Ambre a subi une épisiotomie lors de son accouchement. Un acte banal pour la sage femme qui ne l’a même pas mise au courant. Alors Ambre a eu l’impression que son corps ne lui appartenait plus. Voici son témoignage.
Épisiotomie non consentie : moi et MON vagin
Bonjour, je m’appelle Ambre, j’ai 25 ans et je suis maman d’une merveilleuse Diane depuis le 16 février 2017. Je n’ai pas l’habitude de participer à des blogs, mais cette fois ci, j’ai besoin de sortir ce sentiment de moi et de passer à autre chose. Je pense que grâce à vous je peux enfin y arriver.
Excusez-moi, vous m’avez volé mon vagin
J’ai dû comme à peu près toute les femmes ayant accouché, réapprendre ma sexualité après la venue de ma fille. Mais pas au sens où on l’entend généralement. Je m’explique. L’accouchement s’est extrêmement bien passé (petites blagues et discussions entre chaque poussée, rapide), j’en garde un très bon souvenir, mais j’ai subi une épisiotomie. On s’entend, je n’ai aucun problème avec l’épisio. Mais j’ai appris que j’avais été coupé qu’une fois que j’ai senti quelque chose tirer ma peau après l’accouchement. La sage-femme n’a pas jugé bon, ni de me demander la permission, ni de simplement m’en informer.
Je ne m’en suis pas rendu compte tout de suite, mais ça a bloqué quelque chose en moi. Dès le début, je n’arrivais plus à me toucher, rien que de me laver pendant la douche ou simplement de m’essuyer aux toilettes me mettait les larmes aux yeux. Je n’osais plus y aller. Et puis, j’ai voulu refaire l’amour avec mon copain. J’avais envie, et lui aussi. Malheureusement ça s’est mal passé, j’ai eu mal, je me suis crispée. Et ma libido est passée de pas beaucoup à rien du tout. Je n’avais plus envie. Jamais. A chaque fois que j’avais un semblant d’envie, rien que de penser à l’acte ça retombait immédiatement, comme une grosse flemme qui s’empare de vous le dimanche à l’idée de reprendre le boulot le lendemain. Pas moyen. Je ne comprenais pas, ce n’était pas le contact physique qui posait problème puisque je faisais pleins de câlins à mon chéri mais je ne pouvais pas aller plus loin. Et quand enfin on essayait j’avais l’impression que la cicatrice allait se déchirer, que ça ne tiendrait jamais. Cette partie de mon corps était devenu complètement extérieure à moi, je ne la comprenais pas et ne l’intégrais pas.
J’ai fini par en discuter avec mon chéri, en en pleurant, qui m’a dit qu’il ne fallait pas me forcer. Donc on a arrêté de faire l’amour. Sauf que tout le monde le sait, ce n’est pas une solution.
Sexualité, psychologie et vagin
J’ai fini par comprendre que ce n’était pas le sexe en lui-même qui ne me donnait plus envie. C’était mon sexe qui posait problème. J’avais fini, sans m’en apercevoir, par complètement le sortir de moi. A ne plus pouvoir, ni le toucher, ni l’accepter. J’ai donc commencé à réfléchir. A essayer d’en parler avec mon chéri. De comprendre pourquoi ça n’était plus comme avant. A force de discussions, de sortir ce que j’avais à l’intérieur, je me suis rendue compte que mon vagin ne m’appartenait plus.
Il m’avait été volé par cette sage-femme qui se l’était approprié en se permettant de le couper sans ma permission ou simplement sans le mettre à ma connaissance. Il était devenu extérieur à moi contre ma volonté et sans ma connaissance. Ce constat a été très dur à encaisser et très difficile à accepter. Car une épisiotomie, ce n’est pas un drame et ça peut même être positif en cas de déchirure lors d’un accouchement. C’est considéré comme un acte chirurgical qui aide la patiente. Je me suis donc sentie coupable dès l’instant où cette conclusion est arrivée à mon esprit. Ce n’était pas si grave, y’a pas de raison d’en faire un drame. Pleins de femmes en subissent sans en faire des caisses.
J’ai donc du réapprendre à connaitre mon corps, mon esprit et mon sexe afin de réapprendre ma sexualité et retrouver mon couple comme avant. Ça, je l’ai fait toute seule, sans en parler à personne. Car on apprend son corps seule, petit à petit. Avec mon esprit puis avec mon toucher. A ne plus en avoir peur, à ne plus le redouter.
Finalement, après plusieurs mois, j’ai réussi à me réapproprier mon corps et aujourd’hui je commence à nouveau à avoir follement envie de mon homme et à être épanouie dans ma sexualité, dans ma tête et dans mon corps.
Je ne sais pas si c’est arrivé à d’autres femmes et j’aimerai savoir comment vous vous en êtes sorties. A toutes celle qui sont dans cette situation. Vous arriverez à dépasser ça. Prenez le temps.
Merci d’avoir pris le temps de me lire.
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Aurélie dit
Bonjour,
JE suis dans le même cas… accouchement sans soucis et pourtant une épisiotomie qui m’a été faite et on ne m’a pas prévenue. J’ai entendu le coup de ciseau en fait… bref. Tout ça pour dire que sur le coup je m’en moquais un peu jusqu’a ce que la sage femme me recouse et mette 2 heures à le faire à cause de mes muqueuses pas tip top (« friables » c’est le terme qu’elle a employé… désolée pour les détails). J4ai mis effectivement 6mois pour ravoir une vie sexuelle normale : j’avais mal d’abord ensuite j’avais peur que ça se déchire (comme quoi on a toutes les mêmes frayeurs). Aujourd’hui je ne suis pas traumatisée mais plus je lis sur le sujet plus je me dis que ça aurait pu se passer autrement… à cogiter pour bébé 2 quand j’y serais !
Bon courage à toute celles qui passent par là et pour les primipares n’ayez pas peur mais renseignez vous ! une épisiotomie c’est pas marrant mais ce qu’il faut savoir c’est comment prévenir que l’on souhaite être prévenue (un comble quand on parle d’un acte chirurgical sur notre corps).
Camille dit
Bonjour, si vous souhaitez absolument éviter l’episio pour bébé 2 (et je vous comprend !!), pensez aux différentes positions d’accouchement, le personnel ne pourra tout simplement pas la pratiquer. Et les risques de déchirure sont moindres également… Cela reste mon expérience personnelle mais 3 bébés, position gyneco pour le premier, une petite episio. 4 pattes pour les deux suivants, à chaque fois une petite déchirure avec 1 à 2 points. Je me suis beaucoup mieux remise de ces déchirures que de l’episio.
Viviane dit
3 accouchements, 3 grosses têtes, 3 episiotomies, zéro soucis après, une reprise de la vie sexuelle 3 à 4 semaines après l’accouchement. En revanche 3 mega crises d’hemorroides en post partum ça c’est vraiment le souvenir désagréable qui est resté ! Donc pas d’affolement, le taux d’episiotomie est en baisse régulière et après une episiotomie on peut parfaitement retrouver une sexualité normale et épanouie.
Christelle dit
Le souci ici est davantage l’absence de consentement que l’episiotomie en soi. J’en ai subi une également alors que je n’en voulais pas, mais ma fille s’étant coincé le cordon autour de l’épaule, il n’y avait vraiment pas le choix. Ma sage-femme avait l’air aussi dégoutée que si elle avait dû se la faire à elle, car elle a pour règle de ne pas en pratiquer si possible, et « préfère » la déchirure, apparemment plus simple pour la cicatrisation. Mais elle m’en a clairement informée ! J’ai choisi ma sage-femme en fonction de ma volonté d’absence de médicalisation (dans la mesure du possible), et j’ai donc pu choisir exactement comment vivre mon accouchement. Un acte médical non consenti n’est même pas légal il me semble (tant que la personne est apte à décider bien entendu)
Shamrock dit
Bonjour à toutes,
Je comprends les soignants qui ne veulent pas effrayer les futures mamans et c’est d’ailleurs ce que m avait dit la sage-femme qui m’avait suivie pour ma seconde grossesse… Oui sauf que, pour ma part, c est tout l inverse…je déteste que l’on pratique sur moi des actes médicaux sans que j en sois avertie avant. Quels qu’ils soient. Mais dans l urgence ils ne peuvent pas toujours le faire. Mes deux accouchements ont été, comment dire, compliqués…pour le premier, il fallait vraiment sortir ma fille coincée depuis trop longtemps, mais, malgré la péridurale, j ai senti l episio, et j ai été vraiment choquée de ne pas en être avertie avant. D autant plus que je suis tombée sur une interne, hyper désagréable en plus, qui avait dit qu’elle savait recoudre alors que, lorsque la sage femme est revenue en salle d accouchement pour voir où ça en était, elle lui a dit de tout recommencer…alors que je n avais qu’une envie c était qu’on me fiche la paix…mais pas trop le choix. Du coup, pour le second, ma sage femme (une perle, sérieusement si vous pouvez faire votre suivi par une sage femme en libéral, c est le bonheur..) m avait conseillé d en parler AVANT à l équipe qui allait m accoucher. Donc, second accouchement très différent, mais tout aussi difficile sans péri, avec spatules et episio…pas une partie de plaisir donc MAIS, on m’a dit: il va falloir qu’on aide votre bébé à sortir, vous désiriez que l on vous avertisse, c est ce qu’on va faire.
Et là, j ai accepté et malgré tout, mieux vécu l acte. Pour la suite, le temps fait beaucoup, et non on n a pas à se forcer. De nouveau, les sage femmes sont là après pour vous aider, il ne faut pas rester dans cette souffrance. La période post partum est déjà assez compliquée à gérer comme ça!
Bon courage à toutes, j espère ne pas avoir effrayé les éventuelles primipares qui liraient ce – trop long désolée – commentaire, avec mes histoires d autant qu’aujourd’hui mes enfants et moi-même sommes en pleine forme! Mais j ai toujours en horreur les histoires d’actes médicaux pratiqués sans avertissement…
Sophie dit
Bonjour,
Si jamais dans l’émission de la maison des maternelles ils ont fait une discussion sur ce thème aujourd’hui.
Ce qu’ils disent c’est que dans la plupart des cas ce n’est pas nécessaire, les médecins et sages-femmes ne devraient pas le faire et pourraient facilement l’éviter, surtout si l’accouchement de passe bien. Sauf que malheureusement les médecins ne prennent plus le temps de nos jours …
Personnellement ce que j’ai retenu de cette émission c’est qu’une déchirure voire plusieurs déchirures valent beaucoup mieux qu’une épisiotomie !
Courage à vous en tout cas et bravo pour votre témoignage !
Little star dit
Que ce soit avec episio ou sans c’est finalement pas loin d’etre la même sansation. Je n’ai pas eu le droit à l’episio mais une belle déchirure. Imposible de m’assoire pendant deux semaine à chaque mouvement j’avais peur qu’un fil craque tellement la douleur etait forte. Et niveau sexualité deux ans pour nous retrouver comme avant avec mon mari. Avoir un autre enfant et repasser par ca pour moi est impensable et pourtant ma fille a 4 ans. Je pense que si le corps medical le fait c’est qu’il y a une bonne raison ou du moins pensait bien faire. J’ai longtemps regretter qu’on ne me la fasse pas et quand je lis vos commentaire je me dis que finalement avec ou sans ce se serait passé pareil… Bon courage à vous.
Charlotte dit
Bonjour,
Je suis comme vous, j’ai eu une épisiotomie, et la gynécologue ne m’a pas prévenue. L’accouchement s’est plus ou moins bien passé, mon loulou ne descendait pas du tout il était mal positionné, ca s’est terminé avec une sage femme sur mon ventre, une autre entre mes jambes avec la gynéco. C’est quand la gynéco s’est installée pour me recoudre que j’ai appris qu’elle avait dû pratiquer une épisio mais à refuser de me dire le nombre de point. C’est ma sage femme, qui est venue à la maison qui m’a fait le décompte au moment de m’ausculter … résultat 17 points! Mon loulou vient d’avoir 1 an, j’ai beaucoup de mal à me réaproprier mon corps et ma sexualité. Mon mari est patient mais le temps lui parraît long et je le comprend. Ca revient petit à petit, mais le chemin est encore long
Colchique44 dit
Bonjour, effectivement on vit toutes les choses différemment. J’ai eu également une episio que j’ai appris après que mon enfant soit sorti. Mais pour ma part, j’ai plutôt été contente qu’elle ne me prévienne pas. Je l’ai + interprété comme quelque chose pour me protéger et ne pas m’inquiéter le fait qu’elle ne m’en ait pas averti. Donc je l’ai très bien vécu…. et j’ai eu la chance d’avoir une sage femme pour mon accouchement que j’ai trouvé extraordinaire et qui m’a vraiment bien accompagné ! Peut-être pour cela que je n’ai pas le même sentiment que vous ?
Je pense que c’est compliqué pour les sages femmes de toujours bien faire car elles ne nous connaissent pas et ne savent pas si l’on ait quelqu’un pour qui ça rassure de tout savoir ou l’inverse…
L’important est que vous ayez désormais réussi à vous retrouver mais , simple suggestion, peut-être qu’une aide professionnelle aurait pu et peut être encore utile ?
Comme vous le dites ce n’est pas très grave en soi mais chacun a le droit de réagir différemment et ce serait dommage que cela ait un trop grand impact sur vous et dans votre couple…
Je vous souhaite en tout cas beaucoup de bonheur dans cette nouvelle vie !
Christelle Vérove dit
Les sages-femmes ne nous connaissent pas en effet (sauf si on passe par une libérale, ce que je recommande fortement, car c’est quand même un moment sacrément intime !) mais ça ne coûte rien de demander si la patiente veut savoir ou pas ce qu’on lui fait. Ça prend 30 secondes et c’est la moindre des politesses… 😕
Carye dit
Merci pour ce témoignage. J’ai connu à peu près la même chose. Un accouchement facile et quand c’était fini, la sage femme qui me dit : « on a du faire une petite épisio. Vous avez 4 points. » J’étais pas contre, mais vu qu’on était pas du tout dans un état d’urgence, pendant l’accouchement, elle aurait eu le temps de m’informer.
J’ai mis plus de 6 mois avant d’avoir de nouveau des rapports sexuels car ça me faisait mal.. Et ensuite ça me faisait peur. Ma gynéco m’a donné trois conseils ; lubrifier au maximum avec de la vaseline, au moment de la pénétration pousser (pour éviter justement de se crisper) et enfin… moins on le fait moins on a envie/plus on le fait plus on a envie.
Et comme toi, il a fallu que je redécouvre mon corps, seule.
Entre les nuits difficiles,la douleur et le blocage psychologique, c’est un moment complexe a passer. Se laisser du temps oui… Mais, de mon expérience, le temps ne suffit pas. Il faut agir et « se forcer »
Miss paille dit
Bonjour, j’ai eu une episio sans être prévenue. On m’en a averti quand j’ai demandé après l’accouchement ce qu’on me faisait et que la dame m’a dit « Je vous recoue. Vous avez eu une episiotomie et une déchirure » … ah cool. Ravie de l apprendre. Après je t’avoue que je ne lai pas mal vécu. J’avais confiance en eux et ils l’ont fait dans mon intérêt. Peut être le fait que j’ai eu un très mauvais accouchement m’a fait relativiser tous les petits détails. Moi aussi j’avais peur que ça se reouvre dans les 1ers rapports ^^ on est un peu neuneu des fois… bon courage