Voici le douloureux récit de Mamange. Le corps médical, l’entourage, tant de paroles blessantes sont prononcées volontairement ou non lorsqu’une grossesse n’arrive pas à son terme. Voici son témoignage.
Témoignage : Notre bébé, parti rejoindre les étoiles
Heureux mariés depuis 6 mois nous apprenons la plus belle nouvelle qui soit, je suis enceinte !!!
Explosion de joie, mon mari est en larmes, tout se bouscule, la joie, la peur de ne pas être à la hauteur mais qu’importe nous nous aimons et nous aimons déjà énormément cette petite chose qui grandit dans mon ventre.
L’heure de la première échographie arrive, le radiologue est à peine plus aimable qu’une porte de prison et nous annonce d’un ton glacial qu’il n’y a pas beaucoup de liquide amniotique et qu’il a peu d’espoir pour la suite de la grossesse…
Nous nous retrouvons tous les deux dans la salle d’échographie le cœur lourd après un laconique « bonne journée » de ce praticien mais nous ne perdons pas espoir, notre petit bébé est un guerrier, c’est certain !
Et puis la gynécologue nous rassure, ce n’est pas catastrophique loin de là, il y a pire que moi, ouf !
La grossesse se passe, mon ventre s’arrondi, nous ne voulons pas connaître le sexe de notre bébé mais nous avons choisi deux beaux prénoms pour notre petit ange. Les projets se dessinent, nous commençons à choisir des petits pyjamas, nous imaginons à qui il va ressembler, tout se fait de plus en plus concret au fil des mois.
Vient le temps de l’échographie morphologique à presque 6 mois de grossesse, il y a un petit souci, notre bébé a les pieds bots. On nous explique que c’est un bien méchant mot pour des pieds qui sont légèrement vers l’intérieur et qu’il n’y a rien d’alarmant puisque tout le reste va bien. C’est encore un coup dur mais nous l’aimons plus que tout ce petit ange et puis ça se remet vite à ce qu’il paraît.
Ma gynécologue me fait tout de même passer une nouvelle échographie.
Mon mari et moi nous retrouvons encore une fois en salle d’examen , nous entendons le petit cœur battre pour notre plus grand bonheur, le bébé bouge mais le radiologue ne fait aucun commentaire. Mon mari l’interroge, le sort s’acharne, il nous annonce qu’il n’y a quasiment plus de liquide amniotique et que les reins ne fonctionnent plus. Une fois de plus nous sommes abandonnés dans cette salle, livrés à nous mêmes, avec pour seule compagnie notre chagrin.
Que va-t-il advenir de notre petit amour?
Nous repartons quand même chez nous, la journée passe…
Mon bébé bouge de moins en moins
Je vais quand même travailler mais c’est l’angoisse, je ne sens plus ses petits coups de pieds. Nous allons aux urgences de la maternité, une sage femme veut écouter le cœur du bébé mais rien… J’ai déjà compris.
La gynécologue de garde nous annonce le décès de notre fils
Et oui c’était petit garçon …
Je m’effondre, je crie de douleur, j’ai l’impression qu’on m’arrache le cœur. On nous explique la procédure, « madame il va falloir accoucher », je n’ai pas vraiment le temps de réaliser, je ne réalise toujours pas aujourd’hui.
L’accouchement est une véritable épreuve, la péridurale n’a pas fonctionné. On nous assomme d’informations sur la prise en charge du corps de notre enfant. Et puis la vie reprend son cours, parce qu’il faut continuer et oui, ma belle sœur est enceinte aussi, la naissance est prévue quelques semaines après la date initialement prévue pour notre fils…
Aujourd’hui ça fait trois mois que nous avons perdu notre bébé, notre petite étoile filante.
Il me tenait à cœur de raconter notre histoire, son histoire de deuil périnatal pour ne jamais oublier car il est né et nous sommes un papa et une maman malgré tout.
Le corps médical n’est pas encore assez sensibilisé à l’importance d’une prise en charge « humaine » dans de telles circonstances, les parents se sentent désemparés et abandonnés.
L’entourage, lui, réagi comme il peut, souvent maladroitement « tu sais la nature est bien faite », « il y en aura d’autres », « vous n’êtes pas les seuls ».
Nous ne perdons pas espoir, nous avons vécu 6 mois de bonheur et un jour notre étoile filante deviendra grand frère et quel grand frère !!
Vous souhaitez publier votre histoire sur le blog ? Déposez votre témoignage mariage ou témoignage maternité ici.
Swift dit
Mon mari et moi vivons le même cauchemars depuis 2 mois et demi . Notre petite Emma est née à 7mois de grossesse. J aurai du accouché samedi prochain .
Bien que ma famille soit très présente , la solitude et la tristesse me ronge totalement . Il n y a soudenement plus personnes après le décès d un bébé . Nous devons vivre avec notre cœur brisé de parents et affronter un présent et futur très obscure .
Ces phrases toutes faites “vous êtes jeunes vous , il y en aura d autres “, “ne perdez pas espoirs “, “c est mieux ainsi , personnes ne veux un enfant handicapé … sachez que j aurai tout donner pour que ma fille soit encore là , vivante . Handicap ou pas , je l’aime inconditionnellement. La solitude , la tristesse et l’angoisse de toujours vivre , me ronge petit à petit . Personnes ne le comprend . Si je pleurs devant ma genyco ou sage femme , c est vu comme une sorte de dépression déplacè car après tout , ce n était “qu’un bébé “ elle n’a vécu ”que 45minutes “ et je devrais arrêtè de parler d elle ou de la pleurer … de nature si positive , jamais je n aurai cru pouvoir ressentir autant de tristesse et de confusion . Je ne sors plus car partout où je vais , je rencontre les mêmes regards désolé . Je ne suis pas une maman , je ne suis meme plus une femme . Voilà à quoi ressemble la vie d’une jeune femme de 26ans après la perte de son enfant .
Dodo dit
Je vous souhaite beaucoup de courage à tous les deux ! Nos meilleurs amis ont affronté cette même épreuve .. Aujourd’hui leur petit ange a une petit soeur depuis 5 mois mais nous n’oublierons jamais son grand frère
Happy Puffin dit
je n’ai pas de mot pour vous conseiller ni voir votre douleur. Je ne peux que te conseiller le blog/site de lamarmotteuse si tu ne le connais pas déjà pour tout ce qui est attrait au deuil périnatal. Elle en parle beaucoup et de facon très délicate.
Delpierre dit
Je ne connaissais pas ce blog mais j’irai lire ça avec attention, merci beaucoup !
Nel dit
Terrible histoire qui me fait frissonner! Tellement de froideur dans ces moments délicats… comment laisser des parents sans réponse…
On a juste parfois besoin d’être accompagnés soutenus par le personnel médical…
On se demande si l empathie et le côté humain des médecins est « étudier » à un moment.
Vous n’êtes pas qu’un simple chiffre…
Je vous souhaite beaucoup de courage dans cette épreuve. Soyez soudés tous les deux.
Je vous souhaite également beaucoup de bonheur à venir…
Delpierre dit
Merci beaucoup !