Le témoignage de Paulette est vraiment dur.
Il montre à quel point l’incompréhension entre hommes et femmes sur la question de la sexualité peut être immense.
Son mari a osé lui parler de « devoir conjugal ». Des mots qui me mettent hors de moi.
Je vais me répéter, mais pour moi, aucun homme ne devrait mettre la pression sur sa femme pour qu’elle fasse l’amour. Une femme a le droit de dire non à un rapport sexuel.
Faire l’amour n’est pas un devoir et doit rester un plaisir
Si l’homme n’est pas content il a sa main droite pour se soulager. J’avoue ne pas comprendre du tout cet égoïsme qui consiste à culpabiliser une femme (qui plus est jeune maman) parce qu’elle n’a pas envie de faire l’amour. Je vous laisse lire le témoignage de Paulette et nous donner votre avis en commentaire.
Témoignage : Après l’accouchement, j’étais l’égoïste qui n’avait pas voulu le satisfaire
Bonjour à toutes et à tous,
Ma fille a bientôt 5 ans et pourtant le sexualité et grossesse sujet fait toujours partie de mes pensées.
Me voilà enceinte de mon deuxième et je me demande bien comment je vais pouvoir gérer les choses autrement alors que j’avais déjà le sentiment de faire de mon mieux à ma première grossesse.
J’ai accouché dans des circonstances un peu pénibles… Après avoir vécu un terrible drame à 6 mois de grossesse (bien plus difficile encore pour mon mari), j’ai fait une menace d’accouchement prématurée à 7 mois, j’ai donc été alitée jusqu’à l’accouchement : rapports sexuels interdits !
Mon accouchement a duré 30 heures, péridural piquée deux fois sans fonctionner (j’étais incapable de bouger les jambes mais je ressentais les contractions ), puis quelques points inévitables recousus d’une drôle de façon qui m’ont fait mal pendant 1 an.
Allaitement compliqué et très douloureux pendant les trois premiers mois.
Alors le retour à la maison, après 8 jours à la maternité, n’a pas vraiment été simple, ni mentalement, ni physiquement.
Même si le bonheur d’être mère était immense, tout était si compliqué.
Trois mois après, un autre drame 6 jours avant Noël (je ne m’étendrai pas sur ces « drames » qui sont personnels).
Après tout ça, la reprise des rapports sexuels a vraiment été difficile.
Il a fallu 4 mois pour que mon mari puisse me toucher et que j’accepte la pénétration.
L’acte se faisait toujours dans la douleur (malgré sa grande douceur et sa compréhension pendant que nous faisions l’amour), j’ai mis 7 mois pour refaire l’amour avec envie.
J’avais besoin de tendresse et d’amour (ce que mon conjoint m’apportait sans problème) mais pas de sexe et il a eu beaucoup de mal à le comprendre.
La preuve : nous nous sommes disputés à ce sujet il y a quelques mois.
En effet, nous venions de traverser une période très difficile au tout début de cette nouvelle grossesse (de laquelle nous sommes enfin sortis, heureusement), pour différentes raisons mais entre autre le sexe nous nous sommes disputés.
J’étais tellement malade à ce moment-là (le premier trimestre est souvent difficile pour la future maman), qu’une nouvelle fois j’ai refusé que nous fassions l’amour (tout en faisant quelques fois, mais moins qu’avant).
Mon mari était vexé parce qu’il repensait sans cesse à ces 7 mois compliqués et me parlait de devoirs de ma part.
Pour lui, j’étais l’égoïste qui n’avait pas su le satisfaire, la douleur n’aurait pas dû être un problème puisque j’avais plein d’autres possibilités de le satisfaire et il n’a pas compris pas que je ne le fasse pas !
Il revenait sur la période après accouchement en ne faisant que de me la reprocher, il est devenu odieux et je ne le reconnaissais plus.
Lui qui peut-être si gentil et compréhensif !
Aujourd’hui j’ai enfin retrouvé mon mari, plus que parfait, qui m’a présenté ses excuses et qui avait mélangé beaucoup de choses dans sa tête.
Mais je ne suis pas tellement sereine avec l’arrivée du bébé.
Je repense à mon premier accouchement et je me dis : avec les drames, l’accouchement, la fatigue, le bébé (dans notre chambre en plus : petit appartement à l’époque), les nuits, l’allaitement, les circonstances, comment aurais-je pu avoir envie de faire autrement ?
Serais-je plus en forme cette fois-ci et pourrais-je retrouver mon mari plus vite?
J’espère bien évidemment, parce que j’ai souffert d’être éloignée de lui !
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Babin dit
Bonjour vous n avez même pas a vous justifiez les hommes n ont pas a supporter les séquelles de l accouchement. Moi depuis que j’ ai eu ma deuxième grossesse l envi n est plus là malgré que par moment je me force un peu pour mon mari parce que je sais que pour lui c est pas toujours facile. Mais il respecte totalement mon point de vu. J ai eu aussi des choses assez désagréable sécheresse vaginale et tous donc sa fait mal et c est pas agréable du coup de prendre plaisir dans l acte. Donc votre mari n a pas a vous dire que c est un devoir il n a qu a prendre sa main et ce soulager comme il le souhaite. Mais un rapport doit être agréable pour les deux partis et pas que pour l homme.
chacha dit
Perso j’ai vécu les 2 situations: une première grossesse sans complication mais avec une libido complètement absente, d’ailleurs le mot ne figurait même plus dans le dictionnaire à ce moment, des suites douloureuses (comme vous, quand j’ai fini par en parlait à la gygy elle m’a donné une crème miracle qui a permis d’avoir une « jolie » cicatrice et plus de douleurs au bout de 15 jours, mais toujours pas de libido, elle a commencé à revenir 1 an après la naissance)et je me « forçais » pour que mon compagnon ne soit pas trop frustré, il disait comprendre mais en fait que dalle. C’est un homme, il ne peut pas comprendre. Pour ma deuxième grossesse (très très très compliquée) une libido de dingue, mais impossible de l’assouvir, rapport interdit par rapport à mon état! Bonjour la frustration. Après la naissance du 2eme, j’ai compris mon « erreur » la première fois. Je me suis mise toute seule une pression de dingue pour retrouver un exercice sexuel normal, et au plus je me mettais la pression (pourquoi j’ai pas envie, merde on va aller se coucher, je vais y passer) au moins j’avais envie et je m’en prenais à mon compagnon. Mon mari, à la naissance du 2eme, il m’a dit très clairement qu’il en pouvait plus, ça faisait trop trop trop longtemps, je me suis dis « Argh!, horreur, ça va recommencer » donc j’ai pris sur moi et je me suis « lachée » je lui ai dit qu’il fallait vraiment qu’il prenne sur lui, qu’il ne tente rien, qu’il m’en parle le moins possible, qu’il me laisse me retrouver. Et que moins j’aurais la pression, plus vite ça viendrait. Alors mon mari s’est décomposé, il m’a dit « mais attend, je ne te met pas la pression, je te fais part de ce que je ressens, je n’ai pas du tout envie que tu te force ou que tu fasses un truc que t’as pas envie sous prétexte que moi j’ai envie, j’aurais l’impression de te violer, et c’est pas ça une relation sexuelle » les mots étaient fort, mais pas faux, et je me suis sentie comprise, et quelques jours après (à la fin des locchies) on remettait ça, avec plaisir. Je vous raconte tout ça pas pour vous dire que vous êtes en tord, pas pour vous dire que c’est votre faute, juste pour vous dire relax. Vous avez pu en parler à votre mari, parlez lui encore, écrivez lui si parler c’est dur. Mais dites lui: il y a les hormones, la peur de l’accouchement, le stress et la fatigue de la jeune maman, ce corps qu’on apprécie pas spécialement, et d’avoir qqn qui trépigne d’impatience, qui le fait sentir, ça frustre, ça ferme, ça fait culpabiliser. Dites lui que pour que ça revienne vous avez besoin de douceur, de tendresse, d’affection, de baisers d’amour, bref, je pense que vous avez compris. Les hommes (c’est pas pour les défendre) ont bien souvent des mots et des attitudes dont ils ne mesurent pas l’impact, surtout quand ils sont frustrés. Apparement, votre mari est qqn d’assez ouvert, il n’a pas dit les bons mots, vous a blessé (c’est normal, qui ne le serait pas) mais il a reconnu son erreur, il vous en a parlé et c’est excusé. Alors (même si c’est plus facile à dire qu’à faire) ne vous mettez pas toute seule une pression qui n’existe pas encore. Si ça fait mal, n’attendez pas. Bien souvent il ne s’agit que de la cicatrisation, et cela peut vite être corrigé. Mais si vous restez en souffrance, la libido ne reviendra pas, au contraire, et vous allez sombrer dans la peur du moment, la crainte, le dégoût. C’est pas cool pour votre mari, mais c’est surtout tellement lourd à porter pour un femme, encore plus pour une mère qui porte déjà tant.Si vous avez besoin de temps, et bien dites le lui, expliquez lui, trouvez des solutions alternatives (je parle pas forcément de « gâteries » attention) pour vous retrouver et vous remettre en confiance (des soirées en tête à tête quand les enfants sont couchés, regarder un film en amoureux, refaire le monde, n’importe quoi qui vous fasse vous rapprocher. Vous vous sentirez bien, mieux, et sans même vous en rendre compte, vous finirez par lui sauter dessus. parce-que finalement, après la naissance d’un enfant, ce qui nous manque, c’est le temps et l’envie de la séduction. Pas de séduction, pas de désir (enfin en général) Bon courage, et surtout, relax
Banane dit
J’espère pour vous que tout se passera plus simplement, maintenant que vous avez crevé l’abcès une fois ça sera peut-être plus facile de communiquer.
Pour revenir sur cette histoire de main droite, je me demande si quand il parle « d’autres moyens de le satisfaire », ce n’est pas une formulation maladroite qui cacherait que le frustration ne vient pas de la mécanique mais de l’absence d’envie (de faire plaisir). Et l’explication de Marie-Charlotte est intéressante pour faire passer le message : cette idée de partage, qui fait partie du désir. On peut avoir juste envie de faire plaisir, mais on peut aussi être bloqué par l’idée que c’est le partage qui nous unit et que le « sens unique » est triste à vivre.
Bref, je ne minimise pas la peine ressenti, j’ai déjà vécu cette pression à la maison, mais je crois que c’est beaucoup de maladresse et un manque de communication (et on n’a pas toujours l’énergie pour un débat). 🙂
Claire dit
Bonjour,
Je ne me permettrai que de vous donner un conseil. J’ai moi même eu des points de suture pour mon accouchement et je cicatrice difficilement. J’ai découvert après quelques semaines que le liniment m’apportait beaucoup de soulagement. Après la douche passer un coton imbibé de liniment sur la cicatrice fait beaucoup de bien et favorise la cicatrisation.
Je vous souhaite un deuxième accouchement plus serein.
Julie dit
Dans ma vie, le sexe est important. J’ai besoin que l’on fasse l’amour pour « recentrer notre couple » et ne pas tomber dans la routine jusqu’à nous oublier…
Peut-être est-ce ca la peur de ton mari au fond ?
La peur de te perdre en tant que femme, amoureuse ?
Je sais que les hommes ont un besoin physique de faire l’amour, mais peut-être a-t-il plus besoin d’être rassuré…
Je suis actuellement enceinte de 8 mois, et depuis 1 mois nous n’avons pas fait l’amour. Trop compliqué, trop douloureux, trop technique… Et pas de satisfaction intermédiaire : la libido est envolée. La grossesse occulte tout cela, mais je ne doute pas de retrouver les plaisirs de la chair qqs temps après la naissance.
Un peu anarchique ce commentaire, je m’en excuse, je suis très fatiguée sur cette fin de grossesse, qui de plus, est compliquée…
Marie Charlotte dit
Bonjour!
J’ai un petit de 20 mois et suis enceinte de jumeaux (j’arrive à la fin du premier trimestre et je croise les doigts pour que nausées et vomissements s’arrêtent! )
Personnellement pendant ma grossesse, et après mon accouchement, j’ai été frustrée de ne pas avoir envie de lui. Je ne sais pas trop comment l’expliquer, mais avec nos deux caractères pas toujours évidents à gérer et à canaliser, faire l’amour porte vraiment bien son nom. Le rapprochement des corps nous aide vraiment à communiquer. En plus nous sommes très fusionnels, alors faire l’amour est indispensable à cette fusion…
Mais, évidemment, il est hors de question que je me force. Et il a eu du mal à le comprendre lors de ma première grossesse. Il ne m’a jamais parlé de devoir, mais il me faisait bien sentir que je le frustrais sans qu’il puisse comprendre que je l’étais aussi… après mon accouchement j’ai très vite, presque aussitôt, eu envie de lui… avec ma toute petite cicatrice indolore « au repos » je me suis dis que quand les chutes du niagara se seraient taries nous allions reprendre là où nous nous étions arrêtés ! Que neni! Un point s’était inflamme rendant la pénétration désagréable.
Là j’ai fondu en larmes. Et j’ai pu lui expliquer. Lui dire qu’avec la nausée j’avais peur de risquer de « remuer », que certains jours ensuite j’avais envie d’avoir envie mais impossible de booster la machine, que j’étais frustrée de ne pas pouvoir faire l’amour à mon mari. Et lorsque j’avais mal, et même si j’avais envie de lui faire du bien, c’était d’une pénétration dont j’avais envie. La communion de nos deux corps et pas juste le satisfaire lui…
Et là il a compris. Il s’est senti bête. Il a reconnu ne pas m’avoir comprise. Il a reconnu avoir eu des paroles de goujats. Et les jours suivants nous avons poursuivi nos rapprochements. Il m’a fait l’amour comme si j’étais une pucelle. J’ai retrouvé mon mari et sa douceur… et petit à petit nous avons retrouvé nos ébats!
Aujourd’hui enceinte de jumeaux, je suis encore malade et mon corps est très douloureux, surtout au niveau du bassin. Les hormones me jouent des tours, tantôt calme plat, tantôt je voudrais qu’il rentre du travail juste pour un moment sous la couette…
Mais mon mari n’a pas oublié notre conversation. Et même si parfois je le frustre (un SMS coquin à 16h qui se solde par un refus à 22h…il y a de quoi!)il ne me met plus à l’amende et patiente jusqu’à ce que je lui donne le feu vert…
Tout ça pour dire que tu devrais évoquer tes craintes, tes peines, tes douleurs et tes frustrations d’aujourd’hui avec ton mari. Dis lui les choses. Tu dis à un moment qu’il ne se reconnaissait pas dans ses paroles « goujates »…il sera peut-être encore plus à l’écoute pour ne pas recommencer 😉
Et puis vous pouvez évoquer le sujet avec gygy ou la sage femme où la psychologue de la maternité, seuls ou tous les deux…
Anyalilou dit
Oh mon dieu, quel témoignage horrible.
Votre mari comme le dit si bien la mariée en colère a sa main droite pour le soulager et la gauche aussi s’il a vraiment besoin.
J’ai eu un accouchement compliqué et des suites encore plus (j’ai juste failli mourir…) et à aucun moment même s’il en avait envie mon mari ne m’a parlé du devoir conjugal. Nous en avons d’ailleurs beaucoup parlé afin d’apaiser les choses.
Essayez peut être d’en discuter avec votre mari afin d’éviter une nouvelle période stressante et rappelez lui tous les drames que vous avez vécu et qui ont eu un impact très important sur votre vie et rappelez lui que vous ne voulez en aucune manière revivre ces périodes notamment celles où il se transforme en Grinch (c’est la période ! ;o)) / Docteur Jekyll et Mister Hide.
Un peu d’humour permet parfois d’apaiser les tensions.
Je vous souhaite beaucoup de courage et de bonnes fêtes de fin d’année
Anyalilou