S. fait partie de ces supers papas qui ont beaucoup d’empathie et de respect pour leur chérie. J’avais reçu ce témoignage à la suite de ceux publiés concernant la grossesse et la sexualité, qui avaient fait réagir un grand nombre d’entre vous. Je suis contente d’avoir reçu ce témoignage, que je trouve très beau et qui je l’espère aidera plus d’un homme à se mettre dans la peau de la future maman qui est à ses côtés.
Témoignage : Comment je vis la grossesse en tant qu’homme
Bonjour à toutes et à tous,
Cela fait un petit moment que j’avais envie d’écrire pour exposer mon point de vue et mon expérience sur le thème de la grossesse en tant qu’homme. Ce que j’écris aujourd’hui s’adresse à nous, messieurs, puisqu’il s’agit de la relation à notre épouse ou notre compagne pendant ces neuf mois, mais je pense que c’est un comportement qui doit aussi être de mise tous les jours de notre vie de couple.
Après que mon épouse m’ait fait part du grand nombre de témoignages négatifs de la part de femmes sur le sujet (lus sur ce blog) et que j’entends encore ce midi des réflexions tendancieuses de collègues (sous forme d’humour ou de blagues bien sûr, ça passe toujours mieux…), j’ai décidé de coucher ma pensée en espérant vous faire prendre conscience, ou du moins réagir, sur certains comportements dont nous pouvons faire preuve pendant la grossesse de nos partenaires.
La grossesse du futur papa
Mais parlons d’abord de ce que les femmes sont censées nous devoir puisque leur rôle ne se contente pas à porter notre futur enfant pour lequel nous n’avons aucun intérêt tant qu’il est dans son utérus, et ça nous va bien ! On peut continuer à picoler, sortir avec nos potes, aller faire du sport… Alors vous avez bien raison, pourquoi se soucier de ce qu’elles ressentent et finalement pourquoi se donner du mal à écrire un texte ! Elles ne sont pas malades à ce que l’on sache ! Elles peuvent toujours se déplacer et assurer l’intendance de la maison ! Et nous faire l’amour, leur premier devoir de femme, elles en sont toujours capables ! Elles sont là pour ça ! Je suis sûr que certains viennent de dire « ben oui ! » ou exprimer un « c’est pas faux ! » ne serait-ce qu’en pensant qu’ils font de l’humour. J’espère simplement qu’ils auront une once de regret à la fin de leur lecture.
Par ce texte, je ne compte pas faire la morale à qui que ce soit et me donner en exemple (je suis bien loin d’être exemplaire sur pas mal de choses) mais ce dont je suis convaincu est que toutes les affirmations que j’ai énoncées dans le paragraphe précédent ne peuvent pas et ne doivent pas être des vérités.
Le jour où mon épouse a appris qu’elle était enceinte, j’ai su qu’il allait falloir être encore plus présent que d’habitude, l’état douloureux dans lequel je l’avais laissée le matin en partant au travail étant un des signes. A compter de ce jour, mon état d’esprit fut d’être le plus à l’écoute et le plus présent possible. Je me suis alors rendu compte que la personne qui comptait le plus pour moi allait me donner un enfant et que pour ça il fallait passer par neuf mois de hauts et de bas, de joies et de doutes, de nausées et de plénitude… Mon accompagnement devait être empathique, quasi fusionnel pour entendre et comprendre ses ressentis. Non seulement les siens mais également ceux de notre future progéniture car tous les éléments extérieurs qui peuvent avoir une interaction avec nos épouses pendant la grossesse ont également un impact sur le futur bout de chou. Je me posais sans cesse les questions « est-ce que je ne vais pas générer du stress en faisant ceci ? si je fais cela, quelles émotions vont émerger ? ». La femme et le bébé ne font qu’un, les effets de notre comportement vis-à-vis d’un des deux impactent inévitablement l’autre et l’homme qui est capable de blesser l’un des deux n’est vraiment pas prêt d’être père. Nous avons eu la chance de faire de l’haptonomie et je peux vous dire que les échanges que j’ai eu avec ma petite fille lorsqu’elle était dans le ventre de sa maman étaient vraiment très intenses mais que ce n’était rien en comparaison à ceux qui existaient entre elles deux.
Mais parlons un peu des relations intimes
Nous les mecs, nous sommes régis par les testostérones qui nous créent des besoins sexuels plus réguliers que les femmes. Grande nouvelle messieurs, ces besoins ne sont pas vitaux ! De mémoire d’homme, on n’a jamais vu un type s’écrouler dans la rue et faire les titres de BFM TV parce qu’il n’avait pas eu de rapport depuis longtemps (pensez aux prêtres, ils ne seraient plus là depuis un moment). Pendant neuf mois notre chère et tendre est bombardée d’hormones et nos pulsions sexuelles ne sont pas calées sur leurs envies. J’ai toujours attendu que la volonté de faire un câlin vienne d’elle sans ne jamais brusquer les choses. On ne sait pas ce que les femmes vivent aussi bien psychologiquement que physiquement et exiger ou ne serait-ce qu’insister pour avoir une relation sexuelle nous réduit à un pur être égoïste dénué de toute empathie. Lorsque l’on aime quelqu’un, notre but doit être de créer une harmonie, une symbiose, rendre heureux l’autre et cela passe par des moments où l’on doit savoir prendre sur soi pour le bien-être de la personne aimée. Je pense que ce que je dis là est une vérité pendant la grossesse mais l’est également pour la vie de tous les jours et que ceux qui se comportent comme des goujats au point de ne pas arriver à se la mettre derrière l’oreille pendant si peu de temps le sont aussi dans le quotidien.
Ma femme est ma partenaire de vie, nous sommes tout l’un pour l’autre et aujourd’hui nous avons une famille avec la plus merveilleuse des petites filles qui nous rend heureux comme nous ne l’avons jamais été. Ce bonheur est aussi le fruit d’un respect que je porte à mon épouse qui est de loin mon égal comme le sont toutes les femmes. Faisons un peu preuve d’humilité face à elles qui, pour rappel, nous ont également mis au monde. Nous ne serions rien sans elles et nous ne serons jamais rien sans elles.
Vous souhaitez publier votre histoire sur le blog ? Déposezvotre témoignage mariage ou témoignage maternité ici.
Marie dit
Je suis un peu déçu par cet article. Cet homme là semble parfait: il a tout compris aux femmes. Mais à quel point est-il représentatif de la majorité des hommes/des papas? Comment son message va vraiment toucher les autres hommes?
Je me serais attendu à un homme qui doute et qui parle de ses peurs, de ses difficultés…
Par exemple mon homme disait que la grossesse était dur à vivre aussi pour lui parce qu’il ne ressentait rien du tout il avait l’impression d’avoir tous les inconvénients sans les avantages. Il me voyait mal, ou très fatigué, nauséeuse, voyait mon Corp se modifier, avait l’impression que la grossesse parfois c’est un calvaire pour moi, mais sans ressentir bébé bouger, sans avoir l’impression de jouer un grand rôle pendant 9mois. Après à la naissance, au début il a eu beaucoup de mal à trouver sa place de papa, il avait l’impression de gêner, de s’immiscer dans la relation maman-bebe. Il a aussi pris conscience qu’il ne pouvait plus faire ce qu’il voulait. Il a fait ce qu’il appelle le « deuil du papa ». Et même si tout n’est pas parfait, on s’écoute, on essaie de se comprendre et de se montrer plus compréhensif (ça marche dans les 2 sens).
Voilà je me dis (peut être à tort) qu’un témoignage d’homme avec des mots et des ressentis d’hommes sera plus susceptible de toucher les autres hommes et de faire changer les mentalités… mais l’homme parfait c’est comme la femme parfaite, c’est peut être un connard pour les autres hommes…
La Mariée en Colère dit
Bonjour Marie
Le blog est grand ouvert au témoignage de votre chéri !
J’espère le recevoir prochainement 🙂
Bonne journée
Sheryl dit
Tout d’abord C’est vraiment touchant! Maud j’ai vécu ma grossesse de ma même manière que la tienne. En effet mon mari n’était jamais là aux rendez vous chez le gynécologue, il est parti en vacances alors que j’étais enceinte de 7 mois. Il est rentré à la maison pendant l’accouchement car il fallait qu’il dorme alors que je subissais les contractions et n’est revenu que pour la naissance du bébé et encore on l’attendait!!!
Il ne s’est jamais occupe du bébé. Rien nada…peut être un bibi et vite fait (5 minute et hop ça l’agaçait).
Ne parlons même pas des couches il n’en n’a pas changé une! C’est un gros égoïste qui ne pense qu’à lui. Il n’a jamais emmené son fils seul avec lui (au parc par exemple). Il n’est jamais venu à rendez vous chez le pédiatre. Lorsqu’on fait une sortie ou autre et même pour l’anniversaire de son fils qui vient d’avoir 5 ans il n’est pas présent. Il a toujours quelque chose de plus important à faire!
Il ne joue pas avec lui,ne lui fait faire aucune activité, ne vient que très rarement à la patinoire aux court de hockey prétextant qu’il a froid et ne reste que quelques minutes, ne participe jamais au rituel du couché (bain, lire un livre… etc et le pire dans tout ça c’est qu’il râle parce que je n’ai pas de temps pour lui! C’est l’hôpital qui se moque de la charité). Alors pour celle qui ont des Mari et papa attentionnés et intéressés par l’évolution leurs enfants profitez en car ce n’est pas le cas de tout le monde.
Maud dit
Je pleure non stop en lisant ce post. Ceci n’est pason cas actuellement ni celui de mon homme. Il trouve que jen fais trop. Depuis 3 mois, je ne peux plus compter le nombre de prise de tête et de pleurs…Il ya quelques instants, juste parce que je lui ai fait la remarque qu’il était 23h et qu’il ne devrait pas boire une bière, il me rétorque : et toi alors ? Avec toutes les cochonneries que tu manges ? Bonbons et glace par ci … mes envies sont saisonnières. Je lui ai répondu : tu penses que porter un bébé c’est facile ? Que je me lève et je mange des cochonneries par ennuie ? Bah non. Les bonbons, je les suce juste pour éviter de cracher et les nausées. C’est ma première grossesse. Aucun soutien. Aucun effort de sa part. Monsieur trouve que je râle trop. Que j’en fais trop. Que sa mère a eu 6 gosses sans faire chier son père. Que je suis de mauvaises humeurs tous les jours. Tout ce que je lui demande c’est de me soutenir… de me demander si je vais bien? Si je tiens le coup ? D’être la tout simplement. Au lieu de cela il rentre super tard. Il est chef de sa propre boîte. Ne pourrait il pas arranger ses heures et rentrer plutôt ? Bah non il rentre entre 23h minuit 1h et la encore, quand il rentre, il est au salon entrain de travailler. On ne partage rien de ses magnifiques moments que j’ai lu tant de fois. Et quand je pense à tout ça ? Eh bien je pleure. J’arrive pas a faire autrement. Je rentre à 18h du boulot et je suis seule jusqu’à 1h du matin qu’il finisse sa journée. Et là direct il va dormir. On échange à quel moment ? Moi, devenue insomniaque depuis le début de la grossesse, je m’endors vers 5h. Et donc je suis la, au lit depuis 19h. 15 ans que nous sommes ensemble depuis notre entrée au lycée. Il ma mis la pression des années pour un bébé. Je pense qu’il suivait la mode… ses potes sont papas et tout. Il na aucune idée de ce que cela engendre comme sacrifice. Aucune idée.
Maud dit
Bonsoir, ton commentaire m’a interpelé car je m’appelle comme toi. Par curiosité j’ai voulu savoir ce que tu pense de cette article et au final j’ai pu découvrir un petit bout de ton histoire. À moins que cette grossesse ne soit pas désiré et que certains soucis été déjà présent dans ton couple je pense que tu as choisi ton conjoint car tu avais confiance en lui et aussi de l’amour. Malheureusement face à la réaction de la future maman ou du futur papa le couple parfois vole en éclat alors qu’avant cela tout était si parfait. Si c’est possible je te conseil de parler à coeur ouvert à ton conjoint et si c’est trop dur pour toi (je sais qu’avec les hormones j’ai du mal à aligner deux phrases sans pleurer) tu peux lui écrire une lettre ou autres qui te permettrais de voir plus clair dans votre relation. Comme tu l’as expliquer ton conjoint travailler beaucoup et parfois c’est la réaction que les futurs papa peuvent avoir face à l’arrivé d’un bébé c’est le manière de se préparer durant les neufs mois, prévoir un budget dans leurs têtes, imaginer de nouveau projet de famille etc. J’espère sincèrement que tu va réussir à trouver un terrain d’entente car ce n’est que le début de ta grossesse et tu aura de plus en plus besoin de sentir son soutien. Trouvez vous des excuses hormones, stresse, manque d’information concernant la grossesse etc tu peux même en parler avec ta belle mère pour te rassurer (notamment sur les difficultés de grossesse et tu pourras dire à ton conjoint tu vois ta maman aussi a eu du mal juste qu’à une époque on obliger la femme à vivre les choses en silence etc) je vous souhaite beaucoup de bonheur et d’harmonie
Ssivah dit
Bravo papa, !!!!
Mon mari partage a 100% ton point de vue. Depuis le début de ma grossesse il a redoublé d attentions pour m aider à vivre ma grossesse le plus facilement possible. Comme il dit, un enfant ça se fait à 2 et ça jusqu a a la naissance.
Je suis consciente d avoir une chance folle
Fugazi dit
C’est peut être les hormones, mais j’ai eu ma petite larme.
Mon homme a été fait dans le même moule que celui qui a écrit ce texte, et tous les jours je me rends compte de la chance que j’ai ( il est loin d’être parfait quand même faut pas exagérer !) .
Tellement de femmes subissent des hommes sans empathie, et en particulier pendant la grossesse. Comment un « mec de base » peut se rendre compte qu’on est plus casse couille pendant nos règles mais ne s’imagine même pas ce qu’on vit hormonalement quand on est enceinte ?
Est ce que c’est de notre faute ?
J’en arrive à me poser cette question… Est ce qu’il y a beaucoup trop de mecs gentils célibataires et beaucoup trop de connard en couple ?
Il m’a fallu un éclair de génie pour quitter mon ex qui me traitait comme une merde et partir à la recherche du vrai prince charmant… On a pas toute un jour cet éclair de génie ?
Et pour du parler du sujet qui est « le sexe enceinte », je suis à 14 semaines et j’ai même pas testé ( ok si deux fois et c’était horrible). Entre les nausées et le fait que je suis totalement obnubilé par cette grossesse je ne peux pas profiter d’un moment sensuel. Je ferme pas les portes, j’arrive dans le second trimestre, à ce qui paraît c’est cool…