etc…
Et si besoin, annoncez que vous avez d’autres projets et que vous avez décider de remettre vos envies de bébé à dans quelques années… ca calmera les plus pressants. Ou dites la vérité, sans fard et demandez à ne plus être importunés avec ça… Mettez les gens face à leur bétise même si elle n’est pas volontaire. Pensent-ils vraiment, vu comme ils sont impatients EUX, que vous ne l’êtes pas 10 fois plus?! Juste parce que tu as le droit à la paix, dans cette phase si intime de ta vie, si difficile.
Aujourd’hui, j’ai 2 enfants magnifiques et en pleine forme, de 3 ans et 5 mois, tous les 2 concus par PMA. Il y a 4 ans, j’étais à ta place. Tu sera maman très bientôt et ca sera ton tour de venir rassurer celles qui seront désespérées et fatiguées….
Madeleine dit
Nous avons assez facilement dit autour de nous que nous étions en PMA. A la famille, aux amis et au boulot.
Nous avons eu un super soutien de tous et ça nous a beaucoup aidé. (Et ça a mis fin aux remarques sur le mode d’emploi pour faire un bébé ou « faut pas y penser », mais perso, ces remarques ne M ont jamais gênées car pour moi, elles expriaient seulement le désir des gens qu’on ait le bonheur d avoir un bébé)
Après chacun doit faire comme il le sent!
Sandrine dit
Hello!
Comme je te comprends. J’ai décidé d’en parler quand j’ai appris que j’étais OPK.
J’ai besoin de l’appui de ma famille pour traverser cela, mais j’ai une chance inouïe c’est qu’on ne m’en parle pas. Drilling ovarien fait en juin, et depuis à part me demander si je ne souffre pas des suites de l’intervention personne ne m’en a plus parlé! Et j’en suis ravie.
Ta phrase: « Je sais que ce n’est pas facile mais faut pas y penser, ça viendra tout seul ! » (« JE N’OVULE PAS, bordel !) résume tellement bien l’année que je viens de vivre!
Bon courage et n’hésite pas à dire qu’il y a un souci, et que mère nature décidera quand elle apportera le précieux cadeau.
Lauriane dit
Bonjour Nadège,
Nous avons à peu près le même parcours, syndrome OPK, deux ans d’essais …
Au début, nous n’avons rien dit sauf à quelques personnes . Je voulais aussi annoncer une grosse surprise.Puis petit à petit la pression est devenu difficile à gérer . On nous posait des questions, mes parents étaient insistants face aux nouvelles grossesses autour de nous . Je jouais la diversion en disant que l’on ne voulait pas d’enfants tout de suite, qu’on voulait voyager … Et puis il y a eu la fois de trop au téléphone où j’ai tout balancé à ma mère , qu’on était en début de parcours PMA. Elle ne s’y attendais pas et penser que je pouvais avoir assez confiance en elle pour me confier si quelque chose n’allait pas.
Aujourd’hui beaucoup de personnes savent que nous sommes en PMA , des personnes qui sont vraiment proches de nous , amis ou famille. Le fait d’en avoir parlé a été un déclic pour moi . J’ai l’impression qu’en parler m’a fait accepter la prise en charge par la PMA, je n’ai plus honte de dire que l’on nous aide et je peux même faire des blagues sur le sujet . Et puis le fait d’en avoir parler évite les remarques quelque fois maladroite et permet aux gens de comprendre nos réactions par rapport à l’annonce d’une nouvelle grossesse par exemple.
Je pense que tu devrais faire comme tu le sens et que si un jour la pression est trop grande il faut expliquer aux gens. Cela rassure les gens qui peuvent sentir de quelque chose ne va pas sans avoir des réponses.
Et puis qui sait ce sera quand même une surprise le jour ou tu seras enceinte et ils seront doublement contents!
P.S: Nous, on voyage en attendant 😉
Pauline dit
Comme je te comprends également. Mon cas est différent mais tout aussi douloureux. Il y a 2 ans, avec chéri nous avons acheté une grande maison avec de grands travaux. Les questions ont commencés à germer de partout sur des 2 « futures » grand-mères. en décembre dernier, nous avons décidé que j’arrêterais la pilule et nous laisserons les choses venir, tranquillement sans rien dire à personne. Mais 2 mois plus tard, le test est positif…. Enorme chamboulement, ce bébé qu’on n’attendais pas si tôt est déjà là, nous sommes heureux mais tellement sonnés, on se demande déjà comment on va l’annoncer à nos familles proches… Mais 15 jours plus tard, je fais une fausse couche, c’était des faux-jumeaux… Depuis, j’ai envie de hurler ma peine à la terre entière, les annoncent de copines enceintes pleuvent comme jamais, y compris ma meilleure amie, tombée en enceinte exactement en même temps que moi (presque un deuxième deuil d’une grossesse partagée à deux..).
Depuis cette fausse couche, mon envie d’enfant est décuplée, car c’était juste là, au bout de nos doigts. Et chaque mois, je passe 15 jours à scruter mon corps pour reconnaître les premiers signes ressentis la fois précédente et le reste à déprimer en silence, jusqu’au prochain cycle. Au bout de 6 mois j’ai vraiment envie d’en parler à quelqu’un d’autre que mon chéri. Ma mère ou l’une de mes belles soeurs mais j’aurais tellement aimé commencer par une bonne nouvelle et ne pas leur gacher la surprise. Mais aussi, j’ai peur de leur « gentille » impatience par la suite. Alors je me tais mais ça devient très lourd à porter.
Je croise les doigts pour vous toutes, les filles.
Lily dit
Bonjour, excuse moi, mais tu étais enceinte de combien de temps?
Parce que tu écris que tu as eu ton test +++ et que 2 semaines plus tard tu as fait une FC, puis ensuite tu écris que c’était des faux jumeaux, alors je me demande comment tu pouvais le savoir.
Désolée pour les questions.
Pauline dit
J’ai su que c’était des faux-jumeaux car j’ai perdu 2 poches fœtales… J’ai vu que parfois l’on peut perdre un des 2 jumeaux en début de grossesse mais ça n’a pas été mon cas malheureusement.
Jennifer dit
Mon dieu comme je te comprends ! Exactement le même parcours que toi depuis j’ai envoyer bouler tout le monde ! Et je ne dis plus rien si parcours PMA ou pas ! Comme tu dis ils seront content quand ce sera la surprise !
Courage à toi
Lorène dit
Comme je te comprends. Nous subissons aussi la pression de la famille, ça a commencé avant le mariage à petites doses. Mais depuis le mariage, ça n’a fait qu’empirer. J’ai déjà remis certaines personnes trop insistentes en place. Et j’ai dit à tout le monde qu’on voulais profiter de la vie, et qu’on commenceraibles essais bébé d’ici 2/3 ans. Ça nous laisse un peu de répit. On va commencer les essais bien plus tôt mais je prévois au cas où. (Le père de chéri est passé par une fiv, à cause d’un problème qui pourrait s’avérer héréditaire). Les proches savent aussi que nous devrons sûrement passer par des fiv
Paulette dit
Bonjour Nadège,
Je te souhaite bien du courage dans ton parcours, et je te souhaite surtout un beau petit bébé bientôt … Nous aussi nous avons commencé les essais, ça ne fait que deux mois mais personne n’est au courant autour de nous (sauf une personne). On a souhaité le garder pour nous pour éviter la pression des autres. Je suis heureuse de cette décision car je sais que le jour où, bientôt j’espère, je serai enceinte, ce sera la surprise générale. Mais c’est difficile de garder le secret, j’ai envie de le crier sur tous les toits ! Et puis je pense au fait que ça peut prendre du temps, qu’il peut y avoir des problèmes qu’on ne connait pas aujourd’hui, alors je reste prudente. J’ai une amie qui a eu des soucis de santé comme toi, au bout de 3 ans enfin la bonne nouvelle est tombée. Ca doit être difficile d’attendre autant, rien qu’au bout de deux mois je guette mes règles chaque mois avec un petit espoir qu’elles n’arrivent pas … Alors je n’imagine même pas attendre trois ans. Il faut beaucoup de courage …
Bonne chance, et je croise les doigts pour vous !!!