Après une fausse couche, ainsi qu’un long passage à vide, Melan n’arrive pas à retomber enceinte. Mais elle a décidé de ne pas se laisser abattre. Voici son témoignage.
{Témoignage} Maternité, mes soucis pour y accéder
Bonjour Nathalie, bonjour à toutes,
Je vous écris aujourd’hui car après lecture des différents témoignages, je me dis que ça pourrai me faire du bien de pouvoir parler, ou plutôt écrire…
Je suis Melan, j’ai 23 ans, mon chéri (surnommé « Chat ») en a 29 et est déjà papa d’une petite fille de 5 ans.
On s’est rencontrés il y a bientôt 3 ans et ça a été le coup de foudre. On a très vite emménagé ensemble et à peine trois mois après notre rencontre il me faisait sa demande en mariage, malheureusement de nombreux pépins financiers font que ce n’a pas été possible, et pour l’instant nous n’avons pas pu encore nous marier.
Il y a maintenant 2 ans, nous avons décidé ensemble que j’arrête la pilule que je prends depuis que j’ai 15 ans.
Au bout d’un an, il n’y avait toujours pas de grossesse à l’horizon… Par chance l’année dernière au mois d’avril, je tombe enceinte. Retard de règles de 10 jours, test de grossesse, j’en fais deux pour être sûre et ne pas me faire de faux espoirs, prise de sang dès le lundi qui est positif, je prends donc rendez-vous chez le gynéco, rendez-vous le 16 mai. Malheureusement Chat ne peut pas être présent à l’échographie (boulot oblige…) je demande à ma cousine (qui est très importante pour moi) de m’accompagner car je ne veux pas être seule.
Le jour du rendez-vous arrive, mais il n’y a rien, le gynéco fait des trucs avec ses instrument mais ne dit rien… Je commence à paniquer. Après l’examen le gynéco me dit que c’est soit trop tôt pour pouvoir voir quelque chose, soit je fais une grossesse extra-utérine (ma mère en ayant eu une, j’ai flippé), soit j’ai fait une fausse couche précoce. Il me donne donc deux prises de sang à faire à 48h d’intervalle pour savoir. Je sors du cabinet du gynéco vers 12H, et je file directement au laboratoire, à la fin de la journée je vais chercher mes résultats : négatifs… Et là je comprends, tout s’écroule… Je préviens Chat qui est au travail, qui n’a pas plus de réaction que ça, limite ça ne le touche pas, alors que moi je suis anéantie… Quand il rentre le soir, aucun mot réconfortant, il fait sa vie comme si rien ne s’était rien passé… Deuxième coup de massue…
Je me sens tellement seule, et inutile à ce moment-là… J’en parle à une copine, qui pour essayer de me réconforter me dis que le « Petit Pois » n’avait pas voulu avoir de date de naissance pourrie ; je m’explique je trouve que de novembre à mars c’est trop près de Noël, et que la date de naissance n’est pas bien : deux cadeaux à 2 mois d’intervalle et plus rien tout le reste de l’année ? Trop naze ! Mais personne ne comprend que je suis brisée à l’intérieur, et je m’enferme dans une bulle…
Depuis ça il n’y a pas eu de nouvelle grossesse. J’ai juste changé de gynéco (le premier n’étant pas du tout expressif je ne m’étais pas sentie à l’aise du tout) qui m’a fait faire prises de sang et frottis, et Chat a eu le droit à un spermogramme car il est un gros fumeur… Les résultats tombent, il n’y a aucun souci… Alors là je ne comprends plus rien, il n’y a aucun souci ni chez lui (ce qui pour moi était évident vu qu’il est déjà papa et que la mère de sa fille était tombée enceinte 15 jours après avoir arrêté la pilule) ni chez moi, mais pourquoi ça ne fonctionne pas… ?
J’essaie maintenant de relativiser, de ne pas trop y penser non plus en m’occupant toujours l’esprit (on a adopté un petit chien qui demande pas mal d’attention), mais il y a toujours quelqu’un autour de nous (peu de personne connaissent le projet bébé) qui pose la fameuse question du « Et c’est quand le bébé ? » ce qui fait toujours mal…
Depuis ce moment, je me suis renfermée sur moi-même et j’ai perdu ma joie de vivre, ce que tout le monde ressent car je ne sais pas faire semblant, mais j’ai réalisé une introspection sur moi-même et j’essaie de rester positive en me disant que c’est parce qu’on a trop de projets inaboutis (mariage, maison, boulots) et que j’ai toujours voulu me marier avant d’avoir un bébé. Je suis de nature optimiste à la base, je vois toujours le verre à moitié plein, mais chaque arrivée de règle est un supplice, Chat ne veut pas que je lui en parle car ça lui fait mal aussi de ce qu’il dit (même si moi je n’en ai pas l’impression…). Personne autour de moi ne comprend comment je me sens, personne n’arrive à trouver les mots, je suis complètement seule et perdue, et il m’arrive de craquer quand je suis seule, je ne veux pas montrer mes faiblesses, et mon cœur se brise quand je vois un nouveau-né.
J’ai décidé de reprendre du poil de la bête, de tenir tête à Dame Nature et de ne pas laisser cette part d’ombre me bouffer la vie : je reprends le sport, j’ai réussi à convaincre Chat de commencer à préparer le mariage, même si ce n’est pas pour maintenant, je me lance à fond dans ma recherche d’emploi dans la branche qui me plaît (rupture conventionnelle à l’initiative de ma patronne à qui je coûte trop cher…).
Je me vide la tête et reprends soin de moi et mon corps, que j’avais mis entre parenthèses pendant ce coup dur… je prends tout simplement du temps pour moi, et pour mon couple avec des activités et des week-ends improvisés ensemble ou chacun de son coté.
Et le bébé, bah il viendra quand il sentira que c’est le moment, j’espère juste qu’il aura une bonne date de naissance LOL 😀
Merci pour votre lecture, je me ferai un plaisir de vous lire en retour.
Avec toute mon affection.
Melan
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Melan dit
Bonjour Lulu!
Je trouve que les gens ne se rendent pas compte de la douleur que c’est d’avoir ses règles, et que le moindre petit retard donne des milliards d’espoirs…
Je suis de tout coeur avec toi, et espère que tu parviendras à retomber enceinte, et en attendant, je te donne plein de courage!
Avec toute mon affection.
Melan
Cémoi dit
Merci pour ton message. Je m’y retrouve aussi en partie.
Ensemble avec Monsieur depuis 15 ans, nouq lançons les essais une fois le sacro saint CDI obtenu pour moi (lui avait déjà le Graal). Nous sommes en juin 2016.
Arrivés en décembre 2016, joie, bonheur, tout nous sourit, je fais un test positif le 31/12 au matin, alors que nous attendons des copains pour fêter le nouvel an. Pas grave, on réorganise le menu pour moi et on se dit qu’on aura une drôle d’histoire à raconter dans quelques mois 🙂
Mais arrive février 2017 et la première écho. Pas de battement cardiaque. La douche froide… Gelée même !
Et c’est parti pour une fausse couche… Cytotec, malaises, vomissements, douleurs… Dans tout ça, heureusement, Monsieur est mon roc, et je m’y accroche comme une huître à son rocher !!
Le temps passe et vient le mois de novembre 2017. Test positif ! Nous sommes prudents mais rien à faire, le coeur s’emballe. Monsieur reste prudent. A raison… Car 2e fausse couche à 2 mois et demi. Alors que j’avais entendu le coeur battre (Monsieur n’avait pas pu se libérer). Coeur brisé…
Alors bien sûr, on ne perd pas espoir, mais c’est pas facile tous les jours… Et la prochaine fois, clairement on ne sera pas sereins…
On a bien sûr fait une batterie d’examens, hysterosalpingographie, spermogramme, irm… Sur le papier, tout va bien !
Bon courage à toutes celles qui vivent des histoires similaires. Se sentir seule dans ces moments, c’est l’un des pires trucs alors n’hésitez pas et parlez en à des gens qui vous comprennent ou savent se mettre dans vos baskets ! J’espère qu’on va toutes y arriver.
Lulu dit
Bonjour Melan,
Je me retrouve bcp dans ton témoignage, avec quelques nuances près…
J’ai 33 ans, en couple depuis 14 ans avec mon homme, un cancer du sein diagnostiqué et traité en 2013 (à 27 ans), et une récidive en 2016.
J’ai été contrainte de prendre un traitement hormonal de avril 2013 à juin 2017 pour limiter les risques de récidive (il a fort bien fonctionné comme tu le vois), mais qui contre-indique toute grossesse. J’ai cessé de le prendre car nous voulons essayer d’avoir un bébé et j’estime que j’ai suffisamment retardé mes projets à cause de la maladie, alors que tout autour de nous les gens avancent et fondent une famille.
Après 4 mois de « sevrage », nous attaquons les essais bébé en fin d’annee 2017.
Constatant un retard de règles, et que mon sein restant avait changé (j’ai eu peur d’une 2eme récidive), je songe à faire un test de grossesse.
Le 26 janvier 2018, je pleure de bonheur après avoir uriné sur un test !
Prise de sang dans la foulée, rdv chez gyneco, qui me prescrit une echo, même si on risque de n’en pas voir grand chose. Elle a lieu un vendredi, et le radiologue voit une minuscule chose de 2-3mm. Mon grain de sésame.
Il remarque que je saigne un peu, mais me rassure en disant que c’est courant.
Le week end passe et je revois la gyneco le lundi car les saignements continuent. Elle m’envoie à l’hôpital, où l’imbécile de médecin qui me reçoit s’étonne des traitements que j’ai reçus, ou plutôt pas reçus (et non, la chimio n’est pas systématique ), et me dit qu’il n’y a rien à faire à part attendre pour voir l’évolutivité de la grossesse.
Le soir même, je me tordais de douleur dans mon canapé et ai perdu mon grain de sésame.
Pendant que je pleurais, mon homme, qui m’avait accompagnée à l’hopital au détriment de son travail, n’a que très peu réagi.
Le jeudi, je refais une prise de sang et une écho, qui a fini par constater la « vacuité utérine ». C’est officiel, j’ai fait une fausse couche. J’étais à 5 semaines d’aménorrhée. Je pleure de nouveau, mais la réaction de mon homme c’est « pour quoi tu pleures encore, tu le savais non ? ».
La seule explication, c’est qu’il n’a rien vécu de ce que j’ai vécu. Pas matérialisé la grossesse. Alors que moi, en 1 semaine de grossesse «consciente », je m’etais déjà imaginé plein de choses, projetée, senti mon corps commencer à changer.
L’ascenseur émotionnel a aussi été énorme : d’abord la peur de la récidive, puis la joie d’apprendre que je suis tombée enceinte si vite, enfin la fausse couche.
Il a fallu laisser mon corps se reposer un cycle au moins avant de reprendre des essais bébé.
Tout le monde dit que c’est néanmoins bon signe pour l’avenir, que nous sommes tous les deux fertiles, mais le délai moyen pour un couple « normal » de voir arriver une grossesse est de 7 mois, alors un couple qui a des soucis de santé ?
Bref, on a beau essayer d’etre rationnel et de se dire que si ce grain de sésame n’est pas resté accroché, c’est qu’il y avait une bonne raison, cela fait toujours aussi mal.
Je crois qu’à part nous souhaiter de continuer à avancer, il n’y a rien à faire… Cela changera sûrement lors d’une grossesse, mais comment la vivre sereinement une fois qu’on a déjà fait une fausse couche ??
Aujourd’hui sont de nouveau arrivées mes règles, avec quelques jours de retard.
Bonne chance à toi Melan pour la suite, j’espère sincèrement que tu tomberas vite enceinte pour oublier cette triste page.