Clem est tombée enceinte sans que cela soit prévu. Déjà maman, ils ont pris la décision avec le papa d’avorter. Mais le voulait-elle vraiment ? Voici son témoignage.
{Témoignage} Un an après…
Bonjour les filles,
Je suis Clém, j’ai 26 ans et vit avec un homme de 15 ans mon aîné. A la maison nous sommes 4 sous le même toit, Papa a déjà une jeune fille d’une première union et il y a 2 ans notre loulou d’amour est venu agrandir le cocon familial.
Je vous interpelle ce jour, concernant une IVG (Interruption Volontaire de Grossesse) que j’ai vécue l’an dernier, qui m’a plongé au cœur d’une dépression, que je tente de combattre chaque jour.
Tout à commencé il y a un an, à cette période j’ai senti en moi un changement inhabituel, au fond de moi et étant passée par là l’année précédente, je savais plus ou moins qu’un petit être avait pris place en moi pour faire son nid pour les 9 prochains mois. Or dans ma tête j’avais le sentiment que ce n’était pas le bon moment pour l’accueillir pour de multiple raisons (financières, professionnelles) et je savais que Papa n’était pas prêt pour un 3ème enfant puisqu’il n’en désire plus à 41 ans.
Du temps j’ai pris pour franchir la porte de la pharmacie et y acheter un test de grossesse. D’une certaine manière j’avais une terrible appréhension de me confronter à la réalité ! Car je savais ce qui m’attendait au final… En rentrant à la maison, j’ai attendu un moment où je me suis retrouvée seule pour réaliser le test et là le verdict est tombé, même pas besoin d’attendre les 5 minutes pour voir le résultat positif s’afficher ! J’ai probablement pleuré 2 heures sans m’arrêter, j’étais partagée à la fois par un sentiment de joie et de peur ! Au retour de Papa et des enfants, j’ai pris sur moi et fait semblant que tout allait bien même si Papa se doutait que quelque chose n’allait pas depuis 2 semaines.
Le lendemain matin, après une nuit blanche, au lieu d’aller travailler j’ai pris la direction de chez mon médecin. Arrivée dans son cabinet, je lui explique ma venue « J’ai fait un test urinaire hier et il semblerait que je sois enceinte, Madame » et là elle s’exclame « Oh mais c’est une très bonne nouvelle, Z. va être grand frère« . Je ne peux pas lui en vouloir d’avoir réagit ainsi puisque toute l’année elle a vu évoluer Loulou dans sa première année, et m’a toujours connu en tant que mère épanouie. Bref ! Suite à ça, j’ai fondu en larme et lui ai fait comprendre que j’étais là pour avoir des informations pour envisager une IVG.
Suite à ses informations, j’ai eu un rendez-vous l’après-midi même pour rencontrer un médecin qui m’a expliqué toute la démarche et a effectué une échographie qui s’est révélée pleine de surprise car en réalité il s’agissait d’une grossesse gémellaire.
De retour à la maison, Papa était déjà rentré du travail et s’est étonnait que je rentre si tôt. Devant le fait accompli et comme nous n’étions que deux à la maison, c’était le moment idéal pour lui annoncer la nouvelle. J’ai donc pris mon courage et annonçait « Je suis enceinte » sans réaction de sa part et une tête d’enterrement figée sur son visage, j’ai ajouté « Et ils sont 2 ». A ce moment là j’ai vu que cette nouvelle ne lui plaisait pas du tout. C’est alors avec le cœur serré et une boule dans la gorge que je l’ai rassuré « Ne t’inquiète pas je vais l’interrompre la grossesse » et là il m’a répondu « Ok ça va aller alors !« .
Le sang glaçé par sa réponse, je me suis renfermée sur moi-même, le week-end est passé, le jour J est arrivé. J’ai pris les premiers comprimés puis 2 jours plus tard à la maison j’ai pris les derniers comprimés prévus pour l’expulsion. Sans entrer les détails, sachez que j’ai mieux vécu mon premier accouchement que cette IVG.
Suite à ça, oui je suis passée par une période de soulagement, mais la réalité m’a très vite rattrapée : mon anxiété s’est accentuée, j’ai découvert les crises d’angoisses et les crises de nerfs. L’insomnie est devenue mon pire calvaire, j’ai également perdu mon grand appétit qui s’est accompagné d’une perte de poids : 18kg en 6 mois.
J’ai donc très vite réalisé que cette décision je ne l’avais pas prise pour moi mais pour lui, j’aurais tellement aimé l’entendre me dire « tu es sûre de vouloir faire ça ? » mais pas un seul moment il ne m’a remise en question ou m’a apporté un quelconque soutien pour les accueillir et vouloir agrandir notre famille qui s’était toujours portée à merveille jusque là.
Aujourd’hui, notre couple en paye les conséquences et j’ai même envie de vous dire qu’il s’agit du début de la fin ! Je suis en colère contre lui, de m’avoir laissé avorter sans soutien de sa part, car aujourd’hui pas un jour ne passe sans que je me projette dans cette grossesse interrompue, lorsque je regarde mon grand loulou je pense également à eux et j’idéalise leur évolution alors que je les ai laissé partir…
Je l’assume et le dis haut et fort, oui j’ai le sentiment d’avoir tué mes enfants ! Croiser une femme enceinte, une poussette ou un nouveau né est devenu pour moi une terrible torture…
Aujourd’hui à l’âge de 26 ans je suis sous anti-dépresseur, somnifère, anxiolytique et consulte depuis plusieurs mois un psychiatre et psychologue qui tentent de m’apporter du soutien et des solutions pour retrouver ma joie de vivre et goût à la vie, mais pour moi ça semble peine perdue je n’arriverai pas à oublier, à les oublier…
Je n’ai pas osé dire ce que je désirai au fond de moi et je les ai perdu pour toujours…
Sans-elle😔 dit
Je me retrouve tellement dans votre histoire, j’ai 38 ans, j’ai toujours désiré une deuxième enfant mon conjoint a changé d’avis a l’arrivée de notre premier, il y a eu un accident et je suis tombé enceinte très vite, j’ai cru qu’il changerait d’avis mais non… Il m’a exposer ses idées que notre couple serait mieux sans un deuxième, que c’était le bon choix. J’ai eu mon rdv ce matin pour l’IVG j’ai rdv le 23 décembre pour évacuer le bébé, mais j’ai l’impression que je vais tuer mon bébé alors qu’il va très bien. J’ai peur de pas réussir a vivre avec ça au fond de moi….
Laura dit
Aujourd’hui cela fait une semaine que mon IVG chirurgicale s’est passée … comme dans votre histoire ils étaient deux … je m’en veux terriblement je sens que je vais avoir du mal à m’en remettre . Ils me manquent terriblement
Florence dit
Bonjour,
Je me retrouve dans votre histoire sur le fait que vous lui en voulez. Il y a 38 ans à 19 ans mon mari et moi souhaitions un bébé mais vivons chez ses parents. Je suis tombée enceinte mais tout ne c’est pas passé comme souhaité. Ses parents ne voulaient pas qu’on le garde, hors de question ! J’ai voulu partir avec le papa chez mes parents, lui ne voulait pas, travaillait avec son pere, était un peu sous leur emprise. Nous étions de la même région mais étions parti avec ses parents à plus de 300 kms donc loin des miens. J’ai fais des écho oujai fais la rencontre de mon bebe, j’étais enceinte de 11 semaines et demi. Mon ventre commençait à se dessiner. J’étais heureuse et espérais qu’ils accepteraient, mais pas du tout. Ma belle mère m’a emmener consulter je be sais combien de gynecos qui refusaient de m’avorter. Tampis disait elle on ira en Angleterre s’il le faut la bas ils le feront ! Je pleurais les larmes de mon corps, mon conjoint ne me soutenait pas, j’étais seule. Mes parents étaient prêts à m’accueillir avec bébé. J’avais peur que mon conjoint ne me suive pas je l’aimais c’était mon 1er amour et n’en voulait pas d’autre. J’espérais que les jours passent et qu’il soit trop tard. Mais elle a trouvé un centre le centre d’IVG de Montpellier château de Bionne qui a voulu me le faire. Elle m’a traînée la bas à signé payé sans que je puisse dire un mot. Ma dernière carte a jouer sera le jour J. La veille elle et mon conjoint me dépose là bas dans ce château lugubre style manoir qui pu la mort, sombre. Un aurevoir furtif, des ça va bien se passer, pfff.je regardais mon ptit ventre en me rassurant et en disant t’inquiète pas mon amour demain on repartira tous les 2. Le lendemain, on vient me chercher et m’emene sans la salle. J’étais confiante, seule, je me dis on m’écoutera après tout c’est mon corps. Je leur dis que cette décision d’avorter n’était pas la mienne mais celle de ma belle mère que je refusais de le faire. Personne ne m’a écoutée, la réponse était elles disent toutes ça. Je pleurais je supliais, essayais de partir, 2 3 infirmieres m’ont prise de force avec un homme et m’ont allongée sur la table, je me croyais dans un cauchemard, on m’a sangleé les bras en croix, j’aurais, me debatais, on ne m’écoutais pas, et la j’ai senti la piqûre d’aiguille dans mon bras, les yeux noyés par les larmes en disant pardon. Je me suis réveillée avec ces mêmes larmes, ce vide. Cette haine ! A partir de ce jour rien ne saura plus pareil ! On m’a anéantie, m’a brisé ! Je ne serai plus jamais moi. Pas de soutien rien ! Seule avec ma douleur, qui 38 ans plus tard me hante, même si j’ai des enfants, des dépressions. Crises d’angoisse, de panique m’ont suivies ! Manque de confiance en moi ! Quand je reproche ça à mon mari car toujours ensemble, la seule chose qu’il me dit c’est c’est du passé, comment dire à une mère à qui on a arraché tué son enfant que c’est du passé, ce passé est en moi, dans mes tripes et je dois vivre avec. Surtout ne laissez personne décider à votre place ! 🙏
Charlie dit
Bonjour, votre témoignage m’a beaucoup touchée et me conforte dans l’idée que l’experience de l’ivg est propre à chacune et que la seule personne qu’il faut écouter dans cette situation c’est soi-même. J’ai avorté il y a deux ans, ce + sur le test était mon pire cauchemar, j’étais en état d’anxiété intense jusqu’à la prise du comprimé (ivg medicamenteuse donc) j’ai eu très mal mais quel soulagement… je ne regrette absolument rien et je n’y pense que très rarement et à chaque fois en me disant que c’était la meilleure décision de ma vie. Je n’ai jamais voulu d’enfant. Avorter ou non : n’écoutez que vos désirs profonds, vous seule savez si vous voulez un enfant ou non et si vous allez pouvoir assumer la décision. Encore une fois votre témoignage me touche parce que vous donnez l’impression que la décision n’était pas la vôtre et vous en souffrez beaucoup. J’espère que la vie vous aidera à guérir de cette douleur.
le leap dit
Bonjour
Comme je vous comprends… merci pour votre témoignage. J’ai 46 ans, et l’avortement que j’ai dû effectué en 2000 à l’âge de 29 ans me laisse des traces qui ne s’effacent et ne s’effaceront jamais dans mon esprit. Je reste marquée par ce jour oû j’ai avorté. J’aurais tant aimé avoir un autre enfant par la suite. Maintenant il est trop tard
Pops dit
Je ne peux que compatir à cette souffrance. Voilà 4 ans, nous n’étions ensemble que depuis 1 mois avec mon conjoint, je suis tombée enceinte sous pilule (si si ça existe). Folle de joie malgré notre jeune âge (21 et 22 ans), j’ai vite compris que ça ne serait pas si génial que cela. Pas venant de lui, il ne m’a forcé à rien, jamais. Mais plutôt à cause de l’entourage, notamment un membre de la famille qui m’a fait culpabiliser. Beaucoup.
Donc j’ai fais ce que tout le monde attendait de moi – sauf mes parents il faut le dire, et j’ai avorté. J’ai mis des mots sur les mois de dépression qui s’en sont suivis « j’ai pris une décision raisonnable en espérant que cela la rendrait acceptable ». La réponse (dans mon cas) est non, ça n’a rien rendu acceptable.
Et si aujourd’hui nous avons une jolie petite fille (qui fête son premier anniversaire aujourd’hui), je pense souvent à ce bébé que je ne connaîtrais pas.
Je pense fort à toi, et si tu as besoin de parler, je suis tout à fait prête à discuter avec toi. Bon courage !
Julie dit
Ton témoignage est bouleversant… Et tellement courageux surtout. On parle tellement de « droit à l’avortement », « droit à disposer de son corps », d’une façon générale, on parle l’IVG d’une façon tellement idéologique et partisane, que parler du traumatisme de l’avortement est totalement tabou. Je n’ai pas vécu cette situation, je ne prétendrais pas comprendre ta souffrance, j’avais fait le choix inverse, celui de ne pas avorter justement. Une de mes proche a connu cet horreur de l’avortement sous la pression de son conjoint (c’était pas le bon moment aussi, alors peur de perdre son conjoint, peur que ça soit compliqué à gérer, …) ça a vraiment cassé quelque chose en elle… Et c’est très difficile d’être compris j’ai l’impression, puisque personne ne comprends. Et les commentaires … « mais enfin tu en auras d’autres! L’avortement c’est la liberté des femmes, tu imagines les femmes qui se sont battues pour y avoir accès? » etc…
Je te souhaite beaucoup de soutien de la part de tes proches, beaucoup d’amour (même s’il doit s’avérer que ça ne sera plus avec ton conjoint actuel). Tu as l’air d’être une maman exceptionnelle, ton grand garçon a besoin de toi! J’espère que tu arriveras à trouver la force de te réconcilier avec toi même.
Mila dit
Bonjour,
Je souhaitais faire part de ce qui m’est arrivé il y a de cela un peu moins d’un an et demi et qui pourrait peut être t’aider.
Comme toi, je suis tombée enceinte, et comme toi connaissant parfaitement l’homme avec qui je suis j’ai anticipé sa réaction. Tout en espérant, comme toi je suppose une autre réponse, j’ai été très blessée mais néanmoins non surprise par la façon dont il a réagi. Et comme toi, je me suis surprise a lui dire que oui, l’avortement était une solution.
A partir de ce moment là, je me suis mise en marche automatique et j’ai pris cette décision en ayant pleinement conscience de la destruction que cela aurait sur moi mais sans pouvoir revenir en arrière pour autant. C’est un sentiment très compliqué, ce genre de sacrifice pour le couple,à comprendre quand on est pas dedans. Et beaucoup se permettent de juger en prenant des raccourcis comme « si tu ne voulais pas le faire, tu n’avais qu’a pas le faire, il aurait fini par s’y faire ». En plus, mon conjoint était absent et ne pouvait pas revenir. Tout s’est fait par téléphone, et j’ai tout vécue seule.
Chose facile à dire quand on est ne connaît pas la situation dans son ensemble, l’histoire du couple. Il avait pleins d’arguments d’ordre technique, on avait pas encore de logement (on devait déménager 2 mois après), on ne saurait pas le nombre de pièces que le logement dont on serait doté aurait… etc
Moi c’etait mon cœur qui parlait, on était ensemble depuis 3 ans et stable même si la situation a l’instant T n’etait pas la bonne, elle s’ameliorait grandement 2 mois plus tard et c’était une chose certaine.
En bref, j’ai fini par prendre rendez vous, au début elles m’ont demandé de me laisser une semaine à discuter avec mon homme pour être sûre… je savais que rien ne changerai, mais c’est ce que j’ai fait. Puis je l’ai fait, j’ai pris les 2 premiers cachés (ceux qui arrête le cœur du bebe) et 3 jours après, j’ai été hospitalisée pour la journée pour prendre ceux qui expulsent le bébé. C’était traumatisant à l’extreme, l’infermiere qui m’a donné les cachets m’a demandé de na pas tirer la chasse d’eau quand j’allais aux toilettes pour voir si j’expulsais bien le fœtus. À la fin de la journée très douloureuse physiquement et mentalement, je la rappelle, elle regarde et me dit « ah c’est assez gros pour être ça, je pense que c’est bon » et à tiré la chasse d’eau. Ça a été la chose la plus traumatisante à mes yeux, sans considération pour moi, j’ai mis mon bébé dans les toilettes et on a tiré la chasse d’eau.
Je vous épargne mon retours aux urgences pour une infection du col de l’uterus suite à l’IVG avec un médecin relativement méchant et insensible.
Les douleurs et les pertes ont durés des mois…
Notre couple a été mis en péril à cause de ça, je me sentais trahi, lui n’avait pas le temps pour mon malhetre. Il est rentré après 1 mois et demi et il a retrouvé une épave qui ne voulait plus de contact avec lui. Il a vu les ravages que ça avait sur moi. Il se dégoûtait mais je m’en fichais. On a réussi à remonter la pente grâce à l’amour qui était toujours présent, profondément ancré.
2 mois plus tard comme prévu, on touche notre logement, 3 chambres, Monsieur trouve qu’il fait vide et maintenant aimerait bien un bebe pourquoi pas … j’ai mis le holà, le bébé on l’avait, il serait encore dans mon ventre à l’heure qu il est. A force de l’entendre le dire, je me laisse aller, je tombe enceinte tout de suite, il est heureux, se projette, moi j’ai beaucoup de mal, la sage femme me propose un suivi tout de suite avec mon passé, malheureusement je fais une fausse couche 2 mois plus tard. Un coup dur pour lui et une enclume pour moi, un deuxième bébé mort en moins de 6 mois.
On a réussi à remonter la pente, à deux en couple. Mais cela a été très dur… pour moi, des crises de larme de jour et de nuit et une colère sourde contre lui puis contre moi… le plus dur à été au 1 an après l’avortement, je me suis pris un retours de bâton bien costaud. Il s’est plié en 4 pour essayé de me retrouver. Je ne pense pas que je lui pardonnerai vraiment, ni que je serais vraiment en paix avec ce que j’ai fais, j’ai réellement les sentiments d’avoir tué mon bébé et avoir tiré la chasse.
Mais chacun a fait des efforts de son côtés, on a réussi à se retrouver à mi chemin. Nous prévoyons notre mariage pour l’annee prochaine et avons même un petit invité surprise qui s’est installé dans mon ventre entre temps. Nous sommes amoureux et heureux. Tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort.
Laisse toi le temps, courage.
Fiona dit
merci pour ton témoignage. les mots manquent parfois, merci parce qu’on peut s’y retrouver, et personnellement, je me sens moins seule. pas 18kg de perdus, mais 20 de pris, la perte de mon partenaire de l’époque, et une blessure à tout jamais ouverte et vive.
Chaque situation est différente, et chaque blessure est à gérer différemment, le courage, la volonté d’aller de l’avant et l’amour sont semble-t-il les seuls remèdes.
Je vous souhaite de surmonter cette épreuve ensemble, et que votre amour en soit renforcé. Que tu puisses aller au delà de la culpabilité, que ce soit la tienne ou celle de ton partenaire.
Bon courage.
C dit
Je lis ton témoignage avec tant de tristesse. Tout ce que je peux te dire, c’est que tu ne dois pas laisser la culpabilité te tuer, tu as fait un choix, qui te semblait à ce moment là le meilleur, personne n’a le droit de te juger pour ce choix (j’ai moi même fait le choix inverse, garder mon enfant, ce qui a eu comme conséquence le départ du père, beaucoup de gens m’ont jugé alors que quand tu n’es pas dans l’histoire de la famille, du couple, tu ne peux pas te permettre de juger).
Et puis surtout, tu as ton loulou, et lui il a plus que tout besoin de sa maman, c’est à lui que tu dois tout donner, à lui que tu dois montrer que tu seras toujours là pour lui, parce qu’il est là, en vie, et qu’il t’aime aussi fort que toi tu l’aimes.
Cocotte dit
J’ai témoigné il y a quelques mois sur le blog, pour un IVG également. Mon expérience me fait dire qu’il manque une chose essentielle entre vous et votre mari pour que vous puissiez aller mieux et pour que votre couple s’en sorte: PARLER, COMMUNIQUER avec lui.
Dites lui « Je t’en veux », dites lui que vous souffrez de voir de jeunes mamans, des poussettes, de la layette au rayon de votre supermarché, que vous avez l’impression que le bonheur des familles avec de nouveaux nés vous saute à la gueule et surtout écoutez le.
Votre mari doit également ressentir de la tristesse, de la colère même peut être.
Mon Amour m’a toujours soutenu pendant et après. Je l’accable de t’en à autre quand vraiment le moral est au plus bas car je pense à ma petite Framboise. Que je vois toutes mes connaissances tomber enceinte.
Mais il y a une chose je réalise à ce moment là, c’est que même si je voulais la garder, la décision finale c’est moi qui l’ai prise. Ces médicaments c’est moi qui les ai ingérés.
J’aurais dû rentrer dans mon dernier mois, j’aurais dû être en congés mater au lieu d’être au boulot etc, j’aurais dû m’éclater à décorer sa chambre…
On ne vit pas avec des j’aurais dû, c’est dur d’avancer mais FAUT le faire. Vous avez votre petit bout qui compte sur vous.
Je ne sais que trop bien que vous y penserez chaque jour, que vous aurez mal au cœur en voyant des petites bouilles à croquer.
J’ai décidé de me lancer des challenges, je reprends la courses à pied que j’ai laissé tombé il y a 7 mois. Se vider la tête et évacuer ma tristesse et mon amertume qui viennent me hanter certains jours.
Trouvez un exutoire, une façon de leur dire au revoir en douceur.
La vie est belle et le bonheur est toujours possible.
Nono dit
C’est une terrible épreuve… Je vous souhaite de vous remettre de cela un jour, vous et votre mari. Il y a un véritable travail de deuil à mettre en place et la communication est une clé importante. Ne vous cachez pas, ne retenez pas vos sentiments, vous n’en gagnerez rien.
Il y a un peu plus de 4 mois, nous avons appris que j’étais enceinte. Une grossesse surprise, alors que mon 3eme enfant n’a que 6 mois. Un peu comme vous, j’ai redouté de faire un test, j’ai voulu nier l’évidence. La réaction de mon mari a été sans appel, il fallait avorter. Un véritable choc pour moi, j’ai pleuré jour et nuit en permanence. Il m’aura fallu plus d’une semaine pour prendre rendez-vous au planning familial. Mon mari m’a accompagné lors de cette matinée. Ce fût un véritable enfer. Je n’étais toujours pas décidée sur les suites de cette grossesse, je voulais simplement savoir, que l’on me donne les informations sur l’IVG, les dates butoirs…
Lors de ce rendez-vous, nous avons d’abord rencontré une psy, en couple. Ça m’a fait un bien fou. J’ai pu dire des choses que je n’avais pas encore lâché. Mon mari à réalisé que j’avais l’impression d’être seule dans ce drame (oui, s’en était un pour moi) et moi j’ai réalisé qu’il souffrait également de la situation et qu’il me soutenait.
Puis nous avons vu la gynéco qui a réalisé une écho dans le simple but de dater la grossesse et de nous donner des dates. En principe, vous ne voyez rien à l’écran, vous n’entendez rien non plus… J’ai demandé à voir l’écran, j’en avais besoin. Ce fût court et douloureux mais nécessaire.
Nous sommes repartis avec nos informations mais pas de date « d’intervention »(au vu de l’avancement, il fallait passer par l’IVG instrumentale, quel terme affreux !). Nous étions toujours autant indécis.
Au fond de moi, je savais que si je passais par l’IVG, je ne m’en remettrai pas, j’avais peur d’en vouloir à mon mari de me faire subir ça. Et en même temps, la raison vous rappelle à l’ordre, 4 enfants dont 2 bébés, des soucis financiers… Je suis le coeur, mon mari la raison.
Nous n’avons pas parlé de cela pendant près d’une semaine, encore une fois cette évidence à nier !
Puis un jour j’ai reçu un texto de mon mari « qu’est-ce que tu veux faire? »… Par texto c’est plus simple de parler (mais pas forcement la meilleure des solutions!). Je l’ai rappelé, en larmes, cette décision n’est pas QUE la mienne. Entre deux sanglots, nous avons donc décidé d’écouter notre coeur, en toutes connaissances de causes, nous gardons ce petit être. Nous savons que cela va être dur.
Nous ne saurons jamais si nous avons pris la bonne décision, car il n’y a pas de bonne décision dans ce cas. Le mieux est de se sentir en paix avec cela… et visiblement vous n’êtes absolument pas en paix, faites tout votre possible pour que cela devienne un souvenir, pas un horrible souvenir.
La finalité de nos histoires n’est pas la même, et pourtant je vous comprends terriblement, encore aujourd’hui et malgré notre décision, je pleure à chaque fois que je pense à cela.
Je vous souhaite de réussir à sortir la tête de l’eau, n’en voulez pas à votre mari, personne n’est coupable.
Courage !
Alex dit
Quel beau choix vous avez fait ! Bravo ! C’est courageux, et en même temps je suis certaine que jamais, jamais vous ne le regretterez. Pour les aspects financiers, je pense que vous êtes déjà bien au courant, mais de nombreux services publics peuvent vous aider : n’hésitez pas à prendre des rdv à votre mairie pour vous renseigner, ainsi qu’à la CAF etc.
Cara G dit
Bonjour,
Je me permets d’intervenir car je suis l’image inverse, le negatif, l’enfant né alors que le père voulait que la Maman avorte. Pour je ne sais quelle raison, mes parents m’ont rapidement dit que je n’étais pas souhaité. Pour faire court, Mon père a +12ans que ma mère, il venait de divorcer de son ex-femme l’année d’avant, il n’était avec ma mère que depuis moins d’un an, et elle avait 22ans. Pour lui Cetait compliqué. Il paraît qu’ils avaient décidé davorter mais qu’à l’échographie ils ont vu Mon cœur battre etc. Bref.
Ce que je veux dire, Cest que ce détail sur ma conception a rendu ma relation à Mon père très difficile et ce depuis toujours. Je suis l’enfant qui n’était pas désirée.
Je vous conseille donc de faire attention sur ce sujet, que vous souhaitiez ou non en parler à votre enfant.
Bonne soirée.
Nono dit
De notre côté il n’a jamais été question que nos enfants sachent si oui ou non ils était « désirés ». D’une part, parce que ça ne les regarde pas, d’autre part, tout simplement parce que même ce petit dernier est désiré. Il n’a pas été programmé, ça fait une différence pour moi. Nous n’avions pas programmé sa venue mais il est désiré comme jamais ! Tout comme je ne parle pas de bébé accident mais de bébé surprise. Les termes sont importants. Je suis navrée que vous ayez appris cela, que cela est nuie à votre relation avec votre père. Je ne pense pas qu’il faille lui en vouloir, les hommes sont bien souvent maladroit avec leurs sentiments. Comme je le disais plus haut, mon mari c’est la raison et sans raison, parfois, ça serait vraiment n’importe quoi !
C dit
Je commente rarement, mais la, je suis bouleversée. Je te souhaite de tout cœur d’aller de l’avant, et d’aller mieux. Cette blessure ne se refermera jamais, alors je pense qu’il faut malheureusement vivre avec. Ne t’en veux pas, ne t’infliges pas toute cette souffrance lié à la culpabilité. Ce qui risque d’être compliqué à mon humble avis, c’est la suite de ta relation avec ton homme. Manifestement tu lui en veux et tu lui en voudra encore longtemps. Alors parlez, communiquez, dit-lui toutes ces choses que tu ressens. Il n’a pas pu passer à côté de cette perte de poids, qu’en pense t-il ? Réagit-il ? Je crois qu’il n’y a rien de pire que de rester avec quelqu’un à qui on en veut.. Essayes de te reconstruire, petit à petit. Cette histoire fait partie de ta vie, tu vas devoir apprendre à vivre avec, mais ne t’en veut pas, vraiment.. je n’imagine pas ta peine, mais je te soutiens.. courage..
Babysonway dit
Ton témoignage est bouleversant mais aussi difficile à comprendre. Je ne comprends pas comment tu as pu aller faire les démarches pour l’IVG avant Meme d’en avoir discuté avec ton conjoint ? Meme le fait de lui avoir annoncé ta grossesse puis le « t’en fais pas, je me suis déjà renseignée pour avorter! » … j’ai la sensation que Oui, tu as anticipé ses réactions, mais peut être trop. Et aujourd’hui, tu remets un peu ta propre culpabilité sur Lui. Ce n’est pas tres Juste de Lui en vouloir alors que tu l’as conforté toi Meme dans sa position. Tu es arrivée en lui proposant tout de suite une « solution » à cette grossesse non voulu. Je ne vois pas comment il aurait pu te soutenir différemment sans savoir ce que tu ressentais. Visiblement tu ne le savais pas non plus d’ailleurs. Tout ce que je veux dire c’est que tu mets ton couple en danger alors que tu étais heureuse Avec Lui, parce que toi, tu as pris trop les devants, tu as trop anticipé et tu n’as pas laissé de place à d’autres alternatives. Tu devrais aller consulter quelqu’un pour parler de toute cette culpabilité et ces remords qui ont l’air de vraiment t’affecter. Je n’imagine pas ce que tu traverses, mais tu as besoin d’aide ma belle. Mais surtout, n’en veux pas à ton conjoint, peut être qu’il s’est dit « ah bah elle n’en veut pas non plus puisqu’elle a été voir pour une IVG! », du coup, ça reste un homme, Et Ca ne pense pas plus loin, malheureusement. Bon courage en tout cas, dans ces épreuves 😘
Alex dit
Pour moi, c’est un magnifique geste d’amour qu’elle a fait là. Clem s’est rendue sourde à ses propres affects pour satisfaire son homme. Elle a eu tort, elle s’en est bien rendue compte maintenant, mais elle a fait un sacrifice incroyable en mettant ainsi son homme en priorité de tout. Et rien que ça, mine de rien, il faut le respecter.
Après, cela semble avoir été le plus loin qu’elle pouvait aller inconsciemment pour lui, et aujourd’hui c’est le revers de bâton… effectivement, il ne doit pas en mener bien large mais c’est à lui aussi, maintenant, de prouver son amour, quelque part… Clem n’a pas à culpabiliser là !!! La balle est dans son camp à lui.
Donc je suis d’accord avec la question : comment LUI réagit-il aujourd’hui ? Face à ton état physique et psychologique, Clem ? C’est une info que nous n’avons pas en te lisant.
Courage.
Alex dit
Ce témoignage est bouleversant et m’attriste au-delà des mots. Je ne pourrai rien dire de plus utile que ce que peuvent t’apporter les psy, je pense, mais j’espère que tu pourras aller de l’avant et remettre des bébés en route pour guérir cette blessure ouverte.
Tu as de la chance quelque part : tout va bien pour être enceinte, en ce qui te concerne ! Tant de femmes se battent pour cette chance de porter la vie ! Je suis pour l’IVG bien sûr, mais c’est incroyable de voir que dès qu’on parle de ce que ça peut faire aux femmes faisant ce choix, en termes de bouleversements physiques et psychologiques, on se heurte à un mur de personnes te taxant d’anti-avortement, d’anti-féminisme, d’être rétrograde etc.
C’est grave ce tabou, je trouve. Des vies sont vraiment changées, et ton témoignage en est une preuve : ce geste n’est pas anodin. C’est vraiment, vraiment important de le dire sans juger.
Rien que pour ça, MERCI d’avoir écrit ton histoire.
Je suis très triste en tout cas de voir à quelles extrémités ces pilules t’ont amenée (perte de poids dangereuse, dépression, vie de couple au bord de l’explosion…). Le déni que tu as fait de tes propres sentiments, par amour pour ton homme, est très beau, mais quel gâchis au final. J’espère que lui commence à le comprendre ; à TE comprendre, et te soutenir plus qu’il ne l’a fait.
Comment réagit-il aujourd’hui à ta colère contre sa résignation à l’heure du choix ?
J’espère que vous trouverez un chemin hors de tout ça, toi surtout. Prends soin de toi, et laisse le temps panser cette blessure profonde, je ne doute pas que ça ira mieux un jour, surtout que tu as déjà ton loulou, et que tu pourras toujours lui faire des petits frères !
Courage
Eloïse dit
Que répondre… J’en ai les larmes aux yeux… Et d’autant plus affectée quand on est maman et qu’on connaît déjà ce sentiment si puissant que l’amour de son enfant. Je suis jumelle avec un frère, mes parents n’ont pas bien pris la nouvelle car ils avaient déjà ma grande sœur, mais ils nous ont tout de même accueilli malgré les galères. Peut-être je peux me permettre de vous dire que la décision étant prise, il faut aller de l’avant et vous donner à 100% pour votre loulou et même votre belle fille. Apportez leur tout votre amour, profitez de chaque instant avec eux. La vie doit continuer malgré la douleur, au moins pour que votre fils grandisse avec une maman heureuse,et non pas malheureuse. Courage vous allez vous en sortir. Mais il faut accepter que la vie continue…
lisou dit
Ton histoire est terrible… Et nous rappelle à quel point le choix d’une IVG n’est pas anodin (malgré ce que veut nous faire croire certaines personnes…). Ce que tu vis est un deuil, tu as fait un acte d’amour envers ton mari, mais aussi envers eux, puisqu’au moment où tu as pris ta décision, tu n’étais pas en mesure de les élever dans ce que tu penses être de bonnes conditions. Peut-être pourrais-tu te creer un petit sanctuaire pour leur parler, leur ecrire une lettre disant tout ton Amour? Peut-être pourrais-tu te tourner vers des associations de deuil périnatal? Peu importe les circonstances, tu vis une perte, et ces associations sont organisées pour gérer cela. Tu as 26 ans, une jolie petite famille et beaucoup d’Amour à donner, partage-le avec tes proches!
Choubi dit
Lire ta déposition m’a donné les larmes aux yeux et des frissons. Même si je suis une fervente defendeuse du droit à l’IVG, j’espère de tout mon cœur ne jamais avoir besoin d’y recourir. Comme je comprends ta peine, ta frustration, ta douleur.
Tous mes sentiments et ma compassion. Courage!
Sarah dit
Ce que tu as vécu est terrible. En fait j’ai l’impression qu’il n’y a pas du tout eu de communication avec ton conjoint, et c’est certainement une partie du problème. On voudrait souvent que nos conjoints devinent notre ressenti et agissent en conséquence mais ce n’est pas comme ça que cela fonctionne. Si tu lui avait dit ce que tu sentais vraiment et que tu n’étais pas sure de vouloir avorter, qui sait comment il aurait réagi. Si vous arrivez à vous dire les choses (une thérapie de couple pourrait être un début), et à relancer une vraie communication, vous pourrez peut-être sauver votre couple, et tu pourras peut-être faire ton deuil de cette grossesse.
Alex dit
Je suis d’accord avec Sarah : j’ai l’impression que c’est ne pas vous être posés tous les deux pour en discuter en profondeur qui a abouti à ce gâchis… Tu as deviné très rapidement quelle serait la réaction de ton conjoint, et tu ne t’es pas plus posée de question quand tu as vu qu’elle était conforme à tes craintes, mais ça aurait valu le coup que vous en parliez quand même tous les deux en vous laissant plusieurs jours pour envisager cette nouvelle sous différents angles. C’est très dur de dire ça après coup, je le sais : tu ne pouvais pas savoir quelles seraient les conséquences, lorsque tu as pris cette décision.
Alex dit
La communication, c’est tellement important.
S'mout' dit
J’ai plutôt l’impression qu’elle ait eu peur de sa réaction quand il lui a sous entendu que « c’était bon alors », si elle avait déjà fait les démarches, c’est qu’elle était prête pour avorter.
Je pense qu’elle a eu peur qu’il lui lâche quelque chose du genre « mais t’es dingue ou quoi ? on va pas encore élever deux enfants, tu as déjà pris rdv, vas-y » Et qu’il la force à tout prix à avorter. La vérité aurait fait mal.
Elle a accepté en se protégeant, en pensant certainement qu’elle ne souffrirait pas autant que c’est le cas actuellement.
En même temps, je la comprends, vu la réaction de son mari quand elle a annoncé que c’était des jumeaux, ne présageait rien de bon…
Mais je vous rejoins, dans le sens où si on n’essaye pas de communiquer, de crever l’abcès, la colère, la tristesse et la rancœur s’installent tranquillement dans votre vie.
Je souhaite plein de courage à cette jeune fille, j’espère qu’elle se relèvera vite et que son mari aura pris conscience des impacts de ses mots et qu’il se sente ne serait-ce qu’un instant coupable de ne pas s’être préoccupé plus que cela de cette grossesse.