Après son accouchement, les suites de couche de Thita n’ont pas été reposantes. Sondée pour une suspection de claquage de la vessie, elle a très mal vécu ses premiers jours à la maternité. Voici son témoignage.
{Témoignage} Accouchement, claquage de la vessie, les infos qu’on ne nous dit pas !
Coucou à toutes,
j’ai eu envie d’écrire ce message parce que je me suis rendue compte qu’on n’était pas toujours informée de certaines conséquences en matière de grossesse, d’accouchement ou même de césarienne. Je vais partager un peu mon histoire avec vous.
Je suis Thita, en couple depuis presque 10 ans et mariée depuis 5 avec ma moitié. Nous sommes, aujourd’hui, les très heureux parents de 2 garçons en pleine forme : L. qui a presque 4 ans et C. qui est né le 2 Juillet.
Je suis une patiente très difficile pour ce genre d’examen car j’ai, par le passé, eu affaire à de mauvaises personnes. Ça a été difficile pour moi de faire confiance et mon mari a été incroyablement patient et aimant. Après notre mariage, nous avons décidé de fonder notre famille. Le 24 Décembre de cette même année, je n’oublierai jamais ce Noël, nous avons découvert que L. était enfin là (après 7 mois d’attente).
Une grossesse en or, honnêtement : pas de nausées, pas de vomissements, pas de douleurs particulière. J’ai pu travailler jusqu’à mon congés maternité (ça tombait sur les vacances d’été, étant enseignante en maternelle). Bref une super grossesse… mais, car il y a toujours un mais. La date d’accouchement approche et … rien : pas de contractions, pas de travail, rien. Le médecin demande un déclenchement le matin à 8h avec un tampon, en me disant que, dans les 12h, mon loulou serait dans mes bras. À 20h du soir, toujours silence radio. On me monte en salle de travail mais le col ne s’est pas modifié Mon corps ne veut pas libérer mon loulou qui, lui, n’est pas pressé de sortir. Je tombe malheureusement sur la seule sage-femme qu’il ne fallait pas. J’en avais rencontré des géniales tout au long de la grossesse mais celle-ci était horrible. Elle m’examine et, en réponse à mes soucis, elle me pince au niveau du col en attendant que je me calme. Pour la première fois de ma vie, j’ai supplié qu’on arrête. Je tourne la tête vers mon mari qui est devenu livide. Il ne veut pas me dire pourquoi mais j’insiste. Il me dit « son gant est couvert de sang ».
Je panique.
Mon obstétricien, reconnu sur la région, vient à son tour. Il m’examine avec sa douceur et sa compassion habituelle. Il m’aide à me détendre et me dit qu’il revient. Il sort et hurle sur la sage-femme. Il était furieux car elle avait arraché le déclencheur et m’avait blessé parce qu’elle ne me croyait pas quand je lui disais ne pas pouvoir. Le travail semble enfin avoir commencé un peu : 1cm. On me pose la péridurale en pensant que je serai plus simple à examiner. L’anesthésiste ne regarde pas mon dossier avant : j’ai 3 disques écrasés sur la zone de la péridurale. Elle s’installe, personne ne me dit ni m’aide à m’installer pour la péridurale. Je suis prise de vomissements (bile). L’anesthésiste me dit : « Madame contrôlez-vous parce que là l’aiguille est en place. S’il y a le moindre problème, je ne suis responsable de rien. Ça sera de votre faute ! ». Seule, mon mari dehors, ma famille loin, je panique. Le médecin demande qu’on me vide la vessie, la sage-femme décide d’en profiter pour percer la poche des eaux. Elle a eu beaucoup de mal. Le médecin s’énerve à nouveau contre elle car elle demande d’arrêter le travail jusqu’au lendemain matin. Le médecin refuse. Il veut lui-même m’accoucher pour m’apaiser car il a beaucoup travaillé avec moi pour la confiance. Il interdit à la sage-femme de m’approcher de nouveau. A 3h du matin, il vient vers moi, me prend la main et s’excuse : « je suis vraiment désolée Thita mais on n’a pas le choix : L. ne va pas bien, on doit césariser. ».
Le drame pour moi car ce n’était pas une option dont on m’avait parlé. Dans mon entourage, personne n’avait vécu une césarienne. La panique me prend encore plus : je tremble au point qu’on n’arrive pas à prendre mes constantes. J’arrive au bloc, vomissant, en pleurs… l’anesthésiste me dit d’arrêter mon cinéma mais ne dit plus rien dès que le médecin entre. Mon mari vient à ma tête et même lui seul n’arrive pas à m’apaiser. Mon fils naît et le soulagement se fait sentir. La sage-femme, mauvaise, interdit le peau à peau à mon mari et ne me laisse même pas voir mon fils avant de l’emmener. Elle dit à mon mari que je reviens dans les 20 minutes. Il faudra 2h à mon mari pour me revoir. Une complication mais personne ne lui dit rien. Il est heureux d’être papa mais a peur de perdre sa femme. Après cet accouchement catastrophe, les autres sages-femmes ont été extraordinaires et les suites de couches ont été plutôt faciles. A ce moment, on ne pense pas à beaucoup de complications des suites de couches. On pense qu’on nous a tenu informé… mais non ! Il nous a fallu, à mon mari et à moi, l’arrivée de C. il y a quelques jours pour savoir ça (avec déménagement dans une autre région et donc une autre maternité).
L. a 3 ans. Je fais une fausse couche à 3 mois de grossesse. On se dit que c’est peut-être pas encore le moment. On laisse le temps faire. Au bout de presque 3 mois sans retour de couche après la fausse-couche, on se pose des questions et SURPRISE : bébé 2 a pris 2 semaines après la fausse-couche. La grossesse n’a pas été simple : j’ai été arrêté presque aussitôt à cause d’une fissure à la poche des eaux. Problème N°1 dont on ne nous avait pas parlé : qu’est-ce qu’une fissure à la poche des eaux ? Ça implique quoi ? On avance dans le brouillard. Le médecin essaie de ne pas être alarmiste. On suit l’affaire mais d’autres soucis se greffent : importante mélancolie, vomissements, douleurs… Chaque visite chez le gynécologue devient une nouvelle angoisse car le pourcentage de risque de césarienne augmente. Pourtant, je le veux par voie basse. J’ai été déçue de ne pas le faire pour le premier. Au final, 15 jours avant le terme, le gynécologue m’annonce programmer une césarienne pour terme + 3 ( je précise que c’est sur sa garde pour être sûre que ça soit elle qui me suive). Pas de travail au terme malgré l’épuisement et les douleurs. On m’emmène en césarienne programmée où là on prend en compte tout ce que j’ai mal vécu de mon premier accouchement. L’équipe est au petit soin. On m’explique chaque acte qu’on me fait. On m’aide à me détendre et on me fait rire. Je panique nettement moins. C. arrive sans soucis. On le lave, on le pose sur moi pour la rencontre, on laisse mon mari faire le peau-à-peau, on me le propose aussi en salle de réveil, on me laisse lui faire la tétée de bienvenue… etc L’accouchement dont j’aurais rêvé au premier.
Le retour dans la chambre, la suite de couche, se complique avec ce dont je voulais surtout parler dans ce message : les complications dont on ne nous parle pas dont l’une des plus glamours de la grossesse.
On arrive dans la chambre et je veux être vite désondée pour pouvoir m’occuper de mon bébé. Une douleur violente m’empêche d’aller de me vider la vessie. J’ai envie mais rien ne sort. La douleur, digne d’une brûlure, est tellement forte que je me contracte. Une infirmière arrive et me fait un examen à ultrason pour me dire que j’ai au moins 1L dans la vessie. Elle me sonde et 2L étaient coincés. On me laisse une seconde chance et non toujours rien malgré plusieurs heures et le fait que je boive beaucoup. On me resonde 1,5L à nouveau. En attendant les examens, on me sonde pour 48h à mon grand désespoir. J’ai mal et je suis réduite avec cette poche. Je me tiens voûtée comme une grand-mère. Je pense à une infection urinaire mais une infirmière utilise un terme totalement inconnu pour moi : un claquage de vessie. WHAT ????? Qu’est-ce donc ? Je fais des recherches sur internet, j’harcèle les infirmières de questions pour comprendre car c’est ma seconde césarienne et je n’avais JAMAIS entendu parler de ça.
Je vous explique rapidement : c’est quand on force trop sur les muscles et qu’ils lâchent comme pour un claquage de n’importe quel muscle sauf que là c’est la vessie. Ça peut arriver à n’importe laquelle d’entre nous, césarienne ou non. Dans ce cas, vous ne sentez plus l’envie d’aller aux toilettes. Vous ne pouvez plus faire pipi. Résultat : on vous sonde.
Plusieurs possibilités :
_on vous sonde pendant quelques jours pour reposer les muscles et ça remarche nickel. Il faut de la rééducation pendant plusieurs semaines (sur internet j’ai lu des femmes qui racontaient en avoir eu pour 3 mois et d’autres pour presque un an). LA rééducation consiste à vous forcer à aller aux toilettes toutes les 1h30/2h et si vous oubliez, retour à la case hôpital pour vous sonder.
_ on vous sonde et on vous laisse rentrer chez vous avec la jolie poche et vous faites des aller-retours pour contrôler à l’hôpital.
_ on vous apprend à vous sonder vous-même chez vous, chose que vous devez faire toutes les 2 heures.
Ah que c’est glamour !
48h d’enfer pour moi car être sondée c’est vraiment pas agréable ! Au bout des 48h, on me dit que l’examen a montré une infection E.COLI : une bactérie des intestins qui s’est baladée vers ma vessie on ne sait pas trop comment. Ça arrive à beaucoup de femmes (ça m’était arrivé à ma première grossesse mais on nous avait dit que c’était peut-être streptocoque B à l’époque alors que non). On me donne un antibiotique choc et on me retire ma sonde en me laissant 2h maximum pour faire seule. En 30 minutes (j’avais beaucoup bu), l’affaire est faite. Je le signale à l’infirmière qui doit recontrôler ma vessie mais elle est occupée avec une autre patiente. J’attends mon tour car ce n’est pas urgent. Elle revient et je lui dis que j’ai pu y aller 2 fois et sans problème. Elle ne me croit pas (de tout mon séjour ça a été la moins agréable des infirmières mais je pense qu’elle en avait marre de ma demande de me désonder). Elle me fait son test à ultrason qui lui dit une première fois que j’ai 500ml encore dans la vessie. Je lui dis que ce n’est pas possible, que j’ai fait ce qu’il fallait. Elle refait l’ultrason : 700ml. En 10 secondes, j’ai pris 200ml après être repassée aux toilettes pour 3 gouttes. C’est bizarre ! Elle décide, avec ces collègues, de me sonder pour me prouver que je me trompe. Assez brutalement, elle me sonde (j’ai même encore mal par irritation) et SURPRISE : 3 gouttes maxi. Ma vessie était bel et bien vide : son appareil était en panne et évaluait mal. En pleurs, je lui explique pourquoi je suis résistante à ce genre d’examen et le calvaire que cela représente pour moi à cause de mon passé.
Rouge de honte, elle ne cesse de s’excuser de ne pas m’avoir cru et d’avoir été aussi brutale avec moi.
Moralité : non je n’ai pas eu de claquage de vessie mais j’ai passé plusieurs jours sondée à avoir mal et à faire des examens pour un problème dont on ne m’avait rien expliqué. L’interne ne nous a rien dit : c’est une infirmière extra qui m’a sortie le mot de claquage en pensant qu’on m’en avait déjà parlé. Ça a surpris le personnel que personne ne nous ait parlé de ça alors que c’est ma seconde césarienne. Ça peut arriver à n’importe qui. Sachez que si après votre accouchement, vous n’arrivez pas à avoir envie de faire pipi mais que vous avez mal dans le bas-ventre comme une lourdeur ou une brûlure, n’hésitez pas à en parler à l’infirmière ou l’interne. Si vous avez un claquage de vessie, ça peut être douloureux et vraiment handicapant. Plus vite c’est pris en compte, plus vite et simplement ça peut être traité.
Ce n’est pas agréable : on se sent comme une grand-mère voûtée et incontinente. On se sent humiliée et surtout, en cas de césarienne, si la vessie gonfle de trop, elle fait pression sur les sutures et met en danger votre guérison. Cela peut mener à d’autres complications en plus. Prenez soin de vous ! On donne la vie, ce n’est pas pour les abandonner des suites de couche ! Nos petits bouts ont besoin de nous en pleine forme !
Bon courage à toutes les futures mamans !
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Pommier dit
J’ai vécu cela pour mes deux accouchements ! 2018 pour ma fille sondé avec poche et 2021 pour mon fils impossible d’uriner après accouchement.. des sondés en urgence avant les 48h je me suis retrouvée avec 1l8 dans la vessie le soir à cause de négligence et de non surveillance ! Obligé d’être sondé pour vidanger et remise de sonde avec poche ! Ont m’a parlé de claquage de la vessie accouchement par voix basse pour les deux déclenchements , péridurales, 54cm 4kg et plus… aujourd’hui après 14mois je ne ressens plus la vessie pleine j’arrive à savoir quand je dois aller au toilette mais pas. Comme avant !
Huitric dit
je suis aussi passe part la ça été horrible personne ne me croyais j ai sois disant battu le record de la cli iqie avec 2 L d urine stocké je souffrais ça été très très dur je vous parle pas du trajet en retour à la maison avec la poche. Une torture ….
Manon dit
Merci pour votre témoignage. J’ai accouché de mon premier en novembre 2017 accouchement avec péridurale. J’ai fait un claquage de la vessie sauf que personne ne savait ce que j’avais a la maternité … J’ai du y passer 1 semaine. 1 semaine a souffrir psk le médecin ne voulais pas trop me sonder. Au final sa a empirer j’ai dû apprendre à me sonder seule et le faire pendant 2 mois en retour maison. Sa a été horrible. J’ai vu un urologue pas de soucis tout c’était remis en place. A la maternité on m’a dit que sa pouvais être à cause de la péridurale … 2 ème grossesse accouchement naturel sans péridurale et de nouveau un claquage. Sauf que cette fois ci la maternité ma écouter j’ai eu une sonde a demeure tout de suite et en 2 jours c’était réglé. Mais c’est très difficile psychologiquement et physiquement. J’ai trouver sa très douloureux et angoissant pour mon premier ne sachant pas ce que j’avais ni si ma vessie allait refonctionner normalement.
Mad dit
Bonjour
Accouchement il y a deux ans et demi je me reconnais dans votre accouchement. Je fais encore des blocages certain matin … avez vous encore des difficultés à uriner?
Ouahiba dit
Bonjour, j’ai accouché de mon 2eme enfant le 30/10/21 et je pense que j’ai fais un claquage de vessie (Diagnotisque a confirmer par l’urologue) mais c sûrement ça !
Une semaine passée a l’hôpital l’enfer ! Avec la sonde permanente et la poche, puis retour à la maison avec auto sondage depuis 3 semaines, je n’ai pas commencé de rééducation car l’urologue ne m’en a pas encore parlé.
(J’ai aussi eu la brèche à cause de là péridurale avec blood patch…)
Désespérée par ma situation si quelqu’un a vécu la même chose je veux bien échanger en message privé si vous voulez.
Merci, d’avance
Ju1927 dit
Comment allez vous?
Je suis passée par là pour 2 de mes accouchements et suis dispo si besoin!
Bienaimé dit
Bonjour, pour celles qui l’ont vécu, pouvez vous dire ce qui a été mis en place et surtout combien de temps ça a pris à guérir. Je vis (très mal) cette situation en ce moment.
Fifi dit
Svp je suis dans la même situation est ce que cava mieux ?