Quand les cycles passent et que l’attente pour tomber enceinte devient longue, les essais bébé peuvent devenir vraiment pesants. Elisa connaît. Sa gynécologue lui a même parlé d’infertilité, ce qui lui a fait très peur. Et puis finalement… Voici son témoignage.
Témoignage : Attente pour tomber enceinte et infertilité
Bonjour à toutes,
Je voulais apporter mon témoignage car un jour, l’un des témoignages présents sur ce blog m’a fait beaucoup de bien.
J’ai 32 ans, je m’appelle Elisa.
A 29 ans, j’ai décidé d’arrêter la pilule. Je voulais laisser le temps à mon corps de s’équilibrer sans et je ne voulais pas un enfant tout de suite, mais il aurait été le bienvenue s’il arrivait. Et au fil des mois d’essais bébé, les questionnements ont commencé. Compter les jours de retard, faire des tests de grossesse, d’ovulation. J’ovulais à priori toujours à la période prévue mais pas l’ombre d’un bébé. Je ne compte plus les fois où j’ai cru avoir les symptômes, et où mon cœur se déchirait à chaque test négatif. Et puis on a acheté une maison, et puis les gens me faisaient mal « une grande maison il va falloir la remplir« . J’ai laissé tomber les tests et le reste, j’étais trop focalisée dessus et ça me faisait du mal « pour rien ».
J’ai eu un problème de dos qui m’a poussé à aller voir une kiné. Qui m’a trouvé un utérus très tendu et que ça pouvait empêcher une nidation. Elle m’a montré des exercices à faire pour vasculariser la zone. Et surtout elle a soigné mon dos après des mois de douleur.
Je suis allée voir ma gynécologue pour mon contrôle annuel et je lui ai dit que mes cycles étaient un peu irréguliers (à 5 jours près). Je pensais qu’elle me proposerait peut être quelque chose pour les stabiliser ou même rien, je n’y allais pas vraiment pour ça. Ce n’était que mon rendez-vous annuel. Elle m’a prescrit la totale, bilan hormonal, spermogramme pour chéri, radio des trompes… Elle m’a réorientée vers « une spécialiste de l’infertilité » qui en plus « pourra aussi me suivre ensuite pendant ma grossesse« . Le mot était lâché.
J’ai trouvé ça terriblement cruel. A aucun moment elle ne m’a demandé si j’avais ce désir d’enfant, ni jusqu’où j’aurais voulu aller.
Et puis c’était là, l’infertilité
Et une seconde après, me parler de grossesse. Un second coup de poignard. J’étais extérieure à mon corps et je regardais la scène pendant qu’intérieurement je m’écroulais.
Et en sortant je me suis écroulée.
Les jours suivants je n’avais plus goût à rien. J’étais stérile, je n’aurai jamais d enfants et je voulais mourir. Le lendemain j’ai pris le bus pour aller travailler et j’ai regardé le détail sur l’hystérosalpingographie. J’ai eu peur. Et d’un coup je me suis sentie mal. J’avais chaud. Je suis sortie du bus et j’ai fait un malaise. Les pompiers sont venus. Malaise vagal dû à un choc émotionnel.
J’ai traîné plusieurs mois à ne pas savoir quoi faire avec ces ordonnances. Chéri ne voulait pas se lancer dans tout ça et je ne voulais pas lui imposer. Et moi j’étais perdue. Les examens d’accord mais la suite ? Je ne me voyais pas me lancer dans des FIV ou autre. Je n ‘étais pas prête à ça. Alors à quoi bon ces examens ?
Peu à peu je me suis détachée. J’avais toujours mal quand on me parlait d’enfant mais je compensais par le sport.
Je suis allée voir une autre gynécologue. Elle a été formidable. Pendant 1h elle a parlé avec moi. Elle m’a expliqué qu’à chaque étape j’étais maître de tout, que je pouvais toujours refuser l’étape suivante, qu’on pouvait faire les tests plus tard, qu’il fallait que j’ai conscience que d’ici 2 ans je devrai me décider, mais que je ne devais pas me mettre la moindre pression. Et surtout elle m’a dit que mes cycles n’étaient pas vraiment irréguliers. Alors je me suis dit que peut être je n’avais rien. Peut être que c’était juste le stress et les épreuves traversées en couple.
Peut-être que ce n’était juste pas le moment de faire un bébé
Je prévoyais de beaux voyages, des défis sportifs en me disant qu’au moins je vivais. Ça m’a aidé à tenir le coup tout en sachant qu’un jour tout cela me reviendrait. J’ai recommencé les exercices donné par ma kiné, on ne sait jamais. J’ai mis les jambes en l’air après chaque rapport. J’ai vu que chéri n’y voyait pas d’inconvénient, ça m’a rassurée sur son désir d’enfant.
J’ai recommencé à y croire. Je me suis renseignée sur l’adoption, comme ça, pour savoir.
J’avais prévu plusieurs gros défis sportifs cette année. J’avais un gros plan d’entraînement. Parfois mes règles avaient du retard et parfois en allant courir j’avais de grosses douleurs au bas ventre. Peut-être une fausse-couche, mais pas de sang, rien. Je commençais à soupçonner l’endometriose.
Et puis un cycle normal sans douleur. Des règles légères et puis un autre cycle. Je commence à être dégoûtée par mes repas. A avoir envie de jambon-beurre. A être fatiguée. Sûrement le plan d’entraînement. Mais quand même sacrée fatigue. Une course prévue le samedi, une autre le dimanche et une séance de cryothérapie le lundi. Je commence à avoir mal aux seins, le doute s’amplifie. J’achète le test de grossesse.
J’attends le vendredi pour ne pas encore le faire pour rien. Je rêve d’être enceinte et dégoûtée de l’être.
Je me lève, je fais le test.
2 ans après avoir arrêté ma pilule, je suis enceinte
Je pleure. Je suis perdue. Je file au laboratoire faire la prise de sang. Je l’annonce à chéri. Il est fou de joie et moi totalement perdue.
La prise de sang aussi est positive. Je suis déjà à 6 semaines de grossesse, mes règles n’en étaient pas. J’annule mes courses et la cryothérapie.
Aujourd’hui je suis à 7 mois de grossesse. C’est une petite fille. J’ai passé de nombreuses semaines à m’assurer ne pas saigner aux toilettes, comme toutes ces fois où j’y avais cru et où les règles arrivaient. Il y a quelques jours j’ai saigné et j’ai eu très peur. Le col commence à bouger un peu trop tôt. J’essaie de rester positive et de me dire que ça va aller.
Et régulièrement je repense au choc de ce rendez vous avec ma gynécologue. Au mot « infertilité « . A ma douleur.
J’ai beau savoir qu’elle voulait bien faire, elle m’a fait beaucoup de mal.
On ne saura jamais le pourquoi. Pourquoi 2 ans. Une raison médicale ? Émotionnelle ? Aucune ?
Mais aujourd’hui je suis fière d’avoir su gérer cette attente
Pas parce que nous avons évité un parcours médical, mais parce que j’ai respecté le souhait de mon chéri de ne pas aller plus loin. Parce qu’on s’est soutenus. Parce qu’on a beaucoup parlé. Que tout ça nous a fait du mal mais nous a aussi rapproché. Parce que des amies y ont cru quand je n’y croyais plus. Parce que lui aussi, y croyait. Je suis fière de m’être écoutée. La seconde gynécologue que j’ai vu ma reconnectée avec moi même. Je devais faire ou ne pas faire en fonction de ce que je souhaitais. Je n’étais pas prête à entendre infertilité car je n’étais pas allée la voir pour ça. Ni à faire les examens car je n’étais pas prête pour la suite.
Écoutez-vous. La médecine oublie parfois qu’on a des émotions, des opinions, des choix.
Ne vous arrêtez pas de vivre en attendant une grossesse. Plein d ‘autres choses sont belles à vivre en parallèle. Alors oui l’attente reste présente mais profitez de ces instants de couple en attendant, ces petits moments qui viendront à manquer si un bébé arrive.
Beau chemin à toutes.
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Pénélope dit
Merci pour ce témoignage très positif !
10 mois d’essai bébé n°1, une grossesse extra-utérine le premier mois où on m’a annoncé sans prendre de gants qu’on avait conservé ma trompe mais qu’elle n’était pas en bon état et que j’aurais des difficultés à tomber enceinte et de grandes chances de revivre une GEU. Les médecins effectivement ne sont pas tous très humains, ou ils oublient avec le temps.
Le fait de tomber enceinte rapidement la première fois nous a laissé croire que ça remarcherait aussi vite. NOPE !
Et puis il y a quelques mois, une amie proche m’a dit « tu dois pardonner à ton corps ». Ah oui… Je n’y avais pas pensé.
Depuis, comme toi, je vis. Projets d’achats immobiliers, super boulot, projet d’entrepreunariat, projets de voyages (reportés à cause de la situation actuelle)…
Mon chéri et moi, parlons de nos sentiments ouvertement. Nous apprenons à accepter la situation, nous nous préparons à l’éventualité que ça dure, longtemps. Nous nous préparons à voir nos proches tomber enceinte, vite, naturellement, facilement. Le plus difficile: pardonner les maladresses ou l’ignorance de nos familles.
Mais je dois avouer, que chaque mois, à quelques jours de mes règles, quand les symptomes ne trompent pas et annoncent clairement leur arrivée, puis qu’elles pointent le bout de leur nez. C’est dur, pour lui, pour moi.
Comme toi, nous ne sommes pas encore prêts à faire une batterie de tests. Mais nous désirons fortement cet enfant, alors j’imagine que nous verrons à la fin de l’été, ce que nous dira le gynéco et nous tenterons de nous écouter avant tout.
Célia dit
Bonjour Elisa,
J’ai lu votre témoignage avec beaucoup d’émotion! Je souhaite simplement vous souhaitez beaucoup de bonheur dans cette nouvelle vie à 3, vous l’avez bien mérités après le courage dont vous avez fait preuve pour traverser ces épreuves!
Merci pour ce temoignage…
Célia
hopentrust dit
Bonjour Elisa, Félicitations pour l’arrivée de votre petite princesse et Merci pour votre témoignage.
Je me retrouve tellement dans vos mots. Vous avez su écouter votre intuition et pour ça chapeau !
A ce jour, mon mari et moi rentrons dans la 4ème année d’essai bébé et malgré des examens plutôt bons toujours pas de babychou en vue … Nous avons tenté un coup de pouce de la PMA (4 stimulations ovariennes par injections) puis nous avons fait une pause d’un an, besoin de nous retrouver, de me « reconstruire » psychologiquement et physiquement.
Il y a 2 mois, nous avons décidé de retenter l’aventure, cette fois-ci en passant par des inséminations très certainement. Notre rendez-vous « de reprise » approche et nous ne commencerons pas le protocole avant 2 voir 3 mois je pense.
En attendant l’année 2018 m’a permise de me retrouver, de réaliser l’importance de l’instant présent, de profiter de chaque moment autant qu’on le peut, même s’il y a toujours ces périodes de « moins bien », et les annonces un peu difficile à gérer …
Et depuis le 1er Janvier, tout comme tu l’as fais, je me suis planifier un petit programme sportif qui m’apaise beaucoup et me fait du bien.
J’espère toujours voir ce joli +++ mais plus le temps passe et plus je me dis que sans coup de pouce je ne vais pas y arriver, est-ce parce que je ne crois plus à une grossesse spontanée, est-ce mon intuition, ou est-ce parce que finalement c’est plus facile de mettre dans les mains d’un spécialiste tous ces questionnement en attendant que bébé arrive ? Je ne saurai dire aujourd’hui. Et puis qui c’est … peut-être connaîtrai-je le même dénouement que le votre … si seulement <3
Une belle continuation à vous et votre petite famille
Coralie dit
Bonjour,
Je le reconnais tellement dans votre témoignage! J’etais en essais bébé et j’ai été chez la gynécologue et je lui disais que ça faisais 8 mois que j’etais en essais et toujours rien. Je m’attendais à ce qu’elle me dise n’en vous inquiétez pas tomber enceinte une première fois cela met généralement 1an. Et là le gros choc elle me dit vous avez 28 ans et demi donc je vous prescrit la batterie de test d’infertilité! Mon conjoint ne voulait pas en entendre parler! Donc on a dit qu’on se laissais encore plusieurs mois avant de faire tout ça.. Je me suis remise à vivre! À boire en soirée, à profiter, à faire mon sport, courir. Deux mois plus tard je suis tombé enceinte. Tout s’est très bien déroulé et je suis maman d’une merveilleuse petite fille de 11 mois 😍
Helene CHERIOT dit
Merci.
Juste merci.
Après plusieurs mois d’essais et le début des réflexions familiales (cette année je déteste Noel)
J’ai souvent l’impression de n’être qu’une coquille, un ventre vide. J’ai même parfois l’impression qu’il est déjà trop tard.
J’ai été tellement souvent déçue, à chaque cycle, que j’ai la sensation que je l’ai trop attendu ce bébé.
a chaque début de cycle se dire « Cette fois je ne me mets pas de pression », et qq jours avant avant les règles je ne pense qu’à ça.
Merci pour votre témoignage