Il y a 3 ans, Lilly était venue témoigner sur le blog (vous pouvez relire son récit ici). Son mari étant stérile ils hésitaient entre don de gamètes et adoption. Elle revient aujourd’hui nous raconter la suite. Voici son témoignage.
{Témoignage} 3 ans après…
Bonjour,
Moi c’est Lilly. J’ai témoigné sur le blog à l’été 2015. Nous étions alors avec mon mari dans le délai légal de réflexion avant d’entamer les stimulations ovariennes en février 2016.
Le quotidien, les moments de joie, les coups durs, la vie quoi, ont fait qu’on ne voit pas forcément le temps passer et je réalise ces derniers temps que cela fait maintenant trois ans que nous avons commencé le parcours PMA et deux ans que nous avons fait nos premières tentatives d’insémination.
Alors que s’est-il passé ces trois dernières années ?
A la fin de la période de réflexion et un passage au tribunal pour entériner une reconnaissance préalable de paternité – obligatoire lorsque l’on fait appel au don de sperme (mon mari étant stérile), nous nous lançons vaillants et combatifs dans la stimulation ovarienne. Je décide de gérer les piqûres seules (dans les cuisses et pas dans les fesses comme je me l’imaginais ^^’), on fait tout bien, respecte le protocole et après le deuxième contrôle échographique et sanguin du cycle la remplaçante de ma gynéco me téléphone. Elle me dit qu’on a raté le coche et que j’ai déjà ovulé. Je prends la nouvelle assez mal sur le moment et me dit qu’avec ma gynéco cela ne se serait pas produit.
Après réflexion cela me semble tellement dérisoire d’être déçue qu’un cycle tombe à l’eau mais bon c’est ce que j’ai ressenti à cet instant.
Mois suivant, on lance une seconde stimulation qui débouche sur une insémination. Prise de sang : test négatif.
Que cela ne tienne ce n’est que le premier essai, on a 6 chances !
Troisième cycle de stimulation, deuxième insémination, paillette au top. On y croit et bingo : test sanguin positif, grossesse lancée !
Vous imaginez bien notre bonheur de voir ces petits chiffres apparaître sur l’analyse de sang ! En seulement deux inséminations en plus !
Sauf que, les analyses suivantes montrent un taux qui monte mais pas beaucoup, puis encore moins et finalement ma gynécologue m’appelle : « je suis désolée mais malheureusement ça ne va pas tenir ». Comme lors de l’annonce de la stérilité de mon mari je me demande ce qui a été le plus dur : faire une « fausse couche précoce » ou savoir qu’on va faire une « fausse couche précoce » ? Peut-être devoir l’annoncer à son mari qui était jusque-là le plus heureux des hommes…
Je décide de ne pas me focaliser sur le « et si » et le « aujourd’hui / à telle date ça aurait été… ». Pour moi, le plus sain a été de faire mon deuil en décidant de ne pas ressasser le passé et de ne pas penser à ce que les choses auraient pu être.
Les stimulations et inséminations s’enchainent mais ça ne prend pas. Après la cinquième tentative en septembre 2016 on décide de faire une pause. On s’occupe de nous, je change de travail, on déménage, on vie et surtout on s’aime. Car le plus important est de rester ensemble, de ne pas avoir de rancœur et de ne pas se laisser abattre. On partage les moments de bonheur et les naissances de notre famille et de nos amis sans ressenti. On a déjà assez de problèmes autant ne pas être aigris et voir le bonheur qui nous entoure.
Finalement, à l’été 2017 on décide de relancer le processus. Après un an d’essai on est obligés de revoir le biologiste et le psy du CECOS et de refaire des analyses. On organise tout ça en vue de notre dernière insémination en octobre 2017. Et encore une fois ça ne fonctionne pas.
On atteint alors un palier, une étape dans notre processus car on doit encore une fois faire le « deuil » d’un espoir, d’une méthode, d’un processus qu’on commençait à connaître et on doit se lancer une nouvelle fois vers l’inconnu : la FIV.
Et la vie étant ce qu’elle est, fin novembre je perds ma maman à qui on a diagnostiqué un cancer des poumons deux mois plus tôt. Très grosse épreuve pour moi, pour nous. Surtout quand on sait que ce n’est pas le cancer qui a eu raison d’elle mais la chimiothérapie qu’elle n’a pas supportée. Enfin ça c’est une autre histoire.
Alors, après tout ça et de nouveaux RDV au CECOS nous nous lançons dans les stimulations pour la FIV, protocole plus long, plus lourd mais gérable. Je me pique toujours toute seule, mon mari est avec moi dès que cela est possible pour les piqûres et les rdv. On garde espoir et chose qu’on ne s’était plus jamais permise après la fausse couche on se laisse à rêver que cela fonctionne, à notre future vie avec un ou des enfants.
Alors voilà, la ponction ovarienne est prévue semaine prochaine, on jongle avec les rdv, notre travail, la pharmacie, les piqûres, les soucis de santé autres. Oui ça nous prend énormément de temps, d’énergie et de moral mais on refuse que ça nous définisse, qu’on soit réduit à « productrice d’ovules et mari stérile». On s’accorde du temps pour nous, on va au ski, au ciné et on espère. Même si je l’avoue je ne suis pas aussi candide ou naïve que lors de nos premières inséminations. Je garde une certaine réserve pour me protéger, pour ne pas me laisser emporter et, si cela ne fonctionne pas, ne pas me retrouver au fond du gouffre sans savoir si je vais réussir à reprendre le dessus.
Quoi qu’il en soit, je suis heureuse d’être avec celui que j’ai choisi, avec celui qui m’a choisi. Avec lui.
Nous verrons bien ce que la vie nous réserve.
Vous souhaitez publier votre histoire sur le blog ? Déposez votre témoignage mariage ou témoignage maternité ici.
miocene dit
Bravo pour votre force
Vos mots me parlent et me font du bien
Merci et je vous souhaite beaucoup de courage
Marie dit
Courage à vous
On espère vous revoir avec une belle nouvelle
La FIV a marché pour nous alors croyez y a fond !!
Les FIV marchent
Amadje dit
Votre plus belle force est votre union
Quand le couple est uni c’est le plus important
Courage pour la suite et gardez espoir … pour ma part la 1ère FIV a fonctionné alors que je ne pensais pas … comme quoi ! Pensez à la sophrologie ça détend et ça aide à avoir un esprit serein
Beaucoup de courage et je vous souhaite un beau + très bientôt …