Avant de voir un jour un joli « ++ » sur son test de grossesse, Marie a dû traverser beaucoup d’épreuves. Atteinte du syndrôme des ovaires polykystiques, elle et son chéri ont du suivre un parcours PMA pour devenir parents. Voici son témoignage.
{Témoignage} Mon histoire pour ce joli ++
Bonjour à toutes et à tous,
Je m’appelle Marie, j’ai 25 ans.
Je suis une jeune femme plutôt dynamique et souriante.
J’aime la vie, rire et découvrir de nouvelles choses. J’ai eu la chance de rencontrer mon mari alors que nous étions seulement âgés de 19 ans et c’est assez sûrs de nous, que seulement 2 ans et demi plu-tard, nous voila mariés un joli mois de juin. C’est toujours aussi complices et amoureux que naturellement nous avons décidé 18 mois après de songer à fonder notre famille, tranquillement, sans pression, et en laissant la nature faire.
Cependant j’ai rapidement compris que si tout pouvait être, pour certains, aussi simple qu’une jolie histoire sans fausse note… ça ne sera pas le cas pour nous.
Après plusieurs mois d’arrêt de ma pilule, toujours pas de règles ou du moins très irrégulières. Etant donné que je prenais une contraception depuis plusieurs années c’est sans grande inquiétude que je décide quand même d’aller voir ma gynécologue. Par « chance » dirons-nous, il s’avère qu’elle était aussi gynécologue en infertilité. Rapidement elle suspecte une endométriose suite a de nombreuses douleurs que j’avais eu auparavant.
Une échographie pelvienne plus tard, l’endométriose est écartée et m’en voila rassurée.
Mais je n’étais pas au bout de mes surprises, elle m’annonce que j’ai un “Syndrome des Ovaires Polykystiques’’, SOPK pour les intimes.
‘’ok, merci docteur mais c’est quoi ?’’
“Ce syndrome est causé par un déséquilibre hormonal qui entraîne des troubles endocriniens complexes provoquant la perturbation des cycles menstruels voire une anovulation. Certaines femmes sont considérées comme infertiles du à des ovaires plus gros que la moyenne et un taux de testostérone très élevé. Plusieurs symptômes apparaissent après l’arrêt d’une contraception : douleurs au bas ventre, acné, migraine, cycles longs voire aménorrhée, prise de poids, pilosité, obésité, perte de cheveux et j’en passe…”
Mais surtout mes chances d’avoir un enfant ‘’naturellement’’ s’amoindrissent, il me faudra de l’aide et m’armer de patience. C’est la douche froide, à vingt trois ans j’ai vu mon parcours médical prendre une tournure que je n’avais pas imaginée.
Après une batterie d’examens pour moi et Monsieur, me voila sous ce qui sera mon 1er traitement : duphaston et nitrate de clomifene. 3 cycles plus tard, toujours rien à l’horizon. Trouvant les rendez-vous trop espacés chez ma gynécologue de ville (qui de toute façon partait en retraite à la fin de l’année) et sous ses conseils, je décide donc de me renseigner sur la Procréation Médical Assistée (PMA).
Quatre mois après, nous voila dans le grand bain, plongée à corps et à cœur perdu dans le plus grand projet de notre vie.
Notre rendez-vous venu, j’allais commencer un nouveau traitement par auto-injection dans le bas ventre, duphaston/gonal/ovitrelle pour 3 cycles avec prise de sang et échographie de contrôle régulièrement. Mais le temps a tourné déraisonnablement pendant cette période, des petits contre-temps sont venus retarder un peu les choses.
Le corps a aussi ses limites et le mien avait l’air d’avoir trouvé les siennes.
Fatigue, migraine, stresse, nausées, douleurs et crise de larmes ont rythmé mon quotidien pendant quelques temps.
Le plus dur dans tout ça, ce ne sont pas les piqûres, ni les prises de sang et échographies à répétition, je ne parle pas non plus des allers-retours incessants à l’hôpital. Le plus difficile c’est la profonde inquiétude au fond de soi.
Toutes ces questions restées sans réponse.
C’est d’exposer une partie de sa vie intime au grand jour, de devoir répondre à toutes sortes d’interrogations qu’on voudrait garder pour soi. C’est devoir prendre une profonde inspiration pour aller de l’avant, alors qu’on est vidée. Vidée de toute cette peine qu’on renferme a l’intérieur. On se sent vraiment différente. Parfois fautive. L’estime de soi en prend un sacré coup.
Personnellement ça a été mon cas, j’ai eu des gros coups de mou. Ce que j’avais envisagé comme quelque chose de naturel et sans pression, tournait au vinaigre. Je n’arrivais pas à avoir d’enfant et mon travail ne m’avait jamais vraiment passionné, mais je ne pouvais pas le quitter car personne n’embaucherait quelqu’un à qui il faut adapter ses plannings en fonction de ses rendez-vous à l’hôpital..
Un vrai cercle vicieux.
Emprisonnée dans une vie que j’avais choisie pas défaut, j’ai eu des humeurs en dents de scie. J’avais cette foutue impression que les jours se ressemblaient, de tourner en rond sans en connaître l’issue. Je n’avais malheureusement pas la clé de ce mal être. J’ai eu réellement l’impression de manquer d’air, de ne plus pouvoir respirer. Comme si chaque jour était de plus en plus difficile. Je vivais chaque matin comme un fardeau de plus.
Je ne sais pas trop si c’est la peine qui me dominait ou la colère, peut-être un peu des deux.
Heureusement j’ai sorti peu à peu la tète de l’eau. Difficilement mais je pense y être arrivée.
Mon couple en avait pris un sacré coup et je ne voulais pas tout réduire à néant.
Je n’ai pas eu d’autre choix que d’avancer en me fixant des objectifs sur le plan personnel. Pour Moi, pour Nous. Je ne pouvais décidément pas choisir de me laisser chavirer dans toute cette peine. Après tout je n’étais pas seule dans cette situation, nous étions deux et il fallait que j’arrive à me déculpabiliser de tout ce qui arrivait.
La fin de la spirale, j’ai vrillé
Et puis après plusieurs échecs, des nouveaux rendez-vous, une nouvelle approche, une insémination artificielle, des jours de doutes… Deux barres parallèles sont enfin apparues sur ce test de grossesse.
J’étais enceinte, enfin, je suis enceinte.
Je n’y croyais pas vraiment. Les nausées, les maux de grossesse me l’on vite confirmé.
Mais plus rien n’avait d’importance que réussir à garder ce bébé. Quelques mois après j’ai également décidé de quitter mon poste, enceinte, je sais c’est con.
Mais un jour pas comme les autres, j’ai vrillé.
J’ai arrêté de prendre en compte l’avis des gens, de ce qu’ils pourraient penser ou de ce que je pourrais bien faire. J’ai simplement tout envoyer se faire foutre d’un revers de la main. Et putain que ça fait du bien. Je me demande toujours pourquoi je n’ai pas eu le courage de la faire plus tôt.
Six mois est le temps qu’il m’aura fallut pour venir à bout de ces quelques lignes.
Parfois l’envie me manquait. J’ai patienté pour poser des mots sur ce que je ressentais réellement et librement à chaque étape de mon parcours, pas à pas, sans jamais vraiment savoir de quoi demain était fait, ni si un jour j’écrirai la fin.
Le vrai bonheur
Aujourd’hui à 13SA je suis pleinement heureuse. Je croise les doigts pour que ma grossesse se déroule sans encombre.
Être enceinte me comble de bonheur mais je suis surtout enfin en accord avec moi même.
J’ai l’impression de revivre librement, pour moi.
Toute cette histoire m’aura énormément appris sur l’importance d’être bien dans sa peau, sur moi-même et la vie en général.
Sur le véritable Amour que j’ai la chance d’avoir rencontré.
Pour terminer voici ce que je dirai aux futures mamans qui passent par un parcours PMA dans l’espoir un jour découvrir à leur tour ce magnifique ++ : Croyez en vous, accrochez-vous, entourez-vous des bonnes personnes. N’ayez pas peur de craquer car tout ce qu’on vit n’est pas facile, mais restez forte car les choses vont s’arranger.
Le temps est peut-être orageux, mais il ne peut pas pleuvoir pour toujours..
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Amande lyon dit
Salut.
Chouette texte qui fait énormément écho en moi.
J ai aujourd’hui 25 ans, en couple depuis l age de 16 ans avec mon futur mari. Propriétaires depuis août dernier.
En février 2017 j arrête ma pillule par ras le bol et nous changeons de mode de contraception. En 10 mois, que 2 ou 3 fois mes règles, des cycles de 90 à 110 jours.
Fevrier 2018 Je rencontre une sage femme en première intention pour changer ma contraception qui m oriente vers une gyneco. En région lyonnaise, des délais allucinants. Merci docotlib je trouve une gyneco. Le temps d avoir le rdv, nos situations professionnelles se fixent, on se dit OK on lance les essais bébés et on chercher un nouveau chez nous.
Entre temps la gyneco me fait un bilan de fertilité, conseil de perte de poids, moins 10kg,… Pleins de rdv ou on est pris en retard d une heure, on paie le parking, 45mn à 1h de route aller er retour à chaque fois. Je te rejoins le plus pénible c’est cette incertitude. Mais la disponibilité que cela demande et le temps, c’est usant.
Octobre 2018, un cycle de stimulation sous clomid. Chez une femme normalement il y a un ovule par cycle. La a part des crises de larmes et des gros chagrins parce que je trouve pas ma robe dans ma penderie, vs déconnez mais ca ma rendu très triste et j’ai beaucoup pleuré pour ça 🙂 bref échec.
Toujours en octobre, spermogramme pour Monsieur, bim diagnostic tombe, peu de sperm, et dans le peu de quantité, très peu de zozo viables et en forme. Bim ça c’est fait. Consultations avec une andrologue, un traitement non remboursé à 200€ par trimestre.
Irm pelvien et absence d endometriose.
On se laisse quelques mois devant nous.
Février nouvelle consult. Ras
Mars nouvelle consult, go pour un traitement sous Lutheran pour tranquilliser les ovaires.
Mai amélioration du spermogramme le traitement semble fonctionner.
Prise de décision pour effectuer une insémination. Arrêt du Lutheran le 10 juin, attente de retour de règles pour lancer le cycle et les injections gonal F ovitrelle et tout le tralala. 12j après tjr pas de règles. Et dans l inconnu total.
En 15 mois c’est 6 prises de sang bhcg négatives, une quinzaine de tests urinaires négatifs
6 prises de sg et dosages hormonaux au point où je commence à connaître le nom des infirmières du labo.
7 echos
15 rdv environs…
Et cette incertitude. Ces fois où on se dit est ce que dans 6 mois je peux prévoir des vacances au soleil ou un concert dans la fausse ou est ce que non parce que gros bidou et je ne pourrais pas. Toutes ces paroles bienveillantes de la famille qui dit : oh faut vivre aussi, mais quand ta belle mère a eu 5 enfants, 9 débuts de grossesse au total et qu en connaissance du contexte te dis avec joie : moi j ai jamais fait un test de grossesse négatif…
Ça fait du bien de vider son sac ici, bon courage à vous toutes et que vos projets se réalisent 🙂
DREAMTOBEAMUM dit
Hello !
Juste un petit mot d’espoir sur l’humanité dans ce parcours.
Ici j’ai changée de travail en mars après avoir appris en janvier que la PMA serait notre seul moyen d’avoir un enfant.
Le coup de massu après 2 ans et demi d’essais infructueux, une maison, et 14 ans d’amour.
J’étais dans ce boulot qui ne me passionnait plus, une ambiance qui se dégradait de jour en jour et je ne me voyais pas subir ce parcours avec autant de stress au quotidien.
Malgré le CDI, la maison et ce parcours qui nous attendait, j’ai quand même décidée de chercher autre chose, et j’ai trouvé !
J’ai joué carte sur table, j’ai annoncé de quoi serait fais demain, je prenais le risque de laisser passer cette superbe opportunité mais je voulais être honnête, et ne pas avoir une sensation « honteuse » face à ce parcours pas facile.
Et j’ai été prise ! 8 mois déjà, pas de bébé à l’horizon, le parcours s’annonce long, mais dans tout ça j’ai un boulot qui me plaît et m’aide surmonter tout ça, je suis soutenue dans cette difficulté et je pense sincèrement que c’est une chance inouïe !
Je te souhaite bcp de belles choses pour la suite,
Fleur76 dit
Ton texte est magnifique j’aurais pu l’ecrire Tellement il me ressemble. Je te souhaite plein de belles choses pour les jours à venir et je suis très heureuse pour toi, cela me donne l’espoir et l’envie d’y croire car je vis actuellement la même chose : première IAC pour moi alors pourvu que l’on histoire se rapproche de la tienne….