B. est en essai bébé depuis de nombreux mois. Mais autour d’elle beaucoup de ses amies tombent enceintes. Elle relativisait jusqu’à ce que sa copine de galère attende également un heureux évènement. Voici son témoignage.
{Témoignage} Aujourd’hui j’ai l’impression d’être la pire des c*nn*sses.
Je m’appelle L., j’ai 28 ans. Bientôt 29. Et aujourd’hui j’ai l’impression d’être la pire des c*nn*sses.
Il y a un an, avec mon chéri nous nous sommes lancés dans la si « formidable » aventure du projet bébé. On est jeunes, heureux, amoureux, peut-être un peu naïfs. Pour nous il était évident que ça marcherait. Un mois passe, puis 2, 3, 5, 8, 9 mois. Le temps se fait long. On investigue. Pour se rassurer. La sentence tombe. Mon chéri a une oligozoospermie. C’est un mot savant qui veut dire que son sperme est très (très très très très) peu concentré en spermatozoïdes. Pendant que je pleure car je réalise que cela risque d’être plus compliqué que prévu, les médecins eux, essaient de nous rassurer, en nous disant qu’il en suffit de un… J’ai jamais été une flèche en mathématiques mais je me rends bien compte que de passer de 35 millions de spermatozoïdes (quand tout va bien) à 1,5 million (pour mon chéri) réduit de beaucoup les chances d’avoir un bébé.
A peu près à cette même période, mes amies ont décidé à elles seules de repeupler la planète entière. J’ai donc droit aux annonces des BONNES nouvelles. Je ravale mes larmes, je souris, je m’intéresse, je les serre dans mes bras, je les félicite. Je réponds sans sourciller à la question que j’appréhende : « Et vous c’est pour quand, cela ne vous donne pas envie ? » Moi : « Nous ??? C’est pour quand ? Tu crois vraiment qu’on a attendu que ton ventre s’arrondisse pour avoir envie de fonder une famille ! Tu crois qu’on a tous cette capacité à enfanter aussi facilement que tu ferais un pet ????? » Comme je ne peux décemment pas répondre cela, j’opte pour un moins honnête mais plus respectueux : « Nous ? Non, pas tout de suite, la situation n’est pas encore tout à fait stable sur le plan professionnel… On préfère attendre encore un peu. » Et puis une fois que le dîner/goûter/brunch est terminé, je remonte dans ma voiture et je pleure toutes les larmes de mon corps. L’injustice est mon maître mot. Pourquoi pas moi ? J’ai encaissé 5 annonces de grossesse en l’espace de 6 mois… La douleur a été progressivement de plus en plus violente. Ce ne sont que des bébés qui sont arrivés aussi facilement qu’un éternuement ! « Han c’est arrivé le premier mois, on ne s’y attendait pas, même pas eu le temps d’avoir mes règles après l’arrêt de ma pilule !!!!! » Vous pensez « Mais B*RD*L !! Pourquoi pas moi ??? » mais vous répondez : « Wahouuu !! Quelle chance, c’est génial ! »
Heureusement j’avais une amie qui vivait les mêmes choses que moi : pas le souci de l’oligo machin chose, mais pour elle aussi le temps a été long. Nous avons donc passé des soirées entières à en discuter, à se soutenir, à se comprendre, à rigoler, à se moquer de toutes ces femmes enceintes (en bonnes jalouses que nous étions) ! A se targuer de pouvoir boire des mojitos, fumer des clopes et rentrer dans du 36 !! On est devenues zinzins, à regarder des forums débiles, et penser que peut être que nous étions enceinte car nous avions eu une soudaine envie de soupe de poireau/une diarrhée/un bouton sur la fesse gauche. J’exagère un poil, mais j’ai fait pas mal de recherches vraiment idiotes avec du recul .. Mais on était deux. A deux c’est moins difficile.
Et puis l’annonce tombe, celle que je redoutais le plus. Mon pilier, mon soutien, m’annonce qu’elle est enceinte. Sur le coup je ne réalise pas, elle pleure, moi aussi. Elle me dit qu’elle avait si peur de me le dire. Je ne comprends rien, j’ai les yeux plein de larmes, le coeur lourd. Je dois reprendre le travail. Je n’en ai pas la force. Je rentre chez moi et je suis comme anéantie, je ne m’étais pas préparée à ce que l’une de nous deux tombe enceinte. Ce qui est en soit vraiment ridicule puisque nous étions toutes les deux très motivées ( et actives dans nos essais !! 🙂 ) En fait je pense que je m’étais tellement résignée à pouvoir avoir une grossesse « naturellement » que je n’ai pas percuté que pour mon amie rien ne dysfonctionnait. Tout à coup il y a comme un fossé énorme qui se forme entre elle et moi alors que c’était de loin celle dont j’étais le plus proche…
J’ai l’impression que désormais elle ne peut plus comprendre ce que je ressens. Que je suis seule. Qu’elle est passée de l’autre coté de la force. Et je suis incapable de me réjouir tant mon chagrin est immense. Je ne suis pas triste qu’elle soit enceinte, je suis triste de ne pas l’être. Je me sens si vide. Mon réservoir à bonheur est complètement à sec. Et en même temps, je me sens si mal de ne pas pouvoir partager ce bonheur avec elle. Me réjouir pour elle, sauter et crier de joie. Elle le mérite tant son petit abricot qui est venu se nicher au creux de son ventre. Mais j’ai juste envie de pleurer et de hurler tant j’ai mal.
C’est pour toutes ces raisons qu’aujourd’hui j’ai l’impression d’être la pire des c*nn*sses. Une mauvaise amie.
Je ne pensais pas que se lancer dans un projet bébé pouvait être aussi bouleversant, éreintant, déprimant.. Aujourd’hui je me sens si vide.
Nous « fêtons » le we prochain nos 1 an d’essai. Je ne suis pas sûre que cela se célèbre, mais dans le doute je vais quand même boire quelques mojitos ! Bah quoi ? Faut bien voir le bon côté des choses ..!
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Pilou dit
Bonjour à toi L.,
Je pense bien au contraire que tu es une bonne amie. Tu as conscience des difficultés que tu rencontre et tu culpabilise malgré ta douleur, c’est très humble de ta part. Je trouve que c’est courageux de chercher des pistes pour t’aider dans cette épreuve, comme tu peux le voir, nous sommes nombreuses dans des situations semblables ou proches de la tienne.
En essais bébé depuis 10 mois avec de l’endométriose depuis plusieurs années, nous avons fini par prendre rdv chez le gynécologue pour entamer des examens. Bien évidemment, c’est dans ces fameux moments difficiles que tout le village décide de procréer… les amies, la sœur, la cousine du chéri… bref, un défilé de bonnes nouvelles qui te renvoie au quotidien ce qu’on ne réussi pas.
Je pense que le pire dans tout ça, se sont les fameux conseils (ou remarques désobligeantes qui sont accompagnées d’une incompréhension totale), oh combien aussi maladroits les uns que les autres : tu y pense trop, t’inquiète pas ça va venir, vous êtes jeunes, vous êtes impatients, y’a des gens qui n’y arrivent jamais ou qui mettent beaucoup plus de temps que vous alors ne vous plaignez pas.
Ces mêmes personnes qui en 2 mois d’essais pouvaient se lancer dans l’aventure de la recherche des prénoms, des achats de puériculture, les moments intenses des échographies…
Malgré une joie immense à chaque annonce et un investissement auprès de mes amies dans leur grossesse, aucune n’a eu le moindre soutien, ou plutôt, la moindre tolérance concernant notre désir d’enfant qui n’aboutit pas. Car en plus d’accumuler les déceptions à chaque cycle, le jugement d’amis nous affecte. Et heureusement que notre famille a la délicatesse de ne nous poser aucune question à ce sujet, malgré que nous les ayons prévenu l’année dernière que nous débutions les essais.
Tout ça pour te dire que nous sommes humains, qu’il est normal de souffrir d’un projet si beau que la concrétisation de son couple quand il est difficile voire impossible de le réaliser…
Ton témoignage à fait écho en moi, j’ai eu les larmes aux yeux à sa lecture. Mais saches que tu n’es pas seule et que même si je peux comprendre ta douleur, nous sommes toutes différentes face à tout ça, nous le vivons tous différemment.
En tout cas, ça fait du bien de lire tous vos témoignages qui nous permettent de nous sentir moins seules et de faire le point à la fois.
Je te transmets tout mon soutien dans votre épreuve à toi et à ton conjoint.
Pilou dit
Ps : laisse toi du temps concernant ton amie, mais je pense que tu devrais peut être lui en parler franchement, car elle même sait à quel point cette situation est compliquée. Cela doit sûrement être difficile pour elle aussi. Fais tel que tu le ressens. Courage à toi. Bisous
Juste une maman dit
Je connais bien cette situation, et je sais à quel point ça peut être frustrant voir décourageant ! Comme si les autres avaient une incroyable facilité à enfanter et que pour nous c’était un dure combat… J’en parle ici :
http://justinetime.com/2017/06/13/vous-etes-unique/
C’est dure à faire, mais le mieux est de ne pas tenir compte des réflexions des autres, ou de leurs dire franchement « oui ça fait 1 an qu’on essai d’avoir un bébé » parfois ça soulage ! et surtout d’essayer de ne pas se comparer !!
Je suis passée par la pour mon premier, j’ai mis pile un an à tomber enceinte, et puis pour la deuxième grossesse s’est arrivé en 1 mois mais cela s’est soldée par une fausse couche au bout de 3 mois. Nous sommes de nouveau en essai, et je ne compte même plus les mois. Parce que je suis convaincue que ce deuxième bébé il arrivera en son temps.J’en parle aussi ici :http://justinetime.com/2017/06/15/malheurs-de-grossesse/
Parfois il vaut mieux mettre du temps à tomber enceinte et avoir une merveille que plutôt enchainer les grossesses et les fausses couches…cela n’a pas de rapport mais ça a été mon cas! Beaucoup de courage, tu n’es pas seule à traverser cela !
Elizaline dit
Les émotions, positives ou négatives, sont importantes. Il ne faut pas les nier, il ne faut pas culpabiliser de les avoir, mais il faut essayer de comprendre ce qu’elles essaient de nous dire. Elles nous renseignent sur nous-mêmes, sans aucun jugement de valeur ou moral!
De manière générale, il se peut que la focalisation que nous avons sur un sujet, certes aussi important, mais aussi très sensible que celui des enfants (ou de trouver quelqu’un, ou de se marier, etc), parfois, puisse prendre un certain contrôle dans notre vie. Il y a ce désir qui est là, il est très fort, et parfois, il détruit tout sur son passage… Pourtant, nous avons existé, vécu, construit bien avant ce désir. Notre vie, notre personne ne se réduit pas à cela… Alors oui, ce désir amène son lot de peurs existentielles, ce désir est quasiment vital, sa réalisation ou non est susceptible de changer une vie à jamais. Mais pouvons-nous être heureuses, complètes, pouvons-nous vivre, aimer, construire en dehors de ce désir? Pouvons-nous accepter, pouvons-nous exister entièrement?
Je suis en pensées avec toutes celles (et ceux) qui vivent avec un désir vital très fort qui ne s’est pas (encore) réalisé. Je sais que vous allez trouver, en attendant, les ressources en vous-mêmes pour vivre votre vie et être heureux!!!
Gaile dit
il est très difficile de faire face aux bonheurs des autres lorsque l’on a l’infertilité au dessus de sa tete…
Nous venons de passer notre 2e année d’essais et forcément, comme pour toi, depuis notre mariage la terre entière a décidé de repeupler la planète.
La seule différence c’est que je n’ai même pas eu de répit avec une copine de galère… je suis la seule dans mon entourage.
Cette sensation d’être vide et de s’effondrer à chaque annonce, il n’y a que mon mari avec qui je peux le partager.
Tu as eu beaucoup de chance de pouvoir partager un peu de cette attente avec quelqu’un et je t’envie un peu.
Ta réaction est humaine et si c’est une amie chère à ton coeur, je suis certaine que cette douleur s’estompera au fil du temps.
Tu n’arriveras peut être pas a t’impliquer comme tu le souhaiterais dans cette grossesse mais on fait tous comme on peut avec ce que l’on a.
Je te souhaite beaucoup de courage pour la suite et qu’une petite crevette vienne se nicher dans le creux de ton ventre très vite.
delphine dit
Bonjour, je vais donner un autre avis, celui de l’amie qui tombe enceinte du premier coup sans avoir connu l’attente, et les déceptions au fil des tests de grossesse. Quand je suis tombée enceinte, 3 de mes amies avaient des difficultés à concevoir, ce qui devait être une bonne nouvelle à leur annoncer, a été super difficile, je culpabilisais énormement de leur envoyer mon bonheur en pleine face alors qu’elles n’y arrivaient pas et étaient malheureuses. j’ai annoncé comme j’ai pu avec à la clé des visages déconfits et des déceptions, des pleurs. j’ai longtemps culpabilisé et je n’ai pas profité comme je l’aurais voulu de cette merveilleuse grossesse. Je me suis moi aussi éloignée de ces personnes qui ne pouvaient pas se réjouir pour moi. et j’ai été déçue. je comprenais mais je me suis presque interdite de me rejouir de ma grossesse. j’étais vraiment dans l’empathie et honnêtement j’aurais aimé que mes amies soient enceintes elles aussi, qu’elles connaissent ce bonheur. Alors je crois que de le ressentir c’est normal, mais peut être que tes amies ne sont pas forcément à l’aise avec leur grossesse et qu’elles ne savent pas comment aborder les choses sans te faire de la peine. j’ai souvent eu ce ressenti. je ne savais pas comment faire… courage, l’amitié ne doit pas pâtir d’une chose dont ni l’une ni l’autre ne maitrisez. parlez ensemble de vos difficultés. bisous
Ellie dit
J’ai vécu pareil que toi… Une amie à moi était en essai en même temps que moi… je tombe enceinte au cycle suivant l’arrêt, je ne dis rien et je fais une fausse couche. Puis 5 mois après je retombe enceinte… j’attends pour l’annoncer, et à la fin du premier trimestre je me lance… mon amie est restée assise sur le canapé, a murmuré « félicitations » et a ravalé ses larmes… Elle ne m’a plus parlé pendant 3 mois le temps de « digérer ». Puis elle s’est excusée par sms… je n’ai rien dit, j’ai compris, j’ai « pardonné » et j’ai avancé. Aujourd’hui elle est enceinte, nos bébés auront 9 mois d’écart et je suis ravie pour elle. Je n’ai rien dit concernant ma fausse couche car je ne voulais pas la « stresser », alors que j’aurai eu besoin de soutien.. quand elle m’a mise de côté, j’ai eu bcp bcp de peine, mais avec le temps j’ai fini par comprendre. Être de ce côté, ce n’est pas simple non plus.. En fait, j’ai eu l’impression de ne pas avoir droit au bonheur, parce qu’elle n’y arrivait pas.. du coup au début je n’ai quasiment rien partagé avec elle… Après évidement je n’oserai pas me plaindre car j’ai eu de la « chance »…
Je trouve ça beau que tu dises que l’amitié ne doit pas pâtir d’une chose que l’on ne maitrise pas, tu as entièrement raison. Alors à toutes celles qui essayent, je vous souhaite un beau bébé et de belles amitiés qui durent…
Alice dit
Bonjour,
Ton témoignage me donne envie de pleurer… je me reconnaît totalement dedans. En essai depuis maintenant 9 mois, le dernier rendez vous Gyneco ce mois ci (que j’attendais depuis des mois) on nous dit c’est trop tôt pour faire des tests… on attend un an d’essai car vous êtes jeunes (29 ans si peu…). Mon mari ne semble pas pressé de connaître un verdict éventuel mais pour moi l’attente devient rude !
Et bien sûr, les annonces bébés déferlent dans notre entourage. au début, je me réjouissais (vraiment), mais les deux dernières, je les ai vécu comme dès coup de griffes…
courage je te souhaite un joli + a l’avenir !
Cyrielle dit
Je ne comprends vraiment pas pourquoi cette obsession des 1 an d’essai pour les médecin!!
Lorsque j’ai commencé les essais, j’ai expliqué à ma gynéco que ma sœur était OPK et que j’avais peur d’avoir la même chose. elle m’a dit de ne pas m’inquiéter et de la rappeler au bout d’un an d’essai si ça ne fonctionnait pas… autant dire que je suis sortie du RDV un peu déroutée!!
Au bout de 8 mois d’essais je suis allée voir mon médecin traitant pour complètement autre chose. Mais j’en ai profité pour lui en parlé. Il a été très rassurant en me disant que 8 mois c’était tout a fait dans la moyenne, qu’il ne fallait pas s’inquiéter (mais on est la génération du « je veux tout tout de suite » alors forcément on n’aime pas quand ça traîne!!)… mais qu’avec les antécédents familiaux il allait me prescrire une écho pour vérifier mes ovaires et mon utérus, ainsi qu’un bilan sanguin pour déceler un éventuel dérèglement hormonal.
Je me souviens vraiment de sa phrase « je sais qu’il vous sera impossible de ne pas y penser donc je ne vous dirais pas ça… mais s’il y a un soucis plus tôt on le voit, plus tôt on pourra le régler, et si tout va bien, vous pourrez peut être arrêter de vous prendre la tête et profiter »
Tout allait bien et je suis tombée enceinte le mois suivant!!! Je suis persuadée que le fait d’avoir été rassurée m’a fait énormément de bien!!!! Parce que plus les mois passait et plus je m’imaginais tous les problèmes possibles…
Pourquoi nous faire attendre? Je ne comprends vraiment pas les médecins!
Pruno dit
Me voilà un peu émue en lisant le témoignage de ma petite L., puisque je crois être l’amie dont elle parle…
Ce texte me donne la chair d’ampoule, comme elle dirait ! Je vais à mon tour raconter la suite de l’histoire, la vie nous réserve bien des surprises…
Pour ma part, après 9 mois d’essais bébé (un chéri à distance et des cycles paresseux), j’ai donc eu la chance de tomber enceinte. L’annoncer à L., avec qui nous partagions cette galère, n’a pas été facile. J’ai ressenti sa détresse et n’ai à aucun moment pensé qu’elle était une mauvaise amie de ne pas pouvoir se réjouir de mon bonheur. Si elle me le permet, j’aurais plutôt intitulé ce témoignage « une amie humaine ». Prendre toutes les pincettes du monde ne suffit malheureusement pas à effacer la peine dans une telle situation, j’en ai toujours été consciente. Je crois que personne ne peut imaginer et encore moins juger la peine d’une femme qui désire un enfant sans pouvoir y arriver. L. et moi nous répétions souvent que nous aimerions tomber enceintes en même temps pour partager ce bonheur. La vie a finalement bien fait les choses, puisque L. m’a annoncé sa grossesse 5 jours après ! Nous pouponnerons début 2018, et à vrai dire, nous n’arrivons pas encore à réaliser tout à fait !
Alors, oui, demain pour fêter son anniversaire, on ne fumera pas de clope, la robe en taille 36 sera peut-être un peu serrée, on ne boira pas de mojito, mais cette citronnade aura une saveur toute particulière 😉
T dit
Salut L.
Je n’ai jusqu’à présent jamais commenté sur ce site alors que je lis régulièrement les chroniques mais ton témoignage colle tellement à ce que je vis que j’aurais pratiquement pu l’écrire… Si ce n’est que nous n’avons toujours pas les résultats des tests pour savoir si nous avons un problème avéré ou si ça prend simplement plus de temps…
Nous fêtons également nos 1an d’essai le weekend prochain….
Et comme toi j’ai l’impression que la terre entière a décidé de faire des enfants depuis 1 an ! et que toutes ces personnes t’expliquent avec le sourire qu’il ne faut pas te prendre la tête, que ça viendra… (Quand tu tombe enceinte au bout d’un mois tu ne sais pas ce que c’est !)
Bref j’ai aussi de plus en plus de mal à me réjouir du bonheur des grossesses des autres alors que j’en rêve !
J’espère que les médecins vous permettront d’arriver à devenir parents.
Sur ce, bon mojito le weekend prochain … et courage !
A. dit
Je n’ai pas été dans ta situation, pour autant je voulais te dire que tes réactions sont plus que compréhensibles.
Je pense que si tes amies sont bienveillantes envers toi, tu dois pouvoir leur expliquer ton ressenti, si tu en as bien sûr envie.
Tu peux également décider de t éloigner d’elles mais je pense sincèrement qu un entourage bienveillant pourrait peut être t aider dans cette phase douloureuse.
Et si cela en devient vraiment trop pesant tu devrait également penser à te faire accompagner psychologiquement par un professionnel.
En tout cas ne reste pas seule dans tes pensées négatives, l entourage mari famille amis est là pour ça.
même si ça ne fait pas tout, je pense qu un état psychique « positif » (dans la mesure du possible bien évidemment) ne pourra que t aider dans ce beau projet de vie.
Courage! Je t envoies toutes mes ondes positives!
Looola dit
On est dans une situation similaire mon mari est OATS nous attendons de voir la suite donnée
Mais comme toi, c’est très compliquée toutes ces grossesses
La dernière en date qui est tombée enceinte à la vitesse d’une fusée et qui lors d’un repas n’a pas arrêtée de se plaindre … je n’avais qu’une envie la noyer dans la piscine
Les gens ne savent pas la chance qu’ils ont, je me demande quand est ce que ce type de personnes traverseront des choses difficiles pour qu’ils apprennent ce qu’est la vie et peut être un jour se satisfaire des choses
Au delà des copines enceintes je crois que ce qui me rend le plus folle c’est de les entendre ce plaindre, j’ai envie de leur dire mais pu*** tu portes la vie sois heureuse, combien aimeraient etre à ta place…. un peu de décence
Emy dit
Comme je te comprends ! La semaine passée, ma collègue enceinte de 6 mois a fait une brocante et est restée toute la journée dehors au soleil, en pleine canicule, sans boire assez et sans chapeau… Elle a donc eu une belle insolation (avec température et bébé à deux doigts d’être en souffrance)… Quand une collègue l’a plainte en disant que c’était difficile d’être enceinte, surtout quand il fait chaud, j’ai peté un câble ! Je ne peux pas entendre cela sans ressentir un vide profond au creux de mon ventre… En plus, de 1, c’est complètement inconscient de sa part et de 2, elles ne savent même pas la chance qu’elles ont eu de tomber enceinte à C1 et C2 !
Des fois ça fait tellement mal… Le plus dur c’est de devoir attendre de savoir quand on va commencer les traitements 🙁
Caouette dit
Personnellement, je n’ai pas d’enfants et n’en ai pas envie non plus mais honnêtement, chacun à le droit de se plaindre. Les sentiments et plaintes de chacun sont légitimes car vécus de manières subjectives (sans doute auriez vous eu les mêmes plaintes à sa place si vous n’aviez pas de difficultés à concevoir). Vous avez votre vécu, les autres ont le leurs. Alors si on ne se sent pas bien, il faut fermer sa gueule et souffrir en silence? NON. Si on raisonne comme ça dans ce cas, une personne ayant la sclérose en plaque n’a pas le droit de se plaindre si elle souffre parce qu’il y a des personnes atteintes de cancer qui « souffrirait » plus? Pardon mais c’est du grand n’importe quoi. Dans ce cas, quelqu’un ayant des difficultés à enfanter n’aurait pas le droit de se plaindre car il y a des femmes nées sans utérus et/ou ovaires qui l’ont encore plus mal? C’est quoi ça? Une compétition? S’il y a bien une chose dont on ne peut enlever la légitimité c’est bien le ressenti d’une personne.
Emy dit
Chacun a le droit de se plaindre mais chacun a le droit de ne pas souhaiter l’entendre 🙂 Si c’est difficile pour certaines d’être enceintes, elles peuvent aussi comprendre que celle qui ne peut pas avoir d’enfants naturellement ou facilement n’est sans doute pas l’oreille la plus attentive à ce sujet 🙂
De mon côté je ne prends pas cela comme une compétition mais disons qu’après pas mal de faux espoirs et de déconvenues, certaines choses font plus mal que d’autres. Chacune à ses limites qu’ils est bon de connaître. 🙂 Donc savoir parler à la bonne personne disponible pleinement pour nous écouter, pas de problème et c’est nécessaire. Mais on n’est pas obligé de le faire à tout va, sans faire attention ni prendre soin de la personne qui est en face 🙂
Séverine dit
Oui d’accord avec toi. Sauf que.
Sauf que si je comprends bien ce qui est dit dans le témoignage, elle ne parle pas à ses « amies » de ses difficultés, elle se réjouit pour elles devant elles et ment quand on lui demande « c’est pour quand ? » (car oui, dire que c’est pas le bon moment, alors qu’ils essayent depuis un an, c’est un mensonge). Comment les femmes enceintes peuvent alors se mettre à la place de l’autre ? On peut pas demander aux gens de compatir s’ils ignorent qu’il y a une raison de compatir. Certainement que ces filles enceintes se plaindraient un peu moins devant elle si elles savaient. Ou alors effectivement ce sont des connasses 😀
Gaile dit
Lorsque tu es en couple depuis 13 ans, tu es mariée depuis plus de 2 ans et que tu n’as toujours pas d’enfant, on ne devrait même pas te poser la question.
Je ne sais pas si vous êtes dans ce cas, mais c’est extrêmement difficile d’en parler avec son entourage.
Pour ma part, les seules personnes à qui j’en ai parlé m’ont toutes répondues « mais ca va venir, n’y pense pas, t’inquiète ».
Quand j’ai parlé à ma mere du fait que mon mec avait 97% de spermatozoides malformés elle m’a répondu « ho c’est marrant! »
Non maman, ce n’est pas marrant, cela rends mes chances de fécondations quasi nulles.
Alors oui, je pense qu’on a le droit de garder pour nous cela et de l’autre côté, ce n’est pas parce qu’une femme est enceinte qu’elle doit penser que tout tourne autour d’elle et qu’elle peut arrêter de penser aux autres (en faisant attention à ses propos par exemple).
J’ai aussi une copine qui m’a sorti alors qu’elle était enceinte de 6 mois « non mais je suis dégoûtée, je ne voulais pas tomber enceinte ».
No comment.
Marion dit
Comme je comprends. Tu n’es pas une connasse ou quoi que ce soit, tu es humaine et tu souffres. Ici, 2 ans et demi d’essais, j’ai de l’endometriose jusqu’à une des trompes, et j’allais avoir une opération pour » gratter » quand je suis finalement enfin tombée enceinte 15 jours après avoir démissionné. Tout ça pour dire que, que c’est quand même arrivé naturellement, et il y a pour vous aussi cette possibilité qu’un vaillant spermatozoïde trouve le chemin, ce n’est pas une azoospermie, ils sont là ! Moins nombreux certes, mais tout n’est pas perdu.
Mais au niveau émotionnel, c’est normal ce que tu ressens, rien que du normal. Alors ne t’en veux pas et pleure ce que tu as besoin de pleurer, ça fait du bien je te le jure.
Emy dit
Je comprends tout à fait ce que tu vis. Nous avons « fêter » le week-end dernier nos 1 an d’essais. Mon compagnon est OATS (peu de spermatozoides, pas assez mobiles et pas beaucoup avec la bonne forme), en gros naturellement c’est perdu pour nous. Ce n’est pas facile quand autour de nous toutes tombes enceinte en un claquement de doigt. J’ai la chance que mes deux meilleures amies n’y songent pas encore… pour le moment. Par contre, j’ai une collègue enceinte de 6 mois et je travaille littéralement juste à côté d’elle, 5 jours sur 7, 9 heures par jours. C’est très très dur et parfois je me demande comment je tiens le coup. Mais les jours passent et on continue d’avancer. Mardi prochain on a un nouveau rdv en PMA, pour connaître les résultats de nos tests génétiques (pour nous c’est FIV ICSI, quand on prend un spermatozoide qu’on injecte directement dans une ovule)… J’espère qu’on va enfin savoir quand on va pouvoir commencer les traitements…
Tout ça pour dire, courage ! On trouve toujours des resources insoupçonnés au fond de soi dans les pires situations !
Sophia dit
Bonjour,
ma situation n’était pas tout à fait la même puisqu’on a la chance de ne pas avoir de problème, mais pour nous ça a mit 9 mois. C’est court évidemment pour ceux qui rencontrent des difficultés, et long quand tu es en plein dedans sans savoir si ça va marcher! Les 3 derniers mois ont été très difficiles pour moi, et j’ai eu 2 annonces de grossesse d’amies très proches pour qui ça a aussi marché du 1er coup. Le « han j’ai même pas eu le temps d’avoir mes règles tu te rends compte? » fait très mal …
Bref, je leur ai dit très simplement que j’étais désolée, mais que sur ce coup là je n’allais pas pouvoir être une bonne amie. Que c’était trop dur. Que j’étais contente pour elles mais que c’était au-dessus de mes forces de m’intéresser. Que j’avais besoin d’autre chose. Une a très bien compris, me disant qu’elle avait ses soeurs pour discuter bébé, qu’elle ferait à mon rythme. L’autre a moins bien compris et a tout prit pour elle … dommage. Il a fallut attendre longtemps avant qu’on puisse retrouver une relation sereine.
En attendant, j’étais bcp plus à l’aise avec mes copines pour qui l’idée bébé était loin, et avec qui je pouvais boire des mojitos et faire la fête en toute insouciance !
Tout ça pour dire que l’éloignement est inévitable, et je pense que te copine comprendra tout à fait si tu dois t’éloigner un peu. Et en même temps, je suis sûre que même en étant « de l’autre côté de la barrière » elle peut encore la traverser. Une longue attente ne s’oublie pas…
Z dit
Bonjour L,
Je me permets de t’écrire car je te comprends tout à fait, j’ai vécu la même chose que toi…
Nous aussi, avec chéri, on était naïfs et on pensait que ce genre de problème n’arrivait qu’aux autres, pour nous ça serait différent et rapide… Oui sauf que non.
Au bout de 11 mois de cycles totalement anarchiques ( de 45 à 130 jours…) et donc moults faux symptômes sans parler de la montagne de tests négatifs, je me suis décidée à dire aurevoir à ma gynéco (pour qui c’était le temps que l »effet pilule se dissipe…) et aller en consulter un autre, spécialiste de l’infertilité. Et là après une batterie de test vraiment très douloureux, le verdict tombe, j’ai un utérus unicorne et des ovaires qui tournent au ralenti… ( Ah et en petit bonus: les examens révèlent que je n’ai qu’un rein, mais ça c’est juste pour te confirmer que t’es vraiment pas faite comme tout le monde.)
Bref, comme toi j’étais abasourdie, écœurée, les médecins se voulaient encourageant malgré tout mais moi je tombais de haut, je n’y croyais plus et surtout surtout, je voyais toutes ses femmes enceintes autour de moi, c’était un supplice.
La dernière en date, ma collègue de travail, j’en étais à 1an et demi d’essai, et elle avait montré quelques signes qui ne trompent pas. Quelques semaines après mes doutes, elle nous l’annonce, elle est enceinte depuis 3 mois et moi bien sûr je n’ai pas pu m’empêcher de lui demander depuis combien de temps ils essayaient, 4mois à peine…
Pour toutes les autres, j’étais heureuse pour elles et je me disais que mon tour viendrait, mais pour elle je me suis effondrée je n’en pouvais plus, et je n’arrivais pas à me faire à l’idée de voir son ventre s’arrondir pendant que le mien resterait vide…
Mais parfois la vie nous réserve bien des surprises, la mienne est arrivée 3 jours après alors que franchement je ne voulais plus me faire de faux espoirs, j’étais enceinte de 5 semaines. Le clomid avait finalement fonctionné dès la première prise.
Tout ça pour te dire que c’est normal ce que tu ressens vis à vis des autres femmes enceinte et vis à vis de ton amie aussi, désormais vous ne vivez plus la même chose, tu as l’impression qu’elle est montée à bord du train du bonheur et toi tu es restée sur le quai, ne t’en veux pas de ressentir ça.
Je ne sais pas s’il y a un conseil à te donner, moi je n’en supportais aucun, pas même les phrases de mes amies qui se voulaient rassurantes » moi je suis sûre que ça marchera »…. « P***** arrête de dire ça, tu peux pas être sûre, personne ne peut l’être!!!! »
La seule chose que je peux te dire, c’est de ne pas culpabiliser et peut être te conseiller de voir un spécialiste, pour moi le coup de pouce de la médecine a marché, j’en suis à 10SA, c’est encore tout frais et je sais que je ne dois pas trop me réjouir car dans mon cas, les risques de FC ou grand préma sont plus élevées…
Je te souhaite bon courage, et tu as raison savoure tes mojitos, faut savoir prendre la vie du bon côté, même quand ça parait difficile. Donnes nous de tes nouvelles <3 <3
Maud dit
Il est important de laisser sortir toutes ces émotions négatives, et de ne pas culpabiliser outre mesure sur ce que tu ressens. Ton amie comprendra très certainement que tu prennes un peu de distance le temps de te remettre de tes émotions, et ne t’en voudra pas de ne pas continuer à débiter les politesses d’usage auxquelles a droit habituellement une femme enceinte, car au fond d’elle elle sait qu’elle aurait réagi exactement de la même maniere…
Même si nos situations sont différentes (périodes d’essais très courtes, mais FC à 7-8 SG les deux fois), j’ai aussi ce très fort désir d’enfant, et chaque nouvelle grossesse dans mon entourage est un nouveau coup de poignard (c’est d’autant plus vrai quand mes compagnes d’infortune – elles aussi en essais bébé « compliqués » – m’annoncent une bonne nouvelle, car je me sens de plus en plus isolée).
Quelques conseils :
– sans en parler à la terre entière, ne cache pas que tu as des difficultés de ce cote la, au moins tu n’auras pas à faire bonne figure en public pour t’effondrer une fois dans la voiture (les gens éviteront tout simplement de t’annoncer ce type de nouvelle sans prendre de précautions)
– parle avec ton mari et n’hésite pas à te faire aider par une psychologue si tu sens que cette situation te pèse trop
– en attendant que le ++ arrive, prévois des petits weekends avec ton mari/entre filles et/ou réserve des séances de massage le soir après le boulot pour t’occuper de toi