Gaile et son chéri ont des soucis pour faire un enfant. Cela commence à peser réellement sur leur couple qui ne s’entend plus quant aux bases de leur mode de vie. Voici son témoignage.
{Témoignage} Est-ce que l’attente de bébé est en train de tuer mon couple ?
Bonjour à toutes,
Si je vous écris aujourd’hui c’est parce que j’ai besoin de vos conseils car après 2 ans 1/2 d’essais bébé, j’ai l’impression de perdre mon homme…
Pour retracer notre histoire, mon amoureux (36 ans) et moi (32 ans) sommes ensemble depuis 14 ans cette année, et mariés depuis 2 ans et 9 mois. Après le mariage en 2015 et le voyage de noces, nous décidons de nous lancer naïvement dans l’aventure bébé.
Naïvement, car même si j’ai toujours eu la sensation que ce serait difficile (pourtant je n’ai jamais eu de problème particulier), j’espérais que nous serions assez chanceux pour ne pas trop galérer.
La première année a été difficile surtout pour moi car je ne retrouvais pas mes cycles d’avant pilule. J’ai été toute déréglée avec des cycles jusqu’à 77 jours… l’enfer !
Avec pour couronner le tout une gynéco pas du tout à l’écoute.
2016 : nouvelle année ! Je change de gynéco et nous lançons les tests.
De mon côté, tout roule. Petite malformation de l’utérus bénigne et j’ai même retrouvé des cycles normaux courant septembre… lorsque je change de boulot !
Pour mon mari, c’est plus compliqué car son spermogramme n’est pas très bon. Pas la cata mais bon, début 2017 la gynéco nous recommande pour la PMA.
Premier RDV PMA en juillet 2017 puis tout début août et la gynéco nous propose une première IAC (insémination artificielle) pour la rentrée, une fois que nous aurons fait nos derniers tests.
Jusque-là tout va bien vous me direz ?
Hé bien c’est surtout là où tout commence à s’abîmer…
Les examens pour moi : entre autre, une hysterosonographie qui se fait à une période bien spécifique du cycle, 2 cabinets dans paris qui proposent de la faire et en plein mois d’août soit mission impossible.
Je me démène comme un diable et je réussi à tout boucler 3 semaines après la prescription de gygy.
Pour mon mari : ENCORE un spermogramme un peu plus poussé, et un autre exam pas cool du tout de la prostate.
Et là… hé bien il a mis 2 mois ½ pour faire ses examens.
Et encore, il a fallu que je le pousse aux fesses pour qu’il daigne les faire.
Nous avons fait notre premier cycle IAC en novembre qui s’est soldé par un échec.
C’est la vie mais nous avons encore 2 cycles devant nous.
Encore une fois, vous me direz « c’est bon ! il a finalement fait ses examens. Quelle relou celle-là ! »
Oui, seulement qu’il y a encore un MAIS.
Mon mari est quelqu’un d’assez réservé, qui n’a jamais bu d’alcool (pas besoin de cela pour s’amuser), qui n’a jamais fait de soirée avec ses camarades de promo ou ses collègues de boulot. Il a un petit groupe d’amis qui sont comme ses frères et mis à part eux, il côtoie des gens mais ne sort pas avec.
Depuis septembre 2016, des petits jeunes ont rejoint son équipe et organisent régulièrement des afterworks.
Au départ, comme à son habitude il n’y participe pas. Je n’étais même pas au courant qu’on lui proposait ce genre de soirée.
Et puis finalement, il se laisse convaincre.
De mon côté, je suis très sociable et je sors régulièrement avec plusieurs groupes d’amis. Apéro ou resto et rentré à la maison avant minuit. Rien de folichon ni d’abus.
Lorsque j’apprends qu’il commence ces sorties, je suis clairement dans l’accompagnement ! Je l’ai toujours poussé à fréquenter d’autres cercles, ne serait-ce que pour le réseau.
Régulièrement, il sort, prends un coca (et d’ailleurs il y a toujours un collègue taquin pour le charier dessus) et rentre à la maison vers 23h/minuit.
Puis à partir du mois de Mai, il finit par gouter la bière d’une collègue.
Il trouve cela plutôt bien et à partir de ce jour, il se met à consommer de l’alcool.
D’abord des bières fruitées, puis des bières classiques, puis des bières à 8°C.
Tout s’accélère au mois de septembre, après la rencontre en juillet d’un collègue célibataire avec qui il s’entend vraiment très bien.
Ce garçon arrivé sur Paris, sans amis ni famille et propose beaucoup de sorties.
Ils créaient des groupes de discussions sur whatsapp et nous voilà en septembre : j’attends que mon mari fasse ses examens médicaux mais au lieu de ça, il consacre son temps aux sorties (nous sommes à ce moment-là à 1 sortie par semaine) et passe ses soirées sur son tel à discuter avec ses collègues.
Le pompom : le jour de mon ovulation tombe le jour du pot de départ de ce fameux collègue début octobre. Sa première réaction est qu’il s’en fiche, qu’il sortira quand même car c’est le pot de départ de son collègue et que c’est le plus important.
Il rentrera à 3h du matin, bourré, finissant la soirée avec 2 de ses collègues (dont une jeune femme) alors même que le collègue sur le départ était parti à minuit…
De là, de grosses disputes éclatent entre nous en octobre car je ne peux plus supporter cela. En moins d’un an, je passe d’un homme qui depuis 13 ans me dit que l’alcool ne sert à rien et qui ne sort pas, à un homme qui passe son temps à parler à ses collègues même après le travail et qui rentre à la maison bourré.
Après cela il a bien compris que j’avais l’impression de le perdre et il a bien réduit des soirées et son temps passé sur ton téléphone. Tout allait un peu mieux jusqu’à ce début de janvier.
Nous avons passé de super vacances de Noël. Pas de dispute, on s’est retrouvé sous la couette… quel pied !
Jusqu’au 5 janvier.
Ce vendredi-là, j’ai des collègues qui me proposent d’aller boire un verre. Je propose à mon mari de rester jusqu’à 19h30 et que nous nous retrouvions sur Paris pour continuer la soirée ensemble vers 20h.
Il me dit que ses collègues lui proposent également de boire un verre, qu’il fera comme moi et partira à 19h30. Il me dit même qu’il n’a qu’une hâte : me retrouver.
J’attends son appel pour quitter ma soirée car je suis sur Paris contrairement à lui.
19h30… 19h45… 20h… 20h15.
Je lui demande très très gentiment (je me suis surprise !) s’il attend que je parte de ma soirée pour venir me retrouver. Il me dit qu’il part dans 5 min… qui finalement deviendront 30.
21h, je l’appelle pour savoir comment on peut s’organiser pour se retrouver (il était quand même à Versaille ! pas à côté de la maison), et là je me rends compte qu’il est bourré. Il est incapable de réfléchir à l’organisation de la suite de la soirée, je lui demande ce qu’il a bû. Réponse : juste 1 pinte.
Je lui dis que ce n’est pas possible, on se dispute, nous raccrochons et je rentre à la maison.
Il arrive à la maison : re-dispute, re-pleurs… On reprend la spirale infernale.
Plus tard après que l’on se soit réconciliés, il m’avouera qu’il a bu plus d’une pinte, que son collègue lui a proposé de boire une bière supplémentaire et qu’il n’a pas vu l’heure… j’avais donc bien raison et il m’a menti.
Le lendemain, j’apprends que lors de la soirée du vendredi soir, une de ses collègues leur a proposé une soirée jusqu’au bout de la nuit le vendredi suivant.
Il ira.
De toute façon je n’ai pas mon mot à dire (et dans le fond je suis d’accord, mais tout est une question de dosage, et il était quand même sorti le vendredi précédent).
Il rentrera à 6h du matin, complètement torché, empestant l’alcool.
Le lendemain, après une journée en gueule de bois, il me dit qu’il sera plus raisonnable et qu’il contiendra ces sorties jusqu’à 5h du mat, tous les ¾ mois.
Et là je me suis surprise. Je lui ai dit très calmement que ce n’était pas le projet que je souhaitais.
J’avais fait ce genre d’expérience auparavant mais que j’avais passé l’adolescence et prévoir des soirées beuveries n’était plus ce à quoi j’aspirais.
Que je ne pourrais pas continuer comme cela. Que je ne pensais pas pouvoir supporter.
Tous les ¾ mois ? Soirée beuveries à sortir danser en bar/boite jusqu’à 5h du mat avec une bande de jeunes célibataires… j’ai du mal à comprendre…
Voilà, mon long récit.
J’espère que je ne vous ai pas trop ennuyé et que vous pourrez me donner des conseils pour soit m’ouvrir les yeux (peut-être que je suis totalement dans le déni de mon excessivité) ou pour ouvrir les yeux à mon mari…
Je ne pensais pas qu’un jour nous puissions en arriver là et je suis terrorisée.
C’est l’amour de ma vie et je veux me battre pour nous.
Merci d’avance pour vos conseils avisés.
Gaile
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Alex dit
Alors là perso je dis clairement : lâche du lest !!!!! =D
En toute franchise je ne trouve pas du tout que ton mari abuse, en plus il me paraît super à l’écoute de tes souhaits et de tes désirs. Profites-en pour sortir de ton côté sans plus te poser de contrainte horaire ! Et si ça n’est plus ton projet, comme tu le dis, respecte que lui de son côté en profite un peu… Surtout qu’avec un enfant il ne pourra plus trop faire ça, c’est un fait ; donc il vaut mieux qu’il n’entre pas frustré dans la paternité.
Non, mais franchement, je te le redis parce que je le pense sincèrement : il est loin, loin d’abuser selon moi. Lâche du lest. Vraiment. Accompagne-le en soirée si c’est le côté « célibataire » qui te fait peur !!! Je suis sûre qu’il serait ravi de partager ça avec toi ? Mais sinon réjouis-toi pour lui, et fais-lui confiance.
Nanouss dit
Comme ça a déjà été dis dans les commentaires, le comportement de ton mari est clairement un échappatoire qu’il a trouvé à un moment où ça n’allait pas et où il avait peut être le sentiment que « tout est foutu ».
Je côtoie aussi au quotidien ces collègues qui proposent des sorties à tout va. pour la plupart ce sont des trentenaires qui n’ont pas de vie de couple ou de famille et qui au final sont souvent assez seuls. Franchement j’avoue ne pas les comprendre mais je suis souvent surprise par l’influence qu’ils ont les uns envers les autres. Et si on dit non à plusieurs sorties/soirées (comme je le fais) on se retrouve vite légèrement à l’écart des « délires ». Je pense que c’est dans un soucis de se vider la tête et d’intégration que ton mari à mis le doigt dans l’engrenage. Malheureusement l’alcool s’en est mêlé et il a du découvrir le côté grisant de cette « drogue »
Je te conseillerais un break dans vos vies et vos routines. Partez 2/3 jours rien qu’à deux et discutez de tout ça (au bout de 14ans de couple, je ne pense pas t’apprendre que la communication est souvent la clé). Essayez de passer + de temps à 2 sans parler de bébé, ou autre facteurs de stress. Juste toi et lui en tant que couple, retrouvez vous tout simplement.
L’abcès se crèvera naturellement et vous pourrez échanger vos blessures respectives (car souvent dans ces situations, chacun souffre de son côté et essaie de gérer comme il peut, alors qu’à deux on est plus fort !) et il sera toujours temps de reprendre les démarches ensuite.
Bon courage ! donne nous des nouvelles !
Boucle rouge dit
Vous avez vécu tous les 2 des choses difficiles et c’est humain de se trouver un échappatoire pour « oublier » le problème. Malheureusement en lisant ton récit je crains que ton mari soit tombé dans un piège. En effet l’alcool est bien accepté socialement (c’est même parfois compliqué de ne pas boire du tout) du coup on a tendance à oublier que c’est une drogue (légale certes mais ça reste une drogue) et que l’alcoolisme c’est une vraie maladie qui peut toucher des gens très bien. On peut en sortir à conditions de reconnaître le problème et d’avoir une vraie volonté d’arrêter. Il est préférable d’accepter de se faire aider car non ce n’est pas facile. Et le plus tôt sera le mieux. À te lire on sent que tu tiens à lui mais j’ai l’impression (enfin peut-être que je me trompe, je n’ai qu’un résumé) que vous êtes encore dans le déni du vrai problème (l’alcool et non vos sentiments ou une mésentente de couple). Je te conseille de mettre en pause le projet bébé pour le moment et d’essayer de dialoguer avec le plus de bienveillance possible. Faire des sorties à 2 peut aussi être une bonne idée, sans parler bébé et sans alcool (resto, ciné, spectacle, sport…ce qui vous plaît). Par contre si tu vois que ton mari ne veut pas traiter le problème, pense à toi et à ton bonheur. L’amour peut faire des miracles quand on est 2 à le vouloir. Bon courage et tiens nous au courant.
Manon dit
Alors déjà je pense pouvoir te rassurer car tu ne me parais pas du tout excessive. On aurait je pense toutes réagi de cette manière en voyant notre mari nous échapper au profit de soirée d’ado. Alors enlève toi cette culpabilité de la tête.
Les hommes et les femmes viennent de deux galaxies différentes, on le sait toutes et dans nos parcours galères de PMA on voit bien quelles sont les différences dans nos comportements respectifs. Peut etre que c’est sa manière à lui d’oublier et de penser à autre chose qu’à ce bébé qui n’arrive pas pour le moment. Les examens féminins nous on va dire qu’on a l’habitude, déjà rien qu’avec les examens gynéco tous les ans en temps normal. Pour nous, la nudité, le manque d’intimité en milieu médical c’est je pense moins déstabilisant ou en tout cas on le vit moins mal. Pour eux, passer un spermogramme c’est lourd, psychologiquement. Mon conjoint a complètement bloqué le Jour J, on est rentrés chez nous en pleurs désespérés et lui était très mal aussi. Il a fallut énormément parler et chacun ravaler nos énervements. Pour les résultats, c’est pareil, pour eux un résultat pas top ça veut dire: « je ne suis pas viril, je ne suis pas un vrai homme capable de faire un bébé naturellement ». Comme nous quand on a parfois des mauvais résultats, on se sent un peu dépossédée de notre rôle de femme. Après chacun l’exprime avec ses propres armes.
Maintenant, la question est de savoir si vous pouvez sortir ensemble de cette mauvaise passe et ça, seuls vous pouvez le savoir. Si vous êtes ensemble depuis autant de temps c’est bien sûr qu’il existe un espoir. Mettez les choses au clair tous les deux, parlez vous franchement mais sans brutalité et dites à l’autre que vous comprenez sa douleur, c’est important de le verbaliser.
Je vous souhaite beaucoup de courage.
Chou dit
Bonjour,
ton témoignage me touche énormément car on sent vraiment toute ta détresse.
en fait la question est : pourquoi a-t-il autant changé? Est-ce parce qu’il ne veut pas affronter la question du « pourquoi n’arrivons-nous pas à faire un bébé? »? Si je comprends bien, les tests montrent aussi qu’il a un problème, et ça pour un homme, c’est difficile à accepter je pense.
Le problème avec ce genre de sortie c’est qu’on s’y habitue vite et qu’il est difficile par après de « décrocher » sans passer pour le loozer du siècle.
Si mon mari faisait ça (mais chacun est évidemment différent), je pense que je prévoierais d’abord un voyage ou weekend à deux pour se recentrer et en lui disant clairement qu’on abandonne le projet bébé. Gentiment, sans le brusquer mais en lui disant que c’est lui ma priorité.
Et par après, je passerais mon temps à prévoir des activités en soirée qui l’obligeraient à venir avec et donc le détourneraient de ses soirées.
Vu la durée de votre relation, je pense que tu arriveras parfaitement à resouder ton couple! ne perds pas espoir 🙂
Mélinda dit
Bonjour,
Tu es dans une situation assez compliquée, mais qui n’est peut-être qu’une « phase ». En quelques mois, ton mari a appris que son spermogramme n’était pas très bon, votre IAC a échoué… C’est souvent mal vécu et ça a sûrement entaché fortement son moral. Face à ce genre de difficultés, plusieurs réactions sont possibles: soit rester en mode combatif « on ne lâche rien », soit déprimer et vouloir faire une pause dans les essais (voire carrément renoncer), ou encore, comme c’est le cas de ton mari, trouver un exutoire. Il s’est mis à sortir, à picoler, à faire des nuits blanches avec des petits jeunes, comme une fuite en avant pour oublier vos problèmes. Il a sûrement besoin d’un nouveau souffle, de légèreté. C’est arrivé à bon ami à moi, dont le couple a également été mis à l’épreuve suite à cela.
Ton mari ne continuera pas éternellement de sortir à ce rythme, mais il ne faudrait pas qu’il tire trop longtemps sur la corde ou qu’il dérape. Communiquez tous les deux, et essayez de prévoir des moments agréables sans que le sujet bébé soit évoqué. Allez au resto, dans un bar dansant, en weekend, en vacances, bref, changez d’air. Qu’il puisse t’inclure dans ses loisirs festifs, au lieu de t’associer aux échecs (actuels) de vos tentatives de procréation.
Bon courage en tous cas!