Enceinte de 21 semaines, les médecins ont annoncé à Christelle que le cœur de son bébé s’était arrêté de battre. Voici son témoignage.
{Témoignage} Mon petit prince parti trop tôt
Bonjour à tous,
Je viens vers vous car j’ai besoin de parler de ce qu’il s’est passé, du vide, de ma douleur…
Ma vie joue aux montagnes russes depuis quelques années… à 20 ans je tombe amoureuse d’un homme formidable qui malheureusement a une maladie incurable… nous sommes restés ensemble, heureux, durant 8 années. Nous avons eu un fils qui se porte à merveille mais malheureusement son papa nous a quitté des suites de sa maladie.
Quelques temps après j’ai rencontré l’homme qui partage notre vie actuellement et qui nous aime et nous soutien au quotidien. Après presque 3 ans de relation, je tombe enfin enceinte… nous attendions cette grossesse avec tellement d’impatience et bébé s’était finalement accroché…
Moi et mon compagnon, qui devenait papa pour la première fois, étions aux anges.
Le début de grossesse se passe bien. Bébé grandit correctement et donc tout va pour le mieux malgré quelques contractions sans grande importance.
Ce dimanche 3 septembre, alors enceinte de 21 semaines, je perds un peu de sang. J’ai pris directement contact avec l’hôpital qui me dit de ne pas pas m’inquiéter. Toutefois au matin, je constate à nouveau quelques traces et l’hôpital me conseille de venir faire un contrôle.
A mon arrivée, on me fait une échographie… je la regarde du début à la fin et je ne vois pas les battements de son coeur… la gynécologue a son visage qui se dégrade au fur et à mesure… je comprends directement que quelques choses ne va pas mais je ne veux pas y croire… un deuxième gynécologue vient vérifier et l’horrible annonce tombe… «madame, je suis désolée mais le coeur de votre bébé ne bat plus… votre bébé nous a quitté…»
J’ai cru mourir… faire un mauvais rêve… mais non… Après avoir annoncé cela à mon compagnon… nous voilà face aux questions sans réponses… aux décisions que personne ne devrait avoir à prendre…
La culpabilité m’envahissait qu’est ce que j’avais fait de mal pour que mon bébé, tant aimé et désiré, nous ai quitté…
Ce mercredi 6 septembre à 15h25, j’ai accouché de notre petit Liam… nous avons pu le voir, nous avons reçu une petit photo…
Mais à ce jour aucune explication… il serait parti depuis deux semaines… sans que je ne m’en rende vraiment compte puisque bébé n’a jamais bougé énormément…
Je me sens vide de l’intérieur… l’impression que personne ne me comprend… mon compagnon me soutien énormément mais a construit une carapace autour de lui pour se protéger…
Nous aimerions tellement comprendre ce qu’il s’est passé et on espère avoir des réponses suite aux examens qui sont réalisés… afin de pouvoir avancer et retenter l’aventure avec une fin heureuse cette fois-ci.
Notre petit ange Liam fait partie intégrante de notre famille même si nous n’avons pas eu la chance de le voir grandir et s’épanouir… il nous manque à chaque instant 🙁
Vous souhaitez publier votre histoire sur le blog ? Déposez votre témoignage mariage ou témoignage maternité ici.
Olympe dit
Bonsoir,
Ooooh comme je suis triste pour vous toutes (et tous avec les papas et les enfants). J’ai eu l’immense chance de ne pas avoir à vivre ni de fausse couche ni de perte d’un bébé in utero. Notre fils a deux ans et se porte comme un charme, je suis actuellement enceinte de 17SA, pour le moment tout va bien, mais vos témoignages font forcément un peu peur.
Comme vous le dites toutes, les parents qui ne l’ont pas vécu ne peuvent pas le comprendre vraiment, même si on imagine la douleur que ce doit être.
Je n’ai donc aucun conseil à vous apporter, juste tout mon soutien dans vos épreuves et je vous souhaite de belles choses pour l’avenir, vous qui avez été durement touchés.
Mille bises !
salomé dit
Je te souhaite beaucoup de courage à toi et ta famille dans ce moment difficile.
le 5 septembre 2017, l’hopital nous annonçait que le coeur de notre petit Oscar s’était arrêté, j’étais alors enceinte de 34 semaines et 3 jours. J’ai accouché le 6 septembre à 7:02 du matin. Ce fut un moment très fort, douloureux et en même temps une délivrance. Nous avons pu rencontrer notre fils et faire sa connaissance. Nous avons pu le bercer, le laver et l’habiller. L’hopital nous a laisser passer la journée avec. Ce jour là je suis devenue maman pour la première fois et donc c’est un moment inoubliable et rempli d’amour, et cela malgré le chagrin. L’équipe médicale nous a accompagné et nous a énormément aidé. Nous n’étions pas préparé à prendre toutes ces décisions (enterrer ou incinérer l’enfant, faire une autopsie ou un test ADN, comment annoncer la nouvelle etc…). Jamais un parent ne devrait avoir à faire cela.
Maintenant cela fait un peu plus d’un mois. C’est extrêmement difficile, et je pense que la douleur ne partira jamais vraiment. Je ne pourrais jamais oublier mon fils. Mais dès le départ je me suis forcée à rester en contact avec des gens, à sortir et parler. J’ai beaucoup pleuré avec ces personnes, mais pas seulement. À chaque fois que je parle de Oscar cela le rends vivant. Les autres ne comprennent pas ce que je vis mais ça ne les empêche pas de m’aider et de me soutenir chacun à leur manière. Ils m’aident aussi à me raccrocher à la vie. J’ai une sage femme formidable qui vient régulièrement et j’ai commencé à aller voir une psychologue. Avec mon mari nous avons décidé de nous lancer dans des projets, de passer plus de temps ensemble. Tous ces moments sont comme des pauses dans notre chagrin et cela nous aide à tenir. Je ne peux que te conseiller de faire de même. Au début cela semble artificiel et dénué de sens face à la tragédie mais la vie reprend petit à petit ses droits.
Je m’imagine aussi que fils est dans chaque belle chose de la nature. Un rayon de soleil qui réchauffe mon visage ? c’est une caresse de mon fils. Une vue imprenable sur la montagne ? un clin d’oeil de mon fils. Un oiseau tout fou ? … Cela me permet de sourire en pensant à mon enfant. Car Oscar ne mérite pas d’être synonyme de chagrin.
Je lis aussi pas mal de témoignages, mais surtout ceux de parents en deuil depuis longtemps (ils ont plus de recule et cela me donne beaucoup d’espoir). J’y trouve aussi des conseils (faire des rituels pour penser à l’enfant de manière contrôlée, vivre dans un environnement beau, faire du sport/prendre soin de son corps, accrocher des choses au plafond pour attirer le regarde vers le haut, apprendre à s’écouter…) cela m’apaise. Je me suis aussi créé un planning de chaque semaine et je fais bien attention de me programmer des objectifs chaque jour. Cela me pousse à me lever, m’habiller. Je me dis que je dois continuer à vivre pour mon fils, il n’a pas souhaité cela. Malgré tout je pleure énormément et certains moments sont trop dur. Je ressens aussi un énorme vide au plus profond de moi. Je suis meurtrie dans ma chair. Il faut que j’accepte ces moments difficiles tout comme il faut que je m’autorise à aller mieux.
Mon mari ne parle pas beaucoup. Il ne ressent pas ce besoin. Et pourtant je sais qu’il souffre. Il est reparti très vite au travail. Au début je ne comprenais pas et je suis même arrivée à un point où je lui en ai voulu. Mais maintenant je comprends que c’est sa manière à lui d’agir pour contrer son chagrin et pour se protéger. Nous sommes différents, notre chagrin n’est pas tout à fait le même et nous n’avançons pas à la même vitesse. Ce n’est pas grave, tant que nous nous retrouvons et que nous continuons à nous soutenir mutuellement. Sur ce point, ma psychologue m’aide beaucoup à lâcher prise sur le deuil de mon mari. Lui est toujours entouré de monde, doit beaucoup communiquer à son travail, il parle aussi beaucoup avec sa famille alors quand il rentre le soir, il a au contraire besoin de calme et de silence pour penser à son enfant. C’est dur mais je dois respecter cela.
Contrairement à toi, nous avons eu la chance d’avoir une explication (problème de coagulation du sang, qui a provoqué la formation d’un caillot de sang). Mais même si tu n’as pas d’explications, ne te sens pas coupable. Si ils n’ont rien trouvé c’est qu’il n’y avait pas d’infections, pas de malformations etc… Tu n’as jamais voulu de mal à ton enfant. La vie vous a joué un tour, mais une chose est sûre, votre enfant a reçu et ressenti tout l’amour que vous lui avez donné et que vous étiez prêt à lui donner.
je te conseille d’écouter la chanson Tears in Heaven d’eric Clapton. Il a lui même vécu la perte d’un enfant. Pour moi c’est devenu la chanson de mon fils, et elle exprime aussi beaucoup ce que je ressens.
Mélanie dit
Bonjour Christelle,
Comme je comprends votre peine, votre incompréhension et votre culpabilité… J’ai perdu le 25 août mon fils Iloan, à 1 mois de mon terme. Un drame que je ne pensais jamais avoir à surmonter de ma vie, surtout après une fausse couche pour mes jumeaux en octobre 2016.
Malheureusement, les médecins n’ont pas toujours de réponses à nos questions. Il faut essayer de se reconstruire malgré tout, d’avancer pas à pas avec cette sensation de vide horrible et notre tristesse infinie.
Surtout, ne restez pas seule avec votre chagrin. Partagez votre histoire autour de vous si besoin, ne pensez qu’à vous et votre couple. Faites tout ce qu’il vous semble nécessaire pour travailler ce deuil périnatal.
Il existe des groupes de soutien, des blogs formidables plein de témoignages pouvant aider un peu, des pages de Par’anges sur les réseaux sociaux et des professionnels incroyables.
Je suis de tout coeur avec vous et partage toute votre peine.
Sachez une chose, votre petit bout est bien present dans vos coeurs et dans votre vie. Il veille sur chacun d’entre vous et jamais il ne vous tiendra responsable de tout cela. Et il sera à jamais votre fils, un membre à part entière de votre famille, une être non substituable à votre vie et votre coeur de maman.
Avec tous mes encouragements et ma compassion,
Mélanie
Aline dit
Bonjour, je suis désolée de ce qui vous ai arrive. J ai perdu mon fils à 8 mois de grossesse son cœur était entrain de s arrêter de battre ils ont tenté une césarienne mais malheureusement il est décédé. C était mon premier… une autopsie a été faite j ai eu pleins d examens mais nous n avons jamais su pourquoi rien n a été trouvé. C est une douleur que nous ne pouvons pas partager, les gens qui ne l ont pas vécu ne peuvent pas comprendre. Je suis retombée enceinte rapidement car c était un désir pas pour oublier mon fils mais pr etre mère et me convaincre que je pouvais faire un bebe vivant et beau. C est peut être bête comme réflexion. Ma fille est née l année d apres, une grossesse stressante sans se projeter pour ne pas souffrir au cas où. Le Papa est partie elle avait 2 mois…. j ai rencontré quelqu un d autre j ai eu une autre fille, grossesse moins stressante mais en meme tps le Papa ne comprenait pas mes angoisses car il n avait pas vécu la perte de mon fils. Heureusement j ai toujours bcp parle, bcp exprimé, pleuré avec mon gynéco qui était tres à l écoute et ma sage femme. Aujourd’hui je ne désire pas d autre grossesse mais je regrette de ne pas m être autorisée de vivre des grossesses épanouissantes mais j en avais pas le courage.
La perte d un bebe est tragique ne gardez pas pour vous essayez de discuter mais vous n oublierez jamais.
Bon courage