Lors de la première échographie, les médecins ont annoncé à Cha que sa grossesse s’était arrêtée 3 semaines auparavant. La future maman n’avait rien ressenti et sa culpabilité est d’autant plus grande. N’hésitez pas à lui laisser vos messages de réconfort en commentaire. Voici son témoignage.
Témoignage : Comment me remettre moralement de ma fausse-couche ?
Bonjour les filles,
Je suis une nénette de tout juste 30 ans, en couple depuis 12 ans, mariée depuis 6 ans à un homme formidable.
En janvier 2017, mon mari et moi avons décidé enfin de faire un enfant, après 18 mois d’essais bébé, toujours rien.
Donc en juin 2018 commencent les examens pour lui comme pour moi, rendez vous, échographie, spermogramme… nous n’aurons les résultats de tous ces examens pas avant le 6 août.
Le 2 août j’étais à 5 jours de retards pour mes règles… OK, et bon on va faire un test mais bon je n’y croyais pas.
MIRACLE !!
Le test est positif, je suis enceinte !
Je fais une prise de sang la matinée même, effectivement j’étais déjà à 3 semaines de grossesse. On n’y croyait plus, du coup on annule tous les rendez-vous médicaux concernant l’aide médicale à le procréation. On est heureux, on rit, on pleure de joie.
J’appelle la maternité pour prendre rendez-vous, pas avant le 21 septembre. C’était long mais patience. Arrivée du jour du rendez-vous, on était comme des gamins mon mari et moi, excités tous les deux de découvrir ce petit être en moi, le fruit de notre amour.
La sage femme commence par tout m’expliquer les rendez-vous futurs, les examens. ensuite arrive le moment de l’échographie… je vois effectivement qu’elle galère à voir quoi que ce soit sur l’écran, alors elle me dit qu’elle va faire l’examen par voie vaginale… je la regarde hésitante.
Et là mot pour mot elle me dit : « il y a bien une grossesse, mais malheureusement elle s’est arrêtée… »
La grossesse s’est arrêtée, je vais devoir subir un curetage
Gros coups de massue pour nous deux, je suis devenue complètement livide, absente, perdue, dans l’incompréhension totale.
Examens terminés, elle m’explique qu’au vu de la taille du fœtus, il a arrêté de se développer 3 semaines avant l’examen environ. Je m’écroule, les larmes coulent sans cesse. On ne me laisse pas le temps de souffler, qu’on me conduit vers le gynécologue de garde, qui m’explique que je vais subir un curetage afin d’expulser le fœtus trop développé pour la méthode médicamenteuse.
En un rien de temps je me retrouve au bloc avec anesthésie générale, je me suis endormie en larmes et réveillée en larmes également. J’ai passé la nuit en observation à la maternité. Le lendemain matin la gynécologue vient me voir et m’explique l’après curetage, que je vais avoir des contractions pour expulser toutes les impuretés et les « déchets »…
J’ai passé le week-end pliée en deux à pleurer et hurler de douleurs physique et morale.
Aujourd’hui, plusieurs mois après je suis dans la culpabilité la plus puissante, je me dis que c’est ma faute, que je suis punis.
Que jamais plus je retomberai enceinte et que je n’aurai jamais plus la chance de donner la vie.
Je n’arrive pas à m’en remettre moralement, cela me fait souffrir et flancher chaque jour un peu plus…
J’aurais un peu plus accepté cet événement si j’avais fais une fausse-couche chez moi… mais là je n’ai ressenti aucun signe alarmant sur le fait que mon « bébé » était mort depuis déjà 3 semaines… C’est pour moi un deuil.
Je compare la douleur de cet événement à la perte de mon père il y a quelques années maintenant …
j’ai perdu l’espoir de devenir mère, d’être parents un jour….
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Marie dit
Bonjour,
Je crois sincèrement que toute personne ayant subi une fausse couche ressent de la culpabilité et cette impression qu’elle n’arrivera jamais à être enceinte.
J’ai personnellement fait deux fausses couches après avoir eu ma fille. Et même en ayant déjà eu bébé, j’avais l’impression que je ne retomberai plus enceinte. Cette idée était absurde car il n’y avait rien qui justifiait cette idée.
J’ai eu, comme toi, aucun symptôme lors de ma première fausse couche ( j’avais tous les jours des nausées) et je l’ai appris lors de la première visite de suivi de grossesse.
Je savais que les fausses couches étaient courantes (plusieurs de mes amies en ont eu) mais j’ai quand même culpabilise: est ce que j’avais trop porté ma fille? Est ce que je n’aurais pas dû manger une tranche de saucisson ?
Il m’a fallu du temps pour accepter cette partie de ma vie, c’est un deuil, même si on n’a pas connu cet enfant…un deuil de tous les projets imaginés avec ce petit être.
J’ai la chance de tomber facilement enceinte alors ces inquiétudes sont vite parties à la naissance de mon petit garçon il y a un an maintenant. Mais il est vrai que les premiers mois de grossesse n’ont pas été sereins et que j’avais peur de ne pas me rendre compte que je faisais une fausse couche.
Aly dit
Bonjour Cha,
C’est fou, en lisant ton commentaire je me suis demandée si ce n’était pas moi qui l’avais écrit tant nos histoires se ressemblent …
Moi-même j’ai 31 ans, en couple depuis 6 ans avec mon chéri qui a 32 ans. J’ai arrêté la pilule en janvier 2018, on s’était dit qu’on allait laisser faire les choses, mais secrètement j’étais très pressée. S’en est suivi 10 mois très long où rien ne s’est passé, où je commençais à désespérer. J’avais comme toi pris rendez-vous pour des examens plus approfondis, quand je suis tombée enceinte en octobre 2018 !
Je l’ai appris le 27 octobre 2018 et je m’en souviendrais toute ma vie. J’ai fait une échographie fin novembre où nous avons vu un joli embryon déjà un peu formé avec un petit cœur qui battait. Époustouflant cette sensation. Je nageais dans le bonheur. Je l’ai annoncé à tout le monde tellement j’avais besoin d’exprimer mon bonheur.
Et puis trois jours avant l’échographie des 3 mois, le 28 décembre, petite perte de sang, direction les urgences où on m’annonce sans aucun ménagement que le cœur de l’embryon s’est arrêté depuis UN MOIS. Soit juste après l’échographie où tout allait bien.
D’énormes douleurs pour une expulsion naturelle qui ne s’est jamais faite, aspiration dans la nuit du 31 décembre 2018 au 1er janvier 2019 …. BONNE ANNÉE …
Et moi aussi je me sens coupable. Alors sache que tu n’es pas seule. Moi aussi je me dis que je dois être punie de quelque chose que j’ai fait dans une vie antérieure tant la vie me met des claques …
Moi aussi je me demande comment j’ai pu être assez bête pour ne rien ressentir. Je me demande si j’ai trop marché, trop fait de choses, si j’aurais du plus me reposer, prendre plus de vitamines …. J’y réfléchis nuit et jour et je me suis dis que tout est ma faute.
Moi aussi je me dis que ne connaîtrais peut-être jamais le bonheur d’être maman, et quand cette pensée me traverse je voudrais hurler ou me rouler par terre en pleurant tant cette pensée me déchire. J’ai peur.
En revanche, un mois et demi plus tard et après en avoir parlé avec plusieurs médecins, tous me disent que je n’y suis pour rien dans cette fausse couche, et qu’il est « normal » de ne pas avoir senti qu’il se passait quelque chose de grave puisque les hormones et le placenta continuent leur évolution. Tous nos témoignages en sont la preuve.
TU n’y es pour rien … Tu n’es pas plus incapable qu’une autre.
Pour ce qui est du deuil, j’ai moi aussi perdu mon papa. En 2017. La pire épreuve de ma vie. Il me manque tant … La douleur est encore parfois si présente qu’elle me terrasse sur place.
Je me demande aussi pourquoi la vie me donne tant de souffrances.
Alors je ne vais/peux pas te transmettre de message d’espoir, juste te dire, tu n’es pas seule …. Quelque part en France, une autre personne vit des choses semblables …
La seule chose qui peut aider je pense c’est de se dire que les circonstances sont neutres et que nous sommes maîtres de nos émotions, nous avons donc le pouvoir d’accepter les choses difficiles de la vie et de voir le reste du meilleur côté possible.
N’hésite pas à me répondre si tu veux discuter.
Je t’embrasse.
Aly
Marion dit
Au risque de me répéter, ne perds pas espoir, un jour la nature décidera qu’une petite graine pourra se développer jusqu’à terme… c’est horrible à dire mais c’est quand tu arrêteras d’y croire que ca arrivera (personnellement c’est ce qui m’est arrivé, après 2 fausses couches d’affilée suivies d’un an de « calme plat »)! D’ici là parle de ton ressenti avec ton entourage et/ou un professionnel – ce que tu as vécu est un véritable traumatisme dont il ne faut pas minimiser l’impact – et éloigne toi (au moins temporairement) de ceux pour qui tout semble trop facile de se côté là, ca ne sert à rien de remuer le couteau dans la plaie
Coralie V. dit
Bonjour à toi,
Je sais malheureusement ce que tu as vécu et la douleur immense que l’on ressent, la culpabilité, le désespoir, …
J’ai vécu une GEU pour ma 1ère grossesse puis une fausse couche pour la seconde. Pour ma fausse couche mon bébé était décédé depuis 1 semaine quand j’ai fait ma 1ère échographie. Comme toi je n’ai rien ressenti aucun élément me permettant d’être alarmée de la situation : j’étais tellement pressée de voir ce petit bout de nous … je commençais seulement à y croire après la 1ère perte … comme toi je me suis effondrée, j’ai senti mon cœur se brisait véritablement, je ne m’en suis jamais vraiment remise malgré l’énorme soutien de mon mari formidable et ma famille. Quand je pense à ce bébé j’ai toujours cette douleur en moi. Mais un jour alors que je ne voulais plus penser bébé, une petite puce à élu domicile au creux de mon Ventre et aujourd’hui je suis enceinte de 6 mois. J’ai tjrs cette peur de la perdre c’est vrai mais je dois penser à elle, elle est là et oui je vais enfin devenir maman. Il ne faut jamais perdre espoir, maintenant je m’en rends compte. Laisse toi le temps, déconnecte et laisse ton corps reprendre le cours des choses. Les belles choses arrivent toujours et elles arriveront pour toi aussi. Je t’envoie tout mon soutien et plein de courage.
Coralie
Lili dit
Bonjour,
Je comprends que tu passes un moment difficile, ce n’est pas facile de vivre une telle épreuve, une telle fausse joie et de ressentir cette culpabilité. Mais tu ne dois pas perdre espoir ! Je connais une amie, qui, à ton âge, a vécu pratiquement la même chose que toi : elle a eu du mal à tomber enceinte, et finalement quand ce fut le cas elle a apprit à l’écho que son bébé était mort depuis plus d’une semaine déjà. Elle a subit aussi un curetage et a fait une dépression. Mais aujourd’hui, elle est à huit mois de grossesse et le bébé va bien, il doit naître en mars. Après avoir fait le deuil elle a prit le temps de se reposer, de se reconstruire, de guérir physiquement et mentalement, sans se prendre la tête, et finalement, quand elle a été mieux un nouveau petit bébé à pointer le bout de son nez.
Donc mon conseil et de prendre soin de toi, laisse toi le temps de guérir, de te remettre, et surtout, ne perd pas espoir ! On ne sait pas de quoi l’avenir est fait 🙂
Je te souhaite beaucoup de courage, et plein de bonheur futur !
boudch0u dit
Bonjour,
Je suis passée par une fausse couche également et même si c’était il y a déjà plusieurs mois il n’y a pas un jour où je n’y pense pas. Et, tout comme toi, je ressens de la culpabilité. Mais il faut aussi se dire que les fausses couches sont bien plus fréquentes qu’on ne le pense, surtout pour une première grossesse (environ 1 sur 4) et que dans la plupart des cas il s’agit d’une anomalie génétique qui aurait empêché le bon développement de bébé. On se rassure comme on peut…
Bien que ma fausse couche ait été plus précoce que la tienne, je ressentais déjà des symptômes, très marqués d’ailleurs. J’en ai eus jusqu’à la première échographie (7 SA + 3 jours) et à partir du moment où le développement de l’embryon ne correspondait pas (il en était à 5 SA + 2 jours), alors j’ai commencé à avoir des saignements qui ont fini par m’amener aux urgences.
Moi ce qui m’a aidé c’est d’en parler (aux médecins qui me suivent et à mon conjoint). Pleure autant que tu le veux, ça fait du bien aussi.
Bon courage à ton conjoint et toi dans cette épreuve.
Lex dit
Ton d’abord je te souhaite tout le courage possible pour surmonter cette épreuve. Il va falloir te laisser du temps pour aller de l’avant et c’est normal. Mais surtout ne perds pas espoir.
Également je sais que c’est plus facile à dire qu’à faire, mais ne te rends pas coupable par rapport a la perte de ton bébé. Un, tu ne pouvais vraiment pas savoir que quelque chose clochait, et deux, tu n’y est vraiment pour rien, la majorité des grossesses qui s’arrêtent au premier trimestre sont dû être des anomalies génétiques graves qui ne permettent pas son développement…On ne sais pas pourquoi, mais ça arrive malheureusement..
Et Il va falloir que te laisser le temps de faire ton deuil, parce que oui s’en est un. Parlez en aussi avec ton compagnon, dites vous ce que vous ressentez. Ne vous renfermez pas…
Je vous souhaite donc de tout cœur, un avenir plus clément et un futur bébé en pleine santé…
Babelle dit
Bonjour Cha,
C’est une expérience difficile, et effectivement c’est un deuil. Mais il ne faut surtout pas perdre espoir. Je suis maman de 3 beaux enfants, dont le dernier arrivé à plus de 40 ans après un début de grossesse peu encourageant (décollement de l’oeuf, saignements répétés). Et bien cette jolie famille s’est construite après un douloureux parcours de fausses couches à répétition. Je ne m’étendrai pas, mais juste un chiffre : 11 grossesses, 3 enfants… Alors oui, ce fut long, souvent douloureux, stressant, je ne vais pas dire le contraire. Mais nous n’avons pas perdu espoir, nous avons avancé à deux, et quel bonheur aujourd’hui. Il faut prendre le temps de digérer la peine, mais ne surtout jamais perdre espoir. Même si on se sent terriblement trahie par son corps. Courage.
lyly dit
Bonjour Cha,
Tu as raison de parler de Deuil, car s’en est réellement un. Pour les sensations, tu ne pouvais pas savoir : en 2017, j’ai eu un début de grossesse sans souci, jusqu’à la veille de l’écho des 3 mois où j’ai perdu du sang.. après une écho en urgence, on m’a annoncé que la grossesse avait été arrêtée bien avant. Mais les hormones continuant d’augmenter, je n’ai pas eu moins de symptômes et je n’ai donc pas pu me rendre compte qu’un truc clochait.
On m’a fait un curetage aussi, la douleur est vive quand en plus tu n’as pas le temps de t’y faire.. de retour chez moi, comme on m’avait parler d’oeuf clair, j’ai attrapé tous les oeufs que j’avais dans le frigo et je les ai fracassé un à un contre un arbre de la maison en hurlant.. (en y repensant, j’imagine la scène pour les voisins..!)
Ca m’a pris un an pour faire mon deuil, moi aussi je pensais que j’avais loupé ma chance.. On rééssayait, sans succès.
Et puis ça a finit par arriver, Bébé s’est niché dans mon ventre en février 2018, un an quasi jour pour jour après ce drame.
La culpabilité que tu ressens, même si tu n’y es pour absolument rien, va mettre du temps à s’estomper. Faites vous confiance, tu auras droit à ton bonheur !