Léa a eu deux enfants. Pour le premier, l’allaitement s’est très bien passé, mais elle a eu plus de difficultés avec le second, pourtant elle a trouvé des solutions pour pouvoir continuer. Voici son témoignage.
{Témoignage} Continuer l’allaitement malgré les difficultés
Bonjour La Mariée en Colère et les lectrices du blog
J’aime beaucoup lire les différents témoignages du blog, j’ai envie de partager à mon tour autour de l’allaitement. C’est un sujet qui me tient énormément à cœur.
J’ai 30 ans et j’ai 2 enfants que j’ai allaités mais j’ai vraiment vécu 2 expériences d’allaitement différentes. Avec mon 2ème enfant, j’ai été confrontée à des difficultés auxquelles je ne m’attendais pas et j’ai dû revenir sur mon souhait d’allaitement exclusif.
J’ai gardé un très bon souvenir de mon 1er allaitement.
Mis à part un début difficile, j’avais beaucoup de lait, c’était un plaisir de nourrir mon bébé. Je l’ai allaité quasi exclusivement jusqu’à 4 mois.
Avec mon 2ème enfant, rien ne s’est passé comme je m’y attendais. J’ai eu un accouchement très difficile, j’ai fait une grosse hémorragie ce qui fait que j’étais vraiment épuisée dans les jours suivant l’accouchement.
J’ai allaité mon bébé, c’était une évidence, je ne concevais pas la nourrir autrement.
article à lire : augmentation mammaire et allaitement : tout ce qu’il faut savoir
La tétée de bienvenue s’était très bien déroulée, ma fille savait têter efficacement.
Pourtant, suite à mon accouchement, et à cause d’un choix dont j’ignorais alors les conséquences, je n’ai pas eu de montée de lait comme lors de mon premier allaitement. Pas de seins gonflés, douloureux, rien. Je m’en suis inquiétée auprès de l’équipe soignante qui me rassurait en disant « c’est normal, ça va arriver« .
Le jour de ma sortie, à j+5, je ne l’avais toujours pas eu. Quand ma fille tétait, j’avais très mal, j’ai donc décidé d’utiliser dès le 1er jour des bouts de sein en silicone pour atténuer la douleur. Je n’ai jamais pensé que cela influerait sur ma production de lait.
Les toutes premières semaines à la maison ont été très difficiles, ma fille pleurait énormément. La nuit, elle pouvait mettre 3 heures à se rendormir après plusieurs mises au sein. La têtée était toujours douloureuse, je continuais donc d’utiliser les bouts de sein. J’appréhendais chaque mise au sein, je pleurais énormément, j’étais épuisée, dégoûtée de cet allaitement qui me prenait des forces et me faisait souffrir.
Aux 15 jours de ma fille, j’étais décidée à arrêter. Chose que j’imaginais impensable, fervente adepte de l’allaitement que j’étais.
Mais mon moral et mon corps ne suivaient plus. J’ai alors commencé à introduire un biberon de lait artificiel que ma fille a accepté sans problème.
Quelques jours après, j’ai pu parler de mes difficultés à la pédiatre qui m’a alors orientée vers une sage-femme conseillère en lactation.
Je suis allée au rendez-vous convaincue qu’elle me conforterait dans mon choix d’arrêter, que de toute façon, la situation était tellement désespéréee que ça ne servait à rien de continuer.
Et là, je suis tombée sur une sage-femme extraordinaire qui a tout simplement sauvé mon allaitement. Elle m’a donné de nombreux conseils, m’a écoutée, m’a réconfortée.
Elle m’a vraiment apporté le soutien dont j’avais besoin.
Grâce à elle, j’ai réalisé à quel point allaiter comptait pour moi et que je souhaitais tout mettre en oeuvre pour continuer, avec l’objectif, au départ, de parvenir à retrouver un allaitement exclusif.
Elle m’a bien sûr conseillé d’arrêter les compléments de lait artificiel, jusqu’à ce qu’on se rende compte que ma fille ne prenait pas de poids. Je devais donc ensuite compléter chaque tétée par 30 ml de lait artificiel tout en essayant de stimuler au maximum ma lactation avec un tire lait.
Au lieu de compléter chaque tétée, j’ai choisi de compléter la dernière tétée du soir par un biberon de 90 ml puisque dans la journée, ma fille était rassasiée.
Et je me suis alors rendue compte que ce rythme me convenait, je prenais plaisir à allaiter tout au long de la journée, le complément du soir lui permettait de tenir un peu plus longtemps, et j’aimais le calme des tétées nocturnes après lesquelles mon bébé se rendormait sur moi, sans pleurer. De vrais moments de tendresse et d’amour.
Ma fille a fait ses nuits avant ses 2 mois, elle a repris 1 kg en quelques semaines. Moi qui voulais un allaitement exclusif ou rien, j’ai découvert l’allaitement mixte qui m’a permis de trouver un rythme parfait pour nous 2 en me laissant la liberté d’un biberon par jour.
J’ai fonctionné ainsi jusqu’à ses 2 mois passés. La reprise du travail arrivant, je décidais de sevrer mon bébé car je ne pensais pas être capable d’allaiter en travaillant.
J’ai rajouté un biberon de plus par jour mais la conséquence a été rapide : une grosse diminution de ma lactation. En constatant cela, je me suis effondrée et j’ai alors réalisé que je ne souhaitais absolument pas arrêter d’allaiter, et que je n’étais pas prête non plus à laisser mon bébé.
J’ai eu la chance d’avoir une gynécologue à l’écoute qui m’a prolongé d’un mois en me réconfortant.
Ce mois en plus auprès de mon bébé m’a été extrêmement bénéfique. J’ai pu continuer d’allaiter comme je le souhaitais et j’ai pu reprendre mon travail plus sereinement.
J’ai ainsi changé d’avis et choisi de tenter de continuer d’allaiter en travaillant. Je m’étais trop battue pour cet allaitement, maintenant que tout allait bien, je voulais continuer jusqu’aux 6 mois de mon bébé.
Lorsque je travaillais, elle avait beaucoup de lait artificiel, mais les jours où j’étais là, je continuais mon rythme de 5 tétées + un biberon, mais je complétais avec le lait que j’avais pu tirer au travail. J’ai fait le maximum pour qu’elle ait le plus de lait maternel possible. Je travaille en 12h, j’ai donc plusieurs repos par semaines.
J’ai allaité ainsi jusqu’à ses 6 mois et je n’avais toujours pas envie d’arrêter.
J’ai finalement pu allaiter presque 9 mois.
Après la diversification, j’ai choisi de garder la tétée du matin et du soir mais à la longue. j’avais de moins en moins de lait. J’ai donc arrêté en douceur, avec le sentiment d’avoir atteint mon objectif et je suis passée au lait artificiel exclusif sans regret.
Je suis allée au bout de mon allaitement.
Bien sûr, j’aurais préféré un allaitement exclusif, mais face aux difficultés rencontrées, face à ma détresse durant le 1er mois, je suis vraiment heureuse de mon parcours et de ce que j’ai pu apporter à mon bébé. J’ai rencontré beaucoup de jeunes mamans qui ont arrété d’allaiter précocement, je souhaite par mon témoignage, prouver que même si les débuts sont très difficiles, il est possible de trouver le soutien nécessaire si on souhaite poursuivre plus longtemps.
Le tout est une question de choix, qu’on allaite ou qu’on donne le biberon, le principal est de le faire sereinement, sans regret.
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Alice dit
Merci pour votre témoignage qui me fait beaucoup penser à mon allaitement !
Au bout de 10 jours j’ai eu une baisse de lactation et après pas mal d’angoisse et de pleurs… nous avons aussi trouvé cette solution qui était de donner un biberon de lait artificiel le soir… et ça a marché… j’ai ainsi pu allaiter jusqu’à ses 6-7 mois… tellement de bons souvenirs désormais l’allaitement !!
Sophie dit
Bonjour !
Merci pour ce beau témoignage.
Beaucoup de femmes ne connaissent LA LECHE LEAGUE qui est l’Association mondiale pour l’allaitement. Elle existe dans tous les pays. Leur site français est superbe et il y a des intervenantes dans toutes les régions que l’on peut directement appeler. Du coup Mélie je t’invite à y faire un tour pour ton amie car elle trouvera peut être le nom d’une personne autour d’elle qui pourra lui donner lui donner des conseils professionnels. Les crevasses ne sont en effet pas normal. J’en avais aussi mais on m’a bien expliqué que c’était un problème de position ! Une fois la position changée et les crevasses guéries je n’en ai plus jamais eu !
Personnellement j’ai failli louper mon allaitement à cause d’un bout de sein en silicone mais heureusement, une heure avant qu’on me l’an propose j’avais lu sur le site de la lèche LEAGUE qu’il était mieux d’éviter car elle diminuait le lait.
Les femmes doivent être soutenues, allaiter est difficile c’est pour ça qu’il faut sentourer de bonnes personnes. Je ne les remercierai jamais assez car ma fille a aujourd’hui 10 mois et je ne lui ai jamais donné une goute de lait en poudre, ce qui est vraiment une réussite totale à mes yeux !
Mélie dit
Bonjour Léa,
Merci pour ce témoignage qui aidera surement beaucoup de maman en détresse. Ma meilleure amie vient d’accoucher et se bat contre les crevasses et la douleur pour sauver son allaitement et en allant la voir ce soir je lui raconterai ton histoire… Comme mon allaitement se passe merveilleusement bien ( j’ai allaitement exclusivement jusqu’à 6 mois comme le recommande l’OMS et maintenant la diversification vient compléter l’allaitement), je suis un peu démunie pour venir en aide à mon amie alors merci pour ce témoignage qui lui permettra, j’espère, de garder espoir !