Suite au témoignage de Pauline qui voulait qu’on la laisse « kiffer sa grossesse » sans trop entendre parler de tout ce qui allait lui arriver lorsque bébé serait là, Coralie a elle aussi souhaité écrire un petit texte que je trouve parfait tellement il est bien tourné et déculpabilisant. A mettre sous tous les yeux des mamans, mais aussi futures mamans.
{Témoignage} A toi jeune maman ou future maman.
Tous ces mots que j’aurai voulu entendre…
D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu devenir maman.
Je voyais la maternité comme une aventure absolument idyllique : du bonheur et de l’amour en barre.
J’avais du mal à comprendre les mamans autour de moi qui avaient l’air épuisées, contrariées, voire même parfois abattues et désemparées.
Mais comment cela était-il possible alors qu’elles vivaient le plus grand des bonheurs ?
Oui, j’avoue, moi la nullipare, je jugeais à coup de « Mais t’as tout pour être heureuse ! »
Et puis mon tour est venu…
Pendant ma grossesse, je faisais 1000 projets.
Moi la férue de voyages et de sport, je me voyais déjà courir avec ma poussette tout terrain, prendre l’avion pour l’autre bout du monde faisant de mon ptit gars un petit baroudeur ouvert sur le monde.
Face à moi, des mamans aux enfants plus âgés qui souriaient de mon enthousiasme sans faille.
Mais leurs sourires complaisants ne pouvaient arrêter mon énergie débordante.
On n’arrête pas de vivre parce qu’on a un bébé hein !!
Et puis vient le jour J.
Il est là et effectivement l’amour puissance 1000 aussi.
Mais… Il y a aussi les hurlements qui n’en finissent plus, la nuit et le jour.
4 mois sans dormir ou à peine.
Quand il ne pleure pas, il est collé à mon sein.
Nous sommes indécollables, inséparables, et ça m’étouffe.
Mes seules sorties sont des ballades en poussette dans le quartier auxquelles je n’arrive pas à prendre de plaisir car c’est juste un stratagème pour tenter de le faire arrêter de pleurer.
Pendant ces mois, je crois devenir folle.
Parfois, je mêle mes larmes aux siennes et je pleure de désespoir de ne pas être capable de le calmer.
Quelle mère suis-je donc si même ça je ne sais pas faire ?
Parfois je suis obligée de le laisser hurler et changer de pièce pour hurler moi aussi, sortir cette colère qui me prend aux tripes et que je dois absolument contenir face à lui.
Tout à coup, je comprends ces mamans qui ont perdu pied, moi qui quelques mois en arrière, les aurais jugées sans ménagement.
4 mois plus tard, c’est la reprise du travail, et oui bien sûr, cela a été un déchirement de le laisser, j’ai tourné comme un lion en cage pendant sa 1ère heure d’adaptation chez la nounou et pourtant je peux l’affirmer sans honte aujourd’hui, c’est cette séparation qui m’a sauvé la vie, qui m’a permis de remonter la pente de cette dépression dans laquelle les premiers mois de mon fils m’ont plongés.
Parce que c’était difficile, mais surtout parce que je me suis sentie si coupable face à toutes ces injonctions : jeune maman à qui on répète qu’elle doit être heureuse, parce qu’avoir un enfant c’est merveilleux, jeune maman qui ne doit absolument pas montrer ses failles, car attention le bébé pourrait le sentir et en pâtir.
Alors quand tout ne se passe pas comme prévu, on s’en veut, on se remet en question.
Je me rappelle m’être dit à certains moments « Je n’aurai pas du être mère, je n’en suis pas capable ! »
Alors j’avais envie de témoigner ici pour vous dire, à vous jeunes mamans ou futures mamans, parfois cela sera difficile, parfois vous vous sentirez au fond du trou, parfois vous en aurez ras le bol et vous aurez envie de tout foutre en l’air pour retrouver liberté et légèreté, mais ne vous en voulez pas pour ça, cela arrive, car être maman est l’aventure la plus extraordinaire mais aussi la plus difficile qui soit.
Vous avez le droit de flancher, vous avez le droit d’aller mal.
Vous êtes des mamans merveilleuses, surtout ne l’oubliez jamais.
Votre enfant a de la chance de vous avoir, vous qui lui avez donné la vie.
Et un jour, tout ça sera derrière vous , un jour vous vous sentirez mieux et tout ça ne sera qu’un lointain souvenir.
Et ce jour-là vous pourrez être fière de vous, du chemin parcouru.
Wondermaman.
Et il y en a même parmi vous qui oublieront tellement qu’elles voudront recommencer;)
Parce que c’est tellement magnifique quand même !
Vous souhaitez publier votre histoire sur le blog ? Déposez votre témoignage mariage ou témoignage maternité ici.
Marine dit
Merci beaucoup pour ce témoignage !maman depuis tout juste un mois je me retrouve complètement dans ces mots qui rassurent! Car oui on se sent seule et coupable que tout ne sois pas que pur bonheur !
Je garde en tête alors que cela ira de mieux en mieux !
Merci encore !
Coralie dit
Vous n êtes pas seule, parlez en autour de vous, à des personnes de confiance, surtout ne vous isolez pas.
Vous connaîtrez d autres moments difficiles, car à chaque âge ces difficultés, mais avec le temps, vous aurez appris à mieux connaître votre bébé, et surtout vous vous ferez confiance en tant que maman, ce qui les premiers mois n est souvent pas le cas.
Je crois que ce qu il faut toujours garder en tête c est que nous sommes les mieux placés en tant que parents pour savoir ce qu il faut à notre enfant.
Courage pour cette période difficile.
Cécile Meixeiro dit
Merci pour ce témoignage ! Je m’y reconnais tellement, actuellement en pleine dépression post partum, j’etais à la recherche de discours comme le votre car je me sentais tellement seule et marginale à ne pas être heureuse comme tout le monde nous le dit, j’en voulais à tout le monde de ne pas m’avoir prévenu du tsunami qu’est l’arrivée d’un enfant !
La route est longue et douloureuse vers la guérison et effectivement j’ai hâte de pouvoir en parler au passé mais oui vous avez raison, se soutenir et en parler autour de soi est important pour remonter la pente !
Coralie dit
Courage à vous. C est un moment difficile mais un moment qui aura une fin. Croyez en vous et en vos capacités de maman. Et ne vous inquiétez pas pour votre enfant, ne culpabilisez pas, quand vous irez mieux vous aurez tout le temps de vivre des moments extraordinaires ensemble. Pour l instant prenez soin de vous. Si vous désirez en parler en privé, vous pouvez demander mes coordonnées à La Mariée en colère. Je pense à vous.
NN dit
Merci pour ces mots, ils sont si vrais!Je l’ai tellement ressenti à la naissance de n°1…
En revanche petit message d’espoir : je trouve que c’est beaucoup moins dur pour les suivants.
Pas parce que les bébés dorment plus (en plus il y’a le/la grand(e) à gérer), mais moins de pression, de commentaires, de conseils et de jugements et surtout on sait que ça ne dure pas !!!! Que passé ces quelques mois on retrouve un équilibre, une vie, on sort la tête de l’eau.
Pourtant j’ai découvert le monde merveilleux du RGO pour n°3, mais j’ai quand même trouvé ça moins dur que pour n°1, peut être parce que j’étais plus patiente.
En tous cas c’est ce que je vends à mes copines qui hésitent à lancer numéro 2 🙂
Cline dit
Merci NN,
Je suis enceinte de bébé n°2 et j’ai quelques appréhensions sur ce qui m’attends, en terme surtout de gestion de la fatigue, ça fait plaisir de lire un commentaire positif pour celles qui pour le coup s’apprêtent à devenir multipare ^^ !! 🙂
Coralie dit
Merci pour ces encouragements à lancer numéro 2 ☺️
Coralie dit
Je vous remercie tellement de vos retours. J avais un besoin viscéral d écrire ces mots, car j aurai tellement aimé les entendre il y a 3 ans.
Ensemble on est plus fortes.
Wondermaman ❤️
Lilybird dit
Bonjour, beau témoignage criant de vérité dans lequel je me reconnais tellement !
Depuis la naissance de mon fils, c’est dur. Mon mari n’arrête pas de me répéter « je ne comprend pas, tu voulais un enfant et pourtant tu n’as pas l’air épanouie et heureuse, ça m’inquiète ! ». Mais quelle pression ! Moi ma façon de voir les choses c’est que, oui tu es contente de courir le marathon, mais les courbatures ça fait quand même mal bordel !
Bref, merci pour ce témoignage ! 😊
Alexe Schoirfer dit
C’est tellement ça !!!!
Merci pour ses mots.
Les premiers mois, j’ai pensé être une mauvaise mere, je pensais ne jamais y arriver…
Il y a un tel tabou quand aux difficultés des premières semaines/mois que l’on a l’impression d’être nulle, on se demande si on est vraiment faite pour ça.
Merci de l’avoir ecrit
Virginie dit
C’est exactement ce que j ai vécu. M éloigner de lui pour pleurer car je n y arrivait pas. Pareil le donner à la nounou à été une libération. J’ai enfin retrouvé une vie sociale, des repas chaud sans interruption.
La il a 8 mois et il y a encore des moments difficiles, ou je me remet en question. Mais quand je le voie je craqué complètement. Ses éclats de rires, ses bisous font tout oublier.
chris dit
je me retrouve tellement que j’aurai pu écrire ses lignes. Merci, même 18 mois plus tard alors que tout ses moments si durs sont derrière nous (pas pour longtemps, un petit haricot à fait sa place dans mon bidou) je me demande encore pourquoi c’était si dur pour moi alors que pour d’autres c’est si simple? Mais avec le recul je comprends beaucoup beaucoup plus de choses et je suis presque pas inquiète pour le second!! lol
en tout cas, merci beaucoup de ce témoignage et bravo
Marjo dit
Je crois que j’aurais pu écrire la même chose au mot près, un témoignage sincère et tellement vrai !
Merci !
Maud dit
Juste MERCI pour ce témoignage d’utilité publique !