M. a déjà fait 3 fausses couches, dont une tardive à presque 5 mois de grossesse. De nouveau, elle a quelques jours de retard et se demande comment pourrait se passer cette nouvelle grossesse. Voici son témoignage.
{Témoignage} Essai n°4 – combattre les statistiques de la fausse couche
Bonjour à toutes et à tous,
Mon amoureux et moi-même sommes ensemble depuis un petit bout de temps maintenant, et nous nous sommes mariés en grandes pompes en juin 2016. Nous avons 10 ans d’écart, je suis plus jeune que lui. Nous décidons tout de suite de mettre en place la conception d’un bébé, car notre but est d’agrandir notre famille et d’étendre l’amour que nous nous donnons mutuellement.
Je tombe enceinte assez rapidement, puisqu’en septembre je n’ai déjà plus de règles. Malheureusement cette première grossesse s’arrêtera aussi vite qu’elle était survenue. Début octobre, après avoir ressenti de fortes douleurs dans le bas du ventre, je me retrouve à perdre énormément de sang. Il s’agit d’une fausse couche. Émotionnellement, je ne sais pas quoi penser. Je suis entourée de personnes médicales ou autre qui me parlent des statistiques, des risques énormes lors du premier trimestre, de la « nature qui est bien faite »… Je m’enferme et j’enferme mon chagrin.
Plusieurs mois après intervient une autre fausse couche, mais pour celle-ci je n’ai même pas le temps d’apprendre que je suis enceinte, la prise de sang me l’apprendra le jour de la fausse couche. On en est à deux fausses couches et le baratin habituel revient… oui rien n’est inquiétant avant 3 fausses couches. Alors là, une épée de Damoclès est sur nous : la prochaine sera la bonne ou la mauvaise ?
Je tombe à nouveau enceinte, je suis arrêtée pour éviter le stress, l’angoisse et la fatigue. Ma grossesse me rend affreusement malade (vomissements, vertige, chute de tension, fatigue extrême…), mais je ne me plains pas, j’ai tellement peur de revivre à nouveau ce vide. Je passe avec succès l’étape du premier trimestre : OUI, j’y suis, j’ai combattu ces foutues statistiques.
Mais à la fin du quatrième mois, je ressens une douleur en bas du ventre. Je ne m’affole pas, je ne suis plus dans les stats. Je vais me coucher, m’endors péniblement, puis je me réveille en souffrant. Je découvre du sang en allant aux toilettes. Nous allons aux urgences avec mon mari. On nous rassure d’abord en m’annonçant que le bébé vit, je vais être alitée le reste de ma grossesse peut-être. Je ne me plains pas, j’accepte. Mais la complication s’aggrave plus et le bébé est en souffrance. Notre petite étoile s’est éteinte tout doucement au creux de mon ventre. Je n’avais pas pris en compte ces statistiques-là…
Après un an de reconstruction, sans réussir à mettre en route une nouvelle grossesse, des examens et des bilans entamés, me voici aujourd’hui avec 3 jours de retard de règles.
L’angoisse reprend un peu le dessus, je suis à l’affût de chaque signe depuis plusieurs jours, je sens que quelque chose change dans mon corps : j’ai mal au ventre, je suis ballonnée, je suis écœurée, j’ai les seins sensibles. La date présumée des règles arrive, mais pas elles. Je suis prudente, je ne laisse rien paraître.
Aujourd’hui, j’ai fait un test de grossesse urinaire, il est négatif. Je ne sais plus quoi penser. Que me fait mon corps ? Est-ce seulement trop tôt ? Est-ce seulement dans ma tête car je désire plus que tout avoir un enfant ? J’ai peur, j’ai si peur de voir apparaître du sang. Je dois attendre, attendre sans savoir. J’attends sans toujours y croire, et pourtant parfois, je me surprends à rêver du jour où un petit bout viendra enfin nous rendre visite.
Voilà, c’est LUI que j’attends.
Foutus statistiques, un jour je vous aurai !
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Nadia dit
Bonjour, je suis désolée de votre experience de grossesse.
Je ne connais pas votre suivi mais de nombreuses etudes montrent un lien entre taux de progestérone et fausse couche.
http://www.parents.fr/actualites/la-progesterone-naturelle-efficace-contre-les-fausses-couches-161806
Bon courage
Melle AVENIR dit
Bonjour M.
Votre parcours est bien douloureux pour avoir le bonheur d’être maman et j’en suis vraiment désolée pour vous. Oui il y a pire bien sûr mais il y a aussi des parcours moins durs.
Je ne suis qu’à ma première FC après quelques mois d’essais et l’angoisse et la peur que vous décrivez, je vis avec moi aussi.
Oui les statistiques sont là et le « la nature est bien faite » ne m’a pas consolé. Je me suis sentie idiote de pleurer « pour si peu » comme disent certains …
Je trouve que l’on n’est pas très soutenu par le Corps médical pour lequel c’est banal et où personne ne peut vraiment nous dire comment cela s’est passé et va se passer (je suis dans mon RDC et je ne comprends plus mon corps).
On me répète juste « il faut s’accrocher et y croire » mais cela devient compliqué …
Je vous souhaite une très bonne nouvelle et tout le bonheur du monde sincèrement