A seulement quelques semaines de grossesse, Frou a fait une fausse-couche. Elle a un coup de gueule à passer sur le sujet, voici son témoignage.
{Témoignage} On survit à une fausse couche mais avec des infos ça serait mieux !
Encore un long message de plus d’une nana qui a fait une fausse couche et qui raconte sa vie. Oui, c’est pas faux. Mais je n’oblige personne à me lire et par contre moi, j’ai besoin d’en parler. Il faut que j’extériorise. Je pense que j’ai besoin d’en passer par là pour surmonter. Et puis si mon expérience et mes pensées peuvent aider ne serait-ce qu’une personne, ben tant mieux…
Bref voila le déroulé.
Je viens d’entrer dans ma 9ème semaine de grossesse ou 11e SA. Du moins c’est ce que je pense à ce moment-là. J’ai rdv le lundi suivant chez mon gynéco et j’attends ça avec impatience car si tout va bien, on annonce la bonne nouvelle à nos familles.
Et puis jeudi, j’ai de très légères pertes de sang brun. Pas de panique, j’ai déjà fait ça le mois dernier. Je me suis précipitée aux urgences et on m’a dit que tout allait bien, que ça arrivait et qu’il faudrait s’inquiéter quand ça serait rouge et abondant. Vendredi, un peu plus de sang mais encore rien d’alarmant. Je respire, je me dis qu’il n’y a pas de raison que ça n’aille pas. Et puis je vois le gynéco dans 3 jours, je peux tenir jusque là. 16h45, je vais aux toilettes avant de m’occuper de l’étude et là le sang est devenu rouge. C’est trois fois rien mais ça y est, la panique est là. J’hésite à me barrer en courant mais les autres collègues sont partis, il ne reste que ceux de l’étude, il faut que je reste. Alors j’envoie un message à chéri pour le prévenir de ce qui se passe et pour lui dire que j’irai aux urgences en sortant car sinon je psychoterai tout le week-end. S’en suit l’heure la plus longue de ma vie (enfin pour l’instant). Dès que je sors je file à l’hôpital. J’attends 30 min qu’on s’occupe de moi. Puis je rentre dans la salle, explique mon problème à la gynéco et m’installe pour l’écho.
J’ai rapidement compris qu’il y avait un problème. Les autres fois, on me mettait la sonde dans le vagin, on cliquetait et 30 secondes plus tard on me montrait l’image voire le son. Là non. La dame tourne la sonde dans tous les sens, pianote et pianote encore sur sa machine mais n’ouvre pas la bouche et ne me regarde pas. Ça dure bien 1min30 comme ça. Les larmes sont arrivées même si elles ne coulent pas encore. Puis elle prend la parole mais c’est pour me demander si j’ai déjà des enfants (non) et si c’est ma 1ère grossesse (oui). Je m’enfonce. Elle m’annonce alors doucement que la grossesse s’est arrêtée. Les larmes coulent. Elle me demande si je veux voir. Oui, il faut que je voie et que je me rende vraiment compte que c’est réel. Elle me montre la poche où l’embryon n’a pas dépassé les 18 mm et où on ne constate aucune activité cardiaque.
Je me rhabille. Elle me propose un curetage pour l’enlever. Oui, effectivement, du fin fond de mon cerveau qui s’est arrêté, une petite voix me dit que c’est aussi bien de s’en débarrasser le plus vite possible. Elle sort puis revient me dire que le lendemain ce n’est pas possible mais qu’elle l’a programmé pour lundi 10h30. Je dois me présenter à 8h. Une infirmière va venir me faire les prises de sang et l’injection de rhophylac (oui parce qu’en plus, pas de bol je suis A-) et elle va chercher l’anesthésiste. Je suis donc assisse sur la chaise, un mouchoir à la main, à fonctionner au ralenti, et j’attends.
L’infirmière arrive pour me faire la prise de sang, me pose le garrot puis me demande si je suis bien NOM PRENOM née le tant. Oui mais il y a un T à la fin de mon nom. Comment ? Ben mon nom, il se termine par un T. On n’a pas pris votre carte d’identité la dernière fois pour créer le dossier ? Si. Bon je suis vraiment désolée mais il faut que j’aille faire refaire les étiquettes et vérifier le dossier car il y a une faute d’orthographe et ça peut tout bloquer. Ok, faites donc. J’attends.
Il faut libérer la salle d’urgence alors on m’amène dans une chambre de la maternité. L’anesthésiste arrive, me pose les questions d’usage, tente de prendre ma tension mais l’appareil ne fonctionne pas normalement et me fait mal, puis elle renonce et s’en va. L’infirmière revient, me fait les prises de sang et l’injection. Elle est sympa. Elle me dit qu’il vaudrait mieux que j’appelle pour qu’on vienne me chercher. Mais je fais quoi de ma voiture après ? Non c’est bon, je vais me débrouiller. Je repars.
Evidemment soirée triste. Nuit agitée. Journée du lendemain pas beaucoup mieux. Et puis samedi soir en regardant la télé, j’ai un peu mal au ventre. Genre une crampe. Je change de position. De toute façon je suis fatiguée, je vais pas tarder à dormir. Mais ça recommence, et encore. Je vais aux toilettes et perds une grande quantité de caillots de sang. Étonnement je ne suis pas plus paniquée que ça. Je me dis juste que le curetage aura peut-être lieu plus tôt que prévu. 5 minutes après, retour aux toilettes et rebelote. J’allais dire qu’il fallait peut-être aller aux urgences mais ça s’arrête aussi vite que c’est arrivé. Je décide d’aller me coucher, on ira à l’hôpital si ça ne va pas pendant la nuit mais en attendant j’ai la flemme.
Le lendemain tout va bien, les saignements ont arrêté. Je passe une journée tranquille même si le moral est toujours bas.
Lundi matin, on arrive à 8h au service gynéco. Personne à l’accueil mais j’entends les infirmières au fond de leur salle faire la transmission de ce qui s’est passé la nuit. On attend. Quelqu’un arrive au bout de 10 min, me demande pourquoi je suis là et semble complètement perdue quand je lui parle de curetage. Elle prend ma carte d’identité et part aux renseignements. Personne ne sait ce qu’il faut faire de moi, pas très rassurant. 10 minutes après elle revient et me dit d’aller dans le bâtiment de l’hôpital de jour. On reprend la voiture, on se fait un tour complet de l’hôpital alors qu’en fait c’était à 3 minutes à pied mais on y arrive.
Personne à l’accueil. On attend. Une personne arrive, je lui reparle de curetage, elle me dit qu’il faut aller en gynéco. Là, je sens la moutarde monter. Non, j’en viens de la gynéco, ils m’ont envoyé ici et je ne commence pas une partie de ping-pong entre services c’est pas possible. Oui mais madame l’hôpital de jour est fermé aujourd’hui. Je sens venir la blague pas drôle. Elle appelle plein de numéros puis finit par avoir le cadre de la gynéco qui confirme qu’il faut me renvoyer chez eux. On y retourne donc, à pied cette fois. Là, je me fais la remarque que pour la fille qui gère la situation moins bien que moi et qui est déjà au bord de la dépression, c’est un coup à la faire craquer tout ça ! Bref le cadre m’attend, il est désolé mais le personnel ne savait pas que l’hôpital de jour été fermé, avec tous les jours fériés et tout… Une infirmière va venir me chercher. Ca fait déjà une heure que je suis là. Je dis à chéri que c’est bon, maintenant je suis au bon endroit, il peut aller au boulot. Et j’attends.
Encore une dizaine de minutes plus tard, une infirmière vient me chercher avec une autre dame. Comme on est deux à passer, elle va nous mettre dans la même chambre pour nous préparer. Elle nous donne une blouse de maternité (une blouse jaune transparente très fine…), une charlotte et des sur-chaussures. Puis elle vient me préparer pour la perf.
Le rideau est tiré. Elle me demande où j’ai l’habitude qu’on me pose les perfs. Après 3 secondes à me demander si c’est une blague je réponds que je n’ai jamais été perfusée. Où est-ce qu’on vous fait les piqûres alors ? Dans le creux du bras. Un coté préféré ? On m’a piqué à droite vendredi, faites donc à gauche aujourd’hui histoire d’équilibrer. Je préviens que j’ai perdu beaucoup de sang samedi soir. Elle me dit qu’ils vérifieront mais que de toute façon il faut faire l’intervention pour être sur. Puis elle passe à l’autre dame. Elle, elle n’a pas le choix de l’endroit visiblement. Et elle à l’air de souffrir le martyre je ne comprends pas pourquoi. Puis j’entends l’infirmière dire qu’elle sait que c’est plus douloureux près de la main mais qu’on privilégie cet endroit car il y a moins de risque de bloquer la perf si on fait un mouvement que dans le pli du coude. Là je regarde mon bras en me demandant pourquoi elle me l’a fait là alors ! Mais pas envie de changer, tant pis, je prends le risque. Puis on attend.
Un brancardier arrive. Je vais pour m’asseoir sur le fauteuil roulant mais il s’énerve. Pourquoi elles sont comme ça ? (Comment ça comme ça ?) Elles sont même pas couvertes ! L’infirmière revient : Je leur ai dit qu’elle pouvait aller sous le drap mais elles n’ont pas voulu. Ben oui je confirme, il faut 35 degrés dans la chambre ! C’est quoi le problème ? On voit mes seins à travers ? Oui mais bon tu travailles dans un hosto, t’as du en voir d’autres ! Bref, il me met un drap autour des épaules et me sort de la chambre et on attend l’autre dame. Il continue à râler auprès de son pote. (« Je comprends pourquoi machin veut pas venir en mater. Je m’attendais pas à ce qu’elles soient comme ça »). Je suis blasée. On avance vers la partie des blocs. Un seul brancard est prêt. Un mec demande à mon brancardier d’aller chercher le 2e dans la salle d’à coté. Evidemment il râle et refuse. Moi je pleure doucement. L’autre brancardier installe la fille avant moi, puis va chercher un brancard et me momifie dedans. Oui parce qu’il étale un drap sur le brancard, moi je m’allonge toujours avec le 1er drap sur les épaules. Il referme le drap étalé sur moi et en repose un 3e ! Il fait froid là où on va parait-il.
On arrive en salle de réveil où on va patienter. Une super musique nous attend : « je veux chanter pour ceux ». J’étais déjà pas au top mais là c’est encore mieux ! On relie ma perf. Je redis que j’ai perdu beaucoup de sang samedi et là l’infirmière m’entend et prend note. Chanson suivante : « O Marie ». Sérieusement ? C’est déjà pas facile d’attendre pour un curetage, je suis déjà pas dans le meilleur jour de ma vie et on me met ça en bande son ! Vous voulez que je fasse une dépression ?! L’infirmière vient me voir et me demande si je veux qu’on change la musique. Oui ! Elle demande à un gars de le faire, il galère 3 minutes puis trouve une autre station qui passe bien. Fin de la chanson en cour puis la suivante : « vivre ou survivre ». C’est une blague, ils auraient voulu le faire exprès qu’ils n’auraient pas réussi ! L’infirmière va s’en occuper elle-même et nous met une station de musique africaine. Très bien !
Puis on attend. La dame était programmée à 10h et moi 10h30. Vers 11h la gynéco arrive enfin. « Désolée une césarienne vous est passée devant ». Oui je comprends mais juste on aurait pu nous prévenir. Bref elle va voir l’autre dame en 1er. Elles parlent. Besoin de faire une écho pour vérifier. Encore une énième blague : ils mettent 15 minutes à parvenir à installer la sonde de l’appareil. Les gars vous êtes surs que vous travaillez là et que la dame est gynéco ??? Bon elle fait son écho, bonne nouvelle, elle venait pour se faire retirer les restes d’un curetage précédent mais ses règles ont tout fait partir, pas d’intervention. A mon tour, écho, bonne nouvelle j’ai évacué toute seule samedi, pas d’intervention. Il n’y a pas de contre indication à retenter une grossesse tout de suite mais on me conseille quand même d’attendre un cycle le retour de mes règles. On nous passe de l’autre coté de la salle de réveil et on appelle les brancardiers.
Et on attend. 45 minutes qu’ils daignent venir nous chercher !
On nous ramène en mater, on se change, on nous apporte un repas. Une interne vient nous faire les ordonnances d’acide folique et nous signer l’arrêt de travail. Puis, pour la 1ère fois depuis vendredi, elle me regarde dans les yeux et me dit que tout ça n’est absolument pas de ma faute, elle le répète et le martèle, je n’y suis pour rien. Oui, je sais, à aucun moment je ne me suis sentie coupable. Mais je réalise que ce sentiment est bien présent chez certaines et qu’il a fallu attendre lundi 12h15 quand tout allait être fini pour qu’on me le dise, c’est un peu tard ! Elle me dit aussi que comme je sais, 20% des grossesses ne passent pas le 1er trimestre, 1 grossesse sur 5. Ben non, je savais pas. Enfin elle me dit qu’à la prochaine grossesse surtout, il faut que je vive normalement, que je sorte, que je travaille, que je me promène parce que rester allongée en attendant que les 3 mois fatidiques passent seraient plus dangereux qu’autre chose. Je finis mon repas et je rentre chez moi.
Le soir ma famille est venue. Le lendemain, je vais aux toilettes. Je perds encore quelques caillots par-ci par-là alors je regarde si c’est le cas. Puis je sens quelque chose passer de mon vagin et je vois un ovale blanc tomber et faire plouf. Il a la forme et la taille correspondant au sac gestationnel et il vient du bon endroit. Je bug. Il était pas censé être parti lui ? L’heure suivante, je perds un peu plus de caillots puis plus rien. C’était donc bien mon embryon qui partait avec les derniers restes. Mais pourquoi ne l’avait-on pas vu la veille ? Bref, normalement cette fois c’est fini. On m’avait dit qu’il n’y avait pas besoin de visite de contrôle puisque tout s’était fait naturellement. Je préfère prendre quand même un rdv avec mon gynéco pour la fin de la semaine qui suit. Ça ne coûte rien (enfin une consulte mais c’est pas grand-chose comparé au reste !!). Je n’ai pas encore passé ce rdv et pour l’instant au niveau physique, tout va bien.
Mais maintenant je voudrais parler du niveau moral. Pas tant de la douleur de la perte d’un bébé (oui, je sais, officiellement il n’a même pas atteint le statut de fœtus, mais j’ai entendu son cœur battre donc c’était mon bébé), ça personne n’y peut rien et chacun la gère comme elle peut. Mais la souffrance morale due au manque d’informations, à la maladresse des acteurs médicaux, ça ça peut être amélioré.
Déjà le vendredi, la gynéco a essayé de m’annoncer la nouvelle le mieux possible, je l’ai bien vu. Mais après elle n’a pas pu s’empêcher de me sortir la fameuse phrase de circonstance : « vous ne devez pas le prendre trop mal, la nature est bien faite ». Je comprends pourquoi elle m’a dit ça et ce qu’elle voulait dire. Mais a posteriori je trouve cette phrase d’une violence inouïe. Et si je n’avais pas été complètement assommée à ce moment là je pense que j’aurais eu une petite poussée de violence. Oui, il est vrai que la nature a eu la gentillesse d’arrêter sa connerie avant d’être allée trop loin et d’être devenue vraiment cruelle mais à la base, la connerie, c’est bien elle qui l’a faite ! Je ne peux pas accepter qu’on me dise qu’il a été bien fait qu’un jour je puisse entendre le cœur de mon bébé battre pour ensuite le faire mourir dans mon ventre sans que je m’en rende compte et sans autre explication que « pas de bol, vous faites partie des 20% où ça foire ». Comment peut-on sincèrement croire que dire une telle chose va pouvoir aider qui que ce soit dans un moment pareil ?!
Ensuite on m’a programmé directement un curetage. Je n’ai pas eu le choix. Sur le moment oui j’étais ok car je ne voulais plus souffrir mais j’étais en état de choc. Je ne pense pas qu’on soit apte à prendre de telle décision à ce moment précis. Quand on découvre une fausse couche, ça fait souvent plusieurs jours voire semaines que la grossesse s’est arrêtée. On n’est donc plus à 24h près. Il faudrait vraiment faire revenir les femmes le lendemain et leur exposer les choix qui s’offrent à elles, avec les avantages et les inconvénients de chacun, une fois qu’elles ont l’esprit un peu (un tout petit peu mais quand même) plus clair. Si j’avais su que je pouvais expulser naturellement, je me serais peut-être posée la question. Je ne serais certainement pas restée 2 semaines entières comme ça mais j’aurais peut-être voulu attendre 4-5 jours pour voir. Parce que pendant le week-end, plus ça allait, plus je paniquais. J’ai vu sur internet qu’on pouvait aussi déclencher l’expulsion par des médicaments. Pourquoi ne me l’a-t-on pas proposé ? Quand la gynéco le lundi m’a dit qu’elle ne ferait pas l’intervention, j’ai ressenti un tel soulagement, je me suis remise à respirer ! Soulagement de ne pas subir d’anesthésie et de curetage mais aussi réellement soulagement de savoir que mon corps avait géré tout seul sans aide extérieur et qu’il se remettait donc plus vite. Pourquoi cela m’avait-il été refusé d’office ?
Puis avant de me laisser sortir, on m’a dit que la fausse couche arrivait 1 fois sur 5. C’est énorme ! Pourquoi n’avais-je pas été mis au courant avant ? Je veux dire, je ne suis pas plus bête qu’une autre, je suis plutôt éduquée, j’ai un suivi gynécologique régulier depuis un certain nombre d’année maintenant, j’avais parlé à ma gynéco d’alors de mon projet de grossesse et j’avais vu 2 fois mon nouveau gynéco pendant. Alors pourquoi je ne découvrais ce chiffre que maintenant que le problème m’était tombé dessus ? Il y a un réel manque d’info à ce sujet auprès des femmes. Je suis comme tout le monde, je savais que le risque de fausse couche était une chose relativement courante au 1er trimestre et que c’est pour ça qu’on doit taire sa joie à ce moment là. Oui mais c’est ce « relativement » qui est problématique. Pour moi LA fausse couche normale du 1er trimestre était une sorte de monstre vague aux contours flous qui planait au-dessus des débuts de grossesse. Alors que 20%, ça commence à n’être plus vague du tout ! Je commence alors à faire des recherches chez moi. Je découvre alors que ces fausses couches étaient encore plus courantes lors des 1ère grossesses. C’est ce que certains médecins appellent les fausses couches inaugurales. Le corps est un peu concon de ce point de vue là. Alors que ta tête et ton cœur sont à fond en attente de bébé, ton corps ne comprend pas ce qu’est ce nouveau truc dans ton ventre et fait une sorte de rejet.
Et là une 2e découverte : après coup, il comprend ce qu’il s’est passé et emmagasine les souvenirs pour se tenir prêt à ne pas refaire la même erreur. Une étude tend à prouver que les grossesses qui suivent assez rapidement (dans les 6 mois) cette fausse couche inaugurale se passeraient bien mieux avec moins de complications. Mais encore une fois : pourquoi personne ne nous le dit ? Pourquoi je découvre ça sur internet après un certain temps à naviguer ? Pourquoi on ne dirait pas ça dès le départ d’une grossesse et puis dès l’annonce d’une fausse couche au lieu de faire croire que la nature est si parfaite ? Pour moi, il y a un réel problème de communication sur les fausses couches. C’est quand on en fait une qu’on se rend compte que plein de gens de notre entourage ont déjà vécu ça. Mais ça reste secret. Alors que ça va arriver à 1 femme sur 3 au cour de sa vie…
Et si on changeait ça ?
Je n’ai pas gardé tous les liens des articles que j’ai lu mais en voila déjà 2 : ici et ici.
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bouchou dit
Je comprends et partage ta douleur… J’ai un témoignage un peu similaire, sauf que je n’ai pas eu à passer par la case curetage car l’embryon s’est évacué de lui même. Mais je garde en tête une phrase qu’on m’a dite lorsque je suis passée à l’hôpital suite à de grosses pertes de sang et qu’on m’a confirmé la fausse couche « vous savez des gens comme vous j’en vois 10 par jour Madame »…
Lilyloly dit
Je te souhaite pleins de courage dans cette épreuve! Et comme je peux te comprendre sur le manque d’information! Pour ma part ce ne fut pas pour la grossesse mais pour l’acouchement.. j’ai fais une hémorragie de la délivrance personne ne m’a prévenu et je ne comprenait pas pourquoi j’ai fais un gros malaise après l’accouchement et que j’etais très faible les jours suivant et là maternité m’a laissé sortir alors que j’etais Encore anémiée…en plus de cela mon bébé a eu le’ cordon autour de coup et apparemment cela’ arrive à 1 bébé sur 5 mais les professionnels ne veulent pas le dire pour inquiéter les futures mère.. j’aurais préféré être prévenu personnellement… c’est terrible ce manquer d’information… j’espère pour toi qu’une nouvelle grossesse arrivera très prochainement!
Lolotte dit
Je te souvaite beaucoup de courage.
J’ai fait une fausse couche il y a 1mois et demi. Je suis allée aux urgences et ils m’ont renvoyé chez moi ennme disant qu’il fallait attendre que l’embryon parte… seulement 6 semaines de grossesse mais c’est tellement difficile à vivre !
Avant ça je ne savais pas qu’autant de femmes vivaient ça également. J’ai peur maintenant de retomber enceinte. Je garde tout ça pour moi car je n’ai pas envie de voir mes amies (quasi toutes enceintes en ce moment) ou d’entendre les proches me dire que tout va bien puisque eux n’ont pas vécu cette douleur et cet incompréhension.
Madelaine dit
Bonjour Frou,
Je t’envoie tout mon réconfort tout d’abord pour cette épreuve et te souhaite le meilleur pour la suite.
Je souhaite te faire part de mon vécu pour apporter un éclairage à ton histoire. J’espère que cela t’aidera à avancer.
Pour ma 1ere FC, j’ai eu des pertes brunes le lendemain de mon écho de datation. On m’a envoyé aux urgences pour un curetage trois jours plus tard, mais comme je n’étais pas programmée, je suis repartie chez moi avec des médicaments pour expulser le sac gestationnel. Tout comme toi, on m’a dit que ce n’était pas de ma faute, que je ne devais pas culpabiliser. Comme rien ne se passait au bout de 5 jours, le curetage a été programmé. Finalement, l’expulsion a eu lieu deux jours avant, m’évitant cette intervention.
Pour ma 2ème FC, j’ai aussi eu des pertes, et après plusieurs échographies, c’est finalement à 9 SA que le cœur de mon embryon s’est arrêté. Les médicaments ont fonctionné.
Pour ma 3ème FC, aucune perte, aucun symptôme négatif et pourtant la 1ère échographie a montré que mon embryon avait arrêté de se développer trois semaines plus tôt. Les médicaments n’ont pas fonctionné. On m’a envoyé aux urgences (d’une clinique cette fois par choix personnel), je n’étais, là non plus, pas programmée à cause d’une mauvaise compréhension entre les secrétaires. J’ai attendu 7 heures sans apercevoir un médecin, et alors que j’étais à deux doigts de la sortie car je n’en pouvais plus, le gynécologue est arrivé et j’ai eu mon curetage. Ce charmant médecin nous a suggéré lors de la visite post-op de sortir au restaurant le soir même avec mon mari et m’a dit au revoir et « à bientôt pour l’accouchement ».
Tout ça pour te dire plusieurs choses : le corps médical peut parfois être maladroit et ne pas dire les mots que tu attends, parfois comprendre ta douleur et être au petit soin ou alors être complètement arrogant comme ce c******. Mais ça, c’est comme pour tous, il y a les bons et les autres… Aucune phrase ne réconforte à cet instant. Le corps médical fait aussi avec les moyens et la sensibilité qu’ils ont sur ce sujet.
Et concernant tout ce que tu as épluché sur internet, sur ce que l’on t’a dit ou pas dit, et bien il n’y a pas de vérité absolue. Chaque grossesse, chaque FC sont différentes pour une même femme et d’une femme à une autre. Le corps médical n’a pas la réponse à toutes les questions comme le souligne Madeleine.
Est-ce que si j’avais su que la part des FC étaient aussi importantes, cela aurait changé quelque chose à ma douleur lors de ma 1ère FC? Est-ce que savoir qu’une nouvelle grossesse est plus facile 6 mois après une FC m’aurait empêché d’en faire 2 autres ?
Le corps médical n’a pas toutes les réponses, mais internet non plus. J’ai lu des tas d’articles, de forums, et jamais ce que j’ai lu n’a finalement été la réponse aux questions que je me posais et je me retrouve aujourd’hui dans le petit pourcentage de femmes qui fait des FC à répétition…
Voilà plus de trois ans que nous essayons d’avoir un enfant. J’ai ressenti de la colère, de l’incompréhension, du désespoir. Un peu ce que l’on ressent dans ton article. Pour moi, un suivi psychologique était devenu impératif pour me libérer de tout cela, mais aussi pour essayer de ne pas me laisser berner par mon corps qui me donne tous les symptômes que mon esprit est prêt à recevoir et vice versa.
J’espère que tu n’auras pas à subir tout ça et aura droit à ta part de bonheur bien avant.
Pleins de courage.
Lucille dit
Je suis de tour coeur avec toi Frou !
Pour avoir vécu la meme chose que toi, mais avec une expulsion par medicament, je trouve aussi que l’encadrement a été très insuffisant ! En particulier j’aurai aimé qu’on me dise à quel point j’allais avoir mal après la prise de ces médicaments !
J’aurais aussi apprécié que ma gynécologue n’oublie pas de me faire un arret de travail… cela aurait évité à les collègues de s’inquiéter, d’alerter les RH parce que je refusais de dire ce qui n’allait pas, et aux rh de m’envoyer à la médecine du travail, qui a eu pour première réaction de me demander si c’était une grossesse désirée (no comment…) et de me donner un truc «pour me calmer» dont le principal effet secondaire est l’avortement spontané!!! Merci BEAUCOUP pour cette nouvelle journée de contractions super douloureuses, mais cette fois ci sur mon lieu de travail!
Résultat, arrêt de plus de deux semaines pour début de dépression et plus jamais je n’accepterai de revoir l’incompétente de la médecine du travail!
Je te souhaite plein de courage ! Essaie de bien t’entourer, et prend le temps de guérir ton petit coeur brisé. Parce que oui ca arrive souvent, oui la nature est bien faite et si cette grossesse n’a pas abouti c’est que le bébé n’était surement pas viable, mais cela n’enlève rien à la souffrance que l’on ressent et il faut prendre le temps de se guérir!
Pour te remonter le moral, il parait que les chances de grossesses sont plus élevées dans les mois qui suivent! Moi une fois que j’ai guéri mon petit coeur brisé, je suis retombée enceinte quelques mois plus tard et j’ai aujourd’hui un magnifique petit garçon de 7 semaines!
Je te souhaite plein de courage et une belle future grossesse! (Et désolée d’avoir écrit un roman… lol)
Granola dit
Bonjour Frou.
Beau témoignage touchant et tellement vrai !
J’ai vécu en parti ce que tu racontes et suis en parcours PMA depuis maintenant 1 an, et je ne cesse de m’étonner du manque d’information et de considération des patientes (et patients) !
Le milieu médical devrait apprendre ce qu’est l’empathie et il est indispensable d’informer chacun sur toutes ces statistiques.
En te souhaitant le meilleur pour le futur.
Granola
Stéphanie dit
Merci Frou pour ton témoignage et je te souhaite tout le meilleur pour la suite. Je partage à 100% ton point de vue. Pour avoir vécu une img à presque 6 mois de grossesse l’année dernière, j’ai ressenti la même chose sur l’absence d’informations / de communication entre le personnel hospitalier et le patient. Je pense que comme le dit Madeleine, il y a de moins en moins de moyens dans les hopitaux mais je trouve aussi que ces sujets (fausses couches, img, …) sont trop tabous. Cela devrait faire office d’un service et d’un accompagnement spécifique, avec des gens spécialement formés à ça, des équipes psy présentes pour encadrer’ces douloureuses épreuves (moi on m’a gentiment dit de revenir 3 semaines après car la personne était en vacances. Allez met ton drame dans ta poche et sois patiente hein…). Il y a malheureusement un vrai manquement qu’il devient urgent de considérer 🙁
Madeleine dit
Je suis bien d accord. Je suis médecin (mais pas gynécologue) , et j ai vécu aussi une grossesse très difficile du côté patiente. Des deux côtés, on voit bien que le gros problème c est le manque de personnel et de moyen. Du coup, les patients en pâtissent.
Après, pour les 20% de fausses couches, je le dis toujours à mes patients avant même la grossesse quand c est possible, mais certaines m ont reproché de les avoir stressées pour rien. Donc, que faire ? Personnellement, j aime avoir toutes les informations, même les mauvaises statistiques, ça me donne sans doute l impression de contrôler. Mais ce n est pas le cas de toutes. Enfin, la gynécologie est l une des disciplines médicales où l inconnue, même pour les médecins, est la plus grande. On va bientôt réussir à aller sur Mars, mais l échographie du fœtus est encore imparfaite !! Il y a encore un mystère qui nous fait nous sentir bien petits devant la nature.
Courage, et bonne future grossesse !!