{Témoignage} 2 fausses couches tardives et pas de réponses

Lucie a vécu deux expériences de fausses-couches totalement traumatisantes. Comment se remettre psychiquement de ces deux chocs pour aller de l’avant ? Voici son témoignage. 

Lucie, rien de toute cela n’est votre faute. Tenez nous au courant de la suite je vous envoie plein de bonnes ondes pour vous aider à vous relever <3

{Témoignage} 2 fausses couches tardives et pas de réponses

Bonjour,

Je suis une femme âgée de 26 ans. Je n’ai pas de soucis de santé particulier, je ne bois pas, je ne fume pas. A part de l’anémie, rien de particulier. Je suis manager en restauration, donc des horaires compliqués, et debout quasiment tout le temps. J’ai fait 2 fausses couches tardives (19 SA et 16 Sa)

1ère grossesse.
En Avril 2017 je tombe enceinte de mon 1er enfant. Je suis tombée enceinte assez facilement. Tout allait pour le mieux, et puis au bout de quelques semaines j’ai commencé à perdre du sang. Du coup je suis partie aux urgences et les médecins m’ont dit que tout allait bien, que ça pouvait arriver de saigner. A part ça ma grossesse se déroulait plutôt bien. Je voyais ma sage femme régulièrement qui me disait que tout allait bien aussi. J’ai ensuite passé mon examen du 1er trimestre, et toujours la même chose, tout allait bien, mon fils était en bonne santé.

Début des problèmes (19 SA)
Quelques semaines plus tard les saignements se sont accentués, je perdais des caillots de sang énorme. J’ai vu ma sage femme qui m’a dit que je m’inquiétais pour rien, et que c’était souvent le cas lors d’une 1ère grossesse. Mais j’étais persuadée que quelque chose n’allait pas…
J’ai continué à travailler malgré tout, j’ai commencé à avoir des courbatures sur tout le corps, des contractions. Mais je ne me rendais pas compte de ce qu’il se passait. Au bout d’une journée les contractions étaient de plus en plus fortes et rapprochées. Vu que je ne voulais pas retourner à l’hôpital j’ai décidé d’aller à la clinique en urgence. Après une longue attente le gyneco m’examine et me dit « votre enfant n’a plus de liquide amniotique« . Ne comprenant pas, je lui ai demandé de m’expliquer comment c’était possible. Et sa réponse à été : « j’en sais rien je ne suis pas le bon Dieu« . Il m’a donc renvoyé chez moi avec les contractions et mon enfant sans liquide.

Le lendemain, j’ai d’énormes contractions à ne plus pouvoir me tenir debout, mon mari me ramène cette fois-ci à l’hôpital, on m’a fait patienter 4h aux urgences dans cet état. Lorsque la gyneco m’examine enfin, même constat « votre enfant n’a plus de liquide » et quand je lui ai demandé pourquoi, toujours pas de réponse. En réalité j’avais perdu les eaux depuis 2 jours mais personne n’a su me le dire. Ils m’ont gardé en hospitalisation pour voir comment la grossesse allait se dérouler. Le soir même les contractions étaient devenues insupportables, j’ai appelé une sage femme pour lui dire. Elle a juste augmenté ma dose de spasfon dans ma perfusion, sans même prendre la peine de regarder mon col. 15 min après j’ai senti comme une pression sur ma vessie, je suis donc allé aux toilettes. Et là j’ai senti que quelque chose de lourd commençait à descendre, je pensais que sa allait être un caillot alors j’ai penché la tête pour regarder.

Et là j’ai vu mon fils tomber dans les toilettes… Je suis restée accroché au corps de mon fils par le cordon. Pas d’alarme dans les toilettes, obligée de hurler pour qu’on m’entende.

Après quelques minutes qui m’ont semblé être une éternité, la sage femme est arrivée. Elle m’a dit que le placenta était resté coincé, on m’a donc fait une rachianesthésie, mais le placenta ne venait toujours pas, du coup anesthésie générale. Gros traumatisme, aucune réponse de trouvée, pas d’explication. Ils m’ont dit que j’avais une infection urinaire mais rien de grave. J’ai été voir mon fils à la morgue, car je voulais avoir une plus belle imagine que celle de lui tombant dans les toilettes. J’ai eu pas mal de séances chez le psy. Mais quand on ne sait pas pourquoi c’est difficile de faire son deuil.

2ème grossesse
Mars 2018 début de la seconde grossesse. Beaucoup d’appréhension. Il m’a fallu 1 an avant de retomber enceinte. J’essayais de rester détachée le plus possible de ma grossesse, afin de me protéger et ne pas souffrir si quelque chose devait se passer. Vu que je ne voulais plus mettre les pieds ni à l’hôpital ni à la clinique. J’ avais décidé de voir une gyneco obstétricienne à son cabinet. Pareil que ma 1ere grossesse tout allait pour le mieux. Mais je ne sais pas pourquoi j’avais un mauvais pressentiment.

Début des problèmes
10 SA les saignements ont commencé. Je suis donc partie chez ma gynécologue, et pendant son examen elle m’a dit que j’étais en train d’expulser et qu’elle allait tout m’enlever. Elle m’a ensuite dit qu’elle n’arrivait pas à enlever le placenta et qu’il fallait que j’aille à la clinique faire un curetage. Je me suis rendue à la clinique en pensant avoir perdu mon enfant. Le gyneco qui me reçoit décide de me faire passer une échographie avant de me faire le curetage, et heureusement d’ailleurs. Et là, le gyneco me dit : « madame moi je veux bien vous faire un curetage mais votre enfant est toujours là, son cœur bat, tout vas bien« . Je vous laisse imaginer l’état dans lequel j’étais.

Je ressentais beaucoup de colère contre la gyneco qui a failli m’arracher mon bébé. Ensuite me dire que je l’avais perdu pour ensuite dans la même journée me dire qu’il était toujours en vie. Je crois que j’ai ressenti toutes les émotions possibles et imaginables en une journée.
La clinique m’a ensuite gardée en hospitalisation 4 jours, sous traitement pour stopper les saignements. Je suis ensuite sortie, 2 semaines après les saignement ont repris je suis donc retournée à la clinique, la gyneco m’a dit que mon placenta était bas, que ça pouvait expliquer les saignements mais qu’on ne pouvait rien faire à part attendre. J’ai continué à travailler normalement. A 16 SA j’ai continué de saigner, un soir après le boulot je suis retournée à la clinique, cette fois-ci ils m’ont dit que j’avais des vaisseaux sous le placenta qui saignaient et qu’il fallait stopper le saignement.

On m’a donc mit sous traitement.

Le 16 juin, toujours en hospitalisation, je passe mon échographie le matin tout va pour le mieux, l’enfant se porte bien.

L’après midi j’ai commencé à avoir des contractions et là j’ai compris que c’était la fin.

J’étais allongée j’ai prévenu une sage femme que j’avais des contractions, et 10 min après j’ai perdu les eaux.

Avant d’accoucher ils m’ont fait une échographie, le gyneco est restée estomaquée, sans comprendre comment c’était possible, car le matin même tout allait bien.

Je lui ai demandé si un cerclage aurait pu changer les choses, et il m’a dit que non au contraire, les choses auraient été pire. Car mon col ne s’ouvre pas, c’est la poche des eaux qui cède. Et d’après ce qu’il m’a dit un cerclage n’aurait pas pu empêcher ça. Et si j’avais perdu les eaux avec le cerclage la douleur aurait été horrible.
Les contractions étaient insupportables, je tremblais, j’avais froid, mélangé à la peur, mes ongles étaient devenus bleus.

J’avais beau pousser, mon fils ne sortait pas. J’ai souffert pendant 2 heures avant de réussir à accoucher. Et quand j’ai enfin réussi, pareil que la 1ere fois mon placenta est resté coincé, du coup anesthésie générale.

Aujourd’hui je me sens complètement vidée, je me sens coupable.

Car j’ai le sentiment que c’est moi qui ai tué mes 2 fils.
Pour le moment je n’ai toujours pas de réponses, je ne sais toujours pas pourquoi j’ai fait ces deux fausses-couches. Je passe des examens mais rien de concluant pour le moment. On a voulu que je revois un psy, mais cette fois-ci j’ai refusé, aujourd’hui je veux des réponses et rien d’autres…

J’ai en moi énormément de culpabilité…
Un deuil impossible à faire sans réponse de la part du corps médical.

Et comment me projeter dans une troisième grossesse si on ne sait pas pourquoi il m’est arrivé cela ?

Vous souhaitez publier votre histoire sur le blog ? Déposez votre témoignage mariage ou témoignage maternité ici.

Veuillez laisser ce champ vide

Newsletter grossesse

Préparez l'arrivée de bébé dans la sérénité en vous inscrivant à notre newsletter grossesse & maternité

Adresse e-mail *

Notre politique de confidentialité pour plus d’informations.

Vérifiez votre boite de réception ou votre répertoire d’indésirables pour confirmer votre abonnement.